La confiture de lait, moteur du développement des éleveurs de Banh.
Au Burkina Faso, il existe de nombreux bassins laitiers. C'est à dire des zones d'élevage où le lait est abondant. Beaucoup ne s'intéressent qu'aux bassins laitiers de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, car la population de ces deux régions offre un bon débouché pour les produits laitiers. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire avec le lait des éleveurs éloignés des consommateurs. C'est pour cela qu'il y a quelques jours, le lundi 8 septembre 2014, nous nous sommes rendus à Banh, à près de 70 km au nord de Ouahigouya, accompagnés de la présidente de la laiterie du Boulkiemdé. Le maire de Banh nous a rejoint à Ouahigouya.
A une dizaine de km de la ville de Banh, le maire nous a demandé de s'arrêter. Il nous a montré des arbres aux feuilles bien vertes en nous disant que ces feuilles coituent un excellent fourrage pour les bovins, spécialement pour les vaches qui allaitent. C'est dire qu'il est tout à fait possible d'avoir du lait toute l'année. Il suffirait pour cela que les éleveurs stockent suffisamment de ces feuilles pour obtenir le fourrage nécessaire. Alors que lors de notre premier séjour en mars 2013, les vaches des éleveurs rencontrés à cette occasion, ne donnaient pas assez de lait pour leurs seules familles !
De là, no us sommes repartis pour nous arrêter au campement de Tangatangaloé, à 3 k de la ville. Nous avons échangé longuement avec les éleveurs, notamment avec les femmes, et nous avons mis en place un début d'organisation pour obtenir assez de lait pour démarrer, dès le lendemain, la fabrication de la confiture de lait.
Le vendredi suivant, j'ai appelé la formatrice. Elle m'a dit que 'tout se passe bien". "Les femmes travaillent avec une marmite qui permet de transformer 18 litres de lait en une fois. Et d'obtenir ainsi 20 pots de 50 centilitres.
Pour le moment, les femmes vont se limiter à cela : fabriquer 20 pots par jour. Il nous faut maintenant organiser la commercialisation. Mais, fort de notre petite expérience réalisée au restaurant atypique de Koudougou, je suis convaincu que cette confiture est appelée à un bel avenir. Sa vocation : c'est une pâte à tartiner. Vous pouvez l'utiliser avec du pain, ou encore mieux, comme dans notre restaurant pour tartiner les tortillas, ces fameuses petites galettes de maïs. Voir ci-contre, les photos des enfants consommant des tortillas avec du yaourt, et d'autres avec de la confiture de lait.
Ce qui est sûr, c'est que les éleveurs de Banh pourront facilement fabriquer 200 pots de confiture par jour, et bientôt, bien davantage !
Nous allons commencer à commercialiser ces pots au prix de 1 600 F l'unité (donc au détail, dans nos dé pôts, sur Ouagadougou, Koudougou et Ouahigouya). Nous comptons sur nos lecteurs du Burkina pour nous aider à commercialiser plus largement ce produit. Le prix de cession aux revendeurs dépendra du lieu où la confiture devra être livrée.
Certains penseront que 1 600 F l'unité, c'est cher. A ceux-là, nous disons : « Goûtez-la ! Et vous l'adopterez ! Et surtout, faites goûter vos enfants, et écoutez-les ! De plus, bien évidemment, elle ne contient pas d'huile de palme : c'est une garantie pour votre santé !»
Cette confiture se conserve facilement une année entière, et même davantage. C'est dire qu'elle devrait permettre aux éleveurs de la commune de Banh d'écouler une partie de leur lait à un prix rémunérateur. Nous espérons dans un avenir plus ou moins proche mettre en place une laiterie-fromagerie pour lancer la « Tomme du Sahel ». Mais cela demande un investissement beaucoup plus important. Avis aux partenaires intéressés !
Dès maintenant, contactez-nous, et passez vos commandes de l'excellente confiture de lait de la commune rurale de Banh.
Dernière nouvelle : Aujourd'hui, vendredi 10 octobre la ville de Koudougou a accueilli le premier Ministre, et deux autres Ministres; celui de l'Environnement et celui des Ressources Animales, pour le lancement du Programme d'Investissement Forestier. C'est ainsi que nous avons offert une tortilla de maïs au Premier Ministre qui a pu apprécier et a ajouté "C'est naturel." (Voir les photos ci-contre)
Koudougou, le 11 octobre 2014
Maurice Oudet
Président du SEDELAN