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CFA-Eco : la monnaie unique de la Cedeao « différée à une date ultérieure »

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Mis à jour le 08 septembre 2020 à 16h05
Mahamadou Issoufou, président du Niger, a présidé la réunion de la Cedeao le 7 septembre 2020 (photo d'archives).

Les chefs d’État et de gouvernement ont acté l’impossibilité de lancer d’ici la fin de l’année la nouvelle monnaie régionale.

Il ne restait plus que quatre mois pour lancer la monnaie unique de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), comme l’évoquaient régulièrement les textes depuis 2015. Un délai bien court alors qu’il restait encore à créer la banque centrale fédérale, à préciser le régime de change de la nouvelle monnaie, sans compter les nécessaires démarches administratives et informatiques liées à un changement de devise et la fabrication des pièces et billets…

Réunis le 7 septembre à Niamey, les chefs d’État et de gouvernement de la région ont donc acté le report – inéluctable – de la mesure.

Ils ont ainsi décidé de « différer, à une date ultérieure, le lancement de la monnaie unique » et ont évoqué l’élaboration d’une « nouvelle feuille de route », sans pour l’instant déterminer de nouveau calendrier.

La hache de guerre avec l’Umoa enterrée ?

Si le premier trimestre 2020 a été marqué par l’apparition de tensions entre pays de la zone franc et ZMAO, et notamment par une sourde rivalité entre Abuja et Abidjan, c’est le non respect des critères de convergence et l’impact économique du Covid-19 qui sont mis en avant pour justifier ce report.

La réunion, qui a d’ailleurs vu se succéder des discours du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara – pour l’Umoa – et du ministre sierra-léonais des Affaires étrangères – côté ZMAO – a d’ailleurs « pris acte des transformations importantes réalisées dans la zone monétaire Umoa », mais précise que cette réforme « s’inscrit dans le cadre des actions à réaliser pour transformer le  F CFA, tout autant que les autres monnaies, en Eco, conformément à la feuille de route révisée de la Cedeao ».

Si aucune indication n’est donnée pour la mise en place de cette future monnaie, qui se fera de manière « graduelle », comme le stipulaient déjà les textes précédents, il est à noter que la Cedeao exempte ses membres du respect des critères de convergence macroéconomique en 2020.

Cellou Dalein Diallo candidat à la présidentielle : les urnes et la rue, la double stratégie de l’UFDG

| Par - à Conakry
Mis à jour le 07 septembre 2020 à 15h55
Cellou Dalein DIallo, lors de son investiture comme candidat de l'UFDG à la présidentielle, le 6 septembre 2020.

Cellou Dalein DIallo, lors de son investiture comme candidat de l'UFDG à la présidentielle, le 6 septembre 2020. © Diawo Barry pour JA

Investi dimanche 6 septembre par son parti, l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a expliqué avoir été confronté à un dilemme, et assure que, s’il a décidé d’aller à l’élection, son parti continuera tout de même de participer aux manifestations.

« Élections ! Élections ! Élections ». Dans la salle, les militants chauffés à blanc sont présents depuis le matin. À la mi-journée, Cellou Dallein Diallo fait son entrée, en treillis kaki, chemise aux manches retroussées et casquette vissée sur la tête, accompagné de son épouse, Halimatou Dalein Diallo. Cette tenue, le patron de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) l’arbore habituellement lorsqu’il participe aux manifestations, ou lorsqu’il mène campagne à l’intérieur du pays.

À 68 ans, et pour la troisième fois consécutive, Cellou Dalein Diallo est cette fois venu annoncer qu’il allait, finalement, se prêter au jeu des urnes lors de la présidentielle prévue le 18 octobre prochain. Après avoir longtemps prôné le boycott du scrutin en cas de candidature d’Alpha Condé à un troisième mandat, il affirme avoir cédé à la pression de sa base.

« Vous me faites l’honneur de me demander de représenter notre parti à cette élection. Ai-je vraiment le choix lorsque les militants et responsables de notre parti, dans leur quasi-unanimité, me le demandent ? Quand les Guinéens, dans leur écrasante majorité, me font confiance, et fondent en ma modeste personne tout leur espoir comme ultime rempart face au pouvoir despotique et clanique d’Alpha Condé ? », interroge Cellou Dalein Diallo depuis la tribune.

Et d’y répondre : « C’est donc dans la foi de cet exaltant projet commun, celui de libérer notre pays de la dictature, que j’accepte votre décision de m’investir comme candidat de l’UFDG à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 ».

88 % de militants favorables à la candidature

Quelques instants auparavant, l’ancien député Ben Youssouf Keita avait lu devant les militants la résolution de la commission d’investiture, qui a entendu les différentes structures du parti – bureau exécutif national, bureau des sages, conseil national des femmes et celui des jeunes. « Le conseil décide d’investir Mamadou Cellou Dalein Diallo candidat de l’UFDG à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 », lance-t-il.

Entre le 22 et le 26 août, l’ensemble des fédérations de l’UFDG avaient été consultées sur l’opportunité d’une participation du parti à l’élection présidentielle. À en croire les chiffres exposés par Aliou Condé, secrétaire général du parti, le résultat a été sans appel : 88 % d’avis favorables à la candidature de l’UFDG et, donc, de Cellou Dalein Diallo, seul en lice.

Mais si le résultat a été écrasant chez les militants UFDG en Guinée, au sein de la diaspora, l’option de la participation n’a pas été plébiscitée. En Europe, le non l’a ainsi remporté dans cinq fédérations sur les neuf que compte l’UFDG.

« On a longuement attendu 2020, et l’échéance est enfin là ! Pourquoi n’irions-nous pas aux élections ? », lance un militant. « Cette fois-ci, on va écraser le RPG (le Rassemblement pour la Gunée, parti d’Alpha Condé, ndlr) », espère un autre. Mais la participation à ce scrutin n’entre-elle pas en contradiction avec la ligne du boycott, tenue jusqu’à présent ? « Si Soweto s’était reposé, l’apartheid n’aurait pas été aboli en Afrique du Sud. Si Martin Luther King s’était reposé, la ségrégation raciale aurait triomphé aux États-Unis », martèle un militant, qui veut croire que « 2020 ne sera pas 2010 ».

« Profond dilemme »

Cellou Dalein Diallo, désormais candidat, admet que la décision a été difficile à prendre. « J’ai été écrasé par un profond dilemme : celui d’aller à cette élection présidentielle ou pas. Ces derniers jours, j’ai posé beaucoup de questions et j’ai beaucoup écouté », a-t-il assuré. « La complexité de ce questionnement a hanté mes nuits blanches, mes journées chargées d’interminables rencontres avec des interlocuteurs issus de toutes les catégories socio-professionnelles. »

Le leader de l’UFDG assure donc que la stratégie sera double : les urnes, mais, également, la rue. « En participant à cette élection, nous avons voulu, en plus des manifestations pacifiques auxquelles l’UFDG continuera de prendre part, transporter notre combat contre le troisième mandat dans les urnes, parce que nous sommes déterminés à user de tous les moyens légaux pour empêcher Alpha Condé de s’octroyer une présidence à vie ».

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a déjà fait savoir que les partis qui iront aux élections seront exclus de fait de cette coalition opposée à un troisième mandat d’Alpha Condé. Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines qui, lui, a maintenu la ligne du boycott, l’a redit ce lundi matin sur RFI : « Tous les morts lors des manifestations, notre engagement contre la Constitution, les manipulations qui sont intervenues, ne nous permettent pas d’accompagner Alpha Condé dans ce qui n’est, en réalité, pas une élection », a-t-il notamment déclaré. Pour lui, « le fait de participer est une scission avec le Front national (FNDC, ndlr), c’est évident. »

L’UFDG veut pourtant croire que la porte n’est pas entièrement fermée. « Nous n’engagerons pas de polémiques avec le FNDC. Nous avons eu de longues périodes de collaboration et pensons qu’ils en tiendront compte pour prendre la bonne décision de maintenir ceux qui veulent rester », estime ainsi Mohamed Keïta, président du Conseil national des jeunes de l’UFDG.

Ce dernier, qui a longuement défendu dans son discours la nécessité d’aller aux urnes, a la lourde tâche de convaincre les jeunes militants, qui constituent l’essentiel de la force de mobilisation du parti lors des manifestations de rue. Il a également répondu à ceux qui considèrent qu’aller aux élections est une atteinte à la mémoire des victimes de la répression des manifestations. « Les familles des victimes sont unanimes  sur le fait que, pour lutter contre Alpha Condé, l’un des efforts est de participer à la présidentielle », assure Mohamed Keïta.

« Rétablir l’ordre constitutionnel »

Cellou Dalein Diallo, qui doit déposer sa candidature à la Cour constitutionnelle ce 7 septembre – soit la veille de la clôture – sera en outre confronté à une autre problématique en cas de victoire face à Alpha Condé.

La présidentielle d’octobre aura en effet pour base légale la nouvelle Constitution, adoptée à l’issue du scrutin référendaire du 22 mars dernier que l’UFDG avait boycotté, comme une large partie de l’opposition.

S’il est élu, Cellou Dalein Diallo prêtera serment sur une Loi fondamentale qu’il ne reconnaît pas. « La souveraineté appartient au peuple. S’il décide d’élire notre candidat, celui-ci fera tout pour rétablir l’ordre constitutionnel », répond Amadou Diallo, conseiller juridique du leader de l’UFDG.

Sénégal – Oumar Sarr : « Le PDS n’est pas notre ennemi »

| Par 
Mis à jour le 07 septembre 2020 à 11h18
Oumar Sarr, l’ex-numéro deux du PDS, à Dakar, le 25 novembre 2019.

Oumar Sarr, l’ex-numéro deux du PDS, à Dakar, le 25 novembre 2019. © Sylvain Cherkaoui pour JA

 

Plusieurs ex-membres déçus du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont déposé la demande officielle de création de leur parti jeudi. C’est Oumar Sarr, l’ancien numéro deux du parti d’Abdoulaye Wade, qui en est désormais le président.

Il avait passé de nombreuses années en tant que « numéro deux ». Le voilà désormais à la tête de sa propre formation politique. Jeudi 3 septembre, Oumar Sarr, ancien secrétaire national adjoint du PDS, déposait à la préfecture de Dakar le dossier de son parti, le Parti des libéraux et démocrates/And Suqali (PLD/AS).

Il était accompagné de plusieurs ex-barons de la formation créée par Abdoulaye Wade en 1974, dont l’ancien porte-parole du parti Babacar Gaye et l’avocat Amadou Sall.

Pas question cependant de reproduire les dynamiques qui les ont poussés en dehors du parti libéral : le PLD/AS sera un parti « démocratique » et participatif, assure le maire de Dagana. Comprendre : il ne sera pas question de décisions unilatérales, ni de « dévolution monarchique du pouvoir ». C’est en effet la mainmise de Karim Wade, le fils du patron, sur les instances dirigeantes du parti qui a progressivement provoqué le départ des fidèles du PDS.

Mais Oumar Sarr n’est pas là pour « critiquer » ses alliés d’hier ni son ancien mentor, dont il fut plusieurs fois ministre. Après un an passé à organiser leur mouvement Suqali Sopi, les déçus du PDS tentent donc leur chance à travers le PLD/AS. Et espèrent bien peser sur le jeu politique. Optimiste, le nouveau président de parti s’est confié à Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Votre mouvement Suqali sopi s’est officiellement constitué en tant que parti politique lors de son Assemblée générale constitutive, le 31 août dernier. Le début des choses sérieuses ?

Oumar Sarr : Notre parti est présent au niveau national, dans 40 départements sur 45, et parmi la diaspora. Plusieurs centaines, voire des milliers de conseillers ont adhéré à notre formation. Nous avons adopté nos statuts, notre règlement intérieur.

Une commission travaille également sur ce que nous appelons notre programme fondamental et notre programme d’activité : des tâches urgentes. Nous allons de l’avant, c’est le plus important aujourd’hui, pour pouvoir construire un grand parti national.

Pourquoi avoir officialisé la création de votre parti aujourd’hui ?

Jusqu’à récemment, certains pensaient qu’on pouvait encore changer les choses au sein du PDS : discuter, échanger. Il nous fallait conserver l’unité du mouvement pour pouvoir partir tous ensemble. Nous avons passé un an à co-fonder ce parti nouveau, sur des bases claires. Chat échaudé craint l’eau froide ! Nous avons besoin d’un parti structuré, démocratique et durable.

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L’OPPOSITION EST DIVISÉE, AMORPHE

Pensez-vous que la création de votre parti puisse relancer une opposition, très effacée depuis quelques mois ?

Je ne veux pas critiquer, surtout que notre mouvement faisait déjà partie du FRN (Front de résistance nationale, une coalition réunissant plusieurs partis d’opposition, ndlr). L’opposition est divisée, amorphe. Elle a subi un choc lors de la victoire de Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle de 2019. Se reconstituer demande du temps, d’autant plus que nous sommes engagés dans des discussions dans le cadre du dialogue national. En tant que parti, nous avons besoin de construire notre formation, de rassembler, nous structurer, avant de mener toutes ces batailles.

Vous évoquez le « choc » de l’opposition après la victoire en « un coup K.O. » du président. Quelles leçons tirez-vous de cet échec et comment proposer quelque chose qui fonctionne mieux, en tant que formation politique ?

Les partis n’ont pas vraiment montré leur force dans les différentes localités. Au niveau local, des départements, des communes, ils ne semblaient pas structurés. Ce manque d’organisation a causé la défaite. De plus, le PDS a tenu une position confuse vis-à-vis du vote (Abdoulaye Wade avait appelé lors de la campagne électorale à boycotter le scrutin, un mot d’ordre ensuite démenti par plusieurs cadres du parti, ndlr). La leçon à tirer est qu’on ne peut pas se construire uniquement sur un mouvement ou des idées : il faut se construire à partir de la base.

N’avez-vous pas perdu une partie importante de cette base, en vous séparant du PDS ?

On a un poids national qui est là. Je ne veux pas le critiquer, mais je pense que le PDS a du mal à se remettre debout : ils ne sont allés aux élections, leur responsable Karim Wade n’est pas au Sénégal. Nous sommes contents de ce que nous avons pu engranger à partir du PDS de Karim Wade, des forces que nous avons pu soustraire.

Macky Sall avait évoqué la possibilité de former un gouvernement d’union nationale. Dans les rangs de l’opposition, il se dit que certains adversaires de Macky Sall pourraient être en train de négocier une place dans ce gouvernement – un reproche qui vous a aussi été fait.

À ma connaissance, il n’y a pas de discussions pour un gouvernement d’union nationale. Bien sûr, nous avons dit qu’il était important de discuter. Nous pensons que la radicalisation ne mène à rien. Mais à mon sens, il n’y a pas eu d’avancée à ce sujet, d’autant plus que le dialogue n’est pas terminé. À la fin des discussions, si un gouvernement d’union est formé, chacun réfléchira à la manière d’appréhender cette question.

Comment l’appréhendez-vous vous-même ?

On a toujours dit que si cette question se posait, on allait regarder, se réunir et réfléchir. Serait-ce dans notre intérêt ? Ne vaudrait-il pas mieux construire davantage le parti avant tout ? Ce sont des questions qui se posent, et je ne suis pas maître du jeu, je ne peux pas décider pour ma formation.

N’est-il pas paradoxal de se dire ouvert à un gouvernement d’union nationale alors que vous venez à peine de lancer votre formation, que vous définissez comme un parti d’opposition ?

Cette question n’est pas d’actualité : le plus important aujourd’hui, c’est de nous structurer. Et puis, on ne nous a pas posé la question.

Les élections locales, qui pourraient être la première échéance à laquelle vous serez confrontés, doivent se tenir d’ici à mars 2021. Cette échéance est-elle tenable ?

Objectivement, c’est pratiquement impossible. Je ne vois pas comment nous pourrions déposer nos listes trois mois avant le scrutin, soit fin décembre. Avant cela, il faut auditer le fichier, évaluer le processus électoral, pour pouvoir tenir des élections aux résultats incontestables. Aujourd’hui, aussi à cause du Covid, nous sommes à l’étape zéro de ce processus.

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ABDOULAYE WADE RESTE NOTRE MENTOR

Cette semaine, la question du statut du chef de l’opposition était discutée au sein du dialogue politique. Les noms d’Idrissa Seck et d’Abdoulaye Wade ont été avancés. Comment envisagez-vous l’idée qu’Abdoulaye Wade, votre ancien mentor, soit désigné chef de file de l’opposition ?

Nous n’avons pas de relations d’inimitié avec Abdoulaye Wade. Il reste notre mentor. Nous avons eu des problèmes avec son fils, avec le mode de gestion du PDS. Mais en créant notre parti, nous ne faisons pas du PDS notre ennemi. Le passé, c’est le passé. Nous avons eu une relation privilégiée avec le président Wade, qui est d’un certain âge, et vous voulons la préserver. Quel que soit le choix qui sera fait, nous suivrons ce qui est décidé au sein du dialogue.

Certains pensent qu’il faut se baser sur les élections législatives et désigner chef de file l’homme politique qui dispose du maximum de sièges à l’élection, et d’autres qu’il faut se baser sur l’élection présidentielle et désigner le candidat arrivé en deuxième position. En l’absence d’un consensus, l’opposition a choisi de ne pas se prononcer sur le mode de désignation du chef de l’opposition pour l’instant.

Et laisser le mot de la fin à Macky Sall ? Les partis d’opposition sont pourtant les premiers concernés…

Oui, ce sont des questions complexes. C’est vrai que c’est discutable, mais on échangera encore sur cette question décisive.

Le premier signe de rupture avec Abdoulaye Wade était votre participation « en votre nom » au lancement du dialogue national en mai 2019, contre l’avis de votre parti. À quel moment vous êtes-vous dit que votre avenir politique n’appartenait plus au PDS ?

À ce moment-là justement. Le président et moi étions tombés d’accord [quant à la participation du parti au dialogue] et il a changé d’avis dans la nuit. Cela n’était plus possible. Cette décision avait été actée, sans prendre la peine de me consulter, moi ou un autre responsable. Comme on dit, « lorsque le lait est tiré, il faut le boire ».

Avez-vous encore des contacts avec Abdoulaye Wade ?

Non, je n’ai plus de rapports avec lui. Avec le Covid, je ne pense pas qu’il reçoive beaucoup. Quand la situation sera stabilisée, notre parti structuré, nous chercherons à le voir et à discuter. Il reste notre père à tous.

La saison de la Création

Ouverte le 1er septembre 2020, « la saison de la Création » invite les chrétiens à prier et à prendre soin du don de la Création jusqu’au 4 octobre.
Cette année, elle a pour thème le Jubilé de la Terre.

                                                   Saison de la création

Qu’est-ce que la « saison de la Création » ?

Voir aussi sur croire.com

La « saison de la Création » commence le 1er septembre par la « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création », née de l’initiative de l’ancien patriarche œcuménique Dimitrios Ier de Constantinople en 1989. Le 1er septembre marque le début de l’année liturgique orthodoxe. En 2001, le Conseil des Églises européennes (un groupement de 127 Églises de confessions orthodoxe, réformée, luthérienne, anglicane, méthodiste, baptiste, pentecôtiste et vieille-catholique) propose l’institution d’une journée œcuménique de prière pour la sauvegarde de la Création. En 2007, le troisième rassemblement œcuménique européen à Sibiu, en Roumanie, suggère d’étendre cette initiative à un « temps de la Création » qui se prolongerait jusqu’à une seconde date clé : le 4 octobre. En ce jour, saint François d’Assise, patron céleste de l’écologie, est célébré par les Églises catholique, anglicane et luthériennes.

En 2015, le pape François invite l’Église catholique tout entière à s’associer à la « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création » le 1er septembre, rejoignant ainsi l’appel du patriarche Dimitrios Ier, vingt-six ans plus tôt. Dans son encyclique Laudato Si’, publiée la même année, François s’appuie sur l’apport du successeur de Dimitrios Ier, le patriarche Bartholomée, en matière écologique. La « saison de la Création » porte résolument une dimension œcuménique avec la participation de diverses dénominations chrétiennes.

À quoi les chrétiens sont-ils appelés pendant la saison de la Création ?

Prier et agir pour renouer avec la maison commune est au cœur de cette période. Les communautés chrétiennes sont invitées à organiser des prières ainsi que des célébrations œcuméniques. Composé de plusieurs organismes écologiques chrétiens, dont le dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral, un comité directeur œcuménique propose, par exemple, des moyens pour pousser les gouvernements à fixer des objectifs nationaux ambitieux en vue de la COP26 (reportée en novembre 2021). Il donne également des pistes d’activités ou des démarches à réaliser au niveau institutionnel, sur l’empreinte écologique des édifices religieux.

Avant l’encyclique du pape François Laudato Si’, saint Jean-Paul II a appelé à plusieurs reprises à « ne pas négliger la valeur esthétique de la Création ». « Le contact avec la nature, par lui-même, est profondément régénérateur, de même que la contemplation de sa splendeur donne paix et sérénité » (1).

En cette année 2020, qui marque le 5e anniversaire de l’encyclique Laudato Si’, l’événement s’articule autour du « jubilé pour la Terre ». Le jubilé, synonyme de renoncement à la surconsommation, est une période qui a lieu tous les 49 ans. Ce sabbat pour la terre, comme le nomme le père Michel Raquet, enseignant-chercheur à l’Université catholique de Lyon et délégué épiscopal à l’écologie au diocèse de Lyon depuis 2015 (2), permet de réparer les torts causés par ceux qui ont le plus consommé aux personnes ou aux écosystèmes qui ont le plus souffert. « Le jubilé sera pour vous chose sainte, vous mangerez ce qui pousse dans les champs. En cette année jubilaire, chacun de vous réintégrera sa propriété. Si, dans l’intervalle, tu dois vendre ou acheter, n’exploite pas ton compatriote » (Lv 25,12-14).

« Pendant le confinement, nous avons perçu cette mise en œuvre du jubilé. Par exemple, nous avons observé le retour des animaux », explique le frère Emmanuel Derkenne, frère missionnaire des campagnes« Le jubilé est aussi un moment de reconnaissance du don de Dieu et d’action de grâce », souligne le père Michel Raquet.

Comment définir la notion chrétienne de la sauvegarde de la Création ?

La protection de l’environnement est aujourd’hui omniprésente, mais se distingue en partie de la thématique chrétienne de la sauvegarde de la Création. « Il ne faut pas opposer les deux, souligne le père Michel Raquet. Il y a un message d’espérance dans la vision chrétienne ». Les représentants des Églises orthodoxe et catholique ont toujours relayé les alertes scientifiques sur le changement climatique. Paul VI, lors de l’ouverture de la toute première conférence des Nations-Unies sur l’environnement à Stockholm, en 1972, déclarait déjà : « « Tout ce que Dieu a créé est bon », écrit l’Apôtre saint Paul (1 Tim. 4,4), faisant écho au texte de la Genèse relatant la complaisance de Dieu en chacune de ses œuvres. Régir la création signifie pour la race humaine non la détruire mais la parfaire ; non transformer le monde en un chaos inhabitable mais en une demeure belle et ordonnée dans le respect de toute chose. »

Lorsque le patriarche œcuménique Dimitrios Ier invite les chrétiens à observer une journée de prière pour la sauvegarde de la Création, le 1er septembre 1989, l’archevêque de Constantinople indique que l’homme a été créé « dans le but d’élever la création vers son Créateur ».

Par la suite, le pape Jean-Paul II s’est aussi saisi de la question. Il définit les « devoirs à l’égard de la nature et du Créateur » comme « partie intégrante » de la foi chrétienne (3). Ces dernières années, François, comme ses prédécesseurs, a mis l’accent sur l’éducation à la responsabilité écologique, c’est-à-dire considérer l’homme comme faisant partie de la nature. « Saint François d’Assise chante ses frères et ses sœurs (Le Cantique des créatures) non pas parce qu’ils ont été créés par un même Dieu, mais parce que Dieu en Jésus-Christ, notre frère, appelle toutes ses créatures à une nouvelle destinée (LS 66) », explique le frère Marie-Benoît Bastier, coordinateur général de l’Académie pour une écologie intégrale. Dans son encyclique, le pape François appelle à dépasser la relation conflictuelle entre l’être humain et la nature, « cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature » (LS 67). « C’est là un point important par rapport aux écologistes qui imaginent un retour à un Eden possible sur terre, indique le frère Marie-Benoît. La foi chrétienne nous invite à croire à un avenir transformé, non restauré. »

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(1) La paix avec Dieu créateur, la paix avec toute la création, n° 14, 1er janvier 1990

(2) Il a aussi participé à la rédaction de Penser l’écologie dans la tradition catholique, Genève, Labor et Fides (sous la direction de Fabien Revol), 2018, 408 p, 22 €.

(3) La paix avec Dieu créateur, la paix avec toute la création, n° 15

Un guide de célébration est disponible sur seasonofcreation.org/fr/celebration-guide-fr/

Mali: la junte procède à plusieurs nominations, IBK à l'hôpital

Le colonel Ismaël Wagué, porte-parole du Comité national pour le salut du peuple, à Bamako le 24 août 2020. (Image d'illustration)
Le colonel Ismaël Wagué, porte-parole du Comité national pour le salut du peuple, à Bamako le 24 août 2020. (Image d'illustration) REUTERS/Moussa Kalapo
Texte par :RFISuivre
3 mn

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance mise en place par les auteurs du coup d'État du 18 août contre le président IBK, continue de se structurer. Plusieurs nominations ont eu lieu au moment où l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta était admis à l’hôpital.

De notre correspondant à Bamako,  Serge Daniel

La junte prend ses marques, s’installe. Elle vient de procéder à une série de nominations décidées par son commandement militaire. Parmi ces nominations : celle d’un conseiller spécial du chef de la junte, chargé de l’information et de la communication, Cheick Oumar Traoré. C’est un consultant.

Un autre civil a été nommé : le docteur Youssouf Coulibaly, conseiller spécial du chef de la junte, chargé des affaires juridiques. Du côté des militaires, c’est le général Souleymane Doucouré, l’ancien patron de l’actuel porte-parole de la junte qui devient secrétaire général du ministère de la Défense. Un nouveau chef d’état-major général des armées a été également nommé : le général Oumar Diarra. La junte a aussi procédé à des changements à d’autres postes clés de l’armée et des renseignements généraux.

IBK: accident ischémique transitoire 

Pendant ce temps, le président déchu et démissionnaire, Ibrahim Boubacar Keïta, est à l'hôpital. Selon ses proches, l’ex-président est admis depuis mardi soir dans une clinique de Bamako. Une série de contrôles a commencé, notamment des radios. IBK devrait, selon ses proches, retourner chez lui dans l’après-midi de ce mercredi.

 

Mais à 75 ans, il n’a pas la grande forme. Une autre source proche de la clinique  a confié à RFI que son état de santé pourrait finalement nécessiter une hospitalisation de plusieurs jours et des soins appropriés. L’ex-président malien a eu un accident ischémique transitoire, confie cette source, qui ajoute que « c’est une alerte, mais pour le moment il récupère plutôt bien ».

Il y a quelques mois, il était discrètement admis dans un centre hospitalier d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, où il y aurait subi une opération. Depuis la mi-août, il était attendu dans le même centre hospitalier pour un contrôle médical nécessaire, mais n'a pas pu effectuer le voyage. Depuis la semaine dernière, il est question de son départ à l’étranger, notamment pour des soins médicaux.