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Hissène Habré, Idriss Déby et la France… Les combats de Fatime Raymonde Habré

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Mis à jour le 03 mai 2021 à 13h18
Fatime Raymonde Habré.

Fatime Raymonde Habré. © DAKAR MATIN via YOUTUBE

Fatime Raymonde Habré est le premier soutien de son mari, condamné à la prison à perpétuité au Sénégal pour crimes contre l’humanité. Portrait d’une femme influente et volontiers offensive, qui continue de se battre pour son époux.

Idriss Déby Itno, la France et son mari. Sur ses sujets, Fatime Raymonde Habré est intarissable. La deuxième épouse d’Hissène Habré, condamné à la perpétuité pour des faits commis alors qu’il était à la tête du Tchad entre 1982 et 1990, a depuis longtemps fait sien le combat de son époux.

Ça a été le cas dès leur arrivée au Sénégal lorsque, chassé par les hommes d’Idriss Déby, Hissène Habré se réfugie à Dakar. Et ça l’est encore davantage depuis qu’il a été incarcéré (en juin 2013) puis condamné (en mai 2016) pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité », « tortures » et « viols ». Aujourd’hui, c’est elle qui porte, devant les médias et auprès de ses avocats, la parole de son mari.

Ce 25 avril, devant les caméras du média sénégalais Dakar matin, elle revient longuement sur les conséquences, pour le Tchad et la sous-région, du décès d’Idriss Déby Itno, sans cacher sa joie de voir enfin mort celui qui provoqua la chute de son mari et qui fut sans doute, avec le Libyen Mouammar Kadhafi, son pire ennemi. Très en verve, Fatime Raymonde Habré poursuit en accusant le défunt – et une bonne partie de la classe politique sénégalaise – d’être des « pions » et des « valets » de la France, qui auraient ensemble comploté contre son époux.

Théorie du complot

« Comme d’habitude, elle a la bouche qui crache du feu », résume El Hadj Diouf. Lui-même réputé pour avoir le verbe haut, l’avocat sénégalais connaît bien Fatime Raymonde Habré pour l’avoir côtoyée pendant plusieurs années, alors qu’il défendait son époux. « Elle se dit sans doute que la meilleure des défenses, c’est l’attaque, poursuit l’avocat qui a aujourd’hui pris ses distances avec le couple. C’est sa stratégie : diaboliser les autorités et dire qu’elles sont inféodées à la France. Cette théorie du complot, selon laquelle le monde entier conspire contre son mari, c’est elle tout craché. Elle vit dans une sorte de psychose permanente. »

À l’aise devant les médias, prompte à lancer des piques à ses ennemis dès qu’elle en a l’occasion, cette juriste de formation est décrite comme intelligente et cultivée, et pas uniquement par ses proches. « Elle est aussi très informée et bien introduite, notamment auprès des rebelles tchadiens », assure le défenseur des droits humains, Reed Brody. Le « chasseur de dictateurs » américain est l’un de ceux qui ont porté le combat pour que Hissène Habré soit jugé et Fatime Raymonde Habré, qui l’a d’ailleurs surnommé « Reed Bloody » (Reed le Sanglant), lui voue une haine tenace.

Fatime Raymonde Habré et son époux n’ont jamais reconnu la légitimité du tribunal qui jugea et condamna l’ancien président. Tout au long de son procès, Hissène Habré s’est d’ailleurs muré dans le silence. Et si sa première épouse se rendait fréquemment aux audiences, Fatime Raymonde Habré n’y allait pour ainsi dire jamais. Du procès de son mari, qu’elle qualifia « d’inique », elle ne reconnut pas non plus le verdict. Et lorsqu’elle critiqua la justice sénégalaise, le garde des Sceaux d’alors, Sidiki Kaba, rétorqua qu’elle était tout simplement « une bonne épouse qui défend bien son mari ».

Aujourd’hui encore, l’ancienne Première dame se démène pour lui. En avril 2020, au début de la pandémie de Covid-19, elle lui avait ainsi obtenu, via ses avocats, une permission temporaire de deux mois pour raisons sanitaires. Surveillé 24 heures sur 24 par deux gardes, Hissène Habré avait pu quitter sa cellule pour résider chez ses deux épouses (à Ouakam et aux Almadies) et se rendre à des rendez-vous médicaux.

Une demande de permission réitérée en avril 2021, cette fois-ci sans succès. « Le président est âgé, malade, il évolue dans un environnement humide, près de la mer. Nous espérons qu’il pourra sortir pour se soigner », avait argumenté l’un de ses avocats, Ibrahima Diawara, avant que le juge d’application des peines ne décide que les risques médicaux qu’encourrait le prisonnier ne justifiaient pas une nouvelle permission.

En réaction à ce refus, les conseils de l’ancien président ont évoqué une « gestion médiatique de la demande de permission », dénoncé une « règle de droit à géométrie variable » et critiqué la justice sénégalaise, au motif qu’elle « étouffe un homme et ses droits les plus élémentaires, à savoir le droit à la santé ».

Les soutiens de la famille Habré

Si certains se sont élevés contre la possibilité d’une permission, y compris les Nations unies et des associations de victimes, d’autres ont fait entendre un point de vue différent. Parmi eux, Alioune Tine, incontournable militant des droits humains, qui s’est lui-même longtemps battu pour que Hissène Habré soit jugé. « Ce que je regarde, c’est le détenu et ses droits, pas le dictateur, explique-t-il à Jeune Afrique. C’est une personne vulnérable, il n’a pas encore été vacciné. Il a fait huit ans en prison, il est compréhensible qu’en période de Ramadan, on puisse lui permettre de rentrer chez lui. C’est presque une raison humanitaire ! »

Alioune Tine a pris position après avoir été saisi par Thierno Madani Tall, khalife de la famille omarienne. La précision n’a rien d’anecdotique parce que Hissène Habré, qui réside au Sénégal depuis plus de trente ans, compte au sein de la population sénégalaise des soutiens de poids, notamment religieux, mais aussi politiques ou médiatiques – qui lui ont permis de jouir de deux décennies de quiétude en tant que « réfugié politique » au Sénégal. Apprécié de la communauté lébou, généreux envers les confréries, l’ancien président est d’ailleurs longtemps parvenu à se faire oublier. À JA, Youssou Ndoye, chef coutumier de Ouakam et conseiller supérieur de la communauté lébou, avait même confié : « C’est le Bon Dieu qui nous a donné Hissène comme parent. »

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ELLE EST CURIEUSE ET RUSÉE, ET ESSAIE TOUJOURS D’AVOIR DES CONTACTS AVEC LES GENS QUI POURRAIENT LUI ÊTRE UTILES POUR DÉFENDRE SON MARI

En 2012, le vent tourne avec l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Et depuis ? Fatime Raymonde Habré et son mari bénéficient-ils toujours de relais au Sénégal ? Si certains, à l’instar d’El Hadj Diouf, ont rompu toute relation avec le couple, d’autres continuent de les soutenir. L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye est de ceux-là.

En 1990, celui qui dirigeait alors la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) avait encaissé 250 millions de FCFA d’Hissène Habré. Une somme prélevée sur les quelque dix milliards de FCFA qu’il avait emportés avec lui dans sa fuite, dont une bonne partie avait été directement extraite des caisses de l’État tchadien.

Accusé d’avoir blanchi l’argent du dictateur, Abdoul Mbaye a pris ses distances avec la famille Habré. Il continue néanmoins de soutenir le mari (« un homme très sympathique », « un chef militaire qui a libéré son pays ») et son épouse (« une femme remarquable », à « l’intelligence vive »). « Certains parlent avec le cœur, avec l’émotion, explique le banquier. Elle parle avec sa tête. Il est très difficile de remettre en cause un argumentaire qu’elle vous présente. » Abdoul Mbaye s’avoue « séduit » par sa « loyauté, son combat pour son mari et pour le Tchad » et il l’assure : « C’est une combattante qui ne lâchera jamais son époux ». « Elle est curieuse et rusée, et elle essaie toujours d’avoir des contacts avec les gens qui pourraient lui être utiles pour défendre son mari », ajoute un juriste sénégalais qui a suivi de près le procès.

Des deux femmes d’Hissène Habré, c’est toujours elle qui a porté le combat publiquement. La première épouse est plus âgée, mais aussi plus discrète et plus réservée. Le débat, la joute verbale, c’est pour Fatime Raymonde Habré.

Emprise

Au détriment, assure aujourd’hui El Hadj Diouf, des intérêts de son propre époux. L’avocat, qui considérait l’ancien homme fort tchadien « comme son frère », a été son conseil pendant de longues années. C’est lui qui l’avait défendu lorsque le Sénégal avait menacé de l’expulser, d’abord vers la Belgique, puis vers le Nigeria, et qui lui avait permis de rester libre au Sénégal. Lui aussi qui s’était occupé de trouver des passeports diplomatiques à ses femmes (la première pour qu’elle puisse aller à la Mecque, la seconde se soigner en France) et à ses enfants.

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IDRISS DÉBY VOULAIT « FAIRE LA PAIX » AVEC HISSÈNE HABRÉ

El Hadj Diouf est formel, c’est Fatime Raymonde qui a causé la rupture entre lui et Hissène Habré. Tout remonte à une rencontre avec Idriss Déby Itno lui-même, un ou deux ans avant le début du procès à Dakar. «  À l’époque, raconte l’avocat, Idriss Déby avait demandé à me voir. Je m’étais rendu à son hôtel, au King Fahd Palace, et il m’avait proposé de venir à N’Djamena. » Le président tchadien, assure El Hadj Diouf, aurait pu être mis en cause pour les faits commis sous la présidence d’Habré – il avait été le chef des forces armées tchadiennes – et il voulait « faire la paix ».

« Vous n’auriez jamais dû rencontrer Déby, s’était alors exclamé Fatime Raymonde Habré. Tout le monde va dire que le président s’est agenouillé devant son successeur ! » « Lorsque je suis allé voir Hissène Habré à la prison du Cap manuel, il a refusé de me recevoir. Je suis sûr que c’est sa femme qui l’a monté contre moi. » Les deux hommes ne se sont plus revus.

L’avocat décrit une femme au caractère très fort, avec une emprise indéniable sur son époux. Souvent présente lors des réunions avec les avocats, n’hésitant pas à donner son avis sur la stratégie de la défense. À l’en croire, c’est aussi elle qui s’occupait des finances. « Elle prend toutes les décisions, elle gère toute sa vie, ajoute l’avocat. Le bourreau de Habré, c’est elle ! »

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Burkina : qui est Sanata Yaméogo, nouvelle reine de l’immobilier au Faso ?

| Par - à Ouagadougou
Mis à jour le 28 avril 2021 à 14h56
Sanata Yameogo, PDG de AGB (Afrique Génie Bâtiment) au siège de son entreprise à Ouagadougou., le 28 avril 2021.

Sanata Yameogo, PDG de AGB (Afrique Génie Bâtiment) au siège de son entreprise à Ouagadougou., le 28 avril 2021. © Sophie Garcia/Hans Lucas pour JA

 

Révélée il y a peu parmi l’élite des milieux d’affaires ouest-africains, la patronne du groupe de construction AGB s’est fait une place dans le monde du bâtiment au Burkina et en Côte d’Ivoire après s’être assuré le soutien du secteur bancaire local.

Dans le monde des affaires burkinabè, on connaissait Sanata Yaméogo, 54 ans, active dans la restauration. Dans les bureaux d’Afrique Génie Bâtiment (AGB), situés dans le quartier résidentiel de la Zone du Bois, à Ouagadougou, elle reçoit les visiteurs puis étudie les dossiers avant de s’engouffrer dans son véhicule, en route pour la supervision des chantiers. Son agenda est très chargé.

Celle qui garde toujours un pied dans la restauration universitaire avec pas moins de 18 000 repas servis quotidiennement reconnaît que cette activité a servi de tremplin à son business dans la construction, qui a pris forme après la crise post-électorale en Côte d’Ivoire (2010-2011). « Elle s’est considérablement enrichie dans la restauration et figure parmi les promoteurs immobiliers qui respectent leur cahier des charges », glisse un interlocuteur. Peut-être des milliards ? « Je ne vous le dirai pas. Suffisamment en tout cas pour réaliser mes premières maisons », confie-t-elle, souriante. L’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir pousse les entrepreneurs burkinabè sur la route d’Abidjan en quête de niches d’investissement.

« J’ai suivi la vague comme de nombreux hommes d’affaires burkinabè. Lorsque je suis arrivée à Abidjan, Alassane Ouattara venait de lancer son vaste plan de construction de logements pour offrir un toit aux Ivoiriens. M’étant vu conseiller de prospecter dans ce nouveau secteur, je me suis alors fait accompagner par des cabinets d’architectes et de conseil pour réaliser des plans assortis d’une offre technique et financière que j’ai déposée au ministère ivoirien de la Construction », explique Mme Yaméogo. Retenue, elle se voit confier la construction de 300 logements. Livrés en temps et en heure. C’est à ce moment-là qu’elle prend conscience du formidable potentiel du secteur et des capacités financières de son groupe.

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NOUS LANÇONS DE GRANDS PROJETS QUI REQUIÈRENT DES CAPACITÉS FINANCIÈRES FORTES

Pour expliquer son succès, la chef d’entreprise revient sur ses débuts dans le BTP. « Avant de quitter le secteur de la restauration pour les appels d’offres publics, j’avais fait des économies à hauteur de 200 millions de F CFA qui m’ont permis d’exécuter les premiers chantiers sans recourir aux concours bancaires », assure Mme Yaméogo.

Une myriade de chantiers déjà en route

« Nous venons de lancer la construction de 1 000 logements à Saaba, en banlieue est de la capitale, à la suite de la signature d’une convention avec l’État », a déclaré à Jeune Afrique la directrice générale d’AGB. L’accord conçu sous forme de partenariat public-privé stipule que l’entreprise rétrocède les maisons construites à l’État via le Programme national de construction de logements – dirigé par l’économiste Yacouba Die –, qui se charge ensuite de trouver les acquéreurs.

« Nous allons réaliser une deuxième tranche, portée exclusivement par AGB, qui prévoit la construction de plus de 1 000 unités. En attendant cela, nous mettons les bouchées doubles pour démarrer les travaux combinant la construction et la viabilisation de la tranche de 1 000 logements avant la fin d’avril », explique-t-on chez AGB. Le coût d’acquisition de chaque maison oscille entre 7,5 millions et 15 millions de F CFA (entre 11 500 et 23 000 euros). Des duplex haut standing seront également proposés à partir de 40 millions de F CFA l’unité.

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NOUS FINANÇONS CE PROJET SUR NOS FONDS PROPRES ET AVEC L’ACCOMPAGNEMENT DES BANQUES

« Nous lançons de grands projets immobiliers qui requièrent des capacités financières fortes. Mais comme nous avons déjà la confiance des banques, il ne devrait pas y avoir de problème », avance-t-elle, prudente. Toujours en Côte d’Ivoire, AGF prépare le démarrage d’ici à juin prochain d’un projet de 500 logements. Selon nos informations, AGB apporte entre 20 et 30 % du coût du projet, estimé à 12 milliards de F CFA d’investissement. Le reliquat est mobilisé auprès des banques locales, notamment Coris Bank International, le groupe financier de l’emblématique Idrissa Nassa, et WendKuni Bank International, propriété du groupe Planor Afrique de l’influent Apollinaire Compaoré.

« Nous finançons ce projet sur nos fonds propres et avec l’accompagnement des banques locales », confirme AGB. Pour faciliter l’acquisition de ses maisons, AGB explique négocier des taux avantageux auprès des banques pour financer les fonctionnaires ou des commerçants désireux de se loger.

À Ouagadougou, cent maisons au coût d’acquisition compris en 29,6 millions et 45 millions de F CFA ont déjà été livrées à Koubri, dans la Cité de la Diaspora, lancée dans le cadre du programme présidentiel de 40 000 logements. De même qu’une cité comprenant 90 logements a été érigée par AGB près de Gampela, à la sortie Est de la capitale.

Une performance qui propulse AGB parmi les leaders locaux que sont l’entreprise Azimmo d’Alizéta Ouédraogo – ancienne présidente de la chambre de commerce burkinabè et belle-mère du frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré –, Abdoul Services International, dirigé par Abdoul Ouédraogo, qui s’est fait un nom dans le logement social, ou encore CGE, piloté par Saidou Tiendrébéogo, qui mise sur la ville nouvelle de Yennenga. Sollicitée en Gambie et en Sierra Leone, Sanata Yaméogo affirme prendre son temps ; mais ne cache pas son ambition de se lancer bientôt également dans les chantiers routiers.

La date de canonisation de Charles de Foucauld sera connue le 3 mai

Les faits 

Le Vatican annoncera le 3 mai la date de la cérémonie lors de laquelle l’ermite français sera proclamé saint. Six autres bienheureux devraient également être proclamés saints le même jour.

  • Loup Besmond de Senneville (à Rome), 

Lecture en 2 min.

La date de canonisation de Charles de Foucauld sera connue le 3 mai
 

Le Vatican a annoncé, lundi 26 avril, la tenue d’un consistoire au cours duquel sera indiquée la date de canonisation de sept bienheureux, dont Charles de Foucauld. Une échéance qui sera connue le 3 mai.

Le Vatican avait annoncé le 27 mai 2020 la reconnaissance d’un miracle à l’intercession du futur saint, ouvrant ainsi la voie à sa prochaine canonisation. Né à Strasbourg en 1858, converti à 28 ans, Charles de Foucauld se fait moine puis vit en ermite à partir de 1901, d’abord à Béni-Abbès puis à Tamanrasset, au bord d’un oued du Hoggar, en Algérie. Il sera marqué par sa rencontre avec les musulmans.

« Sachant par expérience que nul peuple n’était plus abandonné que les musulmans du Maroc, du Sahara algérien j’ai demandé et obtenu la permission de venir à Béni Abbès, petite oasis du Sahara algérien sur les confins du Maroc », avait-il écrit à son ami Gabriel Tourdes en 1902.

« Charles de Foucauld frère universel »

Consacrant l’essentiel de son temps à l’étude, et notamment à la mise au point d’un dictionnaire touareg-français, il multiplie les contacts avec les peuples de la région, qui finiront même par s’occuper de lui lorsqu’il tombera gravement malade.

Craignant les bandes de pilleurs, à visée plus ou moins politique alors que l’Europe est déchirée par la Première Guerre mondiale, l’ermite fait construire un « bordj » (fortin) à Tamanrasset pour que les Touaregs puissent s’y réfugier. C’est là, le 1er décembre 1916, que l’ermite y mourra, tué par un coup de feu tiré par celui qui le gardait.

« Charles de Foucauld, à une époque où on ne parlait pas d’œcuménisme et encore moins de dialogue interreligieux, sans avoir à parler sur le plan théologique avec ceux qui ne partageaient pas sa foi, a été un interlocuteur qui a été l’homme de la charité. C’est bien cela, Charles de Foucauld frère universel », expliquait en 2020 le père Bernard Ardura, postulateur de la cause en canonisation du père de Foucauld à Vatican News.


La date de canonisation de Charles de Foucauld sera annoncée en même temps que six autres bienheureux, qui doivent également être proclamés saints. Parmi eux figure un autre Français, César de Bus (1544-1607), le fondateur de la Congrégation des pères de la doctrine chrétienne. C’est aussi le cas de Lazzaro Devasahayam (1712-1752), Luigi Maria Palazzolo (1827-1886), Giustino Maria Russolillo (1891-1955), Maria Francesca de Jésus (1844-1904) et Maria Domenica Mantovani (1862-1934).

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)