Cacao : à Abidjan, Côte d’Ivoire et Ghana trouveront-ils un accord
avec les multinationales ?
Le Conseil café cacao (CCC) et le Ghana Cocoboard, les gendarmes de la filière cacao de chacun des deux premiers producteurs mondiaux ont entamé ce 3 juillet à Abidjan des négociations avec les industriels pour trouver un accord autour du prix plancher.
Alors que la Côte d’Ivoire et le Ghana ont annoncé, le 11 juin, la suspension de leurs ventes de cacao pour la campagne 2020-2021, une discussion s’est ouverte ce 3 juillet à Abidjan entre les deux gendarmes de la filière, le Cocobod du Ghana et le Conseil café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire, et traders, brokers et multinationales comme Cargill, Hersey Trading Company, Mars Cocoa, Cemoi, Ecom, Sucden, Touton, Barry Callebaut…
Les discussions devraient être axées sur la faisabilité de l’objectif des deux pays producteurs, qui représentent à eux seuls plus de 60 % des approvisionnements mondiaux du cacao, soit plus de 3 millions de tonnes, d’atteindre un prix plancher à 2 600 dollars la tonne.
Parvenir à un consensus
Pour la Côte d’Ivoire et le Ghana, il ne s’agit pas d’un passage en force pour imposer un prix plancher, mais de parvenir à un consensus, précise Yves Brahima Koné, le directeur général du CCC : « Il est question d’apporter des réponses à la pauvreté de nos planteurs qui vivent dans l’extrême pauvreté. Nos travaux doivent nous amener à trouver des résultats probants. Nous voulons un consensus », a-t-il notamment expliqué.
Son pendant ghanéen, Joseph Aidoo, a renchéri en précisant que « la situation du petit exploitant doit connaître un changement ». Tous les regards de la Bourse de Londres, l’un des marchés boursiers de référence du cacao, seront tournés vers Abidjan.
Avec le système de commercialisation institué dans les deux pays, la récolte de la campagne 2020-2021, qui démarrera en octobre 2020, sera vendue par anticipation théoriquement à partir du mois de janvier 2020. Mais en cas de non accord, le Ghana et la Côte d’Ivoire camperont sur le position et ne mettront pas leurs productions, préviennent les pays producteurs.