Plusieurs dizaines de soldats tchadiens tués dans une attaque de Boko Haram
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Selon les sources, entre 20 à 40 soldats tchadiens ont été tués ce mardi 22 novembre dans la province du Lac (sud-est). Un communiqué de la présidence tchadienne évoque une attaque-surprise.
L'attaque a visé un poste avancé de l’armée qui était en train d’être installé sur l’île de Bouka Toullorom, près de Ngouboua, dans le cadre d’une réorganisation du dispositif militaire pour faire face à des jihadistes que le pouvoir disait affaibli. Les assaillants, très nombreux, ont attaqué par vagues successives. Ils sont finalement parvenus à entrer dans le poste avancé qu’ils ont détruit, avant d’emporter des armes, précisent des sources locales.
Le bilan est lourd. La présidence évoque une vingtaine de morts et des blessés dans les rangs de l’armée. D'autres sources parlent de plus de 35 tués, ainsi que d’une vingtaine de blessés et de plusieurs soldats portés disparus. Selon ces mêmes sources, les jihadistes ont également tué au moins quatre civils alors qu’ils se repliaient vers leurs repaires. Aucun bilan côté Boko Haram n’était disponible ce soir.
Cette attaque est la plus meurtrière depuis celle qui avait fait près d’une centaine de morts il y a deux ans à Bouma. Surtout, elle survient dix jours après une visite de Mahamat Idriss Deby Itno, dans la zone. Au cours de cette visite, le président de la transition avait déclaré que Boko Haram était « sérieusement affaibli », n’osait plus « attaquer frontalement l’armée » et s’adonnait désormais « au banditisme », telles que des prises d’otages.
Mahamat Idriss Deby Itno avait donc annoncé l’envoi de 600 soldats en renfort aux milliers d’autres déjà sur place, ainsi que la réorganisation des forces armées en unités plus mobiles, « pour faire face », explique Sieddick Abba, un spécialiste de la région. L'attaque de ce mardi est une façon pour ces jihadistes de lui répondre qu’ils ont encore une capacité de nuisance, alors que tout le monde les disaient en perte de vitesse, analyse le spécialiste.