" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. "(Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)
NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :
En vivant proches des pauvres, partageant leur vie. Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée. Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun. Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.
Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.
Virements bancaires étranges
À l’Union africaine, une enquête sur d’étranges virements bancaires
17 mars 2020 à 14h44 |Par Jeune Afrique
Une enquête est en cours au sein de la direction financière de l’Union africaine (UA) au sujet de plusieurs virements de l’organisation vers de mauvais comptes bancaires.
Selon nos informations, une enquête est en cours au sein de la direction financière de l’UA. Dans un courrier daté du 17 janvier, le Nigérian Biodun Adeyemo, directeur de la Programmation, de la Budgétisation, des Finances et de la Comptabilité (PBFA), avait mis en garde le Malawite Madalitso Lowole, chef de la direction financière, au sujet de plusieurs virements de l’UA vers de « mauvais comptes bancaires ».
« Vous et votre équipe n’avez tiré aucune leçon », dénonçait Adeyemo dans sa missive, rappelant un épisode précédent au cours duquel 1,6 million de dollars avaient été transférés depuis le compte du Fonds pour la paix à un mauvais récipiendaire.
Cela avait, ajoutait Adeyemo, « causé de l’embarras non seulement à la direction, mais aussi à la Commission », que préside le Tchadien Moussa Faki Mahamat.
Le directeur du département PBFA a diligenté une enquête afin d’« identifier les responsables et les superviseurs » qui auraient échoué à détecter ces anomalies.
Grève au Burkina
Burkina Faso: grève contre l’élargissement de l’impôt unique sur les traitements et salaires
Au Burkina Faso, depuis le 16 mars et jusqu'au vendredi 20, plusieurs syndicats observent une grève pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs, à la suite de l’élargissement de l’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS). Le gouvernement défend, quant à lui, la correction d’une injustice, car les travailleurs du secteur privé sont déjà soumis aux mêmes impôts.
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Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
C’est le service minimum dans plusieurs secteurs d’activité, comme ici à la direction générale du trésor public. Seuls les salaires et les allocations familiales sont payés. Certains guichets restent fermés. « Je suis venu pour acheter des timbres fiscaux. Je pensais que les caisses étaient fermées. »
Dehors, sur le parking, ce n’est pas l’ambiance des jours ordinaires, nous dit Pascal Yameogo, l’un des gérants. « C'est le silence, c'est le calme. Sur 100 personnes, il peut y en avoir qu'une ou deux place de libre. Il n'y a pas de place pour garer les véhicules. Ne parlons pas des motos. »
Marche suspendue
Face à la propagation du coronavirus, les syndicats ont dû modifier leur stratégie de lutte. La marche prévue pour ce mardi est suspendue. Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition des syndicats : « Nous avons également demandé à l'ensemble des militants de rester à la maison. Nous avons dégagé un certain nombre de mesures, dans le cadre du service minimum. Que ce soit dans le domaine de la santé, dans le domaine des douanes, en lien avec les produits périssables, les animaux vivants, les produits pharmaceutiques, il faut laisser passer tout ça .»
Les syndicats menacent de paralyser totalement tous les services par une grève sans service minimum si leur plateforme revendicative n’est pas traitée de « façon acceptable ».
Conseiller spécial pour l’Afrique à la Fondation Kofi Annan, Genève, Suisse
Il est urgent d’apporter une réponse conjointe entre États africains, et surtout entre régions africaines, afin d’éviter un enlisement de la crise sécuritaire au Sahel.
La crise sécuritaire qui touche les pays du Sahel est désormais une crise régionale, qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique centrale. Des attaques jihadistes sont menées près des frontières ivoiriennes, béninoises et guinéennes. Et le risque de contagion et d’enlisement est encore plus prégnant, compte tenu de la situation au Nigeria, au Tchad et au Cameroun, cibles de Boko Haram.
Malgré la création de la Force conjointe du G5 Sahel, force est de reconnaître que cette menace est gérée principalement par des acteurs internationaux. L’armée française est ainsi passée de l’opération Serval à Barkhane, la Minusma a remplacé la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), tandis qu’a été lancée, puis renforcée, la Mission de formation de l’Union européenne au Mali.
Réponse coordonnée
Mais afin d’éviter un enlisement tragique dans la durée et dans l’espace, une réponse opérationnelle, multidimensionnelle et coordonnée entre les pays membres du G5 Sahel, de la Cedeao et de la Cemac devrait être privilégiée. Il s’agira, d’une part, de chercher les voies et les moyens d’inclure des acteurs stratégiques tels que l’Algérie – et pourquoi pas la Libye réunifiée – dans toute approche politique et, d’autre part, de fournir un soutien opérationnel aux pays menacés.
Il faudra également mener des actions en matière de prévention, notamment travailler à la construction de véritables États de droit et prendre des mesures en faveur de la gouvernance et du développement autocentré. Les acteurs politiques du continent pourraient par ailleurs réfléchir à la mise en place d’un système de sécurité collective. Cela passe par la révision et la réévaluation du rôle des Communautés économiques régionales (CER) de l’Union africaine.
Le champ d’application de leurs mandats ne doit plus se limiter à l’intégration économique, il doit être étendu et inclure une dimension « paix et sécurité ». D’ailleurs, peut-on sérieusement parler de développement durable tant que les armes ne se sont pas tues, comme le demande l’Union africaine ? Peut-on faire du commerce avec son voisin ou ses partenaires sur le continent dans un contexte d’insécurité grandissante ?
Une réponse conjointe entre États africains et surtout entre régions africaines ouvrirait la voie à l’adoption d’une stratégie plus large et à la formation d’une coalition plus forte. Les pays du continent pourraient ainsi se réapproprier des impératifs de paix et de sécurité. Et enfin être pris au sérieux par leurs partenaires internationaux.
Bois de rose au Sénégal
Sénégal: la Casamance saignée par un gros trafic de bois de rose
Une enquête de la BBC Afrique publiée ce lundi montre comment le bois de rose, abattu en Casamance, au sud du Sénégal, est ensuite acheminé en Gambie où il est exporté en Chine. Ces six dernières années, on estime que 10 000 hectares de forêts ont été abattus alors que des mesures de protection, au niveau national et international, sont en place.
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En Casamance, un million d'arbres ont été abattu illégalement, soit un tiers des forêts de la région, selon l'Institut d'Etudes de Sécurité de Dakar. La situation s'est aggravée depuis une dizaine d'années, notamment à cause de l'augmentation de la demande de bois de rose en Chine, où il est très prisé pour la fabrication de meubles de luxe.
Une convention loin d’être respectée
Le bois est transporté de la région de Casamance vers la Gambie voisine pour ensuite être exporté en Asie. Résultat: la Gambie est le deuxième exportateur africain de bois de rose vers la Chine alors que ses forêts sont presque entièrement décimées. La valeur de ces exportations est estimée à près de 300 millions de dollars au cours de ces six dernières années.
Quels sont les pays africains qui comptent le plus de millionnaires ?
10 mars 2020 à 15h50 |Par Jeune Afrique
Les riches Africains, de plus en plus nombreux en Afrique du Nord, investissent massivement dans l’immobilier, mais ont tendance à bouder la Bourse, analyse The Wealth Report publié par Knight Franck.
Les riches africains vont bien. Le supplément africain de The Wealth Report (publication annuelle de la société britannique spécialisée dans l’immobilier Knight Franck), publié le 4 mars, offre un panorama des fortunes du continent, analysant les actifs des Africains riches de plus de 500 000 dollars, à partir des données recueillies auprès des conseillers en gestion de patrimoine et banquiers d’affaires responsables de fortunes.
Sur l’ensemble de l’Afrique, le nombre de millionnaires africains a progressé de 29 %, passant de 39 400 en 2014 à 49 900 en 2019. D’ici cinq ans, Knight Franck estime qu’il sera même de 63 800.
Plusieurs pays comptabilisent de plus en plus de riches. Sur les cinq dernières années, les progressions les plus nettes sont enregistrées en Égypte (+56 %), en Tanzanie (+44 %), au Nigeria (+ 41 %) et en Côte d’Ivoire (+40 %).
Sans surprise, l’Afrique du Sud s’arroge le haut du classement avec 215 983 individus de plus d’un demi-million de dollars de fortune personnelle, mais les pays d’Afrique du Nord sont également très présents dans le top 7 : l’Égypte, deuxième, totalise 139 261 riches, l’Algérie, avec 68 341 d’entre eux, est quatrième, le Maroc cinquième avec 33 958 personnes et la Tunisie septième avec 19 676 grosses fortunes. Le Nigeria, troisième, comptabilise quant à lui 90 985 de ces riches.
Des progressions en effectifs considérables
À la douzième place, on note la forte progression du nombre des riches Éthiopiens (4 802) sur les cinq dernières années (+32 %), alors que le pays sort de plusieurs années de dirigisme étatique en embrassant depuis 2018 une politique de libéralisation.
Reste à savoir que devient cette capacité d’investissement. L’étude, réalisée par la société Knight Franck accorde une importance particulière à son secteur d’activité, l’immobilier, et estime que l’achat immobilier à des fins d’investissement ressort en tête, à 30 % de l’allocation du portefeuille. Cet arbitrage ne devrait pas changer fondamentalement, avec même une progression de 5 % envisagée « d’ici un avenir proche ».
Quand ils investissent dans l’immobilier commercial (14 % d’entre eux l’envisagent), les riches d’Afrique visent leur pays de résidence dans 23 % des cas – le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Australie se partageant, dans cet ordre, leurs préférences.
Défiance envers la Bourse, regain d’intérêt pour le private equity
Les actions en Bourse, à 18 % d’allocation du portefeuille, sont quant à elles promises à une reculade de 7 % à court terme. En revanche, les réserves en liquide et devises (17 % des portefeuilles) et les obligations (14 % des portefeuilles) pourraient fortement progresser, avec respectivement 37 % et 32 % de progression attendue. Le capital-investissement, à seulement 7 % d’allocation de portefeuille, est lui aussi annoncé en hausse, avec +19 % d’anticipé par les fortunes africaines.
Les biens rares (4 %) restent dérisoires, les cryptomonnaies (1 %) sont promises à disparaître, mais l’or et autres métaux précieux, estimés à 0 % de l’allocation du portefeuille des riches africains étudiés par Knight Franck, pourraient revenir – légèrement – dans le jeu, avec +9 % d’allocation envisagée, toujours dans un avenir proche, signe (avec la décollecte envisagée sur le segment actions) d’inquiétudes tangibles sur les perspectives économiques.
Mais James Lewis, managing director pour Moyen-Orient et l’Afrique chez Knight Frank, préfère voir le verre à moitié plein et affirmer sa « confiance dans l’émergence d’une nouvelle génération de riches issus de la classe moyenne ».