Au Mali, l’or en quête d’un second souffle

Après un léger rebond en 2022, la production aurifère, moteur des exportations maliennes, va caler en 2023 selon les prévisions du gouvernement.

Mis à jour le 3 mars 2023 à 15:58
 
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Le Mali fait partie des cinq premiers producteurs d’or d’Afrique. © REUTERS/Joe Penney

 

Des résultats en dents de scie. C’est ce qui arrive à la production d’or du Mali, pays confronté à d’importants défis sécuritaires et économiques. Si la production industrielle de métal jaune a augmenté de 4 % en 2022 pour atteindre 66,2 tonnes, contre 63,4 t en 2021, selon les chiffres officiels, cette tendance haussière ne se confirmera pas cette année, la production devant chuter de 3,5 % pour se stabiliser à 63,9 t, d’après les dernières estimations communiquées cette semaine par le ministère des Mines.

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Épuisement des ressources ?

Le Mali, l’un des grands producteurs d’or sur le continent avec le Ghana, l’Afrique du Sud et le Burkina Faso, table sur une contre-performance de son sous-sol. Une baisse de production est ainsi attendue à Loulo-Gounkoto et à Fekola, les deux principales mines du pays, précise Mamadou Sidibé, le chef du département des statistiques du ministère, cité par Reuters.

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Le secteur aurifère malien, qui assure près de 80 % des exportations de Bamako et génère environ 10 % de son produit intérieur brut (PIB), est dominé par le géant canadien Barrick Gold, suivi de son compatriote B2Gold et de l’australien Resolute Mining. En 2023, la production du premier doit atteindre 21,1 t, celle du deuxième 18,4 t et celle du troisième 7  t, selon les prévisions gouvernementales.

Booster les installations existantes

Alors que certains gisements sont en voie d’épuisement, les opérateurs s’emploient à les renforcer sur les terres maliennes. En octobre dernier, lors d’une conférence organisée à Bamako, Mark Bristow, PDG de Barrick Gold, détaillait ses plans : « Nous continuerons d’investir dans l’exploration pour prolonger la durée de vie du complexe de Loulo-Gounkoto », avait-il assuré.

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Fin 2022, son concurrent B2Gold mettait, lui, en avant un programme d’exploration de 35 millions de dollars ayant notamment permis de réaliser 169 000 mètres de forage dans la mine de Fekola afin d’en augmenter les réserves et la durée de vie.

Alors que la commercialisation du métal précieux reste soumise aux fluctuations des cours, le prix de l’or demeure lié à l’évolution de l’inflation, rappelle le World Gold Council (WGC). L’institution spécialisée dans le développement de l’industrie aurifère voit dans l’éventuel tassement de la hausse des prix et dans l’affaiblissement du dollar une opportunité pour les pays producteurs d’optimiser leurs recettes.