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Mines : les professionnels du secteur réunis au Burkina Faso

 

La première Semaine des activités minières d'Afrique de l'Ouest (Samao) a ouvert ses portes pour trois jours ce 22 septembre à Ouagadougou. Les organisateurs entendent faire de l'événement une plateforme d'échanges entre investisseurs et États en vue de contribuer à l'attractivité du secteur dans la région.

Pour sa première édition, sur le thème « Enjeux et perspectives pour un développement socio-économique durable au Burkina Faso », la Semaine des activités minières en Afrique de l’Ouest (Samao) réunit quelque 650 participants venus de sept pays : Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali et Niger. Du 22 au 24 septembre, les débats animés par des experts vont se focaliser autour des enjeux du développement, des cadres réglementaires et de la répartition des revenus miniers en Afrique de l’Ouest.

« Nous voulons contribuer aux débats sur l’harmonisation des textes miniers en Afrique de l’Ouest, explique à Jeune Afrique le ministre burkinabè des Mines et de l’Énergie, Alpha Oumar Dissa. Le Burkina Faso veut se positionner comme l’épicentre à travers cette manifestation qui permet d’attirer les investisseurs ».

Remontée des cours de l’or

Cet événement se tient dans un contexte de remontée des cours de l’or qui ont atteint 1350 dollars l’once le 6 septembre dernier. Une bonne nouvelle pour les producteurs ouest-africains réunis dans la capitale burkinabè, qui vantent l’attractivité des réformes en cours. Et appellent à contrôler l’orpaillage, activité commune à tous les pays de la région qui occupe au Burkina Faso près d’un million de personnes, sur une population totale de 17 millions.

Avec neuf mines actives, le pays a vu sa production d’or passer de 5,6 à 36,5 tonnes au cours des six dernières années. La prévision de production pour cette année table sur 39,6 tonnes.

Restructuration du secteur

Devenu depuis 2009 premier produit d’exportation en termes de recettes, l’or a rapporté l’an passé 168,41 milliards de francs CFA (257 millions d’euros) à l’État, une somme presque identique aux 168,49 milliards de francs CFA reversés l’année précédente. En 2012, les revenus du secteur avaient atteint un record de 191 milliards de francs CFA.

Au cours de la dernière décennie, le secteur aurait généré plus de 1200 milliards de francs CFA d’investissement pour plus de 10 000 emplois créés. « La restructuration de notre secteur minier pour le rendre profitable est en marche », indique Alpha Oumar Dissa.

En dépit des réserves émises par les professionnels, le gouvernement se prépare à adopter les textes d’application du code minier, révisé en mai 2015 pendant la transition politique. Sept textes se rapportent aux innovations introduites par la réforme, comme la hausse de l’imposition et une protection accentuée de l’environnement.

L’une des modifications porte sur le prélèvement de 1% du chiffre d’affaires des sociétés minières pour alimenter le Fonds minier de développement local. Mais le secteur craint notamment l’impact sur ses activités de l’introduction de la TVA non remboursable sur les hydrocarbures, alors que l’énergie représentent entre 30 et 35 % des coûts d’exploitation.

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Gabon : la Cour constitutionnelle valide la réélection

de Ali Bongo Ondimba

La Cour constitutionnelle du Gabon a rejeté vendredi soir aux environs de 00h50 les recours
déposés par l'opposition après la présidentielle du 27 août et proclamé élu Ali Bongo Ondimba
avec 50,66 % des voix.

Gabon : l’opposant et cousin d’Ali Bongo Ondimba,
Léon-Paul Ngoulakia, interpellé à Libreville

Par Jeune Afrique avec AFP
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Un ancien patron du renseignement du Gabon, Léon-Paul Ngoulakia, par ailleurs cousin
du président Ali Bongo Ondimba, récemment passé à l'opposition, a été interpellé vendredi
à Libreville, a-t-on appris de sources concordantes.

Léon-Paul Ngoulakia a été interpellé alors qu’il « circulait à bord d’un véhicule avec une forte somme d’argent
et des tracts appelant à la sédition », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.
« Il a été arrêté et transporté à la direction du renseignement. Des perquisitions sont en cours à son domicile »,
a confirmé son avocat parisien Éric Moutet, défenseur de plusieurs membres de l’opposition gabonaise.

« Je suis en audition à la DGR », avait déclaré plus tôt M. Ngoulakia joint par téléphone
avant que l’appel ne soit interrompu.

Ralliement à Jean Ping

M. Ngoulakia a dirigé le Conseil national de sécurité de 2009 à 2013.
Cousin germain du président Ali Bongo Ondimba, il a rompu début 2016 avec lui
et a présenté sa candidature à la présidentielle du 27 août, avant de rallier M. Ping avant l’élection,
qui s’est proclamé élu face à M. Bongo, déclaré vainqueur par la Commission électorale.

L’annonce de cette interpellation intervient alors que le Gabon attend anxieusement
la décision de la Cour constitutionnelle,
qui doit se prononcer sur le recours de Jean Ping contre la réélection d’Ali Bongo.

 

Gabon : portrait de Marie-Madeleine Mborantsuo,
celle dont dépend le dénouement de la crise post-électorale

À la tête de la plus haute juridiction du pays, Marie-Madeleine Mborantsuo a traversé
plus de deux décennies de contentieux électoraux sans se laisser intimider.
Portrait d’une femme secrète qui détient les clés du dénouement de la crise qui secoue le pays.

De cette femme qui tient depuis tant d’années les rênes de la Cour constitutionnelle, on croyait tout savoir.
Qu’elle est née à Franceville (dans la province du Haut-Ogooué) et qu’elle a été reine de beauté.
Que le volage Omar Bongo Ondimba ne résista pas à ses charmes, qu’elle fut sa maîtresse et qu’il lui fit deux enfants.

Et surtout qu’elle lui doit beaucoup, à commencer par sa nomination à la tête de la plus haute juridiction du pays.
Marie-Madeleine Mborantsuo, 61 ans, a pourtant le goût du secret et veille aussi jalousement sur sa vie privée
que sur cette institution qu’elle préside depuis sa création, en 1991, à la suite de la conférence nationale de 1990.

À Libreville, qu’Omar Bongo comparait à une « maison de verre » où tout finit par se savoir, les seuls excès
qu’on lui connaisse tiennent à son goût pour les jolies toilettes. On ne lui attribue ni frasques ni scandales –
et c’est sans doute ce qui lui a permis de traverser sans trop se mouiller les tempêtes de plus de deux décennies
de contentieux électoraux.

Détentrice des clés du dénouement de la crise

Les circonstances mêmes de sa rencontre avec l’ancien président du Gabon et l’état de ses relations avec
le successeur de celui-ci, Ali Bongo Ondimba, demeurent aujourd’hui encore une inépuisable source de spéculations.
Anecdotique ? Certainement pas :
c’est elle qui détient les clés du dénouement de la crise qui, depuis l’élection présidentielle du 27 août, secoue le Gabon.

Le 9 septembre, alors qu’il s’était finalement résolu à déposer un recours devant cette Cour constitutionnelle
qu’il surnomme volontiers « la tour de Pise », parce qu’elle penche toujours du côté du pouvoir,
Jean Ping mettait en garde : « Je crains qu’un nouveau faux pas de la Cour constitutionnelle soit le facteur
d’une instabilité profonde et durable du Gabon ! » Une menace à peine voilée, mais Marie-Madeleine Mborantsuo
n’est pas femme à se laisser intimider.

Elle n’a pas bronché quand Casimir Oyé Mba, qui était candidat à l’élection présidentielle avant de se désister
en faveur de Jean Ping, a promis de réformer la Cour constitutionnelle de fond en comble, arguant que
« cela fait trop longtemps que certains juges y siègent ».

Peu lui importe aussi que les réseaux sociaux instruisent déjà son procès, l’accusant par avance de favoriser
le président sortant, que la commission électorale a donné vainqueur avec 49,8 % des suffrages.
Elle n’a que faire, dans ces tribunaux populaires qui sévissent sur internet, d’être jugée objectivement coupable
et potentiellement responsable des troubles que sa décision pourrait occasionner.

Article paru dans le journal "Le Monde" du 26/08/2016

 kidal

La répétition des affrontements meurtriers, fin juillet et mi-août, à Kidal, dans le nord du Mali, en dépit d’une situation présentée comme sous contrôle par les autorités françaises, confirme un délitement local inquiétant. L’accord de paix, signé le 20 juin 2015 à Bamako, entre l’Etat malien et les différentes factions locales, pro et antigouvernementales, ne garantit aucune sécurité. L’armée française, à travers son dispositif régional « Barkhane », est contrainte de maintenir à Kidal des forces redéployées dans la ville en avril alors qu’elle espérait confier cette zone à la seule ONU.

Dans le même temps, la mission des Nations unies au Mali (Minusma) voit, chaque jour, à Kidal, s’agrandir le fossé entre ses moyens limités par son mandat d’intervention postconflit et une instabilité croissante. En un an, 27 de ses membres ont été tués, faisant du Mali la zone la plus dangereuse des zones d’engagement de l’ONU dans le monde. Parmi les victimes, on compte, notamment, le chef et le médecin du contingent tchadien des casques bleus, assassinés par… leurs propres soldats.

Les combats qui ont opposé, à Kidal, les 21, 22 et 30 juillet, puis les 9 et 10 août, des hommes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) au Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), un mouvement de la « Plate-Forme » (coalition progouvernementale), ont fait plusieurs dizaines de morts et illustrent l’impasse actuelle. Alors que, quelques jours plus tôt, la CMA et la « Plate-Forme » avaient réaffirmé leur attachement aux accords de paix de 2015, ces affrontements à l’arme lourde et aux mortiers montrent leur grande fragilité.

Rivalité tribale

Car les violences ont pour origine des différends très éloignés de la politique, notamment une rivalité purement tribale entre Imghads et Ifoghas, des Touareg, pour le contrôle de Kidal. Si ces deux tribus sont représentées dans les deux camps adverses, le Gatia considère que les Ifoghas, très présents au sein de la CMA, agissent au préjudice des Imghads, réunis derrière la figure du général El Hadj Ag Gamou, un officier de l’armée malienne dont les relations avec Bamako varient au gré des intérêts des deux parties. Sidi Brahim Ould Sidatt, président de la délégation de la CMA au sein du Comité de suivi de l’accord, a détaillé, dans une note datée du 23 juillet adressé à l’ONU, le caractère tribal de ce conflit qui oppose le Gatia et la CMA.

Selon une source issue du renseignement français au Mali, l’origine des combats à Kidal est à chercher du côté du commerce illicite, très développé dans la partie nord du Mali. D’après cette source, une cargaison de 1,5 tonne de drogue a été interceptée par de jeunes militants de la CMA dans la région de Tinessako. En guise de rétorsion, un officier de la CMA a été assassiné à Kidal sans que le lien avec la drogue soit fait ouvertement, mais ouvrant la voie aux violences de fin juillet et mi-août.

« Les tensions sont apparues quand des coupeurs de route ont saisi le haschich des miliciens de la Plate-Forme, confirme un officier de la CMA, interrogé par Le Monde. Leur véritable objectif, poursuit-il, était d’occuper Kidal pour contrôler le trafic de drogue et nous affaiblir alors que nous étions d’accord pour partager l’autorité sur la ville ; nous nous sommes engagés en faveur de la paix, mais nous sommes seuls et nous savons qu’ils vont encore tout faire pour reprendre la ville. »

Cet officier de la CMA perçoit derrière la violation du cessez-le-feu à Kidal la main du « plus grand trafiquant de Gao » sous le regard bienveillant de Bamako. Celui qui détient Kidal a la main sur la région, et un grand nombre de groupes armés ont goûté à l’argent facile du trafic dans le nord du Mali, ce qui explique, sans doute, en partie, le refus de voir l’Etat et la paix revenir dans la ville. Les autorités maliennes n’y ont pas remis les pieds depuis deux ans.

D’après le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, membre de la CMA), seuls deux hélicoptères français du dispositif « Barkhane » ont survolé Kidal pendant les affrontements. La Minusma est restée dans sa base et ne s’est interposée que le 31 juillet, annonçant avoir mis en place, à Kidal, un « dispositif d’observation » pour contrôler les accès à la ville. Mesures qui n’ont pas empêché les violences de se dérouler à l’extérieur de Kidal le même jour et les semaines suivantes.

Sous la coupe d’AQMI

Le paysage djihadiste dans le nord du Mali complique encore davantage la conduite d’un processus de paix en panne et contredit les messages de victoire du chef de l’Etat français, en 2013 et 2014. Le 27 juillet, François Hollande avait lui-même salué « les progrès effectués dans l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » tout en rappelant « la disponibilité de la France à poursuivre son soutien pour parvenir à sa mise en œuvre dans toutes ses dimensions ».

Cette vaste région était tombée en avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dont Ansar Eddine, après la déroute de l’armée malienne face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les djihadistes ont perdu le contrôle après l’intervention militaire dirigée par la France en janvier 2013, mais leur menace sur ce territoire n’a pas faibli.

Selon le MNLA, les principaux lieux d’implantation du groupe Ansar Eddine, dont le berceau se trouve à Kidal et dans toute sa région, se concentrent le long de la frontière algérienne, Timiaouine, Inerkache, Tinzawaten jusqu’à la ville algérienne de Tamanrasset. Depuis 2014, Ansar Eddine et AQMI traquent ceux qui coopèrent avec les Français. Les prises d’otages et les assassinats ciblés se sont multipliés.

Le groupe Ansar Eddine, dont l’allié AQMI frappe dans toute l’Afrique de l’Ouest, dispose, d’autre part, de ses propres canaux, avec l’administration malienne et les autorités algériennes. D’après le MNLA, Ansar Eddine contrôle, enfin, une grande partie des katibas d’AQMI présentes dans la région de Kidal et de Ménaka.

 
    Sur le site de Radio France Internationale (le titre de l'article invite à aller voir de plus près de quoi il s'agit !)

Le boom des hubs technologiques en Afrique

Dans les locaux de By Filling, entreprise «incubée» au CTIC de Dakar, en 2014.RFI/Matthieu Millecamps
 

D'après une étude récente de GSMA, une association mondiale d'opérateurs mobiles, il y aurait 314 tech-hubs actifs en Afrique. Derrière ce terme très large se cache une réalité très diverse. On y retrouve à la fois des espaces de travail en commun, des incubateurs et accélérateurs d'entreprises et beaucoup d'autres sortes d'espace qui ont pour point commun d'utiliser de façon la plus rationnelle les nouvelles technologies pour le développement de l'économie locale. La conclusion positive de l'étude GSMA, c’est qu'à la faveur de la révolution numérique sur le continent, ces tech-hubs n’ont jamais été aussi nombreux ; ils évoluent très rapidement et contribuent de plus en plus au développement d’un tissu de start-ups et d’entrepreneurs locaux.


Créé en 2011 à Dakar, le CTIC réunit une quinzaine de jeunes entreprises dans les domaines du développement de logiciels, de marketing digital ou de conception d'objets connectés.
© RFI/Matthieu Millecamps
 

Service en ligne, e-commerce, économie de partage, marketing digital, technologies vertes … Les entreprises innovantes fleurissent en Afrique, au sein de nouveaux hubs technologiques. C’est la conclusion d’un rapport du cabinet d’étude GSMA Intelligence. Il y en aurait 314, contre à peine 120 l’an dernier. Les «hubtech», où se lancent et se côtoient les start-up de demain, sont donc en pleine explosion sur le continent. Ils sont très récents, quatre ans de moyenne. Mais mal répartis sur le continent.

Cinq pays africains se partagent la moitié des hubs comptabilisés par GSMA Intelligence : l’Egypte, le Kenya, le Maroc, le Nigeria. Et l’Afrique du Sud, qui en compte 54 à elle seule. Derrière, le Ghana, l’Ouganda, la Tunisie et le Sénégal tirent leur épingle du jeu.

Les autres pays, de l’Algérie à Madagascar, en comptent moins de cinq chacun. Car la naissance de ces hubs technologiques est d’abord liée à la qualité des réseaux téléphoniques, à ceux de l’Internet câblé ou via Wi-Fi. Indispensable pour les start-up du digital qui se lancent et se développent dans ces hubs.

Sur ce point, les opérateurs mobiles ont bien compris l'intérêt d'investir. A l'image du Français Orange ou du Sud-africain MTN.  Le premier a lancé un incubateur à Niamey, au Niger. Et le deuxième a implanté deux espaces de co-working, à Buea et Douala, sur la côte camerounaise.

Le mobile, outil indispensable pour les nouveaux entrepreneurs. C'est en Afrique centrale que le cabinet GSMA compte le moins de hubs. Des pays qui comptent seulement un tiers d'abonnés aux réseaux mobiles.

L'exemple égyptien

En Egypte, une première vague de startup étroitement liées aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) a été créée au lendemain de la révolution. Une nouvelle dynamique semble se dessiner notamment grâce au développement des hubtech, ces pépinières d'entreprises naissantes. Il y en a une quinzaine au Caire.

L’un des hubtech les plus connus se trouvent sur le vieux campus de l’université américaine, à deux pas de la place Tahrir. Dans une ancienne salle de classe, Mohamed Mansour a installé ses bureaux. Il est le fondateur de Rise-up, une entreprise qui met en contact les investisseurs et les entrepreneurs. Les derniers mois de l’année 2015 se sont soldés par des levées de fonds de plusieurs millions de dollars

« Nous avons eu comme ça, deux, trois, quatre investissements massifs. Nous n’étions pas prêts, c’était surprenant pour nous ! Récemment, nous avons surtout vu la création d’entreprises dans le secteur des énergies renouvelable, mais le secteur le plus porteur est celui des téléphones portable et d’internet », analyse Mohamed Mansour.

Au Greek campus, on retrouve par exemple le siège de Jobzella, le premier site de recherche d’emploi au Moyen Orient. A quelques kilomètres kilomètres de là se trouvent Bedoya.

Ahmed Khalil, créateur d’un robot connecté destiné aux pisciculteurs, explique qu’il n’aurait pas pu s’en sortir sans la structure : « Maintenant en Egypte il y a un écosystème, il y a dix ans c’était un rêve d’avoir un écosystème de connaître des investisseurs ou d’autre entrepreneurs donc c'est mieux mais dans le même temps, la compétition est plus difficile maintenant. »

Si l’environnement s’est amélioré pour les startupeurs, la situation économique de l’Egypte et les restrictions de l’armée concernant l’importation de certains composants électroniques freinent le développement des petites entreprises innovantes.

A Dakar, le CTIC donne le ton

Depuis 2011, Dakar accueille le premier incubateur de startups de l’Afrique francophone. Pour accompagner la révolution digitale en Afrique, CTIC sélectionne des projets puis aide à mettre sur pied des entreprises dans le domaine de la technologie de l’information et de la communication, en les faisant aller vers de nouveaux produits et de nouveaux marchés.

En cinq ans d’existence, le CTIC de Dakar a créé plus de 200 emplois et a incubé des entreprises devenues depuis des références dans le secteur des TICS. Cherif Ndiaye est le créateur d’ « Ecole au Sénégal ». Incubée au CTIC depuis 2013, cette startup rend les programmes scolaires sénégalais accessibles à n’importe quel élève via un site web. Notamment grâce à des vidéos de cours donnés par des professeurs.

« Être incubé au CTIC pour une startup permet d’être dans un écosystème où l’ensemble des entrepreneurs sont des passionnés des technologies de l’information et de la communication. Le second c’est le fait de pouvoir outsourcer la comptabilité, la fiscalité pour permettre à l’entrepreneur de se concentrer sur ce qu’il sait faire. »

A Dakar, le CTIC accompagne la croissance d’entreprises dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, sous la forme d’un programme sur trois ans. Outre l’accompagnement d’entrepreneurs plus expérimentés, le centre propose un programme court sur 6 mois pour tester un modèle économique et a lancé récemment un programme de promotion des objets connectés.

« On a énormément de problématiques liées à notre environnement. Je pense qu’il sera bienvenu d’avoir des vêtements qui pourront donner la qualité de l’air, d’avoir des maisons connectées », explique Eva Sow Ebion, responsable du business développement du CTIC Dakar.

CTIC Dakar veut aujourd’hui reproduire son modèle de centre d’incubation, comme elle l’a déjà fait au Niger. L’incubateur d’entreprise mène actuellement des études de faisabilité en Mauritanie, au Gabon et au Togo.

 

Information prise dans "Jeune Afrique"

Niger : après le ralliement du MNSD à la majorité présidentielle, le remaniement est attendu

 

L’information était devenue un secret de polichinelle : le bureau politique du Mouvement nigérien pour la société du développement (MNSD), deuxième formation d’opposition, a voté le 13 août en faveur de son ralliement à la majorité présidentielle. La composition du gouvernement en sera logiquement changée.

Alors que les élections locales doivent avoir lieu en janvier, l’opposition vient de perdre un atout de poids, celui du MNSD, qui avait remporté 11,7% des suffrages aux dernières législatives de février 2016. Le bureau politique du parti de Seini Oumarou a voté, dans la nuit du samedi 13 août au dimanche 14 août, en faveur du ralliement à la majorité présidentielle, déjà forte de 52 partis.

Le parti a motivé sa décision par sa volonté de sortir le pays de la crise dans laquelle il se trouve actuellement et de sceller l’unité de la nation face au terrorisme. « Le bureau politique a par la même occasion responsabilisé le président du parti pour qu’il entame les démarches utiles en vue de la concrétisation de cette volonté du parti de participer à la gestion du pouvoir d’État en mettant en avant les intérêts supérieurs de notre pays », a expliqué le Secrétaire général du parti, Abdoul Kadri Tidjani, dans un communiqué.

Le MNSD avait engagé en juin un audit de ses activités, après son échec à la présidentielle (Seini Oumarou avait terminé troisième et avait dû se désister derrière Hama Amadou, candidat du Moden-Lumana) puis aux législatives (où le parti était en recul de 20 sièges). Avec ce ralliement à Mahamadou Issoufou, l’ancien parti au pouvoir ferme la porte à une nouvelle coalition d’opposition, que tentait de réunir depuis plusieurs mois Amadou Boubacar Cissé, président de l’UDR-Tabbat.

Vers un remaniement du gouvernement

Il reste désormais à savoir quelles seront les conséquences du ralliement du MNSD à la majorité présidentielle, dont il devient le second parti en nombre de députés. Traditionnellement, le candidat arrivé troisième à l’élection présidentielle accédait au poste de président de l’Assemblée nationale, comme ce fut le cas pour Hama Amadou en 2011. Mais le perchoir est actuellement occupé par Ousseini Tinni, député du PNDS, élu alors que l’ancienne coalition d’opposition boycottait encore l’Assemblée, au lendemain de l’annonce des résultats du scrutin législatif.

Surtout, quelle sera la physionomie du gouvernement après un remaniement qui semble inévitable ? Brigi Rafini a été reconduit dans ses fonctions à la primature et bénéficie de la confiance du président. Les alliés de l’entre-deux tours ont quant à eux obtenu des strapontins d’envergure, comme Ibrahim Yacouba aux Affaires étrangères, qu’ils n’ont aucune intention de quitter.

Le repos du chef de l’État, qui a débuté des vacances dans son village le 12 août dernier, aura donc été de courte durée. Selon nos informations, les changements dans l’équipe ministérielle ne devraient cependant pas intervenir avant trois mois. Le nombre de ministres pourrait alors être réduit et passer sous la barre des trente, dont plusieurs pour le MNSD.