L’ACCAPAREMENT DES TERRES : QUELLE INJUSTICE !
(LE CAS DU MOÇAMBIQUE)

« Notre planète offre à l’homme tout ce dont il a besoin,
mais pas tout ce qu’il convoite » (Gandhi)

carte du MozambiqueC’est probablement la plus grande injustice qui est faite au Mozambique. Le Mozambique a concédé environ 6,6 millions d'hectares à des États ou des compagnies étrangères entre 2004 et 2008, selon la Banque mondiale.

Voir la vidéo de Olivier de Schutter sur le danger de l’accaparement des terres (O. de Schutter est rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’Alimentation)

Voir « Evangelii Gaudium » Quelques défis du monde actuel’ nᴼ 52-60

« Je ne suis pas venu pour détruire, mais pour accomplir » (Mt 5,17)

« L’accès à la terre des paysans – les sans-voix, ceux qui n’ont pas de titre de propriété sur leur espace vital contrairement aux grandes entreprises qui, souvent, provoquent des dommages environnementaux.

Beaucoup d’agriculteurs sont en train de devenir des sans-terres à cause des multinationales.
La reforestation : Beaucoup de grandes entreprises exploitent d’immenses étendues de forêt sans jamais les restaurer... contribuant à grande échelle à la désertification des terres, désormais improductives, et à la réduction de la rénovation de l’oxygène. »
(Carlos Roque , Centre d’étude de la démocratie et du développement (CEDE) )

Est-ce une chance pour le développement de voir des bulldozers au travail qui arrachent les arbres et dénudent la brousse ?
Aujourd’hui, de grands espaces de terre sont accaparés par certains nationaux et surtout par des étrangers au détriment des paysans sans défense, parce que des tractations ont été faites au plus haut niveau, sans que les intéressés aient été consultés ; si on prend ainsi leurs terres et qu’on expulse les paysans de chez eux, c’est parce que la Banque Mondiale est là pour encourager les investisseurs en finançant cet investissement en agriculture. Elle profite de son pouvoir politique et financier. Et elle impose à tous son modèle de développement tout préparé d’avance : Pour attirer l’investissement étranger, les pays en voie de développement doivent accepter les règles ou diktats de Banque Mondiale, qui sont fondés sur le néo-libéralisme :
privatisation, marché libre… l'objectif est de faire venir des pays développés en leur faisant miroiter les richesses naturelles et humaines ; c’est ainsi qu’une minorité accapare entre ses mains la richesse et le pouvoir.
En conséquence, les communautés rurales sont dépossédées et appauvries. La Banque Mondiale favorise les réformes de la terre pour transformer la terre en une marchandise. Pour produire quoi ? Des biocarburants et des produits qui seront ré-exportés. Et cela pour le bénéfice d’un petit nombre d’acteurs et pour les pays étrangers : ce seront les premiers (et quasi uniques) bénéficiaires !

Mais de quel droit venir de l’extérieur pour leur dire quel genre de développement (et le leur imposer) il leur faut ; hier c’était l’ajustement structurel (FMI, BM) : ouvrir les marchés, produire pour exporter. Les démons semblent être toujours les mêmes : vouloir être les maîtres du monde.

« Socialement dangereux, sans préoccupation pour l’environnement, conception du développement pas claire et loin d’être transparente : peut-on appeler cela développement ?» (Rencontre avec Justiça ambiental à Maputo)

Le concile Vatican II nous dit pourtant : L’économie est au service de la personne humaine, non la personne humaine au service de l’économie (GS 64,63).

Beaucoup d’étrangers, externes au pays, critiquent cette situation et attirent notre attention pour arrêter cette vente ou sa donation et rester libres. Ils nous font réfléchir sur le type de développement que nous voulons: notre développement ou le développement des plus riches ?

Le pays est vendu ou donné ou accaparé par les étrangers aux dépens des locaux: brésiliens, asiatiques, européens… Que va-t ’il arriver avec cette forme nouvelle d’esclavage ? Que pouvons-nous constater de nos jours ?


1 - QUI PROFITE LE PLUS DES INVESTISSEMENTS ?

LES DEJA RICHES QUI S’ENRICHISSENT ENCORE OU LES PAUVRES QUI SONT APPAUVRIS UNE FOIS DE PLUS ?

CAS PROSAVANA :
14 millions d’hectares de terres (Nampula-Nacala, Nyassa, Zambezia) (1/3 du pays) sont vendus aux Brésiliens et aux Japonais (= 14 millions de terrains de football côte à côte). 4 Millions de personnes seront expulsées de leurs terres, chassées de chez elles ; de leurs terres qui sont très fertiles et bien arrosées par des eaux abondantes. Dire que ces terres sont inhabitées et inoccupées est un mensonge, contrairement aux allégations du gouvernement, qui va louer ces terres 1 US $ par an et par hectare (tout a été décidé en haut lieu sans aucune consultation des paysans). Où iront-elles ?

Dans ce mégaprojet, il y a trois acteurs : d’abord le Mozambique qui fournit l’espace (les 14 districts), le Brésil (pour ce qui concerne l’aspect technique), et le Japon (pour les finances et qui espère bien exporter de la nourriture au Japon). Les paysans étaient propriétaires de leur terre, mais maintenant ils n’en sont plus maîtres … Les investisseurs veulent produire du mais, du soja et du coton : tout sera exporté. Ce projet est supposé reprendre une expérience Brésilienne-Japonaise qui fut un « échec » dans le cerrado du Brésil. Pour toute information, on peut se référer à l’article de GRAIN : « Brazilian megaproject in Mozambique set to displace millions of peasants ». « Les paysans de la région sont du même avis : il n’y a pas de place dans la région pour des fermes à grande échelle. Le 11 octobre 2012, les responsables locaux de l’Union nationale des paysans (UNAC) se sont rencontrés dans la ville de Nampula pour discuter de ProSavana. Dans la déclaration émise à l’issue de la réunion, les responsables locaux de l’UNAC ont dit « noter avec grande inquiétude que le ProSavana exige des millions d’hectares de terres tout au long du couloir de Nacala, alors que la réalité locale montre l’indisponibilité de ces étendues de terre, puisque que celles-ci sont utilisées par les paysans ayant recours à la technique de la jachère. » (source : Via Campesima).


 NSONI :
Cas Nsoni (Chemba): une compagnie Energy Grow Zambèze de Afrique du Sud a obtenu 15 000 ha et les personnes ont dû partir et laisser leurs terres aux étrangers. Certains sont allés dans les villages avoisinants … Ils ont tout perdu: leur terre, l’ambiance socioéconomique, …Il n’y a rien eu à faire, car c’était déjà publié dans le “bulletin de la République”, une décision qui vient d’en haut haut (vers le bas), sans discussion, sans transparence: les investisseurs ont déjà obtenu le DUAT (Droit d’exploitation et de profit de la terre).

Les personnes sont exploitées: salaires inférieurs au SMIG. Nous avons rencontré deux femmes qui ont reçu chacune 10 coups de fouet sur les fesses pour avoir sucé des restes de canne à sucre qui traînaient sur le sol quand elles allaient puiser de l’eau à la rivière à midi car la citerne que les nouveaux propriétaires avaient mis à leur disposition (car leurs puits traditionnels avaient été pris aussi avec le reste), était vide: c’était l’époque des grandes chaleurs et l’eau est indispensable pour boire, pour cuisiner et pour laver. N’est-ce pas une autre manière de considérer les autres comme des esclaves ? Une autre réalité très triste: les personnes locales ne sont pas respectées, traitées comme des êtres humains de seconde catégorie, des êtres inférieurs. « La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dit dans l’article 5: “Personne ne sera soumis à la torture, ni traité ou puni d’une manière cruelle, inhumaine ou dégradante ”.

 MURREMA : (Sena): la compagnie Envalor voulait 18 000 hectares de terre. Mais à la différence de Nsoni, cette multinationale n’avait pas de DUAT. A cause de cela, la communauté a pu se mobiliser à temps, avec succès.

Après la formation d’Education pour la Transformation (Training For Transformation), les gens ont pu refuser ce nouvel esclavage parce qu’ils avaient réussi à dépasser la mentalité de fatalisme qui les paralysait (dans le langage local: “pyachitika”, “c’est comme ça”, “c’est arrivé”); autrefois ils acceptaient toujours la volonté du plus fort; mais maintenant ils résistent, au point que l’un des membres fut traîné en justice par le chef de village (plus tard, ce chef changera complètement d’opinion, voyant que sa population ne voulait pas abandonner ses terres à un inconnu venu de loin, car cela signifiait la mort pour beaucoup) parce qu’il divulguait la Loi de la Terre de 1998. Ils n’acceptaient plus d’être traités comme des choses, comme de la marchandise. Même si on leur promettait des indemnisations (minimes en fait). Pour se défendre, ils devaient faire valoir leurs droits, et non parler ou crier de n’importe quelle manière, même s’ils avaient raison: ils utilisaient la Loi de la Terre, en particulier les articles les plus violés, surtout celui qui définissait une communauté (ce qu’est une communauté locale), le DUAT (Droit à l’exploitation et au profit de la terre) acquis automatiquement après 10 ans d’occupation, la nécessité de consulter la communauté avant d’acquérir le DUAT …

Il est rare que les communautés soient consultées : très souvent, au réveil, ils constatent que leurs champs (machambas) ont été pris et qu’ils n’en sont plus les propriétaires; c’est loin de chez eux, dans des bureaux de la capitale que les tractations ont été faites : c’est une décision venant du sommet pour la base, sans aucune consultation : ces personnes ne comptent pour rien. Quand il y a consultation, c’est seulement du chef de village et de ses conseillers : pour ce faire, l’investisseur a des bons moyens pour convaincre rapidement : il manipule avec de l’argent, des bouteilles d’alcool, des motos bécanes … Et quand tous sont bien éméchés ou carrément enivrés, il est facile d’obtenir une signature. Et la communauté apprend que ses champs ne lui appartiennent plus, qu’ils ont été donnés (cette façon de faire enfreint la Loi de toute évidence).
        Même les autorités sont en plein accord avec cette manière de faire (à cause de corruption). A Murrema (zone de Sena), les investisseurs ont demandé et supplié pour pénétrer dans la zone en promettant qu’ils feraient connaître leur programme plus tard, mais la population voulait les connaître avant de livrer leur terre. Ils ne voulaient pas jouer avec leurs possessions. Tout cela s’est passé à cause de la conscientisation qui avait été faite : les gens connaissaient leurs droits et réagissaient même contre ses responsables : les investisseurs qui viennent d’ailleurs, de l’étranger, très souvent, pensent que les gens de la brousse sont ignorants de ses droits ou qu’ils n’ont pas de droits parce qu’ils sont analphabètes. Pour cette raison, ils n’ont pas besoin d’être consultés : eux, ils ”savent” comment produire de la richesse à leurs dépens! Mais cela est une nouvelle forme d’esclavage : Les indigènes ne sont rien, ils sont inférieurs.
        Ils ont réussi à faire valoir leurs droits parce qu’ils se sont unis : toutes les Eglises et les sans-Eglise … et même ils sont allés convaincre les plus faibles et les plus ambitieux ou alléchés par l’argent qui avaient vendu leur terrain pour recevoir des indemnisations (ils ont interdit ce commerce parce que les intérêts de la communauté étaient plus importants que les intérêts individuels). Et c’est ainsi que la Multinationale a renoncé et a dû aller autre part. L’unité de la population s’est renforcée. Et ils ont pu débuter une Association (Mataka Mbathu = “la terre nous appartient”) : cela démontre qu’ils n’ont pas besoin des étrangers pour s’organiser; et tous se sentent libres! D’autres communautés qui ont entendu parler de ce succès sont jalouses et voudraient bien réussir à protéger ses terres pour ses fils et petits-fils dans le futur.

 La chapelleMANDRUZE : Une opération semblable commence là, aux portes de Beira : C’est le Cas Vale de Mandruze : Des entrepreneurs étrangers (Chinois) projettent d’installer un moulin pour décortiquer industriellement le riz (Diário, 02 de Abril de 2013); pour cela il leur faut 3 000 hectares de terres. Les gens réagissent très fort car ils seront expulsées de leur propre terre par des étrangers venant de l’extérieur du pays et qui vont exporter les produits chez eux.
        Le 31 Aout 2013, plus de 500 personnes se sont réunies dans la chapelle de S. João Batista pour s’informer de ses droits parce que cela est indispensable pour avoir une action forte qui mène au succès. Ils vont se réunir à nouveau le 7 Septembre pour s’organiser et décider quoi faire pour refuser ce projet : Ils ne voulaient pas être les esclaves de programmes qui viennent d’ailleurs : NON à la nouvelle colonisation! L’ancienne colonisation a assez duré. Ça suffit! (= Basta !). A leur dire, c’était le combat de David contre Goliath.



POURQUOI EST-CE UNE SITUATION SI GRAVE ?


Au niveau économique :

- Les agriculteurs nationaux sont privés de leur propre terre agricole : leurs terres sont confisquées; la terre est leur unique richesse, c’est leur vie. Comment un agriculteur peut-il vivre sans terre ??? Est-ce que ce sera la même situation que dans d’autres pays : des agriculteurs sans terre! (MST), comme au Brésil ?

- Les productions utiles sont détournées (nourriture), comme les biocombustibles, pour les pays étrangers : les nouveaux propriétaires font produire leur terre, mais non pour le pays, comme au temps de la colonisation. Qui va profiter du développement ? Les Mozambicains ou les étrangers ? Tout est pour les exportations, peu reste dans le pays.

- On parle de « terres vacantes ou inutilisées » = en opposition à « terre des ancêtres »

- Les agriculteurs deviennent de simples travailleurs, dépouillés ou pauvres dans la ville : rien ne leur appartient plus.

- Fragilise la sécurité et la souveraineté alimentaire (dont dépend la majorité de la population) : très souvent, les investisseurs produisent des biens qui ne se consomment pas : éthanol, combustibles…
- L’agriculture à grande échelle nécessite des produits chimiques, pesticides, herbicides, fertilisants, et beaucoup d’eau. Ces multinationales viennent s’établir au bord des rivières, où les communautés aiment s’établir. Le terrain est plus fertile. Cela aide aussi à résoudre les problèmes d’eau. En même temps, cette agriculture-là va nécessiter des transports importants, du magasinage et de la distribution. - Les terres seront occupées par la monoculture : autre motif de préoccupation en ce qui concerne la sécurité alimentaire … Les natifs sont condamnés à la faim : ils sont exploités parce qu’ils ne sont rien.

- Compétition combustibles-nourriture :

Les prix les plus bas de l’alimentation se multiplient en peu d’années. Parce que :

- Ils sont produits par les grandes compagnies : les cultures de vente sont destinées à produire de l’énergie au lieu de produits alimentaires (faire rouler les voitures des Blancs). Ils achètent des terres pour produire de la nourriture pour leur bétail ou faire rouler leurs voitures ? Les voitures des Blancs seraient-elles plus importantes aue les personnes ?

- Défrichement sauvage des forêts

- Les cultures alimentaires sont utilisées pour faire de l’énergie.

- Les investisseurs promettent qu’ils vont apporter le savoir et l’expérience qui font grandement faute.

- Ils promettent que ce sera un instrument de développement, qu’il va permettre l’accès au marché, que cela va créer de l’emploi.

- Ils promettent que la production agricole sera meilleure, que les rendements publics vont augmenter. Ils promettent de construire plus d’infrastructures ?

- Peu de compensations. Expulsés vers des terres inexploitées sans dédommagement

- La plus grande part des profits va dans la poche de l’investisseur

- Des infrastructures traditionnelles, déjà existantes, sont détruites.

 

Au niveau social :

- Des séries de questionnements surgissent : Cette remise de terres aux étrangers constitue-t-elle véritablement la clef et la solution du développement désiré et espéré pour tous ? Pour réussir à avoir accès à un marché lucratif ? À un emploi sûr ? (produire pour les étrangers riches, quand ils sont de simples instruments ou machines de production!) La production agricole sera-t-elle améliorée ? Est-ce certain que le rendement public va augmenter ? Construction de plus d’infrastructures ?

- De grandes quantités d’eau sont utilisées pour l’irrigation, spécialement pour la canne à sucre. Ce n’est pas pour rien que les investisseurs convoitent en premier lieu les terres voisines des voies fluviales, comme le Zambeze. La population locale s’était installée à proximité de l’eau, où les terres sont les plus fertiles. Et voilà maintenant que des étrangers venant d’ailleurs leur volent ces espaces. Les autochtones sont privés de leurs sources traditionnelles d’eau. Le problème d’eau : l’eau est un droit humain (DH 25) : privatisation de l’eau et privation des populations

- L’eau est polluée. Les investisseurs ne sont pas sanctionnés pour la pollution des rivières qu’ils provoquent, ni pour les dommages qui s’en suivent. Ils dévient les rivières sans vergogne.

- Extinction des populations indigènes : destruction des habitats naturels des populations.

- Des communautés entières sont déplacées, expulsées de chez elles.

- La population est divisée entre les supporters de l’étranger et ceux qui désapprouvent.

- Les personnes sont traitées comme des objets, non des sujets : elles ne sont pas acteurs de leur vie. Elles ne sont plus des personnes

Au niveau écologique : la biodiversité et le climat. Destruction de l’environnement. Ecosystèmes non respectés ; le réchauffement climatique devient de plus en plus une réalité, même pour la population locale.

Les changements climatiques : conséquences : recrudescence d’événements extrêmes comme :

  • Inondations et sécheresse, cyclones, érosion côtière, Déplacement de communautés entière

  • La destruction des arbres (coupés ou arrachés) à une grande échelle diminue la pluviosité

  • pollution des eaux et des terres

Au niveau politique :

les locaux ne sont plus chez eux. Leur pays appartient aux étrangers. Ils sont dominés, exploités. A Nsoni, des femmes ont été fouettées sur les fesses pour avoir ramassé et mâché des restes de canne à sucre laissés à terre par les envahisseurs.

Les investisseurs profitent du manque de précision, de netteté, laissé par la coexistence de lois coutumières et de lois écrites dans la Constitution.

Ils abusent du manque d’informations des paysans sur les objectifs du contrat au sujet des droits des concitoyens et au sujet des droits des autorités légales. Ils croient trop que les gens sont ignorants et ils en profitent. C’est ce que disait dejà le prophète Osée : « Mon peuple meurt par manque de connaissance » (4,6)

Une nouvelle classe est en train de naître : “les sans terres”, même s’ils sont paysans. Cela montre la faiblesse de gouvernance de beaucoup de pays qui acceptent : souvent ceux qui ont fait la Loi de la Terre (1998) sont les premiers à la violer

La Banque Mondiale veut des propriétés de type occidental.

QUE DIT LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME ?

Article 1 : “Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et droits. Ils sont dotés de raison et conscience et doivent agir les uns envers les autres avec un esprit de fraternité”. Tout peuple a le droit à l’existence. Tout peuple a le droit imprescriptible et inaliénable à l’autodétermination. Il détermine librement son statut politique et assure son développement économique et social selon la voie qu’il a librement choisie.

L’accaparement des terres est la version d’aujourd’hui des programmes de l’ajustement structurel

Article 3 : “Tout homme a le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne”

Article 25 : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux »

Les pays colonisés et opprimés ont le droit de se libérer. Tous les pays ont des droits économiques à l’abri de la Carte. Ils ont le droit d’empêcher que les richesses et les recours nationaux de son pays soient exploités abusivement par les étrangers. Et aussi le droit d’utiliser ses richesses pour le bénéfice de la population en général et pour renforcer l’unité africaine” (Carte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples 20)

Les investisseurs font semblant d’ignorer les DH, les droits à l’économie, les droits sociaux, droits à la protection des travailleurs, à l’usage durable des ressources naturelles

L’accaparement des terres viole la législation internationale des droits humains : expulsions forcées, réduction des critiques au silence (ou même pire), introduction de modèles fonciers et agricoles non durables , importés d’ailleurs, pas faits pour eux, qui détruisent les environnements naturels (ce n’est pas une préoccupation pour eux) et épuisent les ressources naturelles (car il faut faire produire au maximum, le temps d’action étant limité), flagrant déni d’information (les décisions sont prises en haut entre gouvernants et investisseurs, sans aucune consultation des intéressés, les « agriculteurs ») : les personnes concernées n’ont pas la possibilité de participer aux décisions politiques qui affectent leur vie.

La Banque Mondiale facilite l’investissement privé en Afrique. Elle encourage la commercialisation des terres cultivables par ses programmes d’investissement qui ressemblent fort à l’ajustement structurel. Les paysans n’ont pas le choix : Il faut accepter les conditions dictées si l’on veut recevoir les subventions ou indemnisations. La terre est privatisée pour en faire un bien commerciable. On ne s’occupe pas de savoir si la population locale est d’accord ou non avec les programmes des multinationales : on les applique tout de même. Les droits coutumiers sont ignorés.


ET L’EGLISE ?

Ce qui me préoccupe le plus ce n’est pas le mal de quelques-uns avides, rapaces et cupides qui veulent tout pour eux, mais la passivité et le silence de la majorité honnête” (Martin Luther King)

- Le dernier Synode Africain parle et dénonce cette vente des terres : l’homme ne domine plus la terre; il ne la respecte pas, n’en prend pas soin : au contraire, il s’en rend esclave pour des motifs égoïstes de quelques uns au pouvoir.

C’est vrai que les pauvres sont les victimes d’un système injuste, mais ils sont aussi les protagonistes d’un monde nouveau. “C’est l’homme en effet qui est l’auteur, le centre et le but de toute la vie économico-sociale ” (Vatican II – Gaudium et Spes nº63)

« Lorsqu’il cultive la terre de ses mains ou avec l’aide de moyens techniques, pour qu’elle produise des fruits et devienne une demeure digne de toute la famille humaine, et lorsqu’il prend part consciemment à la vie des groupes sociaux, l’homme réalise le plan de Dieu, manifesté au commencement des temps, de dominer la terre et d’achever la création, et il se cultive lui-même. En même temps, il obéit au grand commandement du Christ de se dépenser au service de ses frères ». (Vatican II - Gaudium et Spes nº 57)

Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elles contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité. Quelles que soient les formes de la propriété, adaptées aux légitimes institutions des peuples, selon des circonstances diverses et changeantes, on doit toujours tenir compte de cette destination universelle des biens. C’est pourquoi l’homme, dans l’usage qu’il en fait, ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme communes : en ce sens qu’elles puissent profiter non seulement à lui, mais aussi aux autres » (Vatican II – Gaudium et Spes nº 69).

« Le but fondamental de la production n’est pas la seule multiplication des biens produits, ni le profit ou la puissance ; c’est le service de l’homme : de l’homme tout entier, selon la hiérarchie de ses besoins matériels comme des exigences de sa vie intellectuelle, morale, spirituelle et religieuse ; de tout homme, de tout groupe d’hommes, sans distinction de race ou de continent ». (Vatican II – Gaudium et Spes n° 64)

Nous sommes témoins de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Ce que le Seigneur exige de toi : Rien d’autre que respecter la justice, aimer la miséricorde et t’appliquer à marcher humblement avec ton Dieu ” (Michée 6,8).

(Voir : Michée 2,1-2; 4,1-4; Ezéchiel 37,1-15; Amos 8,4; Joël 3,1-5; Isaïe 2,4-5; 65,17.25)

La manière actuelle de louer la terre en Afrique contredit l’enseignement de l’Eglise et les principes catholiques sociaux de multiples manières.


EN GUISE DE CONCLUSION :


PROBLEMES SOCIO-ECONOMIQUES

  • Ces pays sont déviés de leurs productions utiles au profit de l’étranger et des productions bio-combustibles

  • Les agriculteurs deviennent de simples travailleurs chez eux

  • La sécurité alimentaire est fragilisée

  • L’agriculture sur une grande échelle (extensive) utilize beaucoup de produits chimiques (pesticides, herbicides, engrais) et d’eau. Elle sera sujette à la monoculture. Il faudra prévoir les moyens de transport importants, du magazinage, de la distribution… Monoculture, donc produire pour exporter. En consequence, beaucoup de cultures ou produits traditionnels disparaissent et on importe des produits de l’étranger. (ainsi de l’arachide, de “machewere” qui est une nourriture très riche,…)


QUE POUVONS-NOUS FAIRE ? QUELLES SOLUTIONS PROPOSER?


- AU NIVEAU DES POPULATIONS :

  • Faire connaitre la “Loi de la Terre” à tous, en employant des moyens qui puissant atteindre toute la population (par exemple : les radios communautaires qui divulguent en langues locales…).

  • La législation moçambicaine exige que les entreprises privées obtiennent l’accord des communautées locales avant de s’implanter. C’est cela qui a provoqué bien des conflits; mais les pots de vin souvent arrangent les choses (surtout auprès des chefs de village : l’investisseur vient avec alcool, argent, motobécane même… Quand le “propriétaire” a bien bu, on peut lui faire signer n’importe quoi…)

  • Il faut encourager la capacité d’inv estir et de développer leur pays ; donner des forces aux habitants pour se prendre en mains. (Un programme comme “Training for Transformation” peut aider à redonner confiance et force). Convaincre les gens qu’il n’y a pas de fatalité en ce domaine, mais il faut savoir se défendre pour soi et ceux qui viendront après. Il est important de recouvrer la confiance en soi, de prendre conscience de sa propre valeur; ne pas tout accepter sans discernement. Redonner son sens de la dignité aux personnes (stopper cette mentalité d’être de sempiternelles “victimes”, de toujours subir les évènements)

  • Il est nécessaire d’améliorer la qualité des informations transmises, pour que les communautés connaissent leurs droits et devoirs, la législation en vigueur pour qu’ils puissant réagir et réclamer.

  • Il faut conscientiser sur le risque d’endommager l’environnement



- S’ORGANISER ET CHANGER DE MENTALITE


- Consulter par avance les communautés en créant des comittés de gestion (sans limiter les consultations). Ceci pourrait promouvoir la transparence désirée par tous (ainsi il n’y aurait plus de secret dans ce domaine public).

- La main d’oeuvre étrangère est favorisée au détriment de la main d’oeuvre locale : beaucoup d’investisseurs étrangers rentrent dans le pays loué avec ses propres travailleurs. Est-ce que ce type d’investissement va donner des chances d’emploi… Quel est l’avantage de cette situation ?

- On ne compte plus sur l’agriculture familiale pour faire reculer la pauvreté.


- ET LES DROITS DES LOCAUX :
CE SONT DES ETRES HUMAINS QUE L’ON DOIT RESPECTER

- Alors qui bénéficie de la richesse, encore une fois ??? Peut être faut-il revoir le plan d’exploitation…

- La charte des Droits de l’Homme n’est-elle pas négligée, mise de coté ? Droit à la nourriture, Droit à l’Economie, Droits sociaux, Droit à la protection des travailleurs ??? Droit à l’usage durable des ressources naturelles.

- Quand on parle d’investissement, on parle peu des hommes et femmes, mais beaucoup de bénéfices, d’argent, de mécanismes pour atteindre cet objectif; Mais qui sera le bénéficiaire de ce bénéfice ? La vie du plus grand nombre va-t’elle devenir plus heureuse (les nécessités fondamentales seront-elles satisfaites pour tous ?).

- La politique energétique européenne ne respecte pas le droit à l’alimentation.

- L’accaparement des terres se fait au détriment des agriculteurs familiaux des pays du Sud,

- Accaparement des terres est une nécessité pour produire du pétrole vert (= agrocarburants) : c’est la principale cause de l’achat de terre = cela est une violation aux DH (insécurité alimentaire).(Selon O. de Schutter)

- Agrocarburants : c’est la solution aux changements climatiques pour quelques uns…et la cause majeure de la hausse des prix des céréales pour les autres

- Corruption encouragée par le manque de transparence et l’opacité, et sans consultation de la population

- En finir avec les agrocarburants

- Rentable pour qui ?

- Risque de guerre; corruption. Il y a de nombreux cas de conflits occasionnés par cela.

- Neocolonialisme


UNE INTERROGATION IMPORTANTE POUR LE FUTUR :

Qu’en est-il de l’usage durable des ressources naturelles, des terres ?

Même si après 50 ans d’exploitation intense, les investisseurs rendent les terres aux populations locales, que vont-ils remettre ?

Des terres épuisées par l’emploi exagéré de produits chimiques (pesticides, engrais, herbicides…) pour les faire produire au maximum

Des eaux polluées inutilisables pour la consommation domestique


  • Une écologie dévastéee


La démocratie : la population est de plus en plus marginalisée, même et surtout par ses propres dirigeants. Elles ne sont pas consultées dans tout ce processus : tout va du Haut par le Bas, sans aucune participation locale. Nous l’avons constaté un jour: un homme, en se réveillant le matin, a vu des étrangers en train de cultiver son champ (qui donc ne lui appartenait plus).

Et puis, comment travailler avec un ventre vide ?

 La “Révolution Verte” aide-t’elle les populations ? N’est-elle pas à l’avantage des riches pour devenir encore plus riches, et rend les pauvres encore plus pauvres ? Les investisseurs les plus prometteurs sont ceux qui soutiennent les petits exploitants locaux plutôt que les grandes exploitations” (Lorenzo Cotula, directeur de recherché à l’Institut International pour l’environnement et le développement - IIED)  « Socialement dangereux, sans préoccupation pour l’environnement, conception du développement pas claire et loin d’être transparent : peut-on appeler cela développement ? » (Rencontre avec Justiça ambiental à Maputo)

« Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres » (Bernanos).

De tout cela, nous avons été les témoins : avec Envalor, multinationale qui a essayé de s’arroger 18 000 ha de terres dans la region de Murrema (paroisse de Sena); avec Energy Grow Zambeze a Nsoni (paroisse de Chemba); Mandruze (paroisse de Dondo) où une compagnie étrangère a essayé sans succès de s’emparer de terres très fertiles (devant leur succès, les gens ont parlé du combat de David et Goliath).

Bibliographie :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

www.oaklandinstitute.org

http://therules.org/en

www.ektaparishad.com/

http://www.aefjn.org/index.php/accaparement-des-terres-444/articles/la-banque-me

http://www.rue89.com/planete89/2011/08/20/mozambique-des-terres-cedees-a-de-grands-proprios-bresiliens-218504

http://www.farmlandgrab.org/posp/view/22644-seeds-of-discontent

http://farmlandgrab.org/post/view/21215

http://www.worlbank.org/en/country/mozambique

http://www.oxfam.org/fr/cultivons/campaigns/stop-accaparement-terres

www.srfood.org

www.justicaambiental.org

http://www.rfi.fr/afrique/20100909-course-terres-arables-rapport-alarmant-0

article : Banque Mondiale / ils ont faim et nous avons soif de justice

http://www.donorplatform.org/content/view/457/2687

http://ediscussion.donorplatform.org/wp-content/uploads/2010/09/Land-Report_es.pdf

www.miga.org



2 - LES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES ET LES DROITS DE L’HOMME DANS L’ACCAPAREMENT DES TERRES. EXEMPLE DE LA BANQUE MONDIALE : qui finance les investisseurs. (Selon O. de Schutter)

La BM a pour vocation de lutter pour la réduction de la pauvreté, et non de créer plus de pauvreté. Mais sa politique actuelle détruit plus que ne construit à travers sa politique “Doing Business Rankings”: la terre est devenue un simple moyen pour faire des affaires, un marché : on ne se préocupe plus des Droits de l’Homme, de la protection des travailleurs, ou de la durabilité des ressources naturelles. Seule compte la rentabilité, en général pour les companies étrangères.

Le 23 Avril 2010, la BM s’engage à donner 25 millions de moustiquaires pour en finir avec le paludisme. Etait-ce une manière de détourner l’attention…Demandons-nous si la politique de la Banque Mondiale favorise ou non le développement…Car la faim dans le monde n’est pas une fatalité ou une catastrophe naturelle, mais le résultat de nos choix.

BM et FMI ont imposé un modèle unique de développement aux pays pauvres et dépendants qui  n’avaient d’autre choix que d’obtempérer aux « conseils » (en fait “aux diktats”) des organismes financiers. Cette politique ressemblait fort à l’ajustement structurel d’autrefois : de quel droit pouvait-on s’immiscer dans les affaires des autres, gérer à leur place leurs problèmes et leur dire comment faire, sans d’abord discuter avec eux ? Selon Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD 11.11.11, des profits colossaux ont été faits sur le dos des populations les plus pauvres de la planète (14 Janvier 2012).
Pour sûr, le « néocolonialisme brésilien » au Mozambique n’a pas contribué au développement socialement juste de ce pays. “Si, d’un côté, le Brésil peut offrir des connaissances techniques pour la culture de semences dans la savane africaine, il est d’un autre côté en train de proposer un modèle insoutenable d’agrobusiness, basé sur la monoculture, la dégradation de l’environnement et la concentration des terres dans les mains de quelques-uns”. (Adriano Rangel, dans Global Voices Online, 21/08/2011). La BM a donné 80 millions de dollars au Mozambique le 4 février 2010 pour développer l’électricité d’une manière durable et aussi les énergies modernes : d’où l’investissement dans les agro-carburants.

« Le Monde » daté du 23 avril 2012 donne quelques extraits de l’article de F.le Maître : « la Banque Mondiale est l’un des tous premiers responsables de la situation actuelle. C’est elle qui a imposé depuis des décennies aux pays pauvres de réduire toute aide au secteur de l’agriculture familiale et de privilégier les cultures d’exportation ». Après l’indépendance, le problème de l’agriculture a été négligé au Moçambique : ce n’était certainement pas une priorité.

La BM a misé sur le développement des entreprises; et cela s’est fait au détriment des paysans : on veut faire des terres un produit “marchandisable”; et pour cela elle encourage la privatisation des terres; d’où la nécessité de faire des nouvelles lois pour en finir avec les droits fonciers traditionnels et coutumiers (nouvelle loi de la Terre, en 1998, au Moçambique) : finalement c’est elle qui gère le territoire et pour cela concentre les terres entre les mains de quelques-uns, et privatize même l’eau. Et cela pour produire des agrocarburants, des aliments pour animaux et de la nourriture (qui, pour la majeure partie, part ailleurs, à l’extérieur du pays). Mais ces entrepreneurs font appel aux banques privées pour réaliser leurs plans. Finalement on encourage (par des lois et des politiques) le rôle de l’entreprise et on se préoccupe peu du bien commun des populations. Ainsi la BM légitimise sa façon de faire. L’agroindustriel prime la subsistance des populations et justifie expropriation et accaparement des terres. C’est pour cela que certaines organisations comme “Via Capesima”, crient : “Banque mondiale, retire-toi des terres, maintenant!”

Tout cela montre que la BM profite de la faiblesse de gouvernance de nombreux gouvernements investisseurs qui profitent d’une « faiblesse de la gouvernance » et d’une « absence de protection légale » des communautés locales : ils en profitent pour expulser les populations de leurs propres terres.

De plus, ces investissements ne rapportent presque rien aux communautés touchées (emplois ou indemnisation, sans même parler du problème de la sécurité alimentaire). Il n’y a donc pas de quoi se réjouir des “prouesses” de la Banque Mondiale. Pour elle, ne vaut la peine que l’économie de marché, les forces du marché. Elle favorise un modèle de développement agro-industriel placé au service des entreprises : les êtres humains ne comptent plus. Elle offre du capital et des garanties aux sociétés investisseuses multinationales, de l’aide et du soutien technique dans les prétendus pays bénéficiaires, et elle encourage des lois et politiques axées sur l’entreprise plutôt que sur le bien commun des populations.

Ainsi la Banque mondiale joue un rôle-clé dans ce processus d’accaparement massif du territoire.(Déclaration conjointe de CRBM, FIAN International, Focus on the Global South, Friends of the Earth International, GRAIN, La Via Campesina, Transnational Institute. Le 26 avril 2012 à Washington)

En 2001, la MIGA a fourni à un consortium d’investisseurs du nom de Sena Group une assurance sur les risques politiques de 65 millions de dollars US en soutien à l’acquisition d’une plantation sucrière au Mozambique. L’entreprise a aussi annoncé qu’elle avait l’intention de développer ses activités d’élevage de bovins et de passer de 1 800 à 8 000 têtes. Les activités de Sena ont depuis été reprises par la multinationale sucrière française Tereos.” (selon GRAIN, 8 Septembren2010)
     (MIGA = Multinational Investment Guaranties Agency : c’est un membre de la Banque Mondiale)

Il est très difficile d’obtenir des informations concernant les finances, que ce soit de la part de la BM ou des sociétés multinationales investisseuses ou des gouvernements concernés; on en comprend les motifs : il y a tout intérêt à garder les choses non-transparentes, opaques. Les seules informations que l’on peut avoir, ce sont les sociétés privées qui peuvent les donner, après avoir fait des investigations : GRAIN, OXFAM, Justiça Ambiental, PLANT, VIA CAMPESIMA, FIAN… Beaucoup de promesses sont faites pour en donner plein la vue; GRAIN parle de “au-delà du rideau de fumée » (« beyond the smoke and the mirrors » ) : On avait promis des jobs, de nombreux emplois : 2,650 jobs dans une plantation de canne à sucre, mais seulement 35-40 personnes ont été employées effectivement. (Enquête de GRAIN, 15 Septembre 2010) Il y a actuellement tout un mouvement pour demander la restriction de cette ruée sur les terres pour se les accaparer.

 Quand le projet “Prosavana” a fait parler de lui à nouveau au Mozambique, des voix se sont fait entendre pour mettre en garde sur les conséquences de ce projet : elles s’élevaient en particulier du Brésil et du Japon. Il faut regarder le futur, plus loin que le bout de son nez. Il semble qu’au niveau mondial, il y ait d’autres contrées comme : L’Australie, l’Argentine, le Brésil, la Nouvelle Zélande et l’Uruguay; ces pays sont connus pour remettre en cause cette politique. On peut se demander sérieusement :

  • Dans quel état seront ces terres quand on les rendra après 50 ans d’exploitation intensive, après les avoir fait produire tout leur maximum à force d’engrais, pesticides, produits chimiques… 

  • Et l’eau que les populations buvaient sera-t’elle encore buvable ? Elle est déjà polluée…

  • Quel environnement sera le nôtre ? Les arbres auront disparu, des populations indigènes ne seront plus… (lire les articles des journaux cités du Mozambique) Ce que nous voyons actuellement aide-t’il les populations à se développer ? On peut en douter! Personne ne peut faire le développement à la place des autres : on peut l’aider, le conseiller pour aller de l’avant. Mais jamais on ne pourra faire le travail à leur place : cela suffit pour contester et contredire tous les arguments avancés, même s’ils viennent de la Banque Mondiale. Et du même coup, cela met en cause les votes de nos Députés: approuvent-ils en connaissance de cause ? Après avoir étudié tous les aspects du problème ?


DES PROPOSITIONS

  • Qu’est-ce que le développement pour la BM ? Et pour nous ? Une économie au service de l’homme ? Ou le contraire… Que ceux qui font les Lois soient sérieux et réalisent ce qu’ils approuvent… (même et surtout ceux qui parlent pour nous). Développe-t’on à coups d’argent ? Sans changer les mentalités, les comportements ???  

  • Ça suffit! (Basta! dit-on en portuguais). Arrêtons de financer ces projets mortifères! Il serait temps de s’atteler à une politique humaine, et d’arrêter de penser “économie”. Où nous mènera ce capitalisme ?


LECTURES : Bibliographie :

- Canal de Moçambiqu e: 06/03/2013 – 14/08/2013: “Porque a Sociedade Civil odeia o Prosavana ?” e Jose Pacheco que vês´ ”manipuladores e conspiradores” – Analise de Académicos Japaneses que querem pressionar Governo Local

- Artigo de “Via Campesina” : “UNAC statement on the Prosavana Programme”

- “Brazilian megaproject in Mozambique set up to displace millions of peasants”

- “Leaked copy of the Master Plan for the Prosavana programme in Northern Mozambique confirms the worst”

- “The United Republic of Soybeans”


3 - AGRICULTURE FAMILIALE

L’Assemblée Générale de l’ONU a déclaré 2014 ‘’Année Internationale de l’Agriculture Familiale’’ (AIAF). Les objectifs sont nombreux : promouvoir un développement durable des systèmes de l’Agriculture Familiale paysanne, luter efficacement contre la pauvreté et la faim, recréer un milieu rural fondé sur le respect de l’environnement et la biodiversité.

En Afrique, l’Agriculture Familiale produit environ 80% de la nourriture consommée sur le continent. Mais elle ne se limite pas à la production alimentaire. Elle structure un tissu social, économique et culturel. Elle gère le territoire, et elle est une source de revenus. Elle permet la préservation des valeurs et des modes de vie. Pour beaucoup de responsables africains, « exploitation paysanne familiale » évoque un modèle de production archaïque orientée vers l’autosubsistance. Mais, en fait, elle va beaucoup plus loin.

De toute façon, qu’on le veuille ou non, il ne sera pas possible d’échapper à la question de l’avenir des zones rurales africaines. Une des meilleures réponses n’est-elle pas de favoriser leur développement agricole et donc d’appuyer la modernisation des agricultures familiales ?”

(Selon Voix d’Afrique n° 102 de Mars 2014)

C’est le premier objectif du Millénaire pour le Développement : réduire de moitié d’ici 2015 l’extrême pauvreté et la faim. Au Mozambique, 80% des pauvres vivent dans les zones rurales et sont agriculteurs. La majeure partie des rapports déploie un rideau de fumée sur les potentiels de la production agricole, et n’aborde pas « la ruée mondiale vers les terres agricoles »  Des investisseurs avouent ouvertement qu’ils n’ont rien à voir avec « la sécurité alimentaire. Car ils ne sont intéressées que par les bénéfices.

Il est important de développer l’agriculture familiale et non seulement la grande agriculture industrielle qui ne profite qu’aux riches (qui ne développent que leur poche puisque les produits vont chez eux et ne restent que très rarement dans le pays qui les crée.) Donc cela appauvrit encore une fois ceux que l’on est supposé aider à se développer. Alors que met-on sous le mot de développement de l’Afrique ? 

L’accaparement des terres est tout simplement une question de spéculation financière : l’investisseur espère au moins 20% de bénéfice. C’est pourquoi il est incompatible avec la sécurité alimentaire. La production alimentaire en effet ne rapporte qu’entre 3 et 5 %. Avec l’accaparement des terres, l’agriculture devient une marchandise. Ils ont promis des emplois, du développement, de l’argent, et un brillant futur. En résumé, on peut dire que cette ruée sur les terres avait un triple objectif :

1- Accroitre les exportations de denrées alimentaires

2- Les agro carburants (pour les exporter)

3- Spéculer sur le foncier en quête de gains faciles

Pour cela, on ne tient pas compte des droits et besoins des habitants.

Le phénomène d’accaparement des terres fragilise l’agriculture des pays en développement. C’est à chaque pays de définir ses propres politiques agricoles et alimentaires. La souveraineté alimentaire est une exigence de réappropriation démocratique des politiques agricoles et alimentaires. C’est l’un des Droits de l’Homme.

L’Agriculture familiale est indispensable au développement, si nous voulons qu’il soit humain. Les résultats de la Banque corroborent aussi ce que d’autres ont dit sur les impacts de cette main-mise sur les terres agricoles. Des communautés entières sont expulsées de leurs terres, des travailleurs sont exploités, des conflits violents se déchaînent, des investisseurs enfreignent les lois et renient leurs promesses, etc. Que dit la Banque de ces « risques immenses » et de ces « réels dangers », comme elle les appelle ? Que nous ne devrions pas nous inquiéter parce que les « opportunités sont tout aussi importantes ».

NB : Olivier de Schutter est le rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation

Ainsi quatre objectifs sont proposes pour cette année internationale :

* Soutenir le développement de politiques favorables à une agriculture familiale durable;

* Améliorer la connaissance, la communication et la sensibilisation de l’opinion publique;

* Atteindre une meilleure compréhension des besoins des exploitants familiaux, de leur potentiel et de leurs contraintes ;

* Créer des synergies sur le long terme (en prévision de l’après 2015)

(Voix d’Afrique 102)


QUE FAIRE ?

- Il faut donc promouvoir l’agriculture familiale. Comment ? Par le transfert de technologies, par l’apprentissage de l’agroéconomie, par la création d’infrastructures (adduction d’eau, électricité), création de routes, implantation d’écoles…

- Une question d’importance : “donner” la terre aux étrangers constitue-t’il la clef du développement souhaité par tous ? Pour réussir l’accès à l’économie de marché ? À un emploi sûr ? À une production agricole améliorée ? À un rendement en hausse en vérité ? À la construction de plus d’infrastrutures ? Que faire devant cette situation ?

- Il est important d’améliorer les techniques de culture (cultiver autrement qu’en utilisant seulement la houe) Donner aux paysans les instruments minimaux pour augmenter leur productivité : les outils, l’irrigation, les semences sélectionnées, les engrais- En finir avec la mentalité de subsistance pour une autre mentalité de commerce : c’est peut être une chance de développement. Comment peut-on améliorer les techniques quand les familles n’ont qu’un hectare de terre à cultiver… Il faudrait qu’ils songent à s’agrandir, ce qui peut être diminuerait la convoitise de ceux qui disent que beaucoup de terres sont vacantes et inutilisées.

- S’organiser en “associations” pour l’usage et le profit des terres. Pour acquérir un DUAT et acheter un outillage plus moderne.

- Comment se fait-il que le projet Prosavana (envir

on 14 millions d’hectares de terres convoitées par le Brésil, secondé par le japon, avec l’approbation des

autorités locales : ces terres sont louées 1 Dollar par hectare et par an) ne suscite pas plus de commentaires et protestations dans le monde ? Il semble que de tels projets ignobles laissent indifférents; la solidarité ne serait-elle qu’un vain mot ? Les autochtones n’ont-ils que le droit de souffir de la faim ? Jusqu’à en mourrir... Cela met en question notre indifférence vis à vis des souffrances des autres. Que ces situations d’injustice nous choquent et nous poussent à mieux nous informer sur la situation de ceux qui souffrent et sont victimes de l’exploitations de ceux qui n’ont pas de coeur.

- Revaloriser les travaux ruraux car on veut l’industrialiser : on manque de considération pour la production des paysans; il suffit de voir commen

t les jeunes fuient la campagne pour la ville : seuls ceux qui ”n’ont pas réussi” restent pour les travaux des champs. Une ONG a écrit un article dont l’intitulé était : “le Moçambique brade ses terres” (on ne brade que ce qui a peu de valeur).

BIBLIOGRAPHIE :

Mozambique overview – Worldbankgroup

Miga in Mozambique Agriculture and rural Developmen

t

Mozanbique-Mauritius

Voix d’Afrique n° 102

 

www. nafeezahmed.com (UN : Only small farmers and Agroecology can feed the World)


IL Y A DES ESPOIRS… des voix se font entendtre

 

Critique d’académiques : Nunes Castel Branco a été très sévère pour certains dirigeants

Alice Mabote, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, supporte très fort Castel Branco

UNAC vient d’écrire une lettre très critique de la situation.

(UNAC = União Nacional dos Camponeses)

Et bien d’autres dont on ne parle pas…


Un exemple de ce qu’a fait l’UNAC : Communiqué de l’UNAC à propos du Programme ProSavana (22 Oct 2012)

(Réunion des membres de UNAC, le 11 octobre 2012 à Nampula.)
Nous, paysannes et paysans de l’Union provinciale des paysans de Nampula, de l’Union provinciale des paysans de Zambézia, de l’Union provinciale des paysans de Niassa et l’Union provinciale des paysans de Cabo Delgado, tous membres de l’Union Nationale des Paysans (UNAC), nous sommes réunis le 11 octobre 2012, dans la ville de Nampula, dans le but d’analyser et de débattre autour du Programme ProSavana.

Le ProSavana est un programme triangulaire entre la République du Mozambique, la République Fédérative du Brésil et le Japon, pour le développement de l’agriculture à grande échelle dans le couloir de développement de Nacala, touchant 14 districts des provinces de Niassa, Nampula et Zambézia, sur une superficie avoisinant les 14 millions d’hectares. Ce projet s’inspire d’un projet de développement mené à bien par les gouvernements brésilien et japonais dans le Cerrado (savane) brésilien, où à ce jour est pratiquée une agriculture industrielle, de grande échelle et de monoculture (soja principalement), qui a mené à une dégradation environnementale et à la quasi disparition des communautés indigènes qui vivaient dans cette région.
Le couloir de Nacala a été choisi pour sa savane qui a des caractéristiques climatiques et agroécologiques semblables à celles du Cerrado brésilien, ainsi que pour les facilités d’acheminement des produits vers le marché international.
Depuis que nous entendons parler du Programme ProSavana, nous notons l’insuffisance des informations et un manque de transparence de la part des principaux acteurs (gouvernements du Mozambique, Brésil et Japon), d’où l’initiative de la réflexion mentionnée ci-dessus.

Nous, paysannes et paysans, condamnons la manière dont a été élaboré et dont on compte mettre en œuvre le ProSavana au Mozambique, caractérisée par le manque de transparence et l’exclusion des organisations de la société civile de tout le processus, en particulier les organisations paysannes.

Après une analyse approfondie du ProSavana, nous, paysans et paysannes, concluons que :
-  Le ProSavana est le résultat d’une politique conduite du haut vers le bas, sans prendre en considération les demandes, aspirations et besoins de la base, en particulier les paysans du couloir de Nacala;
· Nous condamnons formellement toute initiative qui préconise la réinstallation des communautés et l’expropriation des terres des paysans, pour faire place à de mega projets agricoles de production de monocultures (soja, canne à sucre, coton etc);
· Nous condamnons la venue massive d’agriculteurs brésiliens du secteur de l’agrobusiness, transformant les paysans et paysannes mozambicains en leurs employés et en travailleurs agricoles · Nous notons avec grande inquiétude que le ProSavana exige des millions d’hectares de terre tout au long du couloir de Nacala, alors que la réalité locale montre l’indisponibilité de ces étendues de terre, puisque que celles-ci sont utilisées par les paysans ayant recours à la technique de la jachère.

     Au regard de la façon dont a été élaboré et du processus de mise en œuvre du ProSavana, nous paysannes et paysans, alertons sur les impacts probables suivants
· L’émergence de communautés Sans-Terre au Mozambique, comme résultat d’un processus d’expropriation des terres et de réinstallations · Des convulsions sociales fréquentes le long du couloir de Nacala, et au delà;·
- L’appauvrissement des communautés rurales et réductions des alternatives de survie;
·
- L’augmentation de la corruption et des conflits d’intérêt
.
- La pollution des ressources hydriques comme résultat de l’utilisation excessive des pesticides et
fertilisants chimiques, ainsi que l’appauvrissement des sols;
·
- Déséquilibre écologique comme résultat de la déforestation de grandes régions forestières pour faire place à des projets d’agrobusiness.

- S’il y a des investissements à faire dans le couloir de Nacala, ou au Mozambique de façon générale, nous préconisons et exigeons que ces investissements soient faits en priorité pour développer l’agriculture et l’économie paysannes, que nous, membres de l’UNAC et membres de la Via Campesina, savons être la seule agriculture capable de créer des emplois dignes et durables, contenir l’exode rural, produire des aliments de qualité et en quantité suffisante pour toute la nation mozambicaine, et ainsi tracer le chemin qui nous mènera à la Souveraineté alimentaire.
-
Nous continuons solides et fidèles à notre attachement à l’agriculture paysanne et au modèle de production agroécologique qui se table sur la Souveraineté Alimentaire, comme alternative au développement du secteur agraire du Mozambique, modèle qui considère tous les aspects liés au développement durable et qui dans sa pratique est respectueux de la nature.L’agriculture paysanne est le pilier de l’économie locale et contribue à maintenir et augmenter l’emploi rural et permet la survie des villes et des villages. Elle permet aux collectivités de renforcer leur propre culture et identité.
- Dans ce modèle alternatif, les politiques de développement doivent être socialement et environnementalement durables, et répondre aux défis et demandes réels des peuples.
Les paysannes et paysans sont les gardiens de la vie, de la nature et de la planète. L’UNAC en qualité de mouvement paysan du secteur familial, propose des modèles de productions basés sur les fondements paysans (respect et conservation des sols, utilisation de technologies adaptées et appropriées, un enseignement rural participatif et interactif).
- Au moment où les Nations unies par le biais de la FAO, nous disent qu’une personne sur huit soufre de la faim en particulier dans les pays en développement, comme c’est le cas du Mozambique, nous défendons la position selon laquelle la priorité du gouvernement du Mozambique doit être la production d’aliments par l’agriculture familiale pour une consommation interne, en quête du développement du potentiel local et en associant différents secteurs de la société.
UNAC, 25 ans de lutte paysanne pour la Souveraineté Alimentaire!En lutte pour un plus grand rôle des paysans (hommes, femmes et jeunes) dans la construction d’une société plus juste, prospère et solidaire.

-
Nampula, le 11 Octobre 2012

 http://farmlandgrab.org/post/view/21215#sthash.v20luwqc.dpuf

 ==================================================

L’histoire se répète sans cesse : déjà dans l’Ancien Testament, les prophètes dénonçaient les mêmes travers : l’égoisme de ceux qui veulent tout accaparer pour eux, comme si le monde n’appartenait qu’à eux seuls.

Malheur! Ceux-ci joignent maison à maison, champ à champ, jusqu’à prendre toute la place et à demeurer seuls au milieu du pays” (Esaie 5, 8)
Malheureux, ceux qui projettent le méfait et qui manigancent le mal sur leurs lits! Au point du jour, ils l’exécutent, car ils en ont le pouvoir. Convoitent-ils des champs, ils les volent, des maisons, ils s’en emparent. Ils saisissent le maître et sa maison, l’homme et son patrimoine” (Michée 2, 1-2 ; cf Amos 3,10; Jérémie 22,13-14) 
Le prophète Amos a dénoncé ce manque de solidarité des riches qui piétinent les pauvres (5,7; 6,12)  les puissants exploitent les faibles à leur profit (3,9-11; 4,1-3; 6,4-7); ils légalisent leurs exactions en faisant pression sur les tribunaux (2,6-7; 5,10-11). Le commerce lui-même est faussé (8,5b-6). Les droits de l’homme sont violés. La justice est corrompue (2,6 : ils achètent le pauvre “pour une paire de sandales” cf 8,6). L’avidité des puissants n’est pas différente aujourd’hui d’autrefois. Les prophètes parlaient aussi pour aujourd’hui.

CE TÉMOIGNAGE S’ENRACINE dans la foi chrétienne : le pape François nous rappelle souvent qu’il ne faut pas laisser gagner la mondialisation de l’indifférence, mais la mondialisation de la solidarité. Trois textes le l’Evangile nous guident dans notre vie chrétienne :

Mt 25, 31 : un jour il nous sera demandé ce que nous avons fait pour notre prochain. Il ne s’agit pas seulement de donner à manger ou d’accueillir l’autre dans sa pauvreté, mais de s’attaquer aux causes pour que ces personnes aient une vie pleinement humaine : pourquoi ont-ils faim, pourquoi ont-ils migré ?

Luc 4, 16 : Jésus est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, donner la vue et libérer les opprimés.
Jn 10, 10 : “Je suis venu pour que vous ayez la vie, et que vous l’ayez en abondance”

Alors, si nous sommes vraiment chrétiens, nous devons nous engager en faveur du respect des Droits Humains et contre toute injustice.

Seigneur, tu veux que nous rendions la terre habitable à tous,

Que ta parole éclaire ceux qui travaillent à ta justice.”

Être chrétien, cela signifie toujours aussi s’engager en faveur des droits fondamentaux des hommes sur les plans politique, économique, social et culturel, ainsi que pour leur dignité d’enfants de Dieu – et donc pour une société humaine” (Josef Sayer dans Avant-propos, “Aux côtés des pauvres” – l’Eglise et la théologie de la libération, Gustavo Gutierrez, Gerhard Ludwig Müller)

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur coeur” (Gaudium et Spes 1).

LA GLOIRE DE DIEU EST L’HOMME VIVANT” (Irénée de Lyon)