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Coups d'États, Covid, Israël... Un programme chargé pour le 35e sommet de l'UA

 

Il s’ouvre au siège de l'organisation ce samedi 5 février. Il y a trois mois, plusieurs ambassades appelaient leurs ressortissants à quitter l’Éthiopie, craignant que les rebelles du Tigré ne s’emparent de la capitale éthiopienne. Ces derniers jours, les délégations africaines y affluent au contraire pour ce sommet.

Avec notre envoyée spéciale à Addis-Abeba, Florence Morice

Il y a sera bien sûr question de cette série de coups d’État récemment observée sur le continent. Depuis le dernier sommet, pas moins de quatre pays ont été suspendus de l’Union africaine : la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Soudan. Le Tchad en revanche a été épargné, quand bien même un conseil militaire dirigé par le fils de l’ex-président Déby gouverne le pays depuis son décès. Ce qui suscite certaines critiques sur une réponse jugée « incohérente » de l’UA face aux transitions anti-constitutionnelles.

La gestion des crises politiques sera donc au coeur des discussion de ce 35e sommet. Pour Pape Ibrahima Kane, spécialiste des organisations régionales au sein de la fondation Open Society Initiative for West Africa, ce sommet sera l'occasion pour les chefs d'États de mettre les choses à plat. « Dans le Sahel, il y a deux types de problèmes. Le premier à gérer, c'est celui des coups d'État qui relève souvent de la mal gouvernance. Puis il y a les interventions étrangères pour aider les États à lutter contre le terrorisme en Afrique de l'ouest. Elles prennent maintenant de nouvelles dimensions avec des combats d'arrière-garde entre la France, la Russie et d'une certaine manière la Turquie. Le sommet, je pense, va aider les États à arrondir les angles et peut-être à s'entendre sur une stratégie à adopter pour que le Sahel ne devienne pas un champ de batailles entre puissances étrangères. »

L'inventaire de la présidence congolaise

Il sera aussi question de la réponse africaine à la pandémie de Covid-19. L’ex-président sud-africain Cyril Ramaphosa présentera un rapport sur le sujet. 

Mais c’est sans doute à propos d’Israël que les débat seront les plus houleux. En juillet dernier, le président de la commission a accordé le statut d’observateur à l’État hébreu, suscitant de vives critiques et des divisions au sein de l’organisation. Le sujet est donc à l’ordre du jour auquel s’ajoutent les différents conflits en cours.

Un agenda chargé donc qui fait craindre à certains que la guerre au Tigré ne soit quelque peu éclipsée. Quoi qu’il en soit, accueillir ce sommet en présentiel plein conflit et en pleine pandémie est déjà une victoire politique pour le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui n’a pas ménagé ses efforts pour convaincre ses pairs.

À l'issue du sommet, c'est le président sénégalais Macky Sall qui prendra les commandes de l'UA pour l'année à venir. C'est la fin de la présidence de Félix Tshisekedi. L'heure est donc au bilan. Mitigé, juge Pape Ibrahima Kane : « Du fait de l'absence prolongée de la RDC dans le paysage politique africain pendant plusieurs années, et le manque d'expérience de l'équipe qui l'entourait, il n'a pas vraiment pu peser de tout son poids, comparé à ce que le président sud-africain [Cyril Ramaphosa, son prédécesseur, NDLR] avait pu faire avec une administration mieux étoffée, des moyens logistiques et humains plus conséquent, et donc il a à mon avis un bilan assez mitigé. Il n'a pu mettre un terme à la crise en Ethiopie, il était pratiquement invisible dans celles du Sahel. Et dans la crise soudanaise, on l'a peu vu. »

 À lire aussi : L’Union africaine veut relancer le dialogue entre le Mali et la Cédéao

Du Mali au Burkina, les coups d’État, paradis des fake news

Mis à jour le 4 février 2022 à 15:27
 
Damien Glez
 

Par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

 


Damien Glez © Damien Glez

Les prises de pouvoir successives en Afrique suscitent la naissance de fausses nouvelles. La confusion enfantant la confusion, celles-ci se propagent sur les réseaux sociaux…

Incertitude en Afrique, en particulier dans l’Ouest du continent. Les tentatives de putschs se suivent, avec plus ou moins de succès, et se ressemblent parfois. Leur point commun ? La brèche qu’elles offrent aux fake news de tout poil. Contrairement aux grandes années des coups d’État militaires africains – d’avant le discours de la Baule –, le bouche-à-oreille est désormais fulgurant, amplifié en temps réel par des réseaux sociaux qu’il devient embarrassant de museler totalement.

La nature ayant peur du vide et la politique francophone étant faite d’incarnation forte, c’est d’abord l’identité des putschistes qui, dans la foulée des « décagnottages », fait l’objet d’hypothèses farfelues. Après l’arrestation du Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, à l’issue du week-end des 22 et 23 janvier, les mutins mettront un temps inhabituel à se dévoiler. Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’autoproclamé nouveau maître des horloges, ne s’adressera à la nation que le 27 janvier.

Anachronismes et extrapolations

Dans un premier temps, peut-être conscients que le Burkina Faso 2.0 décerne ses lauriers d’audience à des scoops dont la fiabilité importe peu, les analystes politiques amateurs valident des intuitions. Militaire pour militaire, des posts échafaudent un lien entre le putsch de 2022 et celui de 2015. Sans conditionnel, ils annoncent la « libération du général Gilbert Diendéré » de la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca). Le procureur militaire dément rapidement.

Sur Twitter, un utilisateur affirme, capture d’écran à l’appui, que le pouvoir est désormais « entre les mains du Lt Colonel Isaac Zida », celui-là même qui attrapa au vol la présidence qui flottait dans l’air, en 2014, après le départ de Blaise Compaoré précipité par une foule au scénario inachevé. Zida n’est pas davantage revenu de son exil canadien que Diendéré n’a quitté sa prison…

En ce qui concerne le lieutenant-Colonel Damiba, dont le nom circule davantage que le visage dans les premières heures du putsch de 2022, les relayeurs d’infos les moins prudents affirment l’avoir identifié dans la première vidéo des mutins à la Télévision nationale. Mais le béret bleu qui entérine verbalement le départ de Kaboré n’est pas le béret rouge qu’un observateur avisé savait devoir attendre sur la tête de Damiba.

D’autres fausses nouvelles concerneront moins les hommes que les circonstances, entre plaquage de clichés anachroniques de manifestations et extrapolation de tâches rougeâtres – du sang ? – sur le fauteuil d’un véhicule criblé de projectiles.

Influenceurs menteurs

Certaines fake news résultent de l’analyse précipitée des amateurs, d’autres d’une manipulation intéressée, parfois pécuniairement. Au Mali, les cibles privilégiées des fabricants de fausses infos sont actuellement les forces armées étrangères comme Barkhane (France), Takuba (Union européenne) ou la Minusma (Nations unies). Pour précipiter une rupture diplomatique entre la junte et les partenaires occidentaux –rupture occasionnellement annoncée par anticipation–, des messages diffamatoires contre la France ou la Cedeao sont formulés en français, avant d’être méticuleusement traduits dans les différentes langues nationales, et diffusés via des réseaux de réseaux bien ficelés.

S’ils n’agissaient pas en secret, ces influenceurs menteurs dénieraient sans doute de mauvaises intentions, au nom de l’intérêt présumé d’un Mali indépendant. Mais les spécialistes de la désinformation soulignent que le populisme relève parfois d’une quête de rémunération. Pour l’heure, ceux qui profitent de la majorité des fake news de cet acabit – l’État ou les mercenaires russes – ont déjà été pris la main dans le sac de la manipulation numérique rémunérée, notamment en République centrafricaine. À la guerre comme à la guerre ? Fort heureusement, cet état de fait difficilement contrôlable en amont suscite des vocations de fact-checkeurs associatifs locaux.

Burkina : Roch Marc Christian Kaboré sous bonne garde

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 31 janvier 2022 à 20:49
 

 

Roch Marc Christian Kaboré, lors du sommet du G5 Sahel à Nouakchott, le 30 juin 2020. © Ludovic Marin /Pool via REUTERS

 

Le sort de l’ancien président, toujours en résidence surveillée, sera au cœur des discussions lors du sommet de la Cedeao, le 3 février.

Disparu des écrans radars depuis le coup d’État du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par Paul-Henri Sandaogo Damiba, Roch Marc Christian Kaboré se trouve toujours en résidence surveillée dans une villa ministérielle située dans le quartier de Ouaga-2000. L’un de ses aides de camp est à ses côtés. Selon nos informations, ses conditions de vie se sont récemment durcies.

Gendarmes chassés

Les mutins ont chassé les gendarmes qui assuraient sa sécurité afin de le garder eux-mêmes. Ses téléphones – il était, entre autres, en contact régulier avec plusieurs de ses anciens homologues, dont Alassane Ouattara, Macky Sall et Mohamed Bazoum – lui ont été retirés.

Si son épouse, Sika, ne loge pas avec lui, elle peut lui rendre visite, tout comme leurs deux enfants. Contrairement aux rumeurs, ses anciens collaborateurs (ministres, hauts gradés…) n’ont pas été arrêtés. Ils sont tous libres, y compris l’ancien patron des renseignements, le colonel-major François Ouédraogo, démis ce 31 janvier de ses fonctions. Ce dernier se trouve à son domicile, dans le quartier de la Patte-d’Oie.

Impatient de démissionner

Dans la nuit du 23 au 24 janvier, Roch Marc Christian Kaboré a été exfiltré sous le crépitement des balles qui sifflaient autour de son domicile privé. Les quatre gendarmes blessés étaient dans le convoi de diversion, alors que le président circulait à bord d’un véhicule banalisé. Selon un proche du MPSR, un refus d’obtempérer serait à l’origine des tirs. Les victimes ont été prises en charge à l’infirmerie du camp Sangoulé Lamizana, où elles se trouvent toujours.

Au matin, Kaboré a personnellement demandé à être remis à une autorité morale, afin que son intégrité physique soit garantie. Sa garde rapprochée a alors décidé, de concert avec les jeunes officiers présents autour de Damiba, de se rendre chez le cardinal Philippe Ouédraogo. Il a ensuite été placé en sécurité dans la résidence ministérielle où il réside toujours.

Toujours selon nos informations, il a lui-même demandé à signer sa démission, que des soldats se chargeaient de préparer au camp Sangoulé-Lamizana afin qu’il n’ait plus qu’à y apposer sa signature. Mais, impatient, il a fini par réclamer une feuille blanche sur laquelle il a lui-même écrit l’intégralité de sa lettre, a confié à Jeune Afrique un témoin des événements. Plusieurs proches de l’ancien président burkinabè évoquent d’ailleurs son « soulagement » à cet instant précis. Il évitait ainsi un affrontement entre les putschistes et sa garde rapprochée.

Nana Akufo-Addo particulièrement impliqué

Il sera beaucoup question du sort de Roch Marc Christian Kaboré lors du prochain sommet de la Cedeao, le 3 février à Accra. Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, dont la ministre des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, séjourne actuellement à Ouagadougou dans le cadre d’une mission ONU-Cedeao, est particulièrement impliqué dans les discussions. Objectif : obtenir la libération de l’ancien chef de l’État.

 

La lettre de démission de Roch Marc Christian Kaboré.

 

La lettre de démission de Roch Marc Christian Kaboré. © DR

Chers Confrères

La semaine prochaine, vendredi le 4 février, nous sommes invités à marquer la JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FRATERNITE HUMAINE.

Bon à savoir :

* La Journée Internationale de la Fraternité Humaine a été instituée par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 2020.

* L'initiative prend acte de la signature du document sur la FRATERNITÉ HUMAINE POUR LA PAIX MONDIALE ET LA COEXISTENCE COMMUNE, le 4 février 2019, par le pape François et le grand imam d'Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, à Abu Dhabi.

* La résolution des Nations unies reconnaît la contribution que le dialogue entre tous les groupes religieux peut apporter à une meilleure prise de conscience et à une meilleure compréhension des valeurs communes partagées par toute l'humanité.

Promouvons ensemble une culture de la paix qui encourage le développement durable, la tolérance, l'inclusion, la compréhension mutuelle et la solidarité dans le monde entier.

Vous trouverez ci-joint

  1. FRATELLI TUTTI n°285 : citation du document « Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune »
  2. Réflexion et prière sur la Fraternité humaine

Que l'Esprit Saint nous aide à vivre l'appel à être un artisan de paix, qui unit au lieu de diviser, qui étouffe la haine au lieu de l’entretenir, qui ouvre des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs »

Fraternellement

Andreas

 

 

La lettre encyclique FRATELLI TUTTTI (2020) cite le document sur la « FRATERNITÉ HUMAINE POUR LA PAIX MONDIALE ET LA COEXISTENCE COMMUNE » (Abou Dhabi, 4 février 2019)

FRATELLI TUTTI n°285 :

Lors de cette rencontre fraternelle, dont je garde un heureux souvenir, le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré « fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes. […] En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens ». C’est pourquoi je veux reprendre ici l’appel à la paix, à la justice et à la fraternité que nous avons fait ensemble :

  • « Au nom de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.
  • Au nom de l’âme humaine innocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.
  • Au nom des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.
  • Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.
  • Au nom des peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.
  • Au nom de la ‘‘ fraternité humaine’’ qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux.
  • Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.
  • Au nom de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et les distinguant par elle.
  • Au nom de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la foi.
  • Au nom de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de la terre.
  • Au nom de Dieu et de tout cela, [… nous déclarons] adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère ».

 gopfert

 

PRIERE pour la Journée International de la Fraternité Humaine

Citation de FRATELLI TUTTI n° 284:

La violence fondamentaliste est parfois déclenchée, dans certains groupes de l’une ou l’autre religion, par l’imprudence de leurs responsables. Mais « le commandement de la paix est profondément inscrit dans les traditions religieuses que nous représentons. […] Les chefs religieux sont appelés à être de véritables “personnes de dialogue”, à œuvrer à la construction de la paix non comme des intermédiaires mais comme d’authentiques médiateurs.

Les intermédiaires cherchent à faire des remises à toutes les parties dans le but d’en tirer un gain personnel. En revanche, le médiateur est celui qui ne garde rien pour lui, mais qui se dépense généreusement, jusqu’à se laisser consumer, en sachant que l’unique gain est celui de la paix. Chacun de nous est appelé à être un artisan de paix, qui unit au lieu de diviser, qui étouffe la haine au lieu de l’entretenir, qui ouvre des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs ».

Prions:

Dieu, Trinité d’amour,

Par la force communautaire de ton intimité divine

fais couler en nous le fleuve de l’amour fraternel.

Donne-nous cet amour qui se reflétait dans les gestes de Jésus

dans sa famille de Nazareth et

dans la première communauté chrétienne.

Refrain : Viens, Esprit de sainteté,

   Viens, Esprit de Lumière,

   Viens, Esprit de Feu,

   Viens nous embraser.

 

Dieu, Trinité d’amour,

Accorde aux chrétiens

de vivre l’Évangile et de pouvoir découvrir le Christ en tout être humain,

de le voir crucifié dans les souffrances des abandonnés et des oubliés de ce monde,

et de le voir ressuscité en tout frère et toute sœur qui se relève.

Refrain

Dieu, Trinité d’amour,

Montre-nous ta beauté reflétée en tous les peuples de la terre,

pour découvrir qu’ils sont tous importants,

que tous sont nécessaires,

qu’ils sont des visages différents de la même humanité que tu aimes.

Refrain

Dieu, Trinité d’amour,

Encourage-nous à rencontrer chaque être humain comme une sœur, un frère.

Guide-nos efforts de surmonter les barrières et les différences d’idées, de langues, de cultures, de religions.

Oins tout notre être de l’huile de ta miséricorde qui guérit les blessures des erreurs, des incompréhensions, des conflits.

Envoie-nous avec humilité et douceur sur les sentiers exigeants, mais féconds, de la recherche de la paix.

Aide-nous à vivre comme sœurs et frères qui prennent soin de la Maison Commune, la Terre.

Refrain

 

Prière inspirée par FRATELLI TUTTI n°254 and n°287

CAN 2022 : Burkina Faso-Tunisie, les survivants ont de l’ambition

 

Malmené par le Covid-19 au premier tour de la CAN 2022, le Burkina Faso a fait face et se retrouve parmi les huit meilleures équipes d’Afrique. La Tunisie, elle, a beaucoup souffert au premier tour avant de scalper l’ogre nigérian en huitièmes de finale. Mais de ces deux sélections forgées dans l’adversité, seule une verra le dernier carré. 

De notre envoyé spécial à Garoua,

Les quarts de finale de la CAN 2022 s’ouvrent ce dimanche 29 janvier avec, pour commencer, Gambie-Cameroun à Douala, puis Burkina Faso-Tunisie à Garoua. Les Étalons et les Aigles de Carthage n’ont plus croisé le fer depuis cinq ans et un jour. C’était lors des quarts de finale (déjà) de la CAN 2017. Et ce 28 janvier-là, à Libreville au Gabon, les Burkinabè l’avaient emporté en marquant dans les dix dernières minutes (2-0).

À l’heure des retrouvailles, difficile de dégager un favori. Ces deux équipes ont pour point commun d’avoir vécu des passages compliqués depuis le début de la compétition au Cameroun. Et d’avoir réussi à se hisser jusqu’en quarts malgré tout. 

Bertrand Traoré et Dayo Issoufou incertains

Après avoir dû composer plusieurs fois sans nombre de joueurs importants car positifs au Covid-19, surtout en début de CAN, le Burkina Faso se présente enfin au complet, ou presque. « Les garçons ont tous été testés négatifs », nous a confirmé le sélectionneur Kamou Malo à l’entraînement, à la veille du quart de finale. Mais le technicien a quand même quelques soucis à gérer.

Il y a un peu de fatigue dans les jambes burkinabè après la prolongation et la séance de tirs au but contre le Gabon au tour précédent. « Nous sommes dans une bonne séquence de récupération », nuance Kamou Malo. Le vrai problème se situe ailleurs : « On déplore quelques incertitudes liées à des cas de blessures musculaires. »

L’entraîneur ne fait pas de mystère. « Bertrand Traoré et Dayo Issoufou sont aux soins et s’entraînent à l’écart du groupe », révèle-t-il. Le capitaine et le vice-capitaine pourraient manquer à l’appel. Le staff médical est à l’œuvre et réserve encore son « verdict final ».

Les blessures d’Issoufou et Traoré ne sont pas idéales avant de se mesurer à une « très bonne équipe » de Tunisie, concède Kamou Malo. « Elle joue un football homogène, elle est très compacte dans les blocs et elle est très bien placée tactiquement », observe le sélectionneur, qui s’attend à trouver dimanche une « grosse équipe » face à lui.

« Parfois, ce n’est pas le plus fort qui gagne »

C’est que les Aigles de Carthage ont impressionné face au Nigeria en huitièmes de finale. Après une victoire et deux défaites dans le groupe F, les Tunisiens n’avaient clairement pas les faveurs des pronostics avant de se mesurer aux Super Eagles, qui avaient eux remporté leurs trois rencontres du premier tout. Et pourtant, c’est bien la Tunisie qui est sortie victorieuse de ce match, avec un but signé Youssef Msakni.

Un résultat qui n’était « pas une surprise » pour Mondher Kebaier. « On y croyait dès le début. Plusieurs voulaient enterrer l'équipe de Tunisie, personne ne croyait qu'elle était capable de gagner contre le Nigeria. On a abordé le match avec beaucoup de confiance, avec un esprit de guerriers. Notre plan de jeu a fonctionné », apprécie le sélectionneur, qui insiste : « C’était mérité. »

Mondher Kebaier ne change rien à ses ambitions annoncées avant même le début de la CAN : oui, la Tunisie veut jouer les premiers rôles et se battre pour le titre. « On y croit, on a confiance en nos moyens », répète-t-il. Mais le Burkina Faso, qui se dresse sur la route de son équipe, n’est pas pris à la légère. Le coach a fait ses devoirs et connaît la valeur des Étalons.

« Cette équipe a joué deux fois contre l'Algérie (en 2021 en éliminatoires de la Coupe du monde, ndlr). Elle a fait 1-1 chez elle et 2-2 à l'extérieur. Contre le Cameroun, elle a fait un match exceptionnel. C'est une équipe très solide, avec un bloc compact. Elle place des contres très dangereux. Il faudra être patient et jouer notre football pour faire la différence. » Mondher Kebaier glisse que « parfois, ce n’est pas le plus fort qui gagne » dans les matches à élimination directe. De quoi rajouter un peu plus d’intérêt à ce quart de finale en forme de remake de 2017.