Côte d’Ivoire-Mali : alors que les négociations piétinent, Téné Birahima Ouattara rassure les familles des soldats arrêtés

Le ministre ivoirien de la Défense a fait, le 3 août, le point sur les discussions avec les autorités maliennes, alors que 49 soldats ivoiriens sont retenus depuis près d’un mois par le Mali.

Mis à jour le 4 août 2022 à 14:48
 
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Le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, saluant Alfred Kouassi, le père d’un des militaires incarcérés au Mali, le 03 juillet 2022. © Sercom, ministère de la Défense – Ben Moumine Nikiema – DR.

 

C’est dans une salle de conférence comble de l’état-major des armées ivoiriennes, au Plateau, que Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense, s’est entretenu avec les représentants des familles des 49 militaires arrêtés le 10 juillet à Bamako, les autorités maliennes les soupçonnant d’être des « mercenaires ».

Craintes

Près d’un mois après leur interpellation, alors que les négociations, menées sous l’égide du Togo, patinent, les proches des soldats ne cachent pas leur inquiétude et leurs interrogations. Face au général Lassina Doumbia, chef d’état-major des armées, Alfred Kouassi, le père du lieutenant Adam Sanni Kouassi, à la tête du détachement, a remercié les autorités ivoiriennes pour leur implication dans le dossier et leur a fait part de ses craintes.

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« Nous avons entendu à travers les réseaux sociaux que les autorités maliennes envisageraient de mettre nos enfants sous mandat de dépôt. Si cela s’avérait juste, disposez-vous de moyens légaux pour que cette menace ne soit mise à exécution ? Si les négociations échouent, quel moyen reste-t-il pour les libérer ? », a-t-il demandé.

 

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Des participants à la rencontre entre le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara et les proches des militaires incarcérés au Mali. © Sercom, ministère de la Défense – DR.

 

 

Nombreux contacts

« Ils ont bon moral et sont traités dans des conditions normales », a expliqué Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense (et frère du président). Il a profité de cette occasion pour asséner à nouveau que les 49 militaires avaient été déployés « dans le cadre d’une mission règlementaire », en soutien à « un pays frère qui est le Mali ».

En plus de la médiation togolaise, il a rappelé les actions entreprises depuis l’arrestation des soldats : les entretiens entre chefs d’état-major ; les contacts entre le coordonnateur national du renseignement ivoirien et le directeur général de la sécurité d’État du Mali. Téné Birahima Ouattara a également dit avoir échangé avec le directeur de cabinet du colonel Assimi Goïta et avec Sadio Camara, le puissant ministre de la Défense malien.

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« Je voudrais demander aux familles de faire confiance au chef de l’État, Alassane Ouattara, a-t-il poursuivi. Je peux vous assurer que très bientôt, nous pourrons arriver à des résultats satisfaisants. » Évoquant des « malentendus » et des « incompréhensions » entre Abidjan et Bamako, il a également souligné la bonne coopération entre les armées des deux pays pour lutter contre le terrorisme.

Négociations tendues

Le ministre de la Défense a expliqué aux familles que la médiation togolaise suivait son cours. « Nous ferons tout pour éviter d’entrer dans des extrêmes et nous engager dans des débats judiciaires, ce qui ne ferait que créer un fossé dans la fraternité entre nos deux pays, toute chose que nous ne souhaitons pas », a-t-il déclaré. Après des discussions tendues entre les délégations maliennes et ivoiriennes le 29 juillet à Lomé, un autre round de négociations est prévu dans les jours à venir.

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Les autorités ivoiriennes ont annoncé que chaque famille recevra la somme de 300 000 francs CFA (456 euros) et que la cérémonie militaire de la fête de l’indépendance, le 7 août, sera en l’honneur de ces militaires toujours retenus.

 

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