Trois Burkinabè et un expatrié chinois portés disparus depuis vendredi dans le sud-ouest du Burkina Faso ont été retrouvées en bonne santé, après avoir été brièvement enlevés. Ils faisaient parti d'une équipe de prestataires de service pour l'État burkinabè sur le déploiement du Projet Backbone National des Télécommunications.
« Les quatre membres de l’équipe de prestataires pour le déploiement du Projet Backbone National des Télécommunications qui étaient portés disparus ont été retrouvés sains et saufs », a indiqué un communiqué du ministère de l’Économie numérique sans plus de précisions.
« Les quatre travailleurs ont été retrouvés samedi soir à plusieurs kilomètres de Sidéradougou. Ils ont été ramenés à Ouagadougou. Ils sont en état de choc », a affirmé une source sécuritaire, qui a pu préciser la nationalité chinoise de l’expatrié.
« C’est sans doute le maillage de la zone par les forces de défense et de sécurité, lors des opérations de ratissage, qui a poussé les ravisseurs à les relâcher », a expliqué une autre source sécuritaire, confirmant la thèse de l’enlèvement évoquée samedi.
Les conditions de la libération restent floues. « Nous n’avons pas de détails sur leur libération parce que les auditions n’ont pas encore commencé. Les victimes elles mêmes ne savent pas où elle étaient », a affirmé le ministre de la Sécurité Ousseni Compaoré. « Il n’y a pas eu de paiement de rançon car il aurait fallu rencontrer les ravisseurs qui sont toujours activement recherchés », a-t-il ajouté, sans vouloir faire plus de commentaire.
Le ministère du Développement de l’économie numérique avait annoncé la disparition vendredi des quatre prestataires sur l’axe Ouo-Sidéradougou, dans la région des Cascades, soulignant que le véhicule de « type pick-up qui les transportait avait été découvert les portières ouvertes ».
Nombreux otages étrangers
La première tranche de réalisation du Backbone, qui vise à installer la fibre optique sur l’ensemble du Burkina Faso pour le connecter au reste du monde, a été attribuée au géant chinois Huawei.
De nombreuses prises d’otages concernant des étrangers ont eu lieu ces dernières années au Burkina Faso, confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
En décembre 2018, un couple italo-canadien, Edith Blais, 34 ans, originaire de Sherbrooke, et son compagnon Luca Tacchetto, 30 ans, originaire de Venise, a disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, qui passe près du secteur où a brièvement disparue l’équipe de prestataires de service. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait dit en janvier qu’il pensait que la Canadienne était en vie.
En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain travaillant dans le secteur minier ont été enlevés sur la mine d’or d’Inata, dans le Nord-Ouest.
En janvier 2016, un couple australien, le Dr Kenneth Elliot et son épouse Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo (nord). Jocelyn Elliot avait été libérée après un an de captivité, mais son époux demeure captif.
Un Roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l’énorme mine de manganèse de Tambao (nord), est toujours détenu par des jihadistes depuis son enlèvement en avril 2015.