Tchad: comment faire pour que les plus pauvres arrivent à bien se loger?
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Des bâtiments qui s’écroulent sous l’effet de l’érosion, un immeuble à peine achevé qui s’effondre… Construire un habitat durable en Afrique est un véritable casse-tête. La question était au centre du congrès de l’Ordre national des architectes du Tchad qui s’est achevé, samedi 7 mai, à Ndjamena, une rencontre à laquelle participaient les membres de la conférence des Ordres des architectes de l’Afrique centrale, une région où tous les habitants ont les mêmes problèmes de logement.
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Comment faire pour que les plus pauvres arrivent à bien se loger ? Pas forcément besoin de béton estime Adamou Souley, le secrétaire général de la fédération africaine des architectes francophones: « Pour l’habitat durable, il faut entendre un habitat qui est adapté au milieu pour lequel on le conçoit, qui est accessible au plus grand nombre du point de vue coût, et qui a quand même une certaine durée de vie parce qu’on ne construit pas pour que demain ça s’envole ».
Solutions locales
Des solutions locales existent, ajoute, pour sa part, Hayatte Abdérahim Ndiaye, la présidente de l’ordre national des architectes du Tchad: « Il y a énormément de solutions à part la terre, évidemment, qui est la matière par excellence. Il y a le bois, il y a la paille que nous connaissons et il y a la pierre ».
Il faut aller dans ce sens pour que les Africains construisent à moindre coût renchérit pour sa part Antoine Bokolojoue, président de la conférence des architectes de l’Afrique centrale: « Comment faire pour innover dans ce qui existe déjà ? Vous savez qu’importer coûte très cher. Le sac de ciment au Tchad coûte très cher. Voyez-vous, il y a beaucoup de choses qu’on peut faire pour qu’on ait des constructions qui nous permettent de vivre bien dans nos pays ».
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Les architectes africains invitent les politiques à privilégier les compétences locales. Ils vivent ici et peuvent donc mieux cerner les problèmes plaident-ils.
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