Agriculture de demain : le Burkina Faso à la pointe de la micro-irrigation
Pour lutter contre les effets de la sécheresse, Ouagadougou a promu cette technique ayant donné de très bons résultats. Niger, Gambie et Afrique du Sud lui emboîtent le pas.
Le pays des Hommes intègres entend être le pionnier du développement de la micro-irrigation. Cette méthode agricole vise à mener l’eau jusqu’au pied de la plante, arrosée le plus souvent goutte à goutte, grâce à un réseau de distribution en surface ou souterrain, en évitant au maximum l’évaporation.
Économe en main d’œuvre et couplée à la fertigation – utilisation d’engrais soluble dans l’eau d’irrigation –, elle permet d’optimiser l’utilisation des ressources hydriques locales et d’améliorer la productivité des cultures. Face aux effets de la sécheresse au Sahel, aggravée par le réchauffement climatique, elle a gagné de nombreux adeptes parmi les agriculteurs burkinabè, ainsi que, plus récemment, chez le voisin nigérien.
Essais concluants
Ouagadougou a notamment lancé un vaste programme de promotion de la micro-irrigation, avec quelque 2 000 hectares déjà aménagés pour cette technique culturale, grâce à 1 500 réservoirs d’eau pompée localement.
https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">NOUS BÂTISSONS UN MODÈLE D’EXPLOITATION AGRICOLE RÉSILIENT
Le Burkina Faso est ainsi passé d’une vingtaine de fermes pilotes en 2019 à près de cinq cents fermes mettant en œuvre la méthode.
« Nous bâtissons un modèle d’exploitation agricole résilient (…) qui s’appuie sur l’utilisation de l’eau souterraine, le pompage solaire et les technologies efficientes d’irrigation limitant au maximum l’évaporation », résume Donkora Kambou, directeur général du ministère de l’Agriculture burkinabè.
Au Niger, c’est l’israélien Netafim qui déploie cette technologie avec des économies d’eau estimées entre 30 % et 55 %. L’ONG américaine IDE qui a soutenu les initiatives burkinabè, a mené plus récemment des essais concluants en Gambie, ainsi qu’en Afrique du Sud.
Les perspectives de développement des techniques de micro-irrigation sont majeures, au Sahel, mais également en Afrique australe, région également en proie à la sécheresse. La taille du marché des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte au Moyen-Orient et en Afrique, estimée à 572 millions de dollars par an à l‘horizon en 2025 par Market Data Forecast, devrait attirer les acteurs spécialisés du secteur sur le continent.