En mars dernier, j'ai rendu visite aux éleveurs de Sessenin, à 15 km de Koudougou. J'ai vu une femme qui faisait sa cuisine en brûlant des bouses de vache. Ce qui, en saison sèche, est la pratique courante des éleveurs peuls. Pendant, ce temps à quelques kilomètres de là, les champs des éleveurs se détériorent chaque année par manque d'humus. Si les agriculteurs ne brûlent pas les bouses de vache, ils ramassent tout ce qui peut brûler (et qui a donc vocation à Une femme qui cuisine avec la bouse de vachenourrir la terre) pour faire la cuisine, chauffer l'eau des douches ou encore faire du dolo. Je me demandais comment faire pour que les bouses de vache ne servent plus de combustible, mais quelles servent à nourrir la terre ?

Et voici qu'en juin dernier, dans la région de Dano, j'ai rendu visite à une famille d'éleveurs peules. En l'absence de son mari, sa femme nous a montré son biodigesteur. Elle a ouvert la vanne située au sommet de son digesteur. Elle nous a conduit dans sa cuisine où elle a allumée devant nous un des deux foyers de sa cuisinière à gaz, puis la lampe suspendue au toit de sa cuisine, une lampe à gaz alimentée, elle aussi, par le gaz de son digesteur. Dans une autre pièce, nous avons vu une autre lampe à gaz : c'est là que se réunissent les enfants de la cour, la nuit, pour étudier leurs leçons avant d'aller dormir.

Précisons, que le biodigesteur vulgarisé par le Programme national de bio-digesteurs du Burkina Faso (PNB-BF) est une construction souterraine en maçonnerie destinée (le plus souvent de 6 m3 ) à recevoir un Le Père Maurice Oudetmélange de déjections animales (bœuf et/ou porc) et d’eau. Ce mélange subi à l’intérieur du biodigesteur une fermentation qui génère du gaz. Le biogaz est un combustible capable de remplacer le pétrole, le bois de chauffe et le gaz butane pour la cuisson des aliments et l’éclairage. (lire la suite)

Maurice Oudet, Président du SEDELAN