Sénégal: la Cour suprême du pays invalide le changement de nom de certaines rues de Ziguinchor

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Une rue dans le centre de Ziguinchor, en Casamance (image d'illustration). AFP - JOHN WESSELS

 

Texte par :RFISuivre

Le 8 décembre 2022, la Cour suprême du Sénégal a invalidé le changement de nom de certaines rues de Ziguinchor qui portaient le patronyme de personnalités françaises. C’était une mesure emblématique du nouveau maire de la ville, Ousmane Sonko, l’un des principaux opposants sénégalais. Il conteste cette décision. 

Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois

« Les avenues du Tirailleur-africain, Thiaroye-44 et de la Paix restent décolonisées et gardent leur nouvelles dénominations », c’est ce qu’affirme Ousmane Sonko dans une série de tweets ce vendredi 9 décembre. Pour l’opposant sénégalais, l’annulation du changement des noms de rues par la Cour Suprême annoncée un jour plus tôt ne s’est pas faite dans les règles.

Trop tard

Selon lui, cette décision intervient trop tard, le délai de recours pour annuler une décision prise par un conseil municipal est de deux mois selon le Code général des collectivités locales. Il affirme aussi ne pas avoir été notifié de la saisine du préfet. Pour rappel, le changement des noms de rue était un geste emblématique d’Ousmane Sonko à son arrivée à la mairie de Ziguinchor en février pour rompre avec l’héritage colonial français.

Il estimait que les noms de rue offensaient la dignité des Sénégalais. Cinq rues de la cité sont concernées, ainsi, par exemple, l’avenue du Capitaine-Javelier qui a été rebaptisée avenue du Tirailleur-africain en hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France lors des deux guerres mondiales.

Recours

L’ancien préfet de Ziguinchor avait formulé un recours auprès de la Cour suprême sénégalaise pour contester le changement de noms. Pour la préfecture, cette décision était du ressort de l’État sénégalais. Ousmane Sonko annonce qu’il contestera cette décision qu’il qualifie d’illégale dès qu’elle lui sera notifiée.

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