Coronavirus: au Sénégal, une aide alimentaire bienvenue, mais très critiquée

Opération de distribution d’aide alimentaire ce mardi 22 juin à l’école Khar Yalla, dans la commune de Grand-Yoff à Dakar.
Opération de distribution d’aide alimentaire ce mardi 22 juin à l’école Khar Yalla, dans la commune de Grand-Yoff à Dakar. RFI/Charlotte Idrac

Au Sénégal, où en est-on des opérations de distribution d’aide alimentaire ? Le processus a débuté il y a près de deux mois. Au total, environ 1 million de ménages doivent recevoir cette aide dans le cadre du plan de riposte de l’État face au coronavirus, ce qui représente la moitié de la population du pays. Une opération d’envergure, saluée par les bénéficiaires qui reçoivent un kit d’une valeur de 66 000 FCFA (environ 100 euros), mais aussi critiquée pour les retards et le manque de transparence.

De notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Dans la cour d’une école élémentaire, monsieur Mbaye tient précieusement un ticket: le sésame qui lui permettra de récupérer un kit alimentaire. 100 kg de riz, des pâtes, du sucre, de l’huile et du savon. « C’est important pour moi. Ça a été dur ces derniers mois à cause du coronavirus. Moi, je fais de la menuiserie, je n’ai presque plus d’activités. Donc cette aide, c’est une bonne chose. Mais on ne comprend pas pourquoi il a fallu attendre deux mois ».

« Plus simple avec des transferts d’argent… »

Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale Mansour Faye assure pourtant que les opérations ont bien avancé. «Aujourd’hui, 70% des communes, 307 sur 552, ont terminé les opérations. Cela veut dire que cette opération d’envergure, jamais réalisée, tire à sa fin»

Problème : 307 communes sur 552, cela fait 55% seulement qui auraient terminé la distribution. Le processus a notamment été perturbé par une pénurie de pâtes, selon le ministère. Mamadou Cissé est délégué de quartier : « Ce n’est une opération pas facile. A un moment donné, on s’est dit que cela aurait peut-être été plus simple avec des transferts d’argent. »

Le ciblage des ménages vulnérables a également pris du temps et ne fait pas l’unanimité. A l’extérieur de l’école, Pape Boye se sent oublié. « On a fait notre demande, mais jusqu’à présent, ça tarde à venir ».

La députée de l’opposition Aïda Mbodj a demandé une audition à l’Assemblée sur la gestion des fonds.

 
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