Dès le début du spectacle, censé dénoncer la corruption, la bande-son donne le ton, tandis que défilent des images des townships sur grand écran. Sur scène huit danseurs de la compagnie Via Katlehong, une ambassadrice de la pantsula, l'équivalent sud-africain du hip-hop américain.
La pantsula, c'est toute une culture en Afrique du Sud. Et c'est notamment une danse de rue née dans les townships, et toujours pas reconnue à sa juste valeur à en croire Buru Mohlabane, le directeur artistique de Via Katlehong :
« Ces danses n'ont jamais été prises au sérieux en Afrique du Sud. Si ça avait été le cas, normalement, nous devrions avoir aujourd'hui des écoles pour apprendre à danser le gumboot, la pantsula, et obtenir des diplômes comme pour la danse contemporaine ou le ballet classique. On est en Afrique du Sud, et ces danses qui nous appartiennent sont mal considérées. Maintenant que je voyage dans le monde, je mesure à quel point les gens apprécient nos danses. Mais que faut-il faire en Afrique du Sud pour être pris au sérieux ? »
À travers sa nouvelle création, Via Katlehong semble proposer un élément de réponse. Pour monter Via Kanana, la compagnie s'est associée à Gregory Maqoma, un chorégraphe contemporain réputé en Afrique du Sud.