Fortes incertitudes sur l'après coronavirus pour les PME en Afrique
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La survie du tissu des petites et moyennes entreprises viables en Afrique requiert le soutien à leur restructuration financière et à leur repositionnement stratégique. C’est ce qui ressort d’une récente visio-conférence organisée par le partenariat « Faire fonctionner la finance pour l’Afrique » sous le thème : « le financement des petites et moyennes entreprises dans le contexte du Covid-19 ».
La société d’investissement Partech a créé il y a 2 ans le Fonds Patech Africa doté de 150 millions de dollars. Les défis depuis le mois de mars sur le continent comme ailleurs sont immenses pour les entreprises, selon Cyril Collon, directeur général de Partech. « 70 % des start-up n’ont pas la capacité de survivre après 3 mois avec des revenus proches de zéro. Donc, on a un risque très fort de mortalité des sociétés. Et ces sociétés-là pour beaucoup s’attaquent aux marchés formel et informel, dont tous ces revendeurs informels que l’on a dans nos open-markets », explique Cyril Collon.
La plupart des kiosques installés le long des rues des quartiers populaires des grandes villes africaines sont donc très affectés. L’une des pistes pour survivre pour les petits opérateurs, c’est de se réorienter, même si investir dans de nouveaux projets prend beaucoup plus de temps. Mais il y a une exception : la crise du coronavirus a offert des opportunités au secteur de la tech.
Accompagner les PME
Tarik Haddi, directeur général du fonds Azur Partners, dresse d’abord un lourd constat pour les PME marocaines. « 98 % des PME ont été affectés, avec des réductions de postes de 720 000 et ce sera 1 million d’ici la fin de l’année. Il y a donc un fort impact sur la demande intérieure. Pour les start-ups, à part celles qui proposaient des solutions de substitution à la mobilité : télémédecine, e-commerce, impression 3D, et celles qui se sont lancées dans des business Covid-compatibles, modélisation de l’épidémie, respirateurs artificiels, kits de dépistage. Toutes les autres sont confrontées à de vrais de trésorerie, de financement et de manque de perspectives », souligne Tarik Haddi.
Du côté du Mali, le directeur de la clientèle des particuliers et professionnels de la Banque malienne de solidarité, Almoustapha Touré, admet que le soutien va plus facilement aux PME qui parviennent à élever le niveau de compétences du personnel. « C’est vrai que la crise exige des moyens financiers, mais sans accompagnement technique, il y aura des soucis à ce niveau. Il y a aussi l’appui des banques multilatérales de développement, pour aider les banques à accompagner les entreprises en raison de ce contexte-là, avec des ressources adaptées et un accompagnement. Nous avons mis en place une plateforme avec un partenaire, pour notamment les opérations de transfert localement et de la diaspora, parce qu’il y a beaucoup de Maliens à l’étranger », dit-il.
En prévision de la sortie de crise, les fonds d’investissement qui opèrent en Afrique placent leurs espoirs à la naissance d’une sorte de marché unique, qui sera incarné par la Zone de libre-échange continentale.