Mauritanie: nouvelles interpellations
après les incidents post-électoraux
En Mauritanie, 27 militants de la coalition Vivre Ensemble ont finalement été placés sous mandat de dépôt et écroués dans les prisons Nouadhibou et Kaedi, dans le Gorgol. Ils soutenaient Kane Hamidou Baba à la présidentielle du 22 juin et avaient été arrêtés le 23 juin durant les manifestations de rue contestant la victoire du général à la retraite Ghazouani dès le premier tour. Ils sont poursuivis pour destruction de biens publics et port d’armes blanches.
La nouvelle a été donnée ce vendredi 5 juillet par le dirigeant de la coalition Vivre Ensemble et candidat à la présidentielle du 22 juin. Kane Hamidou Baba fustige l’acharnement du pouvoir contre ses partisans, avant de dénoncer les « mauvais traitements infligés » à ses militants envoyés en prison.
« Certains d'entre eux ont été d'ailleurs torturés, copieusement molestés, déplore Kane Hamidou Baba. Ce que nous attendons aujourd'hui du pouvoir, c'est qu'il apaise la situation et qu'il libère tous ceux qui sont détenus. Et que les problèmes politiques soient traités politiquement. Je ne pense pas que le ciblage d'une communauté puisse apaiser une situation. L'État doit rester impartial. »
Ce jeudi 4 juillet, le gouvernement mauritanien, par la voix de son nouveau porte-parole, a promis de libérer toutes les personnes détenues dans les commissariats de police ou dans les brigades de gendarmerie, mais seulement après enquête qui prouverait leur innocence.
« Des enquêtes seront minutieusement menées, a déclaré Seydina Ali Ould Mohamed, porte-parole du gouvernement mauritanien. Toute personne déclarée innocente sera immédiatement libérée. Mais si l’enquête établit le contraire, les dossiers des personnes concernées seront transmis à la justice. »
Les candidats de l’opposition avaient affirmé que des centaines de leurs partisans avaient été arrêtés les 23 et 24 juin, à l’issue des manifestations de rejet des résultats provisoires annoncés par la Ceni et donnant victorieux le général à la retraite Ghazouani. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été libérés depuis ce mercredi 3 juillet.