Au Mali, le référendum sur la nouvelle Constitution se tiendra le 18 juin

Le gouvernement malien a annoncé la date du référendum portant sur la révision de la loi fondamentale. Initialement prévu le 19 mars, ce scrutin sera le premier depuis le début de la transition et le coup d’État de 2020.

Mis à jour le 5 mai 2023 à 15:19

 

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Dans un bureau de vote lors du second tour de l’élection présidentielle à Bamako, le 12 août 2018. A woman casts her ballot at a polling station during a run-off presidential election in Bamako, Mali August 12, 2018. © Luc Gnago/REUTER

 

C’est le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, qui a annoncé la nouvelle date du référendum constitutionnel en direct à la télévision nationale ce vendredi 5 mai.

Après une campagne électorale qui se déroulera du 2 au 16 juin, les citoyens maliens seront appelés à se prononcer sur la révision de la loi fondamentale le dimanche 18 juin. Les membres des forces de défenses et de sécurité voteront quant à eux par anticipation, le 11 juin.

Première élection de la transition

Réclamée de longue date, la révision de la Constitution, inchangée depuis 1992 et considérée comme un facteur de crise politique, aurait dû être soumise au vote des électeurs le 19 mars dernier. Mais ce qui devait être la première élection depuis le début de la transition, en août 2020, avait finalement été décalé sine die par les autorités maliennes, à cause du retard pris sur le chronogramme électoral.

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« L’équilibre doit toujours être trouvé entre l’objectif d’avoir un texte consensuel et la nécessité de respecter le délai de la transition », anticipait Abdoulaye Maïga dès janvier dernier, préparant l’opinion à un report du scrutin. « Un certain nombre de réformes ont été menées, des dispositions prioritaires ont été prises », s’est-il félicité ce vendredi 5 mai.

Controverses

Le 27 février, la mouture finale du texte avait été remise au chef de l’État, le colonel Assimi Goïta. Devançant les polémiques, ce dernier avait prévenu, par communiqué, que « toute Constitution sera objet de contestations, de critiques et de controverses », mais que le texte soumis au vote était le fruit de consultations avec « les forces vives de la Nation ».

Ce qui n’empêche pas le projet de susciter quelques remous. Parmi les points d’achoppement : la mention du caractère laïc de l’État malien, dont certains chefs religieux réclament le retrait. Mais surtout les pouvoirs qu’offre le nouveau texte au président de la République, en mettant notamment à mal le principe de séparation des pouvoirs civil, juridique et militaire.