Actualités

À Ouagadougou, Le Drian et Kaboré font le point sur la coopération franco-burkinabè

                          Jean-Yves Le Drian.

                                                  Jean-Yves Le Drian.
 SAFIN HAMED / AFP
Texte par :RFISuivre
3 mn

Le ministre français des Affaires étrangères était en visite au Burkina Faso vendredi 8 janvier où il a rencontré Roch Marc Christian Kaboré. Jean-Yves Le Drian est venu féliciter et soutenir le président pour sa réélection. Ensuite, il a profité de son passage pour faire le point sur la coopération entre la France et le Burkina Faso dans les domaines économique, social et sécuritaire.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Après un entretien d’environ une heure, Jean-Yves Le Drian a souligné que son pays est déterminé à continuer à accompagner le Burkina Faso dans le domaine de la sécurité et dans sa politique de développement économique et social. En 2020, l’aide humanitaire de la France au Burkina Faso s’élevait à 10 millions d’euros et cela sera reconduit cette année, a promis le ministre français.

Concernant l’extradition de François Compaoré dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, il soutient que la France attend la décision du Conseil d’État. « Nous avons engagé l'extradition de François Compaoré, le décret d'extradition a été signé par le Premier ministre et le Garde des Sceaux en février dernier. L'intéressé a fait appel devant le Conseil d'État qui va lui-même se prononcer sur ces principes, mais la position de la France est très claire. »

Sur le plan sécuritaire, les engagements pris à Pau en 2020 ont permis d’obtenir des résultats sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme. Et des décisions doivent être prises pour leur consolidation. « Nous avons obtenu des succès et en particulier dans la zone des trois frontières. À terme, la sécurité des pays du Sahel doit être assurée par les pays du Sahel eux-mêmes. Et donc la montée en puissance progressive de la force conjointe doit y contribuer. Mais en même temps, on voit bien que si l'on ne regroupe pas les quatre piliers de manière déterminée dans les mois qui viennent, alors des fragilités que l'on a pu constater encore récemment au Niger, pourront se reproduire. »

La suite des engagements pris à Pau seront envisagés au cours de la prochaine rencontre entre la France, les pays du G5 Sahel et les partenaires internationaux, selon Jean-Yves Le Drian.

Algérie : qui est (vraiment) Abderrahmane Benbouzid, le ministre de la Santé ?

| Par 
Mis à jour le 05 janvier 2021 à 19h55
Le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, lors de la conférence de presse quotidienne de présentation des données statistiques du Covid-19, ici le 23 mars 2020.

Le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid, lors de la conférence de presse quotidienne de présentation des données statistiques du Covid-19, ici le 23 mars 2020. © DR

 

Nommé en janvier 2020, il a hérité d’un secteur en souffrance et d’une crise sanitaire sans précédent. Bilan d’étape de son action à la tête d’un ministère devenu particulièrement stratégique.

Cheveux grisonnants et lunettes glissées sur le bout du nez, le visage d’Abderrahmane Benbouzid, peu connu du public il y a un an, est devenu familier des Algériens. Ton calme et rassurant, le septuagénaire multiplie les interventions médiatiques depuis un an. Et pour cause, depuis le 4 janvier 2020, il endosse l’un des rôles les plus importants de ce nouveau quinquennat, qui a débuté par une pandémie mondiale aussi imprévue que virulente.

Le Premier ministre Abdelaziz Djerad l’a nommé pour remplacer Mohamed Miraoui à la tête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L’orthopédiste de formation se retrouve propulsé aux commandes d’un secteur qu’il a qualifié de « très sensible » et « très difficile », dès sa première prise de parole en tant que ministre.

De nombreux scandales ont éclaboussé le milieu ces dernières décennies. Djamel Ould-Abbès, ministre de la Santé entre 2010 et 2012, a été condamné à huit ans de prison en septembre pour corruption. Abdelmalek Boudiaf, en exercice de 2013 à 2017, a de son côté été démis de ses fonctions après l’un des plus grands scandales sanitaires algériens. Il avait, contre l’avis de l’Ordre des médecins, encouragé la commercialisation du RHB (Rahmet Rabi, la miséricorde de Dieu), un complément alimentaire présenté comme remède miracle contre le diabète par un faux médecin. Le nom de l’ex-ministre a également figuré dans plusieurs dossiers de corruption.

« Travail et persévérance »

Pour son entrée en politique, Abderrahmane Benbouzid hérite donc d’un ministère gangréné par la mauvaise gestion de ses prédécesseurs et le manque de moyens. Il n’hésite pas à le rappeler en séance plénière mi-décembre, à l’Assemblée populaire nationale (APN), lorsqu’un député critique son travail et sa gestion de la pandémie. « Ne me tenez pas pour responsable d’un secteur qui souffre depuis des années. »

« On continue d’utiliser des hôpitaux dysfonctionnels. Certains datent de 1940 », abonde une source hospitalière. Sans compter « les délais extrêmement longs pour que les cancéreux accèdent à la chimiothérapie et le nombre insuffisant de respirateurs qui ont manqué pendant la crise du Covid-19 » complète un médecin installé dans le sud du pays.

Pas de quoi décourager le nouveau patron de la santé. Il veut redorer l’image de son secteur et le réformer en profondeur. Un programme ambitieux, dont le succès dépend, selon lui, de deux critères : « Le travail et la persévérance ».

« Des qualités qui lui collent à la peau depuis toujours », décrit l’un de ses anciens résidents – l’équivalent des internes en France – à l’hôpital de Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, où le professeur Benbouzid dirigeait le service orthopédie et traumatologie avec sa nomination. « Il adore son métier. À 6h30, il était déjà à l’hôpital. Personne n’arrivait avant lui. Il ne haussait jamais le ton. On avait énormément d’admiration pour lui », se souvient la même source.

« Homme de terrain »

À l’époque, l’ancien étudiant était engagé dans le mouvement de grève des médecins résidents, initié en 2018 et visant à  améliorer les conditions de travail et la révision du service civil. « Le professeur Benbouzid est l’un des rares chefs de service à nous avoir soutenus. Quand l’administration lui demandait des listes avec les noms des militants, il refusait de les donner. Il a même proposé de nous soutenir financièrement quand les grévistes ont arrêté de recevoir leur salaire. »

Une fois ministre, il continue de protéger les hospitaliers. En mai dernier, Abderrahmane Benbouzid limoge le directeur de l’hôpital de Ras el Oued, dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, après le décès des suites du Covid-19 d’une médecin de 28 ans, enceinte de huit mois, à qui il avait refusé un congé. Plus récemment, le 15 décembre 2020, il démet de ses fonctions le directeur de l’hôpital de Kouba, dans la proche banlieue d’Alger, après qu’une enquête a révélé qu’une médecin, absente depuis 18 mois, continuait de percevoir un salaire.

Le natif de Ouled Djellal, une petite commune plantée dans le désert algérien, a étendu hors de la capitale le réseau de l’institut Pasteur : trois centres sont nés à Oran, Constantine et Ouargla. Dans sa lutte contre le Covid-19, « l’homme de terrain », comme le dépeignent ses confrères, multiplie les inspections dans les établissements hospitaliers du pays.

Manque de « moyens élémentaires »

Mais à peine Abderrahmane Benbouzid s’est-il installé dans ses bureaux d’El Madania, près du centre-ville, que le nouveau ministre de la Santé a vu ses velléités de réformes stoppées par une pandémie brutale. « Le ministère s’est transformé en centre de gestion de crise. Il a fallu se focaliser sur la recherche d’équipements de protection », se souvient un membre du comité scientifique de suivi de l’évolution du Covid-19.

Même si l’Algérie n’était pas préparée à la gestion d’une telle épidémie, le discours du ministre de la Santé se veut rassurant. Au cœur de la crise, il répète devant les médias que la situation est sous contrôle. Un constat que ne partage pas le Syndicat national autonome des agents médicaux anesthésistes et de réanimation de la santé publique qui, dans un communiqué du 22 mars, déplorait que « toutes les institutions sanitaires du pays ne disposent pas des moyens élémentaires de protection tels que les masques et les gants ».

Même souci pour les médecins libéraux. Au début de la crise, nombre de cabinets ont décidé de fermer, et de renouveler les ordonnances au téléphone par manque d’équipements de protection. Le ministère n’en envoyait pas, les pharmacies étaient en pénurie. En mars, Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine dénonçait l’interruption totale de l’approvisionnement « des gants, de bavettes, de gels hydroalcooliques, ou même de l’alcool à l’état brut », la priorité étant accordée aux régions les plus touchées, comme dans la région de Blida.

Faute de pouvoir s’appuyer sur le ministère pour pallier le manque de matériel, et notamment de respirateurs artificiels, certains hôpitaux ont dû compter sur les réseaux de solidarité. L’association des oulémas musulmans a, par exemple, fait don de plus de mille valises d’assistance respiratoire dans différentes villes du pays. « Le pic est passé, les gens sont morts. Et le ministère ne nous enverra des respirateurs artificiels que début 2021 », regrette un médecin réanimateur dans le Sahara. Mais point positif, le suivi de la crise. « Le ministère était à cheval, c’est une Algérie que je ne connaissais pas avant ». Seul hic, « avec une administration aux moyens de communication non informatisés, les instructions ministérielles tardent à arriver chez les médecins ».

Hydroxychloroquine

Dans le pays, une chose ne manque pas. L’hydroxychloroquine. L’Algérie continue de prescrire le médicament malgré les débats autour de son efficacité. « C’est ce qui me dérange dans les actions du ministère, mais en tant que médecin je peux faire le choix d’en prescrire ou non », se rassure un pneumologue en unité Covid à l’ouest d’Alger.

Prochaine étape dans la lutte contre la pandémie, le vaccin. Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement, vient de l’annoncer : la campagne de vaccination devrait débuter ce mois-ci. L’Algérie a dépensé 1,5 milliards de dinars (9, 2 millions d’euros) pour acquérir 500 000 doses du vaccin Spoutnik V, produit par l’allié russe. Le directeur général du Budget au ministère des Finances Abdelaziz Fayed a annoncé que le budget pour l’acquisition du vaccin pourrait atteindre 20 milliards de dinars (123 millions d’euros).

Crise ou pas, l’hôpital algérien reste un grand malade du service public. « Le régime de 20 ans nous a complètement détruit l’hôpital public. En plus des infrastructures, l’Algérie doit se doter d’une médecine à la fois curative et surtout préventive », lance un proche du pouvoir. Pour cela le président Abdelmadjid Tebboune s’engageait à faire construire un hôpital de 7000 lits à Alger dans son programme. Le nouveau ministre de la santé le promet. Il compte bien s’y atteler une fois les cas de contamination en baisse. Pour les autres projets dans le secteur de la santé, Abderrahmane Benbouzid indique qu’il faudra attendre « l’amélioration de la situation économique du pays » pour les relancer.

Togo : l’économiste Kako Nubukpo rejoint l’UEMOA

| Par Jeune Afrique
L’économiste Kako Nubukpo avait été le ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques du Togo.

L'économiste Kako Nubukpo avait été le ministre de la Prospective et de l'Évaluation des politiques publiques du Togo. © Vincent FOURNIER/JA

 

L’ancien ministre de Faure Gnassingbé, qui combat depuis plusieurs années le franc CFA dans sa forme actuelle, prend ses fonctions à Ouagadougou ce 5 janvier.

Selon nos informations, Kako Nubukpo est devenu le nouveau conseiller économique du président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Abdallah Boureima.

Passer du F CFA à l’eco

L’ancien directeur de l’économie numérique à l’OIF, dont la nomination a reçu le soutien de l’État togolais, a rejoint ce 5 janvier Ouagadougou afin d’y prendre ses fonctions. Le poste de doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de Lomé, qu’il occupait depuis avril 2019, a donc été déclaré vacant le 31 décembre.

Malgré ses nouvelles fonctions, l’ancien ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques continuera de diriger la rédaction d’un rapport sur les modalités de passage du franc CFA à l’eco. Ce document sera présenté à deux reprises, d’abord lors des états généraux de l’eco, qui se tiendront du 28 au 30 avril prochain à Lomé, puis à l’occasion du Sommet Afrique-France, organisé à Montpellier en juillet.

En parallèle, Kako Nubukpo a également été chargé du cours de politiques économiques africaines à Sciences Po Paris (sur le campus de Reims). Il vient également d’être nommé professeur affilié à l’Université Mohammed-VI Polytechnique de Rabat, au Maroc 

Un nouveau nonce nommé en Algérie|Vatican News

Le Pape François a nommé ce vendredi 1er janvier Mgr Kurian Mathew Vayalunkal, 54 ans, nonce en Algérie.

Il était jusqu’à présent le représentant du Saint-Siège en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les îles Salomon. […]

Mgr Vayalunkal succédera en Algérie à l’Italien Mgr Luciano Russo, nommé fin août par le Pape au Panama.

Lire l’article: Un nouveau nonce nommé en Algérie, Vatican News, 02.01.21

Jésus dans l’histoire

L’historien Jean-Christian Petitfils répond à ces questions posées par Manuella Affejje. (Entre parenthèse, notre conclusion de la réponse donnée)

  • Depuis l’instauration de la Nativité le 25 décembre, jour de la fête païenne du Sol invictus, l’on débat âprement de la date précise de la naissance de Jésus. Est-on parvenu à la déterminer ? Une chose est sûre, Jésus n’est pas né le 25 décembre de l’an I, comme le veut la tradition […]

  • Peut-on affirmer avec certitude que l’actuelle basilique de la Nativité, l’un des édifices chrétiens les plus anciens au monde, repose sur le lieu de naissance du Christ ? (oui)

  • «Or il advint en ces jours-là que parut un édit de l’empereur César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité», raconte l’Évangile de Luc. Ce recensement est-il historiquement avéré ? (pas vraiment)

  • Le même évangéliste, parlant des parents de Jésus, affirme qu’ils appartiennent à «la lignée de David». Que sait-on sur cette ascendance royale ? Qu’implique-t-elle ? Jésus appartenait à un petit clan juif, les Nazaréniens (ou Nazôréens), revenus d’exil au second siècle avant notre ère, qui prétendaient descendre du roi David […]

  • Apprenant la naissance du « roi des Juifs » à Bethléem en Judée, le roi Hérode décide de faire périr tous les nouveau-nés de cette localité. Le «massacre des Innocents» a contribué à entretenir la légende noire du roi Hérode. Sait-on si ce massacre a effectivement eu lieu ? D’autres sources le mentionnent-elles ? (possible, à une moindre échelle)

  • Que sait-on de ces mages venus d’Orient ? L’étoile qu’ils auraient suivie n’est-elle qu’un détail inventé pour enjoliver le récit ou bien s’agit-il d’un phénomène astronomique crédible dont d’autres sources auraient gardé la trace?  (conjonction Jupiter et Saturne)

Lire les réponses complètes: La naissance de Jésus: que dit l’historien ?, Manuella Affejje, Vatican News, 14.12.20