Mali : le porte-parole de la Minusma sommé de quitter le territoire
Le ministère des Affaires étrangères malien « invite » Olivier Salgado à quitter le Mali sous soixante-douze heures. La mesure fait suite à l’une de ses déclarations sur les 49 soldats ivoiriens interpellés à Bamako le 10 juillet.
Des « publications tendancieuses et inacceptables ». C’est ainsi que le ministère des Affaires étrangères malien a justifié, dans un communiqué daté du 20 juillet, l’expulsion d’Olivier Salgado du territoire national. Les autorités de Bamako mettent ainsi en cause une série de tweets publiés par le porte-parole de la Minusma quelques jours plus tôt.
Après l’interpellation de 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako, Olivier Salgado avait en effet expliqué, sur le réseau social, que les militaires en question étaient « déployés depuis plusieurs années dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un des contingents [de la Minusma] ».
LES SOLDATS INTERPELLÉS HIER DIMANCHE À L’AÉROPORT DE #BAMAKO NE FONT PAS PARTIE DE L’UN DES CONTINGENTS DE LA #MINUSMA. CES SOLDATS SONT DÉPLOYÉS DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES AU #MALI DANS LE CADRE D’UN APPUI LOGISTIQUE POUR LE COMPTE DE L’UN DE NOS CONTINGENTS. 1/6
— OLIVIER SALGADO 🇺🇳 (@OLIVIER_SALGADO) JULY 11, 2022
Incertitudes
Une version qui fait débat à Bamako, où les soldats ivoiriens sont sous le coup d’une enquête judiciaire. Alors que l’imbroglio administratif persiste autour de la présence de ces soldats, la communication du porte-parole de la Minusma a été perçue comme une provocation par les autorités : « L’intéressé [a déclaré], sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil […]. Le ministère ne saurait passer sous silence ces agissements, qui portent atteinte au partenariat avec la Minusma”, peut-on lire dans le document.
Alors que Bamako est engagé dans un bras de fer avec les Casques bleus, dont les rotations ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre, cette expulsion n’est pas sans rappeler celle, en janvier dernier, de l’ambassadeur français Joël Meyer. En pleine crise diplomatique avec Paris, les autorités maliennes avaient donné soixante-douze heures au diplomate pour quitter le pays.
Alors que les forces françaises de l’opération Barkhane achèveront leur retrait du Mali d’ici septembre, l’avenir de la mission onusienne, dont le mandat a été renouvelé fin juin, semble plus que jamais incertain.