Mali : Cora Gold accélère dans son projet à Sanankoro

D’ici à la fin de l’année, Cora Gold pourrait commencer la construction d’une mine d’or à Sanankoro. La hausse des estimations relatives aux ressources minérales maliennes ont fini de convaincre la junior minière cotée à Londres.

Mis à jour le 27 juillet 2022 à 17:56

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Forages pour le prélèvement d’échantillons à Sanankoro, Mali, en 2022. © Cora Gold

 

La Gold Belt dans le sud du Mali continue de tenir ses promesses, et la société minière Cora Gold a franchi un pas de plus dans son projet de construction d’une mine d’or à Sanankoro. Une étude de faisabilité définitive (definitive feasibility study – DFS) aura bien lieu au troisième trimestre cette année, mais la minière envisage déjà d’obtenir un financement par emprunt et par actions, le montant recherché devant être fixé après la DFS, selon son PDG Bert Monro. La construction de la mine devrait prendre entre 18 et 24 mois, ajoute-t-il.

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Coté à l’Alternative Investment Market (AIM), le marché britannique des valeurs de croissance, à la Bourse de Londres (LSE), et domicilié dans les Îles Vierges britanniques, Cora Gold n’a pas de dettes et compte parmi ses actionnaires Brookstone Business (28,6 %) et Michael Farmer, membre de la Chambre des Lords britannique et partenaire fondateur du groupe de fonds spéculatifs Red Kite (14,1 %). Son PDG Bert Monro détient une participation de moins de 1 % dans l’entreprise.

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Le Mali est « un bon pays »

Selon Bert Monro, Cora Gold entretient de « bonnes relations avec les banques d’Afrique de l’Ouest » qu’elle compte associer à sa collecte de fonds.Le PDG, confiant dans le code minier bien établi du pays, espère que le processus d’obtention du permis d’exploitation sera simple. La junior a déjà demandé un permis environnemental. Le gouvernement, dit-il, est réactif, et il est facile de traiter avec lui. Le Mali est « un bon pays » pour l’exploitation minière, tant sur le plan politique qu’opérationnel.

LES COÛTS DU PROJET SERONT INFÉRIEURS À LA MOYENNE DU SECTEUR

L’estimation des ressources minérales de juillet enregistre une augmentation de 22 % d’oxyde à 509 000 onces. Ce niveau élevé de minerai d’oxyde à la surface signifie que l’exploitation souterraine ne sera pas nécessaire et que des pelleteuses pourront être utilisées pour l’exploitation à ciel ouvert, détaille le PDG. Le forage, le dynamitage et le concassage à forte intensité énergétique ne seront pas nécessaires. Cora Gold possédera et exploitera la mine, l’exploitation minière sous contrat étant l’option la plus probable pour la production.

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Autres projets d’exploration

La société a trouvé un accord à terme de 25 millions de dollars avec Lionhead Capital pour soutenir le développement de Sanankoro, le montant étant réparti à parts égales entre des actions et une note convertible (un investissement convertible que l’on peut échanger contre des actions, ndlr). Il y a un « risque technologique relativement faible » et les coûts du projet seront inférieurs à la moyenne du secteur, juge Bert Monro. Et d’ajouter qu’il est encore possible de trouver de nouveaux gisements dans la zone de Sanankoro.

L’évacuation de l’or sera relativement facile. La partie la plus difficile, selon Bert Monro, consistera à acheminer les équipements lourds sur le site pour la construction de la mine. Sanankoro est à environ quatre heures et demie de route de Bamako. La chaussée est goudronnée sur la majeure partie du trajet, mais les trente derniers kilomètres sont des voies de terre. Le dirigeant s’attend à ce que l’entreprise doive payer pour rendre praticable la dernière portion routière. La société prévoit de fournir sa propre énergie, en utilisant une solution hybride d’énergie solaire avec des générateurs diesel en secours.

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Cora Gold a d’autres projets d’exploration aurifère en phase de démarrage à Yanfolila, à 8 km d’une mine d’or exploitée par Hummingbird Resources dans le sud du Mali, et à Diangounté, dans l’ouest du Mali et l’est du Sénégal. Le Mali est l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique, accueillant des sociétés telles que Barrick Gold et B2Gold. Le secteur s’est félicité de la décision prise par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), début juillet, de lever les sanctions imposées au pays à la suite des coups d’État d’août 2020 et de mai 2021.