Aéroport de Conakry : le chinois WIETC s’impose pour le nouveau terminal
Appareil Transair sur le tarmac de Conakry, le 22 juillet 2019. © Aboubacar Khoraa, CC-BY-SA 4.0
Face au turc Summa, la candidature chinoise était la mieux-disante, a appris Jeune Afrique. Mais le chantier à 120 millions d’euros ne sera définitivement attribué qu’après de nouveaux éclairages techniques.
Après la conclusion, le 3 février, d’un nouveau contrat lui confiant une concession de vingt-cinq ans, le consortium composé d’Aéroports de Paris (Groupe ADP), du fonds Africa50 et de l’État guinéen, a sélectionné courant juillet l’entreprise qui devrait assurer les travaux de modernisation et d’extension de l’aéroport international de Conakry.
Ils étaient trois à postuler. Le français Sogea-Satom (filiale de Vinci) a vu son dossier, incomplet, disqualifié, et c’est le chinois Weihai International Economic & Technical Cooperative (WIETC) qui est sorti le mieux placé pour remporter l’appel d’offres, devant le turc Summa, déjà présent sur les plateformes de Dakar, Niamey, Khartoum, a appris Jeune Afrique.
« Ils ont été les mieux-disants et ont présenté le meilleur dossier d’un point de vue technique et financier » indique une source proche du dossier.
Trois mois pour convaincre
Cette société n’est pas inconnue sur les tarmacs du continent, puisqu’elle a déjà œuvré dans les aéroports de Lomé, Brazzaville, Malabo et Kinshasa, où elle a d’ailleurs commencé en début d’année la construction d’une usine d’eau potable et réalisé la Cité ministérielle.
L’entreprise, qui revendique près de 500 projets dans une vingtaine de pays en trente ans pour une valeur cumulée de 4 milliards de dollars, a aussi construit la Maison des Nations unies, à Diamniadio (Sénégal).
Toutefois, rien n’est encore définitif. WIETC a trois mois pour repréciser avec le consortium gestionnaire certains points techniques de son projet. « Ils seront retenus s’ils répondent à ces détails, sinon ce sera Summa qui sera choisi » affirme notre interlocuteur. Selon d’autres proches du dossier, la transaction devrait être conclue sous 60 jours.
Visant à doubler les capacités actuelles pour les porter d’ici 2031 à un million de passagers par an, les travaux du nouveau terminal pour les passagers domestiques et internationaux devraient s’élever dans leur première phase à 120 millions d’euros, qui seront notamment amortis « par une redevance aéroportuaire de deux à trois dollars par passagers » expliquait en février Aboubacar Sylla, ministre d’État aux Transports.
Incertitude sur les conditions de reprise du trafic
Bâtie sur 20 000 mètres carrés sur l’emplacement du hangar de fret et du pavillon présidentiel, la future aérogare sera trois fois plus grande que l’actuelle, qui sera démolie. Une nouvelle aérogare pour le fret et une nouvelle aire de stationnement devraient voir le jour tandis que la piste devrait être rénovée et étendue. Les travaux d’une durée de deux ans et demi sont censés commencer cette année.
Gestionnaire depuis 1992 de la Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (Sogeac) devenue la Sogeag, dont il est désormais actionnaire à 33 %, ADP avait souhaité depuis longtemps reprendre en main l’infrastructure, qui fut son premier contrat de management à l’étranger, et bénéficier d’une visibilité à long terme sur ses investissements.
Seule inconnue : la manière dont la crise sanitaire et les nouvelles conditions de voyage viendront affecter la reprise de trafic, malgré la confiance dans le potentiel de développement d’importants projets miniers dans le pays.