1

EN CHEMIN

Le bulletin du Centre Foi et Rencontre



Centre Foi et Rencontre BP 298 Bamako (Mali)

Téléphone : (223) 229 68 42

Mails : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Avril 2006 n°11

Rédaction :Équipe du Centre Foi et Rencontre

Responsable : Père Josef Stamer

Éditorial : LA FEMME, RICHESSE DES PEUPLES !



Que dire de la femme qui n'ait été encore dit depuis Ève. Et surtout comment le dire ? La femme, elle est servie à toutes les sauces. On n'en voit que les aspects extérieurs commerciaux, économiques à travers son charme et ses charmes. Quel dommage !

On ne dit pas assez de la femme en tant que richesse du monde. Cela, pas comme le diraient les poètes et les chanteurs de ... "la femme, l'avenir du monde; la femme la mère du monde !". Au-delà des slogans et des stéréotypes, au-delà des images, la femme est en vérité la richesse du monde et des peuples.

Image

Pour le monde socio-économique, les femmes assurent plus de 60% du travail dans le monde pour n'en profiter que moins de 10%.

Pour une certaine conception religieuse, le respect de la femme est la condition pour accéder au Paradis. Pour les Chrétiens, c'est l'homme qui quittera son père et sa mère pour rejoindre la femme qui deviendra son épouse. Pour les musulmans, même si le paradis de la femme est lié au respect, ou mieux à l'obéissance qu'elle voue à son mari, il n'en demeure pas moins, que les hommes trouveront leur salut ..."aux pieds de leur mère".

Au Commencement du Monde, de toutes les créatures présentées à l'homme, n'est-ce pas la femme seule qui a pu et su lui plaire ? Le monde traditionnel africain, semblant présenter un visage de la femme dominée, voue le plus grand respect à la femme. N'est-ce pas en cela que l'on dit qu' "en cas de cataclysme, chacun se fie à sa mère"

Et pourtant lorsqu'on dit "Droits de l'homme", il s'agit bel et bien de l'être humain en général sans distinction de sexe ni d'âge. Mais, de nos jours, si les droits de l'homme sont violés, ils le sont encore plus pour les femmes et les enfants. En effet, sur tous les plans, les couches défavorisées sont constituées des femmes et des enfants.



C'est bien la femme et la petite fille qui sont exclues de l'instruction ;

C'est bien la femme et le petit enfant qui souffrent du manque de santé primaire ;

C'est bien la femme et le petit enfant qui sont les premières victimes des guerres ;

C'est encore la femme qui est victime de certaines discriminations socioculturelles.



Eh bien ! C'est elle, malgré tout, qui constitue le poids économique mais surtout culturel, base de tout développement.

Monsieur Emmanuel Sagara..

LA DERNIÈRE LETTRE DE DON ANDREA

Le 5 février 2006, le Père Andrea Santoro, prêtre fidei donum du diocèse de Rome, a été assassiné alors qu’il priait dans l’église de Trebizonde, en Anatolie, au nord-est de la Turquie. En tant que prêtre, il avait toujours nourri le désir de “servir de fenêtre” entre des mondes lointains, entre le Moyen-Orient et l’Occident, entre l’islam, le judaïsme et le christianisme. Il voulait être une “fenêtre”, c’est-à-dire un “lieu de communication” et de rencontre. Alors que nous nous apprêtons à célébrer la grande fête de Pâques, le témoignage d’Andrea est particulièrement fort pour nous. Fenêtre ou pont, nous nous sommes engagés à rencontrer, échanger et dialoguer. Relisons un extrait de l’une de ses dernières lettres, parue dans le site du Centre pastoral missionnaire du diocèse de Rome ... “J’ai senti combien il est important et possible que se réalise un échange de dons spirituels entre l’Orient et l’Occident. Le Moyen-Orient, c’est la Terre Sainte, où Dieu a décidé de se communiquer de façon spéciale à l’homme ... Le Moyen-Orient a ses obscurités et ses vides. Il a donc besoin, à son tour, que cet Évangile qui est parti de là, y soit semé à nouveau et que cette présence que le Christ y a réalisée, y soit de nouveau proposée.”



LES « Samedis du Centre »



Le samedi 17 décembre, c’est Monsieur l’Abbé Kizito Togo, professeur au Grand Séminaire de Samaya, à Bamako, qui a donné une passionnante conférence sur le thème de Noël : fête païenne ou fête chrétienne ? Ce n’est pas la date qui est importante, a rappelé le conférencier, mais l’événement qui est célébré; événement central pour la foi chrétienne : l’Incarnation de Jésus, le Christ : début d’une nouvelle aventure pour toute l’humanité.

Pour ouvrir l’année 2006, une conférence a été animée, le samedi 21 janvier, par le Docteur Youssouf Dembélé. Au cœur de la Semaine de Prière pour l’Unité des chrétiens, le Docteur Youssouf Dembélé a choisi de commenter et d’illustrer le verset retenu par la commission chargée de la préparation de cette semaine. Le verset était tiré de l’Évangile selon Saint Matthieu (18,20) : “ Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux”. Le Docteur Youssouf Dembélé s’est arrêté sur la proposition du 4e jour : la guérison des mémoires. Pas d’unité, sans pardon, a-t-il dit, en ajoutant que les conflits déchirent plus qu’ils ne réunissent ! C’est au nom de Jésus que nous nous rencontrons. Un nom que l’on a invoqué de bien des manières dans l’histoire, et pas toujours pour lui rendre gloire ! Pour clôturer sa conférence, le Docteur Youssouf Dembélé a invité l’assemblée à se lever pour prier (photo ci-dessous).

Image

Le samedi 18 février, le Centre accueillait plus d’une cinquantaine de personnes pour écouter trois conférencières à qui l’on avait demandé de présenter le projet de code des personnes et de la famille. Il s’agissait de deux juges : Madame Coulibaly Marie-Madeleine Maïga et Madame Keïta Diarrah Coulibaly, accompagnées de Sœur Giovanna Colombo qui enseigne le droit Canon au Grand Séminaire St Augustin à Bamako. Selon les conférencières, ce projet de code présente quelques défis, principalement au niveau du mariage et des régimes matrimoniaux. D’un côté l’Église s’oppose à la polygamie et n’admet pas la dissolution du mariage; de l’autre, la communauté musulmane discute âprement les questions de succession. Selon Madame le juge - Madame Keita Diarrah Coulibaly - : “le Coran a lui-même réglementé, d’une manière immuable, la matière successorale. Cependant, le pays étant constitutionnellement laïc, il faut assurer la fonction régalienne de légiférer de l’État, sans heurter la croyance de la majorité.” Le projet de code avance donc sérieusement, mais la conférence l’a montré, beaucoup de travail reste encore à faire pour accorder toutes les opinions, dans le respect des convictions de tout un chacun.!

Père Alain Fontaine.



Plus de pouvoir pour les femmes, c’est plus de pouvoir pour l’humanitÉ ! …



Ces paroles furent prononcés à Pékin, il y a dix ans, par Boutros Boutros-Ghali. Depuis 1975, le 8 mars est officiellement la Journée Internationale de la femme. Et les religions dans tout ça ? Ce numéro de : “En Chemin”, cherche une réponse ...



ImageDans le journal malien : “les Échos” du 10 février 2006, Monsieur Denis Koné, dans un article intitulé : “Épanouissement de la femme : la caution des religions révélées”, explique : “Naguère considérée comme une propriété, la femme est aujourd'hui une actrice incontournable du développement. L'islam, au même titre que le christianisme, reconnaît à la femme le droit à l'épanouissement économique. Ainsi ils lui reconnaissent le droit d'avoir accès à un travail rétribué ou de pratiquer des activités économiques, sources de revenus. C'est ce qu'indiquent Mamadou Koné, membre du bureau des ulémas à l'ORTM et Jean-Marie Dabou, de la communauté chrétienne de Niamakoro. Pour nos deux interlocuteurs, l'islam et le christianisme ont toujours prôné le respect envers la femme. Elles lui reconnaissent le droit de posséder des propriétés, des richesses et d'exercer tout travail susceptible de l'éloigner du besoin ... Il y a plusieurs siècles, explique Mamadou Koné, les femmes étaient considérées comme objet ou héritage dans les meilleurs des cas ... L'islam, poursuit Monsieur Koné, admet que l'activité économique de la femme se fasse avec le consentement du mari. De son côté, Jean-Marie Dabou constate que les femmes sont, aujourd'hui dans toutes les sphères de la production. II y a aujourd'hui, des femmes ingénieurs, médecins, aviatrices, ou encore présidentes de Républiques ... Selon lui, le christianisme n'interdit aucunement l'épanouissement économique de la femme.”

C’est vrai que de toute éternité, toutes les sociétés du monde se sont organisées suivant le même partage des rôles, entre l'homme et la femme : L'homme est tourné vers l'extérieur ; c'est lui qui va chercher la nourriture au dehors, et c'est elle qui la fait cuire. Ce schéma est poussé très loin dans certaines sociétés islamiques, où les femmes sont carrément recluses. Dans ces sociétés, la femme appartient à l'homme. Cette appartenance est censée être un bienfait pour la femme, car elle la protège contre le harcèlement sexuel. Les religions sont restées plutôt en arrière, quant aux anciennes dispositions immuables dans la répartition des rôles, étant pour elles le reflet de la volonté divine.

La femme a toujours joué un rôle déterminant dans la transmission du sentiment religieux d'une génération à l'autre, et dans la propagation de la foi chrétienne. Aujourd'hui, chez les catholiques, 80% de la catéchèse et 60% des tâches d'aumônerie, sont assurées par les femmes.

L'égalité des sexes est en marche, et elle est irréversible. Mais égalité ne signifie pas identité. Ce qui est en train de changer, c'est une beaucoup plus grande variété qu'autrefois, dans les rôles dévolus aux femmes. Mais le lien qui la relie à l'enfant est toujours aussi fort, de toute évidence aujourd'hui plus fort que celui qui la relie à l'homme.

Selon Sœur Bernadette Michel Diarra, lors d’une conférence à Ntonimba en septembre 2004 ... “Les femmes constituent la part la plus active de l’Église africaine. Elles constituent la colonne vertébrale des communautés chrétiennes, et elles réalisent une part essentielle du travail d’évangélisation, de pastorale et d’organisation. Les femmes africaines ont entendu l’appel du Concile. Partout, elles sont debout et sont constituées en associations. Elles luttent contre la polygamie, l’excision et contre tous les sévices dont elles sont les victimes. Dans plusieurs pays d’Afrique, des femmes luttent contre le système de veuvage et le système de divorce. Souhaitons que les femmes continuent à faire parler d’elles !



Sœur Bernadette Michel Diarra et Père Alain Fontaine



message pour l’AÏD-el-fitr



La publication de plusieurs dessins calomnieux du Prophète Mohammed, dans un journal au Danemark, a profondément blessé la communauté musulmane. Mgr Fitzgerald, alors Président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Cardinal Achille Silvestrini, ont exprimé leur émotion ...

Les réactions que l’on a enregistrée, ici et là, manifestent combien le sentiment des musulmans a été offensé par ce type de publication”, a déclaré Monseigneur Michael Fitzgerald.. “Nous ne devons pas sous-estimer l'amour et le respect que les musulmans ont pour leur prophète Mohammed. C'est une référence très importante pour eux, et donc il ne peut pas être méprisé ou ridiculisé ”. II précise : “Je ne crois pas que cela soit lié à une tension entre chrétiens et musulmans. II est difficile de comprendre pourquoi les chrétiens, de quelque partie du monde qu'ils viennent, seraient considérés comme responsables pour les actions de certaines personnes, qui ne respectent pas la façon d'agir chrétienne. II est vrai qu'il y a aussi des offenses au christianisme; mais en général, les réactions ne sont pas violentes. Ces réactions cherchent à faire retirer une publication ou à faire suspendre un programme télévisé. Et l'on tente de le faire par des moyens légitimes. Je crois que l'offense à la sensibilité religieuse ne justifie pas une réaction violente”. Pour sa part, le préfet émérite de la congrégation pour les Églises Orientales - naguère en étroit contact avec les chrétiens en monde musulman - le cardinal Achille Silvestrini, précise, de son côté : “La liberté de se moquer, qui offense les sentiments d'autrui, et qui touche directement le sentiment de peuples entiers, touchés dans leurs symboles suprêmes, devient de la prévarication. Si la satire offense des citoyens, ceux-ci ont la possibilité de recourir à la justice; mais si les offenses prennent en ligne de mire Dieu et Allah, l'Évangile et le Coran, de quelle façon peuvent-ils se défendre ?”.



ActivitÉs du Centre Foi et Rencontre de Bamako



Le samedi 17 décembre, conférence au CFR sur le thème de la fête de Noël, par Monsieur l’Abbé Kizito Togo, du grand Séminaire St Augustin de Bamako.



Le dimanche 8 janvier, le Père Alain Fontaine a animé, à Hamdallaye le Noël des jeunes de Bamako, sur le thème de l’Estime de soi. Le même jour, Sœur Françoise Dartigues animait une formation pour les catéchistes de la ville sur le thème : “comment partager notre foi chrétienne avec nos frères musulmans ?”



Du mardi 10 janvier au samedi 14 janvier, les Missionnaires d’Afrique du Mali ont organisé une session sur le thème des Religions Traditionnelles Africaines, en étudiant les Malinke, les Bambara et les Senoufo. Un compte rendu est disponible au CFR.



Le samedi 21 janvier, le Docteur Youssouf Dembélé a donné une conférence sur le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.



Le 12 février, Sœur Bernadette Michel Diarra a accompagné, à Hamdallaye, les couples islamo-chrétiens qui constituaient leur bureau.



Du 16 au 20 février, Monsieur l’Abbé Marc Diarra a animé une récollection sur le thème du mariage, avec les catéchistes de la paroisse de Kita.



Le dimanche 12 mars, le Père Alain Fontaine a animé, au Centre Foi et Rencontre, une récollection pour les couples islamo-chrétiens, sur le thème du Carême. Le même jour, le Père Pierre Landreau animait une récollection pour les catéchistes de Bamako.



Calendrier



Le samedi 18 mars, au CFR, Monseigneur Jean Zerbo donnera une conférence sur le thème: “Le juste selon le cœur de Dieu - le Prophète Amos”.

Les 21 et 22 mars, le Père Josef Stamer et la Sœur Françoise Dartigues, animeront une session à Faladié, au Centre d’étude de langue bambara.

Le jeudi 23 mars, le Père Alain Fontaine donnera une conférence aux étudiants de Badalabougou sur le thème de l’encyclique “Deus Caritas est” du Pape Benoît XVI.

Le dimanche 26 mars, à Jelibugu, Sœur Bernadette Michel Diarra donnera une conférence sur le thème : “Grâce et miséricorde de Dieu”.

Du 27 au 31 mars, le Père Jean Bevand et Sœur Bernadette Michel Diarra, animeront une journée, au cours des journées de formation des laïcs, à Ntonimba.

Le dimanche 2 avril, Monseigneur Augustin Traoré, animera la rencontre des couples islamo-chrétiens à Bamako, en abordant quelques questions canoniques, touchant au mariage.

Le samedi 22 avril, conférence-débat au Centre Foi et Rencontre avec Monsieur Emmanuel Sagara, sur le thème de la Parole.

Sainte fête de Pâques à tous nos lecteurs !