Togo : bientôt des routes de classe mondiale ?

| Par 
Une route de Lomé, au Togo (photo d’illustration).

Une route de Lomé, au Togo (photo d'illustration). © Jacques Torregano pour JA

Afin de développer les échanges transfontaliers et de stimuler sa croissance, le Togo – appuyé par de solides partenaires – œuvre à la modernisation de trois axes stratégiques.

Pour doper sa croissance, le Togo mise sur la modernisation de ses routes, quitte à s’endetter un peu. Et il s’attelle en particulier aux principaux axes reliés à Lomé.

Après avoir achevé il y a cinq ans la voie de contournement de la capitale, ainsi que les routes de la commune d’Agoè-Nyivé, dans le nord de l’agglomération, trois routes stratégiques sont en cours de modernisation.

Fluidifier et sécuriser le trafic

– Premier grand chantier : la route nationale 2 (RN2) Lomé-Cotonou, vers l’est, dont le coût global est estimé à 47 milliards de F CFA (plus de 71 millions d’euros). Objectif : construire une chaussée assez large pour fluidifier et sécuriser le trafic sur ce corridor régional majeur entre Abidjan et Lagos, mais aussi lutter contre l’érosion côtière, qui a déjà englouti deux routes en cinquante ans.

Les 30 km réhabilités entre les villes d’Avépozo et d’Aného font partie d’un grand projet de la Banque africaine de développement (BAD) avec d’autres bailleurs de fonds, pour la réhabilitation de l’axe Lomé-Cotonou (107 km), considéré comme une priorité du corridor Lagos-Abidjan. Sur les 10 premiers kilomètres (Avépozo-Togokomé), les travaux, estimés à 13,2 milliards de F CFA, sont réalisés par China Road and Bridge Corporation (CRBC).

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

ARISE IPP POURRAIT ÊTRE CHARGÉ DE COORDONNER DES CHANTIERS

Pour la réhabilitation des 20 km suivants (Togokomé-Aného), dont le coût est estimé à 34,4 milliards de F CFA, c’est la tunisienne Société des routes et des bâtiments (Soroubat) qui a remporté l’appel d’offres international en 2018.

Améliorer la connectivité régionale

– La RN1 qui relie Lomé et Cinkassé, au nord (à la frontière du Burkina Faso), soit 700 km, doit faire l’objet d’une profonde modernisation et d’un dédoublement en 2 × 2 voies. Le tout est encore en projet, hormis un petit élargissement entre Lomé et la nouvelle Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), inaugurée en juin 2021.

Arise IPP, promoteur et gestionnaire de la PIA, pourrait être chargé de coordonner des chantiers (comme il le fait pour la Transgabonaise au Gabon). Ces derniers pourraient par ailleurs bénéficier d’un financement de l’Association internationale de développement (IDA, institution de la Banque mondiale), qui a annoncé à la mi-juillet qu’elle allait débloquer une enveloppe de 470 millions de dollars dans le cadre du Projet de corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey pour aider le Togo, le Burkina Faso et le Niger à améliorer la connectivité régionale sur cet axe qui relie les trois capitales.

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

LE MAGNAT BURKINABÈ DU BTP MAHAMADOU BOUNKOUNGOU FINANCE LE CHANTIER

– Troisième grand chantier routier : celui de la RN 5 Lomé-Kpalimé (nord-ouest), soit 120 km de chaussée, qui doivent être élargis et réhabilités. Kpalimé, située non loin du Ghana, est une ville touristique où de nombreux Loméens viennent passer leur week-end.

Les travaux sont réalisés dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) avec le groupe burkinabè Entreprise Bonkoungou Mahamadou et Fils (Ebomaf, de Mahamadou Bounkoungou), leader panafricain du BTP, qui finance le chantier à travers sa banque, IB Holding. Les travaux ont débuté en juin 2020 pour une durée prévue de trente-six mois et un coût global estimé à 214 milliards de F CFA, intégrant l’aménagement de voiries dans Kpalimé.