Ce confrère qui a vécu la mission en Guinée Conakry il y a bien longtemps, puis en Haute Volta et au Mali, puis en France, et qui était dans la communauté de Sainte Foy lès Lyon depuis 2013, est décédé dans la nuit du 10 au 11 janvier 2019, alors qu'il se préparait à partir le 12 janvier pour notre EHPAD de Bry sur Marne.
La messe des funérailles sera célébrée le jeudi 17 janvier 2019 en l'église de la paroisse St-Luc à Ste-Foy à 9h45.
Pour plus de détails sur sa vie missionnaire, cliquer ici
Abbé Théophile Dabilougou
J'ai reçu par mail ces nouvelles de l'Abbé Théophile Dabilougou, oiginaire de la paroisse de Boulsa et maintenant économe d'un grand séminaire à Ouagadougou.
Il m'a envoyé ses voeux, et a aussi joint un gros dossier au sujet d'un projet de forage dans son village natal. Mais je ne joins pas ce dossier, car sinon, le site risque de devenir pour beaucoup de monde un moyen de trouver des financements, ce que je ne souhaite pas !
Pierre Béné
Pour avoir accès aux voeux de ce prêtre burkinabè, cliquer ici
Littérature franco-africaine
La littérature africaine d’expression française: les années fastes
Par Tirthankar ChandaPublié le 04-01-2019Modifié le 04-01-2019 à 07:41
La littérature africaine d’expression française a le vent en poupe, avec ses auteurs régulièrement distingués par les grands prix littéraires français et ses titres que les lecteurs s’arrachent. L’Afrique s’impose aujourd’hui comme une pourvoyeuse majeure d’écrivains francophones. Les auteurs africains primés font désormais des succès de librairie. Après « Petit pays » (2016) du Rwandais Gaël Faye en 2016, « Frère d’âme » du Franco-Sénégalais David Diop couronné par le Goncourt des lycéens cette année et « Les cigognes sont immortelles », l’un des plus beaux romans du corpus du Congolais Alain Mabanckou, figurent parmi les meilleures ventes de la saison. Nous sommes peut-être à un tournant de l’histoire littéraire africaine.
L’année 2018 a été une année faste pour la littérature africaine de langue française. Elle a clôturé avec le couronnement de Frère d’âme de David Diop primé par le jury du Goncourt des lycéens. L’affiche promotionnelle de l’éditeur le présente comme « le grand roman de la rentrée littéraire, récompensé par un jury de 2000 jeunes lecteurs ».
Cette reconnaissance, tout comme le succès commercial qui suit avec des ventes attendues de l’ordre de 250 000 exemplaires, comme cela s’est passé pour le dernier lauréat de ce prix, est une belle consécration personnelle pour son auteur, un quasi primo-romancier de 52 ans, prof de lettres à Pau. Son livre qui raconte avec une étonnante économie de moyens la tragédie des tirailleurs sénégalais dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, frappe les esprits par la force de sa narration, admirablement servie par une écriture simple et voire naïve.
Pour Kidi Bebey, contributrice aux pages littéraires du Monde, avec Frère d’âme, David Diop a atteint le sommet de l’écriture littéraire, à mi-chemin entre « méditation et oraison funèbre ». « Je l’ai lu, raconte-t-elle, presque d’une seule traite. Avec difficulté au début parce que l’histoire est terrible avec ce narrateur fracassé qui s’en veut tellement d’avoir laissé mourir son ami et commet des actes barbares. Mais c’est le fracas de la guerre qu’on entend derrière ». Ce livre, ajoute-t-elle, « rejoint la tradition des grandes gestes de la littérature africaine oral, de l’épopée mandingue à l’épopée du mvet (…) qui raconte l’histoire des êtres humains mortels cherchant l’immortalité. »
Or pour personnelle qu’elle soit, le couronnement de Frère d’âme ne concerne pas seulement David Diop, mais il s’inscrit dans un processus de reconnaissance populaire de la littérature africaine d’expression française, une littérature qui se révèle particulièrement foisonnante depuis quelques années.
L’année 2018 n’a pas dérogé à la règle, avec la parution de plusieurs nouveaux titres qui tiennent le haut du pavé dans les étals des libraires. On y retrouve à côté du roman de David Diop, le nouveau roman d’Alain Mabanckou. Celui-ci est revenu cette année avec un véritable chef-d’œuvre, à mi-chemin entre l’autobiographique et l’historique, intituléLes Cigognes sont immortelles. Le Congolais a trouvé son public qui s’arrache ses livres, dont le plus connu est sans doute Verre cassé (Seuil). Paru en 2005, ce classique du corpus littéraire francophone s’était vendu à 80 000 exemplaires et a été traduit en une quinzaine de langues.
Parmi les autres ouvrages africains marquants parus en 2018, il faut citer Loin de Cameroun (Zoë) de Max Lobé, Cantique de l’acacia (Seuil) de Kossi Efoui, Je suis seul (Elyzad) sous la plume du très talentueux Beyrouk, Je suis quelqu’un (Gallimard) d’Aminata Aïdara, Un océan, deux mers et trois continents (Actes Sud) de Wilfried N’Sonde ou La Belle de Casa (Actes Sud) de Jean Bofane.
Ce sont tous des ouvrages majeurs, littérairement parlant. Ils n’atteindront peut-être pas tous les chiffres de vente d’Alain Mabackou ou de David Diop, mais ils font tous preuve d’une originalité d’écriture qui a été maintes fois soulignée par les critiques littéraires. Ils traduisent surtout la vitalité de la créativité africaine, caractérisée par la pluralité des thématiques, allant de l’Histoire à la sexualité, en passant par le fanatisme religieux, l’interrogation de la tradition et des secrets de famille.
Souplesse pour dire le contemporain
« C’est compliqué, c’est joyeux, c’est douloureux et c’est très très riche en tout cas », répond Caroline Couthau, directrice des éditons Zoë, quand on lui demande ce qu’elle va chercher dans la littérature africaine. Le catalogue des éditions Zoë compte plusieurs romanciers africains dont le francophone Max Lobé, lauréat du prestigieux prix Kourouma 2017. Pour l’éditrice suisse, basé à Genève, l’univers proposé par ses écrivains africains a de quoi séduire le lectorat occidental.
« Ce qui m’intéresse dans la littérature africaine, explique-t-elle, c’est le fait que ses auteurs sont riches de plusieurs cultures et langues. Sous les propos en anglais et en français standard, on entend des dialectes contemporains, vivants, adossés à une oralité très ancienne. C’est dans cette pluralité que les auteurs africains puisent leur créativité, la richesse visuelle de leur langage et surtout une souplesse pour dire le contemporain. »
Faut-il le rappeler que cette reconnaissance dont jouissent aujourd’hui les écrivains africains de langue française n’est pas allée de soi ? Elle est le résultat d’un long combat mené par les écrivains eux-mêmes à travers des manifestations, des prises de positions politiques et littéraires. Ce combat a aussi été mené par des spécialistes comme la regrettée Lilian Kesteloot qui, dès les années 1960, a raconté (1) comment le mouvement de la négritude lancé dans la période de l’entre-deux guerres par le trio Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas a permis d’inventer une identité littéraire franco-africaine faite de combats, de ressourcements et de métissages.
Enfin, le succès que connaissent les écrivains africains est le résultat du travail des éditeurs qui ont pris le relais des universitaires pour porter la fiction africaine jusqu’à ses lecteurs potentiels. Pierre Astier, fondateur de la maison d’édition Le Serpent à Plumes fut un de ceux-là. C’est lui qui, dans les années 1980-90, a fait connaître du grand public Alain Mabanckou, Abdourahmane Waberi, Jean-Luc Raharimanana, la génération qui tient aujourd’hui le haut du pavé.
« Je me souviens, aime rappeler Astier, à quel point c’était difficile dans les années 1980-90 d’attirer l’attention des acteurs de la chaîne du livre en France. C’était un vrai combat de plusieurs années. Aujourd’hui, on a le sentiment que nous y sommes arrivés. Il y a des auteurs très marquants qui sont fortement présents sur la scène littéraire de langue française. Je constate surtout que les éditeurs de langue française sont très désireux de lire les auteurs d’origine africaine. »
Désireux, les lecteurs africains le sont aussi, mais – et c’est là que le bât blesse – la circulation des livres à l’intérieur de la francophonie ne se fait pas bien. Ce qui a fait dire au Congolais Henri Lopes que « les gens pour qui j’écris ne s’intéressent pas à moi ». La réalité est que les livres publiés en France sont beaucoup trop chers pour les bourses africaines et du coup les Africains sont privés de leurs écrivains les plus emblématiques.
Pour Pierre Astier qui s’est recyclé en agent littéraire après le changement de propriétaire de sa maison d’édition, la responsabilité de cette absence de circulation de livres au sein de la Francophonie incombe aux éditeurs de France et de Navarre qui préfèrent exporter leurs livres dans les pays d’origine de leurs auteurs africains à des prix prohibitifs, plutôt que de procéder à un cession de droits aux éditeurs locaux. « L’alternatif, c’est de faire une cession de droits dans ces pays pour s’assurer que le livre sera vendu à un prix adapté au marché local », explique Pierre Astier. Et d’ajouter : « Le morcellement des droits ou la division des territoires est très pratiqué dans le monde anglophone, dans le monde hispanophone ou lusophone. Le monde francophone est en retard sur ces questions. »
Il y a peu de chances que ce retard soit comblé rapidement, tant l’impérialisme est la règle dans le domaine éditorial francophone où, comme l’écrit l’ancien éditeur du Serpent à Plumes dans une tribune publiée dans Le Monde (2), « toute la production littéraire converge vers Paris, lieu d’une centralisation sans partage, lieu de la plus forte concertation éditoriale de toute la francophonie ».
Ce n’est donc pas demain que les héritiers des tirailleurs sénégalais restés en Afrique pourront lire David Diop dans le texte et savourer à leur juste valeur le lyrisme et la gravité de son admirable « oraison funèbre » à leurs ancêtres morts loin de la terre natale.
(1) Les écrivains noirs de langue française : naissance d’une littérature. Bruxelles, Institut de Sociologie, 1963
(2) « La francophonie est un grand désert éditorial », Le Monde du 13 février, 2018
Mémoire de Christian Chessel
A la mémoire de Christian Chessel, un témoignage
Le 8 décembre 2018, 19 martyrs algériens ont été béatifiés à Oran. L’un d’eux, Christian Chessel, que nous avons rencontré à Rome pendant nos études. Il y a quelques jours, on m’a demandé d’écrire quelques souvenirs pour un article de site web. Les voici.
Mémoire de Christian Chessel, Missionnaire d’Afrique (Père Blanc), nouveau bienheureux dans l’Eglise
Le 8 décembre 2018 sera un jour spécial. C’est le 150e anniversaire de la société. Le même jour, il y a dix-neuf martyrs en Algérie, dont quatre missionnaires d’Afrique qui ont été fusillés par des islamistes militants le 27 décembre 1994 à Tizi-Ouzou (Algérie) : Jean Chevillard, Alain Dieulangard, Charles Deckers et Christian Chessel, Christian, qui n’avait que 36 ans, et donc le plus jeune des dix-neuf martyrs, restent en mémoire.
Après être entré dans ce qu’on appelle les « Pères Blancs », il est venu à Rome pour quelques années, au Généralat de sa communauté, où certains de mes confrères et moi vivions avant d’avoir notre propre maison.
Le Supérieur de sa communauté avait envoyé Christian à l’Institut Pontifical d’Études Arabes et Islamiques (Pisai) et il était occupé à apprendre l’arabe. Je me souviens encore combien il regrettait de ne pas être germanophone, car pour les germanophones, il est beaucoup plus facile de prononcer le gutt et le reibelaute comme le « ch qui est une chose presque impossible pour un Français. Pour se maintenir en bonne condition physique, nous l’avons aperçu en hiver avec un jogging avec un bonnet de fantaisie. C’était un type sympa qui avait une manière convaincant de gagner. Nous étions tous heureux d’être avec lui et nous étions heureux de dîner et de bavarder ensemble, ou quand il est venu nous voir à l’anbetungsstunde.
Nous étions aussi là quand il fut ordonné diacre dans la chapelle des Missionnaires d’Afrique. Le moment fut particulièrement impressionnant au moment où il prononça son serment missionnaire, la main dur un évangile arabe qui avait conduit les premiers pères blancs à la mission en Afrique : ces premiers missionnaires avaient tous été tués et seulement quelques temps plus tard dans le sable du Sahara cet évangile avait été retrouvé avec les restes des os des missionnaires et d’autres choses qui leur appartenaient.
Le 28 juin 1992, la veille de la fête de Pierre et Paul, Christian était ordonné prêtre à Nice. Il est arrivé à Tizi-Ouzou (Algérie), une mission des Pères Blancs. En 1993, il s’est rendu dans l’État palestinien de Palestine pour une session de trois mois. Avant qu’il ne parte finalement pour l’Algérie, il nous est revenu à Rome, et nous lui avons demandé pour quoi il se rendait en Algérie, dans un lieu où l’on ne peut avoir « raison » car l’annonce publique de l’Evangile est interdite.
Christian nous répondit alors : « l’important, c’est que l’Eglise soit là aussi pour le salut des hommes et que nous y priions et célébrions l’Eucharistie. »
Christian n’a pas pu célébrer l’Eucharistie en Algérie pendant longtemps. Il construisait une nouvelle bibliothèque pour les jeunes de Tizi-Ouzou. Peu après Noël 1994, un groupe de terroristes a fait une descente dans la mission et Christian a été tué avec ses confrères. La victime eucharistique du corps et du sang du Christ qui était si proche de lui a été scellée par la dévotion de son propre corps et de son propre sang. Sa photo pour sa première messe, sur laquelle on voit un schmerzensmutter (Pietà) en robe sombre, je la regarde souvent et je prie pour que, comme Christian, j’aie le courage de donner ma vie au Christ et à son peuple.
Mgr Michael Fitzgerald, qui est lui-même Missionnaire d’Afrique, a déclaré le 24 novembre 2018, lors de la prestation de serment et de l’ordination diaconale de trois jeunes Missionnaires d’Afrique : « Le témoignage qui vous est demandé peut aller jusqu’au martyre (le mot martyre signifie » témoignage « ). Pensons à nos confrères en Algérie, qui seront béatifiés martyrs le 8 décembre et à tous les confrères qui ont subi une mort violente et dont les noms sont inscrits sur les plaques de la crypte du Généralat à Rome. Le martyre est préparé par une vie donnée, par des actes constants d’amour et de service. »
Andreas Hermann Fritsch Priest of the Congregation of the Works
Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes. La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)
La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)