Côte d’Ivoire : le gouvernement repousse à 2020
son objectif d’autosuffisance en riz
Grâce à un prêt de 30 millions de dollars auprès d'EximBank of India, Yamoussoukro pense amener la production nationale de riz à 1,96 million de tonnes en 2020. Une telle production serait synonyme d'autosuffisance, un objectif initialement fixé à 2016. Encore faut-il assurer la compétitivité de la production locale face aux importations.
Le gouvernement ivoirien a réajusté ses objectifs d’autosuffisance en production de riz, initialement fixés à 2016. Ce devrait finalement être l’année 2020 qui verrait l’aboutissement de la stratégie élaborée en 2012.
Mais encore faudra-t-il que la production nationale trouve des débouchés. « Le riz local est plus cher que le riz importé d’Asie. Sur un même marché, cela devient quasi impossible pour les producteurs locaux », explique un acteur agro-industriel du riz, ajoutant que l’importation est plus rentable pour certains opérateurs qui avaient des engagements avec le gouvernement pour créer des plantations sur place.
Malgré la stratégie incitative du gouvernement, selon les statistiques du département américain de l’agriculture (USDA), les importations ne cessent d’augmenter, passant de 1,25 million de tonnes en 2016 à 1,45 million de tonnes en 2017.
D’autres facteurs sont venus contrer l’ambition gouvernementale de l’autosuffisance. En effet, si Yamoussoukro avait identifié une dizaine de multinationales qui s’étaient engagées à créer des rizières sur plusieurs centaines de milliers d’exploitations à travers tout le pays, la sécurisation foncière a tardé, créant un désintérêt des acteurs. La surface de production a diminué de 27 % pour descendre autour de 1 million d’hectares.
La production locale est en outre tributaire de la bonne pluviométrie. Or, au cours des dernières années, la rareté des pluies pendant la période de production a impacté négativement la récolte. La non-compétitivité du riz produit localement n’est pas non plus un facteur encourageant pour les entrepreneurs.