C’est une lapalissade de dire que la loi adoptée par l’Assemblée nationale ce 20 mai portant indiction des sachets plastiques non biodégradables, est utile. Bien appliquée, la nouvelle disposition législative pourra contribuer pour beaucoup dans la protection de notre environnement et celle de la santé du bétail dont 30% périssent chaque année du fait de ces plastiques. Du reste, c’est convaincus de l’importance des dispositifs législatifs dans la préservation des écosystèmes, que d’autres Etats du continent (Rwanda, Ile Maurice, Tanzanie, Togo, Côte d’Ivoire, etc.) se sont dotés chacun avant le nôtre, d’une loi en la matière. En adoptant la présente loi, les parlementaires burkinabè viennent donc de poser un acte important. Et s’il y a un homme qui est bien placé pour s’en féliciter, c’est certainement Salif Ouédraogo, le ministre de l’Environnement et du Développement Durable. Pour lui, c’est assurément la première véritable bataille de gagnée, tant il en avait fait son cheval de bataille et une des priorités de son département ministériel.
Salif Ouédraogo, un économiste passionné de l’environnement
Avant sa nomination dans le gouvernement Tiao en janvier 2013, Docteur Salif Ouédraogo était surtout connu pour son engagement en faveur de la démocratie consensuelle, ayant été pendant longtemps le numéro deux du parti de Me Hermann Yaméogo, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Sur le plan cursus universitaire, Salif est un économiste de formation, spécialisation Banque Finance. N’étant pas du domaine de l’environnement, il n’avait pas à priori les faveurs des observateurs pour occuper ce portefeuille du ministère de l’Environnement et du Développement Durable, quoi que politique. Mais, il ne tardera pas à se signaler positivement. Dès sa prise de fonction le 7 janvier 2013, il avoue publiquement, devant tous, qu’il était un novice du domaine de l’environnement mais qu’il était déterminé, avec l’aide de tous, à faire bouger les choses dans le secteur. Dès lors, il va porter, sans complexe, le discours écologique du gouvernement. Avec le temps, il n’hésite plus à affirmer son attachement, sa grande passion pour l’environnement, ses nouvelles convictions. Ces convictions, que ce soit avec les agents de son ministère ou avec des partenaires extérieurs, Salif Ouédraogo, partout où il se trouve, les exprime, les discute avec ses interlocuteurs, les fait avancer et le cas échéant, en tire des conclusions. Evidemment, cette loi n’est qu’un début. Adopter une loi est une chose, la faire appliquer en est une autre. C’est là l’autre bataille, peut-être la plus importante, qui mérite d’être gagnée par le concours de tous.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net