Burkina Faso: la société civile exprime son ras-le-bol sur la situation sécuritaire
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Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Réunie au sein du « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso », ces organisations de la société civile dénoncent l’abandon d’une partie des populations sous le diktat des groupes armés terroristes. Selon les responsables de ce mouvement, le pays s’effondre sous le diktat des groupes armés terroristes. Des écoles fermées, plus d’un million et demie de personnes déplacées, les forces de défense et de sécurité débordées par la situation, le Burkina Faso vit une sombre partie de son histoire.
Marcel Tankoano, président du directoire du « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso » : « Ceux qui nous défendent aujourd’hui sont totalement débordés par les ennemis, par ceux qui nous attaquent, les terroristes. Vous des communes où il n’y a plus de maires ou de préfets et les populations sont laissées à elles-mêmes. Comment ces dernières vont se débrouiller ? Est-on véritablement dans un État de droit ? »
« On avait espoir que les choses allaient changer »
Les membres de ce mouvement populaire parmi lesquels le M21, le CAR et bien d’autres organisations ayant participé à l’insurrection populaire d’octobre 2014, espéraient un changement radical après la chute de Blaise Compaoré selon leur responsable. Ils menacent d’appeler à une désobéissance civile si la sécurité ne s’améliore pas dans les régions les plus touchées, foi de Marcel Tankoano. « Nous ne pouvons pas continuer dans cette gouvernance, ce n’est pas possible. Au moment où on chassait Blaise Compaoré, on avait espoir que les choses allaient changer. Je n’étais pas sorti pour faire partir Blaise Compaoré et venir vivre comme ça. Nous ne pouvons pas continuer à attendre. Nous sommes prêts à tout pour sauver les Burkinabè. »
Contrairement aux partis de l’opposition qui lancent un ultimatum d’un mois au président Roch Marc Christian Kaboré, ce « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso » ne donne aucun délai pour son appel à manifester suite à la dégradation de la situation sécuritaire.
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