Mali: des jihadistes arrêtés par l’armée dans le Sud

mediaUn véhicule de l’armée malienne.RFI/David Baché

L'armée malienne poursuit son opération de lutte antiterroriste au sud du pays, dans la région de Sikasso, frontalière de la Côte d'Ivoire. Après la destruction d'une première base jihadiste, il y a dix jours, l'armée affirme avoir détruit un nouveau sanctuaire terroriste non loin de Fakola, une localité attaquée par des jihadistes fin juin. Une quinzaine de personnes ont été arrêtées et des munitions saisies.

Le sanctuaire des jihadistes, situé dans les faubourgs de la localité malienne de Fakola, non loin de la frontière ivoirienne, est désormais détruit, selon un colonel de l’armée malienne. De nouvelles armes, affirme l'officier, ont été saisies chez l’ennemi, notamment des kalachnikovs et des engins explosifs - l’un pèserait environ 20 kilos.

Une quinzaine de jihadistes ont par ailleurs été arrêtés, précise l’armée. Parmi eux, un prédicateur radical venu de la Côte d’Ivoire voisine : il avait construit dans un village malien, situé à la frontière, une petite mosquée à côté de celle qui existait avant son arrivée. Très rapidement, il avait commencé à recruter des jeunes et souvent de manière forcée.

De sources sécuritaires maliennes, on est formel : le front sud des jihadistes, basés dans cette région malienne de Sikasso, a des liens établis avec le groupe islamiste Ansar Dine du Nord, dirigé par Iyad Ag Ghali. C’est pourquoi l’armée de terre du Mali et les commandos parachutistes vont rester sur le terrain. Ils viennent d’être redéployés vers la localité de Kolondiéba, située dans la même région, vers une autre frontière avec la Côte d’Ivoire.

 

Mali: lourd bilan après l’attaque d’un camp de l’armée au Nord

mediaSoldats de l'armée malienne ici à Goundam, près de Tombouctou.AFP/PHILIPPE DESMAZES

Au Mali, un camp de l'armée a été attaqué dans la région de Tombouctou. Ce lundi matin, des jihadistes présumés s’en sont pris au camp de Gourma Rharous situé dans le nord du pays. Le bilan serait de 11 soldats maliens tués.

L'attaque a eu lieu très tôt ce lundi matin, aux environs de 5 heures, heure du Mali. Des hommes armés ont attaqué un camp de la Garde nationale malienne à Gourma Rharous. Une localité située à environ 120 kilomètres à l'est de Tombouctou.

Les assaillants n'ont pas pu être identifiés, mais de forts soupçons pèsent sur des groupes jihadistes. Selon une source militaire, plusieurs groupes ont été aperçus depuis la mi-juillet dans la zone de l'attaque.

Contexte sécuritaire tendu

Cette attaque a fait 11 morts. C'est le bilan le plus lourd pour l'armée malienne depuis le mois de janvier. Des militaires maliens se sont rendus immédiatement à Gourma Rharous et ils continuent de recouper les informations. Samedi, deux autres soldats maliens avaient été tués dans une embuscade vers Nampala, à la frontière mauritanienne. Là encore lors d’une embuscade menée par des hommes armés.

Sur le terrain, les violences se poursuivent donc malgré un accord de paix signé le 15 mai par le camp gouvernemental et le 20 juin par la rébellion

 

Mali: prise d'otages dans un hôtel de Sévaré

mediaEntraînement des membres d'une milice pro-gouvernement à Sévaré, à 600km au nord-est de Bamako, le 12 novembre 2012.REUTERS/Adama Diarra

Au Mali, une prise d'otages est en cours depuis ce vendredi matin dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du pays. L'armée est sur place. Il y aurait au moins huit morts dont trois militaires. Plusieurs personnes seraient retenues par des hommes armés.

Une attaque d'hommes armés a débuté ce vendredi matin à Sévaré, dans le centre du Mali. Les attaquants sont entrés dans un hôtel, le Byblos, où des étrangers ont l'habitude de loger et où, d'après des sources militaires interrogées par l'Agence France-Presse, au moins cinq étrangers étaient enregistrés avant l’attaque : trois Sud-Africains, un Français et un Ukrainien.

« Nous avons la certitude qu'il y a plus d'une demi-douzaine d'otages dans l'hôtel », a expliqué une source sécuritaire à RFI, qui ne souhaitait pas en dire plus pour ne pas donner d'informations aux preneurs d'otages. Des sources, interrogées par l'AFP, déclarent qu’il y aurait huit morts, dont trois militaires et un assaillant. Les forces armées maliennes, en tout cas, bouclent le secteur.

Les habitants se terrent

La ville, elle, est restée paralysée toute la journée. Selon les témoignages que nous avons recueillis. Dans certains quartiers, les mosquées sont même restées fermées pour la prière du vendredi. Dans d'autres, elles ont ouvert mais l'affluence n'était pas la même que d'habitude. « Je suis devant ma porte, expliquait en fin d'après-midi un habitant, je vois juste quelques hommes ou chefs de famille partir pour aller acheter des conserves ou du pain à la boutique du coin. »

« Depuis l'intervention de la France au Mali, cette attaque contre Sévaré est une première », constate un autre habitant de Sévaré. Dans son quartier, un quartier populaire éloigné de la zone des combats, la population est restée chez elle. « Je discute avec des amis, on parle beaucoup et on se demande qui sont les agresseurs. »

Une infiltration terroriste ?

Même incrédulité pour cet homme qui vit à Sévaré : « Ça a surpris tout le monde. On pensait être à l’abri ici parce qu’il y a un bon détachement de la Minusma, nous avons deux camps militaires. Il y a la gendarmerie, la police… Les populations sont terrées dans leurs maisons, la circulation a été bloquée par les forces de l’ordre qui ont donné des instructions pour éviter de recevoir des balles perdues. »

Ce même habitant explique que les tirs se sont calmés vers 11 heures en temps universel. Pour l'instant, difficile d'être catégorique sur l'identité des assaillants et les raisons de l'attaque, mais beaucoup évoquent une tentative d'enlèvement. Une source militaire contactée ce matin par RFI parlait d'une « infiltration terroriste à Sévaré ».