Ces jours-ci, j'ai lu dans la presse africaine, à plusieurs reprise que l'Afrique de l'Ouest se préparait à faire « un grand pas » ou « un bond » « en avant ». Voilà 10 ans que les pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest) négocient leur Tarif Extérieur Commun (le TEC), c'est à dire l'ensemble des droits de douanes à l'importation. S'il a fallut dix ans de négociations, c'est bien que celles-ci n'étaient pas faciles ! Alors avant de se réjouir, il faudrait regarder le résultat. Or, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas trouvé un journaliste pour en expliquer le contenu, ni un homme politique pour expliquer les choix qui ont été faits.
Or ces choix sont désastreux pour l'Agriculture du Burkina et de l'Afrique de l'Ouest. Les paysans n'ont rien obtenu de ce qu'ils ont demandé. Un seul exemple, alors que les pays de l'Afrique de l'Est protège leur filière riz avec succès, en taxant leurs importations de riz de 35 % à 75 %, la CEDEAO a maintenu son taux à 10 %, avec les résultats que nous connaissons bien, nos pays sont envahis de vieux riz (jusqu'à 10 ans d'âge) à prix cassé (le riz également cassé, mais baptisé « brisure de luxe ! ». Or, on nous annonce que le nouveau TEC va entrer en vigueur le 1er janvier 2015.
Et comme une catastrophe n'arrive jamais seule, je viens d'apprendre que l'Europe vient de signer, sans débat, l'Accord de Partenariat Economique (APE) avec l'Afrique de l'Ouest – l'Europe n'ayant pas le courage d'appeler cet accord « Accord de Libre Echange », ce qu'il est en réalité.