Togo : grand coup d’accélérateur pour l’accès à l’électricité
Sur le site du nouveau parc solaire de Blitta (centre). © Presidence Togolaise
Le pays ouest-africain a massivement investi dans le domaine de l’énergie et progresse à pas de géant dans l’électrification de sa capitale Lomé et de l’ensemble du territoire.
Les Loméens font déjà partie des rares Ouest-Africains épargnés par les délestages. Ils devraient bientôt être parmi les mieux lotis en matière d’accès à l’électricité. D’abord parce que la donne est en train de changer radicalement du côté de la production, avec la mise en service, en juin dernier, du parc solaire de Blitta (première phase, dans le centre du pays) et, surtout, le démarrage de la centrale à cycle combiné (gaz-vapeur) Kékéli Efficient Power, d’Eranove, située sur la zone du port de Lomé – un investissement de 85 milliards de F CFA (130 millions d’euros). Sa première turbine, à gaz, a commencé à tourner en avril, générant une puissance de 47 mégawatts (MW) – d’ores et déjà la plus importante capacité de production du pays –, qui sera portée à 65,5 MW d’ici à la fin de l’année avec la mise en service de la turbine vapeur : de quoi alimenter en électricité 263 000 foyers (soit près de 2 millions de personnes).
Modernisation, renforcement, extension
Par ailleurs, des investissements massifs ont été réalisés en matière d’électrification, dont 20 milliards de F CFA pour les travaux de renforcement et d’extension du réseau électrique de l’agglomération de Lomé, qui doivent s’achever à la fin de 2022. Modernisation de 70 km de réseaux souterrains existants, construction de plus de 50 postes de distribution, renforcement du réseau moyenne tension sur 90 km de lignes souterraines et aériennes, extension du réseau avec la construction de 230 km de lignes, acquisition de kits de branchement…
Les travaux sont menés dans le cadre du Projet des réformes et d’investissement dans le secteur de l’énergie au Togo (Priset), et financés par l’État, la Banque mondiale, l’Union européenne (UE), l’Agence française de développement (AFD) et la Banque allemande de développement (KFW).
https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">L’OBJECTIF EST QUE 75 % DES TOGOLAIS AIENT ACCÈS À L’ÉLECTRICITÉ EN 2025
Le Projet d’extension du réseau électrique de Lomé (Perel), soutenu par l’AFD, l’UE et la KFW, prévoit en outre l’installation de lignes de basse tension et de moyenne tension, la construction de téléconduites et le raccordement de nouveaux abonnés. L’appel d’offres, lancé en 2019, pour la réalisation de ces travaux (estimés à 34 millions d’euros) a été remporté par le groupe panafricain AEE Power, qui va contrôler l’ensemble des segments de la chaîne ingénierie, approvisionnement et construction.
En dehors de Lomé, une cinquantaine de localités bénéficient du Programme d’extension du réseau électrique dans les centres urbains du Togo (Perecut), dont la convention de prêt a été signée le 9 avril 2021. Il doit permettre à 108 000 ménages (plus de 500 000 personnes) d’avoir accès à une électricité fiable d’ici à cinq ans. En 2020, 50 % des Togolais avaient accès à l’électricité. L’objectif du pays est qu’ils soient 75 % en 2025… et 100 % en 2030.