Le Niger aura de l’énergie à revendre
Le Niger fait ses calculs : sa production énergétique est en passe de faire de lui un exportateur, et la production pétrolière va même multiplier la contribution du secteur aux recettes de l'État par 2,3.
Le Niger se prépare à devenir un exportateur significatif d’énergie. Ses déficits en électricité devraient diminuer fortement avec les mises en chantier des centrales de Gorou Banda (thermique) et de Malbaza (solaire), et surtout avec le futur barrage de Kandadji, d’une puissance de 130 mégawatts (MW), qui devrait produire une électricité dix fois moins chère que celle obtenue avec des turbines fonctionnant au fuel.
Les bonnes nouvelles se multiplient aussi dans le domaine pétrolier. Sonatrach a découvert un gisement important à Kafra, à la frontière algérienne, et la China National Petroleum Corporation (CNPC) met en route un deuxième puits à Agadem.
La perspective de faire passer à terme la production d’hydrocarbures de 20 000 à 100 000 barils par jour a poussé le gouvernement nigérien à s’accorder avec le Bénin pour la construction d’un oléoduc long de 2 000 km, pour un coût estimé à 2 milliards de dollars, afin d’exporter ses excédents dans de bonnes conditions de sécurité.
Développement du secteur pétrolier
Le gouvernement a rendu public, en janvier, les grandes lignes de sa politique destinée à « faire du secteur pétrolier nigérien un moteur de développement économique et social », ce qui suppose une répartition des recettes plus favorables à Niamey. Il entend donc élargir le nombre de ses partenaires, aujourd’hui au nombre de trois : CNPC, Sonatrach, et le britannique Savannah Petroleum.
Son objectif est de développer le secteur pétrolier afin de faire passer sa part du PIB de 4 % en 2017 à 24 % en 2025, des recettes de l’État de 19 % à 45 %, des recettes d’exportation de 16 % à 68 %, et des emplois salariés de 5 % à 12 %.
Le Niger a demandé en janvier à réintégrer l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, qu’il avait quittée en octobre 2017.