Tidjane Thiam à Davos, le 22 janvier 2019. © Tidjane Thiam, chief executive officer of Credit Suisse Group AG, poses for a photograph following a Bloomberg Television interview on the opening day of the World Economic Forum (WEF) in Davos, Switzerland, on Tuesday, Jan. 22, 2019. World leaders, influential executives, bankers and policy makers attend the 49th annual meeting of the World Economic Forum in Davos from Jan. 22 - 25. Photographer: Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images © Simon Dawson/Bloomberg/Getty
L’ancien patron franco-ivoirien de Credit Suisse intègre le Conseil pour un capitalisme inclusif, initié par le pape François, qui réunit une vingtaine de dirigeants mondiaux d’entreprises.
Mettre en avant la dimension morale de la vie économique pour favoriser « un développement humain intégral », tel était le vœu du souverain pontife lorsqu’il a lancé les premières consultations, fin 2019, avec une organisation américaine qui plaide pour une vision vertueuse de l’économie de marché, le Conseil pour un capitalisme inclusif.
Ce dernier annonce, ce 8 décembre, le lancement officiel d’un partenariat avec le Vatican. Concrètement, un groupe d’investisseurs et de chefs de grands groupes mondiaux, appelés « gardiens », s’engage à « réformer le capitalisme (…) pour le bien de l’humanité » et à promouvoir la dynamique auprès du secteur privé pour que capitalisme rime davantage avec justice, inclusion et développement durable.
Ces dirigeants, qui représentent plus de 10 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion, doivent se réunir chaque année avec le pape François et le cardinal ghanéen Peter Turkson – l’un des deux cardinaux africains pressentis en 2013 pour succéder à Benoît XVI et devenir ainsi le premier « pape noir » de l’histoire – pour faire le point sur leurs actions visant à faire progresser le capitalisme inclusif.
Finance « désintéressée »
Parmi eux, l’ancien directeur général de Credit Suisse, Tidjane Thiam, dont les derniers choix dans la sphère économique témoignent d’une volonté pour celui que d’aucuns qualifient de « prodige de la finance » de partager son expérience au service du continent.
Depuis son départ de la deuxième plus grande banque helvète, le dirigeant a ainsi intégré la task force de l’Union africaine – aux côtés de Ngozi Okonjo-Iweala, Trevor Manuel et Donald Kaberuka -, chargée de trouver une solution coordonnée et continentale à la crise sanitaire.
Après une parenthèse ivoirienne, pendant la présidentielle remportée le 3 novembre par Alassane Ouattara, il est recruté par le Rwanda pour promouvoir la place financière de Kigali en intégrant le board du Rwanda Finance Limited.
Dirigeants de haut niveau
Thiam, qui siège depuis juin au conseil d’administration du numéro trois mondial du luxe, le français Kering, est par ailleurs membre du « Groupe des 30 », un organisme mondial indépendant, créé en 1978, et composé de dirigeants des secteurs public et privé.
Parmi eux, plusieurs anciens gouverneurs de banques centrales dont Jacob A. Frenkel, le président du conseil des administrateurs et ancien gouverneur de la banque centrale d’Israël, Jean-Claude Trichet, ancien gouverneur de la Banque de France puis de la Banque centrale européenne, ou encore Maria Ramos, coprésidente du groupe de travail du secrétaire général des Nations unies sur le financement numérique des objectifs de développement durable et ancienne DG d’Absa Group.
Dans le cadre du Conseil pour un capitalisme inclusif, Tidjane Thiam se retrouve ainsi engagé aux côtés d’autres poids lourds mondiaux des affaires, tels le Mexicain Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, l’Italo-Américain Carmine Di Sibio, PDG du géant de l’audit EY, Oliver Bäte, PDG du groupe allemand d’assurances Allianz, l’Indo-Américain Ayay Banga, PDG de Mastercard ou encore Kenneth Frazier, PDG de Merck & Co et premier dirigeant noir-américain d’un laboratoire pharmaceutique.