Burkina : Blaise Compaoré écrit à Roch Kaboré, qui l’accuse de liens avec des groupes jihadistes
En exil en Côte d'Ivoire depuis sa chute en 2014, Blaise Compaoré a adressé une lettre au président Roch Marc Christian Kaboré dans laquelle il dit « sa disponibilité et son soutien » face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Une réaction à ce qu'il considère comme de « graves allégations » portées à son encontre par le président burkinabè, fin février.
Début avril, Blaise Compaoré a écrit à Roch Marc Christian Kaboré pour, selon son entourage, lui faire part de « sa disponibilité et [de] son soutien dans le cadre de la continuité de l’État face à la situation de déchirure que traverse actuellement le Burkina ». Dans ce courrier privé, il rappelle qu’il considère Kaboré comme le président légitime et revient sur leur relation ancienne et personnelle.
Depuis Abidjan, Compaoré a en effet décidé de réagir aux propos que l’actuel chef de l’État avait tenus sur la Deutsche Welle, lors d’un déplacement à Berlin, en février. Dans cette interview, Kaboré l’avait accusé d’entretenir des liens avec les groupes jihadistes qui attaquent le Burkina.
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« Deal »
Interrogé sur les rumeurs de liens entre des groupes jihadistes et l’ancien pouvoir burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré avait répondu : « Qu’il y ait eu des liens, ce ne sont pas des rumeurs, c’est un fait établi », avant d’ajouter qu’« il y avait un deal. »
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Selon l’un de ses intimes, l’ancien homme fort de Ouaga ne « supporte pas » ces « graves allégations », qui l’ont « attristé ». En novembre 2017, il avait déjà réagi à des propos similaires de Kaboré sur TV5 Monde via un communiqué.
Dans ce texte, il expliquait alors sortir du « devoir de réserve absolu » qu’il observait depuis trois ans, refusant d’« accepter de lire, ces derniers temps, sous certaines signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé, [qu’il aurait] pu avoir des liens coupables avec les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, lesquels justifieraient en réaction les attaques subies par [s]on pays ».