Dialogue national inclusif au Tchad: adoption de plusieurs mesures lors de la plénière
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Les centaines de délégués réunis dans le cadre du Dialogue national inclusif ont adopté samedi 1er octobre plusieurs mesures par « consensus », en maintenant notamment le chef de la junte militaire à la tête de l’État et en prolongeant de deux ans maximum la période de transition vers des élections. Mahamat Idriss Deby Itno sera ensuite autorisé à être candidat à la présidentielle, alors que la transition était censée se terminer le 20 octobre.
Mahamat Idriss Déby Itno et Pahimi Padacké Albert pourront être candidats aux prochaines élections à la fin de la transition : c’est une des principales résolutions de la plénière de ce samedi.
Les participants au Dialogue national inclusif ont aussi décidé d’accorder un mandat de cinq ans renouvelables une seule fois au prochain président élu. Il ne devra modifier sous aucun prétexte la Constitution pour faire un troisième mandat, rapporte notre correspondant à Ndjaména, Madjiasra Nako
Le Conseil national de transition, le Parlement provisoire, doit aussi être revu : le nombre des représentants qui y siège doit augmenter avec 45 représentants des mouvements rebelles. Cela a provoqué une levée de bouclier des partis politiques.
En réponse, un représentant des rebelles a cru bon rappeler : « Pendant 30 ans, vous avez fait semblant de vous opposer. Il a fallu que nous prenions des armes pour qu’une transition s’impose. Merci de vous calmer. »
Ce qui est plutôt curieux, rapporte notre envoyé spécial à Ndjamena, Esdras Ndikumana, le palais du 15 janvier était aux trois quarts vide lorsque la plénière a adopté par de simples applaudissements ces résolutions qui fixent un cap sur des questions jugées par tous jusqu’ici primordiales pour le Tchad. Les absences les plus remarquées, surtout celles des plus farouches opposants à l’éligibilité du chef de la junte militaire au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno, et des autres dirigeants de la transition.
« Les jeux étaient joués d’avance »
Des réactions ont commencé à tomber. « Notre présence n’aurait rien changé, puisque les jeux étaient joués d’avance », dit Mahamat Bichara, président de l’Alliance socialiste. Il s’agit pour lui d’une occasion ratée pour le Tchad de « faire la paix et de se réconcilier avec lui-même ». « On va une nouvelle fois droit à la contestation et aux violences », a-t-il regretté.
Yoboïdé Malloum, le président du PDSA et porte-parole de l’Alliance 43, qui regroupe 34 partis alliés du MPS, l’ancien parti d'Idriss Déby, parle plutôt d’une résolution prise « au nom de la paix et de la réconciliation du peuple tchadien ». Il dit qui soutiendra fermement le président du Conseil militaire de transition.
Enfin, Mahamat Mahadi Ali, le chef du FACT à l’origine de l’attaque qui a coûté la vie à Idriss Déby Itno assure qu’il a toujours dit que si les résolutions du Dialogue allaient dans le sens de la volonté du peuple tchadien, « nous étions prêts à mettre fin à notre lutte armée ». « Nous constatons malheureusement une dérive dynastique de transmission du pouvoir, qui donne tout son sens à notre choix », a prévenu le chef rebelle.
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