En Côte d’Ivoire, Guillaume Soro pourrait être candidat à la présidentielle de 2025

L’ancien Premier ministre, en exil depuis 2019, a affirmé ce 8 mai sur sa chaîne YouTube qu’il n’y avait aucune « raison » pour qu’il ne puisse briguer la magistrature suprême en 2025.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 9 mai 2023 à 12:38
 

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Guillaume Soro, alors candidat à la présidentielle ivoirienne, le 17 septembre 2020, à Paris. © AFP / STEPHANE DE SAKUTIN

 

« Il n’y a pas de raison » pour qu’il ne soit pas candidat à la prochaine présidentielle ivoirienne, a déclaré Guillaume Soro après plusieurs mois de silence, lors d’une interview de plus d’une heure menée par son directeur de la communication, qui intervient quelques jours après la diffusion d’une enquête de Jeune Afrique consacrée à son exil.

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L’ancien président de l’Assemblée nationale, absent de Côte d’Ivoire depuis quatre ans, a pressé les cadres de son parti, Générations et peuples solidaires (GPS), de « travailler sur le terrain pour asseoir » leur « organisation », qui est « capable de relever le défi présidentiel ».

Construire Générations et peuples solidaires

En avril 2020, condamné à vingt ans de prison pour recel de détournement de deniers publics, il avait vu sa candidature à la présidentielle d’octobre invalidée. Accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le régime d’Alassane Ouattara en 2019, celui qui avait refusé de rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, le parti présidentiel) avait ensuite été condamné par contumace, en juin 2021, à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État ».

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« Pendant mon exil, je suis allé un peu partout, en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient », pour « nouer des contacts, participer à des réunions et à des rendez-vous privés », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Ces mois où je me suis abstenu publiquement de prendre la parole ont marqué un grand travail de réflexion pour la construction de mon mouvement. » Un mouvement que la justice ivoirienne a dissous en février dernier.

« Un destin politique »

« Cette prétendue dissolution est totalement politique. Ce ne sont pas les lettres GPS que l’on a voulu dissoudre, c’est à un homme [que l’on] veut interdire de faire de la politique », a-t-il dénoncé.

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Rappelant que la Côte d’Ivoire était son pays et que c’était là qu’il avait « vocation à finir [ses] jours », l’ancien chef rebelle a affirmé que « ni la prison ni l’exil n’étaient un frein à une carrière, à un destin politique ».

(Avec AFP)