" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. "(Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :
En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée. Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun. Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.
Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
Réseaux sociaux en Afrique ?
[Chronique] Réseaux sociaux : après Buhari, Macky Sall monte au créneau
16 juin 2021 à 17h09 |
Mis à jour le 16 juin 2021 à 17h31
Par Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Alors que le président sénégalais souhaite de nouvelles lois sur le contrôle des plateformes, les internautes se retrouvent une nouvelle fois entre le marteau des dérives en ligne et l’enclume de la censure…
« Régulation » : depuis des mois, le mot plane au-dessus des géants du virtuel, qu’il s’agisse du contrôle des contenus éditoriaux ou des contributions aux systèmes fiscaux. Et les plateformes digitales de se vanter d’une autorégulation faite de « signalements », système qui ressemble encore à du saupoudrage. Certains États, notamment africains, entrent dans la danse, évoquant l’outrance politicienne sur les réseaux, les propos médisants voire menaçants, les fake news, les exhibitions portant atteinte aux bonnes mœurs ou encore les joutes vulgaires entre groupies de stars.
« Détruire la réputation »
Au Sénégal, où les réseaux sociaux sont reconnus comme des garants de la transparence des scrutins, Macky Sall dénonçait, au mois de mai, les gens qui se cachent derrière des claviers pour « détruire la réputation des personnes, des familles, gratuitement ». Le président annonçait avoir instruit le ministre de l’Économie numérique en vue d’établir des textes portant sur une régulation moins « faible » des médias sociaux.
Quelques semaines plus tard, Yankhoba Diattara semble marcher sur des œufs. Alors que le chef de l’État évoquait des « textes presque finis », le ministre noie le mâchoiron local dans l’océan d’une « problématique mondiale ». Alors que le pays de la Teranga a reculé de deux places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2021 de Reporters sans frontières, le ministre insiste sur une « approche inclusive et participative » soucieuse « de la protection des citoyens, de leur dignité et de leur liberté ».
Jeu de dupes
Les citoyens africains se trouvent entre le marteau des dérives d’internautes irresponsables et l’enclume de censures étatiques. Les fins de campagnes électorales s’accompagnent souvent de suspension temporaire des réseaux sociaux plus ou moins justifiables. Début juin, le Nigeria a démontré l’effet boule de neige volontiers absurde des différents niveaux de régulation. Après que Twitter a osé supprimer un message du président Muhammadu Buhari jugé « non conforme » aux règles du service de microblogging, l’État nigérian a tout bonnement suspendu la plateforme au niveau national, évoquant d’obscures poursuites immédiates contre ceux qui violeraient l’interdiction du gouvernement fédéral.
Mais, de même qu’une seule main ne ramasse pas de la farine, un État ne peut pas réellement bloquer tous les internautes. Dans ce jeu de dupes, nombre de geeks nigérians ont trouvé le moyen technique de contourner l’interdiction, tandis que les moins doués en informatique déversent leurs critiques de la restriction sur les autres réseaux sociaux…
Fin de Barkhane
Fin de Barkhane au Mali : « Le vide laissé par la France sera difficile à combler »
Quelles seront les conséquences du retrait des soldats français de l’opération Barkhane sur la situation sécuritaire au Mali ? Quelles raisons ont poussé Emmanuel Macron à choisir cette nouvelle stratégie dans le Sahel ? Chercheur au Centre FrancoPaix, Marc-André Boisvert livre son analyse.
L’opération Barkhane, dans sa forme actuelle, est appelée à disparaître. Ainsi l’a annoncé le président français le 10 juin 2021, quelques jours après avoir décidé de suspendre les opérations conjointes entre les soldats français et maliens. Emmanuel Macron a assuré que son pays resterait engagé militairement au Mali et dans le Sahel, mais dans le cadre d’une « alliance internationale associant les États de la région ». Un cadre dont les contours précis seront connus d’ici à la fin du mois de juin.
Le chef de l’État semble avoir voulu répondre à une certaine lassitude au sein de l’opinion publique française pour justifier sa décision, même s’il s’est appuyé sur le contexte politique au Mali, critiquant le second coup de force mené, en l’espace de moins d’un an, par le colonel Assimi Goïta et rappelant les craintes de la France de voir les autorités maliennes engager le dialogue avec les jihadistes, à un an de la présidentielle en France.
Quelles seront les conséquences de ce retrait sur le terrain ? et plus largement dans un Sahel où la menace jihadiste ne cesse de s’étendre, malgré les opérations militaires ? Marc-André Boisvert, chercheur au Centre FrancoPaix et auteur, en 2016, de Forces armées maliennes, une lente reconstruction, en décrypte les incidences pour Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Barkhane n’existera bientôt plus dans sa forme actuelle. Si on ne connaît pas encore les contours exacts de l’intervention militaire française dans le futur, il s’agit bien d’un retrait, au moins partiel. Comment les Forces armées maliennes (Fama) vont-elles s’adapter, selon vous ?
Marc-André Boisvert : Les opérations menées par les Fama sont des actions de stabilisation – la sécurisation de villages, de villes, de routes –, ou des interventions offensives précises. Le rôle de Barkhane, notamment dans le cadre des opérations militaires conjointes, était une mission d’appui. Maintenant que Barkhane est finie, les Fama vont, bien sûr, continuer ce type d’opération, mais elles viennent de perdre un allié très puissant. Les Français s’en vont, emmenant avec eux leur soutien aérien.
Pour l’heure, il ne semble pas y avoir de nouvelles orientations stratégiques qui se dessinent côté malien. Il ne faut d’ailleurs, à mon avis, pas s’attendre à une refonte en profondeur de leur méthode.
Quel était le degré d’implication des soldats de Barkhane dans les opérations militaires conjointes avec les Fama? Le partage de renseignements, élément essentiel, fait-il partie de la « collaboration militaire » désormais suspendue ?
Il semble que ces derniers temps, les FAMas ont une stratégie militaire ad-hoc, même s’il y a eu plusieurs opérations militaires conjointes de grande envergure avec Barkhane. Barkhane offre un soutien important aux opérations. Celles-ci revêtaient plusieurs formes, en plus des actions militaires classiques. Cela pouvait aller de la prise de contact avec des communautés villageoises à la saisie de moyens de locomotion terroristes. Cette collaboration créait surtout une cohésion entre les Fama et les soldats français, par le biais d’échanges permettant une meilleure connaissance du terrain. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les informations allaient dans les deux sens. Les connaissances des soldats maliens étaient très précieuses pour le partage de renseignements, mais aussi pour expliquer la manière d’approcher certaines communautés.
Avec cette suspension, et en attendant l’application concrète de la fin de Barkhane, celle-ci risque d’avoir moins d’opérations planifiées en amont, et davantage d’interventions d’urgence. De plus, cette décision complexifie le travail du G5 Sahel. En effet, les opérations militaires conjointes font partie intégrante des missions du G5 Sahel. La France a amorcé un certain désengagement, depuis le sommet de Pau (Pyrénées-Atlantiques), en janvier 2020, qui s’est confirmé par la décision de mettre fin à Barkhane, dans un futur proche.
Emmanuel Macron a décidé cette suspension en évoquant plusieurs « lignes rouges » : le coup d’État contre Bah N’Daw, puis l’ouverture d’un dialogue avec les jihadistes. À votre avis, laquelle l’a le plus influencé ?
Les négociations avec les jihadistes ne sont, à mon sens, pas le vrai souci. La véritable crainte de la France est l’enlisement de la transition démocratique. Bah N’Daw n’est pas le nœud du problème. Depuis le coup d’État dans le coup d’État, il y a une inquiétude du statu quo politique, côté français.
Un autre obstacle, qui n’est pas assez mis en lumière, est l’impact de ce coup d’État sur l’administration du pays. Le processus de régionalisation, prévu par l’Accord de 2015, est au ralenti. Et cette torpeur est un facteur d’instabilité sécuritaire. Certes, l’idée de retirer la coopération sécuritaire est problématique, mais cette crise ne peut être résolue sous ce seul prisme.
Les autres pays de l’Union européenne ont emboîté le pas à la France, en décidant de suspendre leur coopération militaire. L’impact est-il d’ordre opérationnel ou symbolique ?
La force Takuba (coalition de forces spéciales européennes) n’a été mise en place qu’en juillet 2020. Il n’y a donc, pour le moment, pas de réel impact sur le terrain. Barkhane, quant à elle, dispose d’une très grosse force logistique, notamment concernant le déplacement des troupes et les livraisons des équipements. Un atout dont ne dispose pas Takuba.
L’exigence du théâtre malien, la légèreté des effectifs engagés par les forces spéciales européennes et leur connaissance très partielle du terrain expliquent l’absence d’effet concret de Takuba sur la situation sécuritaire. Cette coalition européenne est une façon pour les français de préparer leur sortie. Mais depuis le coup d’État de 2020, les craintes des pays européens se sont accentuées. Ces derniers sont davantage réticents à envoyer de nouveaux contingents.
Quelles sont les chances de succès des consultations menées avec les partenaires occidentaux ?
Tout reste à voir. La présence française était très importante avec Barkhane, surtout sur le plan logistique. La France est le centre névralgique de la lutte contre le terrorisme dans le pays. Ce vide sera difficile à combler.
Il y a de belles intentions sur le papier, mais qui, concrètement, va remplacer la puissance logistique et militaire française ? Il y aura beaucoup de travail à faire, car Barkhane était au centre de toutes les opérations. Quelles que soient les options choisies, elles ne se réaliseront pas du jour au lendemain. D’autant qu’il y a une absence d’intérêt de la communauté internationale au sujet de la situation sécuritaire du Mali.
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LA CRISE AU MALI DOIT ÊTRE APPRÉHENDÉE DANS UNE LOGIQUE MALO-MALIENNE
À Bamako, plusieurs manifestations ont été organisées pour réclamer une intervention russe. Or, le Mali a signé en 2019 un accord de coopération militaire avec Moscou. Un éventuel retrait de la France peut-il ouvrir la voie à une plus large présence russe ? Peut-on parler d’un nouvel axe Bamako-Moscou sur le plan militaire ?
Les Russes sont présents dans le pays depuis la période soviétique. Beaucoup de militaires maliens ont suivi des formations en Russie. Mais sur le terrain, on ne voit aucune influence réelle de ce pays, en dehors de la désinformation sur les réseaux sociaux.
La crise au Mali doit être appréhendée dans une logique malo-malienne. Il n’y a pas vraiment de luttes d’influence entre puissances étrangères, comme on peut le voir plus nettement en Centrafrique. Si les Maliens sont amenés, dans le futur, à se tourner vers les Russes, ce serait davantage dans une volonté de rechercher des solutions alternatives, plutôt que par véritable tropisme.
Au sein de la population, les opinions varient en fonction des générations. L’ancienne ressent une sorte de nostalgie envers la Russie. Certains l’ont visitée et ont eu des échanges avec le peuple. Et ce, sans pour autant, avoir de sentiments antifrançais. Les plus jeunes ne connaissent rien de la Russie. Ils n’y sont jamais allés, mais d’aucuns la voient comme une alternative crédible.
Dialogue au Burkina ?
Burkina Faso: dialogue et unité politique pour trouver des solutions au terrorisme
Au Burkina Faso, une quarantaine de partis politiques de la majorité et de l’opposition a entamé ce jeudi à Ouagadougou un dialogue politique qui doit durer jusqu’à samedi.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Lancé par le président Roch Marc Christian Kaboré, ce dialogue politique se tient alors que le pays a essuyé l'attaque la plus meurtrière de ces dernières années, à Solhan, où 132 personnes ont péri, selon le bilan officiel.
Les participants à ce dialogue doivent réfléchir à des propositions pour assurer une meilleure sécurisation du pays et une meilleure tenue des prochaines élections municipales en 2022.
Face aux partis de la majorité et de l’opposition, Roch Marc Christian Kaboré a demandé l’engagement de tous dans la recherche de solutions endogènes et pérennes face aux défis qui se présentent au Burkina Faso. Ce dialogue politique se tient dans un contexte suffisamment difficile pour le Burkina Faso, reconnaît Simon Compaoré, le président du Mouvement du peuple pour le progrès, le parti au pouvoir.
Et pour Eddie Komboïgo, le chef de file de l’opposition politique, il est tout à fait normal que la situation sécuritaire prenne le dessus d’autres préoccupations plus politiques.
Le président du Faso s’est engagé à mettre en œuvre les conclusions consensuelles qui sortiront de ce dialogue politique.
Pour attirer les capitaux privés, un entrepreneur doit non seulement avoir la bonne idée, mais aussi bien choisir les termes qu’il emploie. Plongée dans un lexique déroutant.
Vous prendrez bien une cuillère de dettes, ma chère ? À moins que vous ne soyez plus du genre equity… Il serait en effet dommage de tout mélanger.
Le même dilemme se pose si vous comptez convier à votre table d’éminents représentants d’un « GP » – entendre general partner ou société de gestion. À ne surtout pas aborder avec les mêmes égards qu’un parterre de « LPs », les limited partners, ceux qui investissent, les bailleurs de fonds… Le calibre n’est pas le même. Ces derniers sont plutôt court-termistes, intéressés par le résultat. Ce dîner m’a-t-il convenablement rassasié ? En ai-je retiré autant que ce que j’espérais ?
Tirer un certain profit
Les GPs, à l’inverse, s’inscrivent dans la durée. Ils ont fait vœu de s’associer, de former une société pour 99 ans au plus, et d’en assumer dettes et obligations.
Au quotidien, et dans la pratique qui nous anime – le capital-investissement – ils ont pignon sur rue. Helios Investment Partners, Actis, Amethis, Emerging Capital Partners… Des fonds d’investissement ou des sociétés de gestion à qui de nombreux investisseurs – dont l’investissement n’est pas le métier –, ont confié leur capital pour soutenir un projet, une entreprise prometteuse, louable et responsable. Aussi, n’ayons pas peur des mots : pour en tirer un certain profit !
À ce jeu-là, les gestionnaires de fonds brandissent l’argument imparable : un solide butin. Constitué au fil des opérations de prise de participation via divers véhicules d’investissement, et baptisé sous un vocable plutôt abscons, les « actifs sous gestion » ou « assets under management ». Ceux-ci sont censés convaincre le capitaliste lambda de desserrer le cordon de sa bourse. Devant les sommes vertigineuses que d’aucuns présentent, nul doute que le tour fonctionne.
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CHAQUE SCIENCE, CHAQUE ÉTUDE, A SON JARGON ININTELLIGIBLE, QUI SEMBLE N’ÊTRE INVENTÉ QUE POUR EN DÉFENDRE LES APPROCHES
Les fonds d’investissements ont quant à eux leurs portefeuilles d’actifs, leurs « track-records » (l’historique de leurs acquisitions), leurs « exits » (les sorties de ces mêmes acquisitions, réalisées avec succès ou avec pertes et fracas)…
Sans compter la déclinaison « capital-risque », les fameux « VC » ! Pour eux, le champ lexical s’avère tout aussi délicieux : préférence de liquidation, clauses de drag along, clauses de leavers… Pour attirer les capitaux privés, et s’en servir avec discernement, un entrepreneur doit non seulement avoir la bonne idée, mais aussi s’armer d’un bon lexique spécialisé. Et s’en imprégner copieusement.
Un miroir aux alouettes ?
Mais alors que penser réellement du vocabulaire de la finance « non régulée » ? Miroir aux alouettes ou pensée complexe ? Sans doute un peu des deux. D’autant que ces termes et expressions ont fini par s’imposer aux financiers de tous bords, après une quarantaine d’années de pratique dans le monde et près de vingt ans en Afrique.
« Ce n’est pas si compliqué ! Toutes les industries ont leur jargon, même s’il est vrai que l’on pourrait simplifier les choses », protestait une capital-investisseuse chevronnée rencontrée lors de la dernière conférence annuelle de l’African Private Equity and Venture Capital Association. Ce à quoi Voltaire aurait répondu : « Chaque science, chaque étude, a son jargon inintelligible, qui semble n’être inventé que pour en défendre les approches. »
En tout état de cause, reconnaissons un certain mérite au vocabulaire du private equity : sa poésie. Ainsi qu’un sentiment de jubilation en l’employant. À bon ou mauvais escient, qu’importe. Tant qu’il produit de l’effet sur son auditoire. Financiers comme néophytes.
Rien de personnel cela dit. Promis, au prochain exercice, ce sont les banquiers qui passeront sur le gril.
Terrorisme en Côte d'Ivoire
Côte d’Ivoire : trois militaires tués dans une attaque à la frontière du Burkina Faso
13 juin 2021 à 11h32 |Par Jeune Afrique avec AFP
Au moins deux soldats et un gendarme ont été tués samedi lors du passage de leur véhicule sur un engin explosif, dans la région de Tehini (nord-est de la Côte d’Ivoire), près de la frontière avec le Burkina Faso.
« Le bilan fait état de trois morts et quatre blessés. Ces derniers ont été évacués et pris en charge », affirme dimanche un communiqué du chef d’État-major général des armées, moins d’une semaine après l’attaque menée par des jihadistes présumés dans la localité de Tougbo, à quelques kilomètres de la frontière burkinabè, selon une source sécuritaire.
Cette attaque est la quatrième en un peu plus de deux mois commise dans cette région. Les dernières attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire près de la frontière du Burkina Faso remontent au 29 mars, lorsque deux positions de l’armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés, faisant six morts, trois soldats et « trois terroristes ».
L’attaque de Kafolo était « le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina Faso », selon l’armée. Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne s’y était déjà produite, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués.
Attribuées aux jihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins – Burkina Faso, Mali et Niger – ces attaques n’ont pas été revendiquées. « Le nord de la Côte d’Ivoire frontalier avec le Burkina Faso commence à être sous l’emprise des groupes jihadistes. Cette région constitue un enjeu important de sécurité pour l’État ivoirien », a affirmé l’expert antiterroriste ivoirien Lassina Diarra, notant que « depuis quelques mois, des personnes, certes ultra-minoritaires, commencent à être séduites » par les jihadistes.