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Sénégal: lancement de la coalition formée autour du parti de l’ex-président Wade

Des militants et sympathisants du PDS devant le siège du parti. (Image d'illustration).

Des militants et sympathisants du PDS devant le siège du parti. (Image d'illustration).
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Au Sénégal, le lancement officiel de la coalition « Wallu Sénégal » (« Sauver le Sénégal ») a eu lieu vendredi 8 octobre. Une nouvelle coalition formée autour du Parti démocratique sénégalais de l’ancien président Abdoulaye Wade. Elle promet de présenter des listes dans tous les départements, villes et communes du pays en vue des élections locales du 23 janvier 2022. Elle fera face à une autre coalition de l’opposition, et à celle de la majorité au pouvoir.

Avec notre correspondante à DakarCharlotte Idrac

Un épi de mil jaune sur fond bleu : le logo de la nouvelle coalition « Wallu Sénégal » reprend le symbole et les couleurs de celui du Parti démocratique sénégalais (PDS). Autour de lui: le Congrès de la renaissance démocratique, la coalition Jotna, l’AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix, et la Convergence démocratique « Bokk Guiss Guiss ».

Les mots d’ordre: « expérience et compétence ». Pape Sarr est le coordonnateur de la commission communication, dans sa déclaration, il vise le chef de l’État sénégalais. « Le président Macky Sall a mis l’ensemble des institutions de la République, notamment l’Assemblée nationale, la justice, au service des intérêts clientélistes de sa coalition. L’objectif est de préparer la manipulation de la Constitution pour un 3ème mandat. Face au grand risque de déflagration qui menace l’équilibre de notre nation, des patriotes ont retenu de regrouper leurs forces ».

L’opposition se lance donc en ordre dispersé dans la bataille des locales après le lancement de la coalition « Yewwi Askan Wi » autour d’Ousmane Sonko et Khalifa Sall début septembre, et face à la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar. Mais « Wallu Sénégal » reste « ouverte à tous » selon ses responsabl

La cérémonie de vendredi a aussi été l’occasion pour de nombreux militants du PDS d’appeler au retour de Karim Wade, le fils de l’ancien président en exil au Qatar.

Mali: dans le cercle de Niono, des attaques quasi quotidiennes

Image satellite du village de Farabougou, dans le centre du Mali.

Image satellite du village de Farabougou, dans le centre du Mali.
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L’inquiétante dégradation de la situation sécuritaire dans le cercle de Niono. Dans la région de Ségou au le centre du pays, ce cercle - équivalent d’un département - avait été le théâtre en mars dernier d’un accord de cessez-le-feu inédit, conclu entre les jihadistes de la Katiba Macina, liés à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique), et les chasseurs traditionnels dozos. Mais depuis le début du mois de juillet, cet accord est rompu et depuis la fin du mois dernier, les attaques meurtrières redoublent d’intensité. 

Farabougou, Sokolo, Mariko, Songo, Dogofry… « On ne compte plus les attaques, on ne compte plus les morts, témoigne un élu local. C’est presque tous les jours. »

Selon les sources locales interrogées - élus, notables, religieux -, la situation s’est particulièrement dégradée depuis la fin du mois de septembre, tous parlent de « plusieurs dizaines de morts » en quelques semaines, sans pouvoir être plus précis.

Dans une localité, c’est un jeune qui partait chasser les oiseaux qui est tué par les jihadistes de la Katiba Macina. Dans une autre, des paysans qui se rendaient aux champs. Certains villages et hameaux sont sous blocus total, les habitants empêchés d’en sortir.

► À lire également : Niono et Djenné au Mali : les mêmes acteurs, des dynamiques contradictoires

Les chasseurs dozos accusés aussi de violence

Les chasseurs traditionnels dozos, qui s’efforcent de tenir tête aux jihadistes, déplorent des victimes régulières. Mais eux aussi sont accusés de violence. Selon certains témoignages, ils pénètrent dans des villages pour exiger de l’argent et des jeunes hommes afin de combattre. Les têtes de bétail sont volées par centaines, les marchés désertés par les bergers qui se font attaquer en chemin et par les clients qui déplorent le manque de certaines denrées, comme le sucre.

Des milliers de déplacés ont quitté leurs hameaux isolés pour des localités plus importantes, logés tant bien que mal chez des proches ou dans des bâtiments publics. D’autres rejoignent des villes situées à l’extérieur du cercle. 

Le Haut conseil islamique a bien repris sa médiation pour rétablir l’accord de cessez-le-feu conclu dans le cercle de Niono entre chasseurs traditionnels dozos et jihadistes de la Katiba Macina en mars dernier, et rompu il y a trois mois. Pour le moment, sans succès. 

► À lire aussi : Mali: reprise des affrontements à Niono, l’accord de cessez-le-feu en péril

Côte d’Ivoire-Ghana : le « cartel du cacao » a-t-il visé trop haut ?

Mis à jour le 7 octobre 2021 à 10:49


Des cultivateurs de cacao, au Ghana, en juillet 2021. © Muntaka Chasant/Shutterstock/SIPA

Plus de deux ans après la création du « cartel » visant à influencer le marché international de l’or brun, Jeune Afrique dresse un premier bilan des objectifs fixés par les deux plus grands producteurs mondiaux de cacao.

La campagne de commercialisation de la récolte 2021-2022 de cacao a été simultanément lancée à la fin de septembre au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux leaders mondiaux (60 % de la production annuelle). Mais, deux ans après l’alliance formée par ces deux pays pour instaurer un prix plancher sécurisant un revenu supérieur pour les producteurs de cacao, diverses failles apparaissent dans leur stratégie commune.

Différentiels de prix et de production

Premièrement, la stratégie de plafonnement de la récolte à 2 millions de tonnes pour la Côte d’Ivoire et à environ 900 000 tonnes pour le Ghana n’a pas eu le succès escompté. Environ 2,4 millions de t sont sorties des plantations ivoiriennes lors de la saison 2020-2021 qui a pris fin le 30 septembre. Chez le voisin ghanéen, la récolte a été estimée à 1,06 million de t. Pour la nouvelle campagne – en cours –, les deux pays tablent sur une production de 2,1 millions de t pour la Côte d’Ivoire et de 950 000 t au Ghana. Il n’y a pas plus de garantie que ces nouveaux plafonds seront respectés.

Dans un deuxième temps, l’harmonisation des systèmes de commercialisation n’est toujours pas affinée. Le Ghana a un mécanisme comptant moins d’intermédiaires que la Côte d’Ivoire. Depuis Accra, le régulateur du secteur (le Ghana Cocoa Board – Cocobod) emprunte chaque années entre 1,3 milliard et 1,5 milliard de dollars, via des prêts syndiqués auprès de banques locales et internationales, pour financer directement l’achat des fèves auprès des planteurs. En Côte d’Ivoire, le Conseil café-cacao (CCC) attribue, lui, des agréments aux exportateurs, ainsi qu’aux intermédiaires traitants et aux coopératives de paysans. Cette chaîne de sous-traitants est pesante pour les planteurs de cacao.

NI LE NIGERIA NI LE CAMEROUN N’ONT REJOINT LE CARTEL IVOIRO-GHANÉEN

Enfin, si les deux pays ont lancé en 2021 l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana, avec un siège à Accra, pour mieux coordonner leurs stratégies, des différentiels de prix importants subsistent, créant des distorsions et incitations délétères pour les producteurs. Ainsi, pour la nouvelle saison cacaoyère, la Côte d’Ivoire a fixé le prix bord champs à 825 F CFA (1,26 euro) le kilogramme de fèves de cacao, en baisse de 175 F CFA sur un an.

Les autorités ghanéennes ont, elles, annoncé un prix de 10 566 cédis la tonne, environ 989 F CFA par kg, soit un prix resté stable par rapport à la saison dernière. « Ce prix est le plus élevé de la sous-région. Tous les pays producteurs envisageaient une réduction des prix bord champs à la suite de l’effondrement du marché terminal du cacao en raison de la pandémie de Covid-19 », s’est réjoui Owusu Akoto, le ministre ghanéen de l’Alimentation et de l’Agriculture.

Conséquence : les autorités ivoiriennes suspectent les Ghanéens de contrebande de la production dans la mesure où les prix avantageux du Cocobod incitent les paysans de l’Est ivoirien à écouler leur production au Ghana… Pour ne rien arranger, Abidjan et Accra restent esseulés dans le « cartel » lancé en 2018. Les autres pays producteurs africains comme le Nigeria et le Cameroun n’ont pas encore rejoint l’alliance.

NOUS N’AVONS PAS ENCORE HARMONISÉ NOS SCHÉMAS, MAIS NOUS AVONS PROGRESSÉ SUR PLUSIEURS ASPECTS


Traitement des fèves de cacao au Ghana. Les producteurs de cacao sont confrontés à la vulnérabilité économique. 23 juin 2021. © Muntaka Chasant/Shutterstock/SIPA

Des progrès revendiqués par les autorités

« Nous n’avons pas encore harmonisé nos schémas de mise sur le marché du cacao, mais nous avons progressé sur plusieurs aspects », insiste Yves Koné, le directeur général du CCC. Le dirigeant ivoirien pointe, entre autres, l’entrée en vigueur depuis le début de 2021 du différent de revenu décent (DRD). Cette « prime » de 400 dollars par tonne imposée aux multinationales du cacao (une « taxe » selon elles) sur les contrats de fourniture en or brun. Mais des tensions sont apparues au cours de l’année entre les multinationales et les autorités ivoiriennes comme ghanéennes, qui ont reproché aux premières d’opérer diverses manœuvres pour ne pas s’acquitter du DRD.

« Les exportateurs ont été très fins dans leurs démarches. Ils ont accepté la nouvelle taxe censée améliorer le revenu des planteurs mais, dans le même mouvement, ils ont refusé de s’acquitter ou ont rogné sur la prime de qualité [également appelée ‘différentiel pays’ et dépendante de la qualité des fèves et cabosses de cacao, elle s’ajoute au DRD, ndlr] », décrypte un spécialiste de la filière café-cacao.

LES EXPORTATIONS DE FÈVES BRUTES CONTINUENT DE DOMINER LA FILIÈRE OUEST-AFRICAINE

« Sur la base des ventes anticipées, les paysans auraient dû obtenir 771 F CFA [1,17 euro] par kilogramme au cours de la campagne écoulée. Mais grâce au DRD, les producteurs ont pu recevoir une prime de 229 F CFA le kilogramme, pour un prix bord champs fixé à 1 000 F CFA. Au total, près de 500 milliards de F CFA supplémentaires ont été obtenus par les producteurs », répond Yves Koné.

: L’Italien Claudio Corallo fabrique a Sao Tome l’un des meilleurs chocolats du monde en provenance de sa plantation de cacaoyers de l’ile de Principe

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L’Italien Claudio Corallo fabrique a Sao Tome l’un des meilleurs chocolats du monde en provenance de sa plantation de cacaoyers de l’ile de Principe © Vincent Fournier/JA

Du côté d’Abidjan, les autorités se disent toujours déterminées à accroître la part de la valeur ajoutée de la richesse cacaoyère qui revient aux producteurs et aux acteurs locaux. Elle est estimée à environ 5 % de l’ensemble de la chaîne de valeur, alors que les exportations de fèves brutes continuent de dominer les opérations de la filière sur le continent. La saison 2021-2022 sera un nouveau test sur la solidité et la consolidation du cartel du cacao face aux parades des multinationales du cacao, aux stratégies d’arbitrage des producteurs jouant des différentiels de prix et à l’indifférence d’Abuja et de Yaoundé aux appels du pied d’Abidjan et Accra.

Tchad : comment Mahamat Idriss Déby va changer les piliers de la transition

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 5 octobre 2021 à 14:46


Mahamat Idriss Deby, à N’Djamena le 12 juin. © Vincent Fournier pour JA

Le chef de l’État a remplacé son directeur de cabinet, le Palais a un nouveau secrétaire général et le Conseil national de transition se prépare à choisir son président. Des choix hautement politiques, révélés par Jeune Afrique.

Alors que le dialogue national inclusif se profile à l’horizon et doit se tenir avant la fin de l’année, Mahamat Idriss Déby Itno a décidé de procéder à des ajustements dans ses équipes. Premier changement d’importance : Houdeingar David Ngarimaden a été nommé ce 1er octobre directeur de cabinet du président de la transition, en remplacement d’Aziz Mahamat Saleh.

Considéré comme un technocrate à même de dialoguer avec l’opposition, Houdeingar est un ancien pilier du système de feu Idriss Déby Itno (IDI). Il fut aussi ministre de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur ou encore des Mines. Cadre du Mouvement patriotique du salut (MPS, fondé par IDI), ex-président du Conseil constitutionnel, son nom avait déjà été cité au plus haut niveau après la mort du maréchal comme possible Premier ministre de la transition.

Le chef de l’État lui avait cependant préféré Albert Pahimi Padacké, et l’avait nommé au secrétariat général de la présidence. Ces derniers jours, Houdeingar David Ngarimaden avait été une nouvelle fois envisagé à un autre poste, celui de président du Conseil national de transition (CNT, assemblée provisoire). Selon nos sources, plusieurs membres du Conseil militaire de transition (CMT, organe exécutif) et des cadres du MPS étaient favorables à ce choix.

Nomination controversée

Mais, d’après nos informations, c’est un autre homme qui, cette fois encore, a été choisi : Haroun Kabadi. Jusqu’à il y a peu président de l’Assemblée nationale, ce dernier a en effet beaucoup insisté pour conserver son poste de chef du pouvoir législatif. Il a surtout fait valoir sa maîtrise des arcanes financiers de la chambre basse, où il avait favorisé la nomination de fidèles, comme son bras droit Ali Kolotou Tchaïmi.

Le choix de Kabadi, qui doit être officialisé dans les prochains jours – sauf changement de dernière minute –, n’a pas fait l’unanimité dans l’entourage du chef de l’État et au sein du MPS, où nombre de cadres, de soutiens financiers et de militants (notamment chez les plus jeunes) s’y sont opposés. Outre Houdeingar David Ngarimaden, Moussa Kadam, ex-vice-président de l’Assemblée nationale, a un temps représenté une alternative. Mais Kabadi a su s’imposer grâce à ses réseaux et malgré la grogne.

Selon nos sources, seuls les trois postes de vices-présidents restent donc à pourvoir. L’un d’entre eux pourrait aller à l’opposition, notamment à Théophile BongoroNgarlejy Yorongar ou Félix Nialbé Noradoumngar. Un autre pourrait échoir à un proche de Albert Pahimi Padacké, comme Delwa Kassiré Coumakoye ou Achta Mahamat Nour.

Abdelkerim Idriss Déby reste à la présidence

S’il n’a pu supplanter Haroun Kabadi, Moussa Kadam a tout de même obtenu d’être nommé, également le 1er octobre, secrétaire général de la présidence de la République, en remplacement d’Houdeingar, lequel a quant à lui repris le poste d’Aziz Mahamat Saleh à la direction du cabinet du chef de l’État. Ce dernier n’a pour le moment pas de nouvelles fonctions. Certaines sources l’imaginent intégrer un gouvernement à l’occasion d’un proche remaniement, mais rien n’est encore acté.

Mahamat Idriss Déby Itno a en revanche conservé auprès de lui son directeur de cabinet adjoint, Abdelkerim Idriss Déby. Le frère cadet du chef de l’État a lui-même demandé à conserver ce poste, qu’il occupait déjà auprès de son défunt père. Il est aujourd’hui l’un des plus proches conseillers du président, tant pour la gestion du pays que pour celle du MPS.

Côte d’Ivoire – Magic System : le réseau d’A’Salfo, du gotha politique au monde des affaires

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 3 octobre 2021 à 16:25
                         

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En plus de vingt-quatre ans de carrière, le leader du groupe ivoirien a tissé des relations allant bien au-delà de la sphère musicale.

Au cours de sa carrière, Salif Traoré, alias « A’Salfo », a su s’appuyer sur ses connexions dans les plus hautes sphères politiques ivoiriennes. À l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, mais également durant les mandats de Laurent Gbagbo (2000-2011) et d’Henri Konan Bédié (1993-1999). En 2008 il a d’ailleurs lancé, avec le soutien du pouvoir – dont il est proche de certains piliers, tel Charles Blé Goudé – le premier Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua).

Cet événement, dont l’édition 2021 a pris fin le 12 septembre, est financé en grande partie par l’opérateur télécom sud-africain MTN, l’Union européenne (UE), l’État ivoirien et la filiale locale du brasseur français Solibra. Sa direction opérationnelle a été confiée à Harouna Traoré, le frère d’A’Salfo, qui est son homme de confiance, mais aussi le régisseur et directeur artistique du groupe. Lequel a confié la direction de sa communication à un autre intime de l’artiste, Guy-Michel Ablé, journaliste à Radio Côte d’Ivoire (groupe public RTI).

En Afrique, A’Salfo a ses entrées dans plusieurs palais présidentiels. Il a en effet l’estime des chefs d’État Macky Sall, Roch Marc Christian Kaboré, George Weah ou encore bien sûr Alassane Ouattara, à qui il parle souvent au téléphone. Et l’artiste de 42 ans n’est pas en reste dans l’Hexagone, où il a bien connu Jacques Chirac, qui n’hésitait pas à l’inviter à l’Élysée. Ce dernier lui avait même octroyé la nationalité française par naturalisation. Il a aussi su établir le contact avec les présidents suivants : Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron – en 2017, Magic System avait donné un concert à Paris pour la victoire de ce dernier.

Le groupe, qui prépare un grand concert à Abidjan avant la fin de l’année, a signé le 22 septembre à Marseille une convention avec la fondation CMA CGM pour l’édification d’écoles à partir de conteneurs en Côte d’Ivoire. Sa proximité avec l’artiste français Soprano lui a permis de nouer des liens avec la famille Saadé, propriétaire du groupe maritime, ainsi qu’avec des businessmen de Provence, une région du sud-est de la France.

Dominique Ouattara

A’Salfo est un proche de Dominique Ouattara, qui le soutient et lui prodigue des conseils. Son engagement caritatif a été inspiré par la première dame ivoirienne, qu’il rencontre très régulièrement. Cette relation lui a permis d’avoir ses entrées au palais. L’artiste est ainsi devenu un proche du couple présidentiel. En juillet dernier, il a fait partie des invités, triés sur le volet, venus assister au mariage à Paris de Nathalie Folloroux, la fille de Dominique Ouattara.

Amadou Coulibaly

La rencontre formelle entre Amadou Coulibaly, dit AM’S, et A’Salfo a eu lieu en 2011. En quête de financements pour organiser la quatrième édition de son festival, ce dernier avait contacté la présidence. Alassane Ouattara l’avait alors présenté à AM’S, qui allait devenir son référent au palais. Ce natif de Korhogo (nord du pays), cousin de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, officiait à l’époque comme conseiller médias du chef de l’État.

Le désormais ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, porte-parole du gouvernement, est devenu l’un des confidents d’A’Salfo, au point de le conseiller au sujet de sa carrière comme de sa vie privée. L’artiste ne lance plus aucun projet sans en informer Amadou Coulibaly, qui est aussi un cadre influent du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir.

Thomas Mélonio

Sa relation avec Thomas Mélonio date de l’époque où celui-ci officiait à l’Élysée en tant que conseiller Afrique de François Hollande. A’Salfo l’avait connu lors de la préparation d’un voyage du président français d’alors en Côte d’Ivoire, auquel le chanteur avait été convié. Les deux hommes sont restés proches. Mélonio est désormais directeur exécutif innovation, recherche et savoirs à l’Agence française de développement (AFD).

Jobst Von Kirchmann

Ce diplomate allemand en poste à Abidjan depuis fin 2018 a noué de solides liens d’amitié avec l’artiste. En 2019, tous deux ont lancé une initiative baptisée UE Magic Tour, axée sur la sensibilisation aux dangers de l’émigration clandestine des jeunes vers l’Europe. Cette tournée dans plusieurs villes du pays a favorisé leur rapprochement. Grâce au soutien de l’ambassadeur Jobst Von Kirchmann, l’UE a financé et sponsorisé la dernière édition du Femua.

Irina Bokova

Le leader de Magic System a connu la Bulgare Irina Bokova lorsque celle-ci était à la tête de l’Unesco à Paris. En 2012, elle l’a nommé ambassadeur de bonne volonté de l’organisation onusienne afin qu’il puisse apporter sa contribution à la lutte contre l’exclusion, la discrimination et l’injustice, qui constitue le fil conducteur de son propre engagement. Ils ont maintenu le contact même après le départ de Bokova en 2017.

Maurice Bandaman

Magic System a développé de nombreux projets lorsque Maurice Bandaman était encore ministre de la Culture et de la Francophonie (2011-2020). Cela a créé un lien fort entre ces deux personnalités. Désormais ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, le diplomate demeure un homme clé du réseau du chanteur, qui continue de le côtoyer et de bénéficier de ses conseils.

Le directeur général d’Attijariwafa Bank (Afrique de l’Ouest) fait aussi partie du réseau d’A’Salfo. Directeur général de la Société ivoirienne de banque (SIB) pendant plusieurs années, Daouda Coulibaly a soutenu des demandes de fonds de l’artiste, qui désirait mener à bien certains projets. Cet ancien élève de HEC Paris, président de HEC Alumnis Côte d’Ivoire, a appuyé l’entrée d’A’Salfo dans la branche abidjanaise de l’école, où il étudie le management.

Madani Tall

Sa première rencontre avec l’ex-directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire a eu lieu en 2013, lors d’un vol Abidjan-Paris. Les deux hommes ont depuis gardé contact et cette relation s’est consolidée au fil des ans.

Madani Tall apprécie A’Salfo pour son humilité. Depuis sa reconversion dans les affaires en tant que président du conseil d’administration de l’entreprise Envol Immobilier, basée à Dakar, il reçoit le chanteur à chacun de ses séjours au Sénégal.

Nasser Seklaoui

Le PDG du groupe Sociam, spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de produits électroménagers, est un proche d’A’Salfo depuis plus de vingt ans. Ils ont longtemps été amis avant de parler business. Membre influent de la Chambre de commerce et d’industrie libanaise de Côte d’Ivoire, Nasser Seklaoui l’introduit désormais régulièrement auprès des hommes d’affaires ivoiro-libanais.

De son côté, A’Salfo n’hésite pas à l’inviter aux évènements qu’il organise. Sociam, qui est le représentant exclusif du géant sud-coréen Samsung Electronics en Côte d’Ivoire, sponsorise et soutient activement Magic System. Le groupe industriel a également participé à la construction d’une école de la Fondation Magic System. A’Salfo s’est d’ailleurs rendu pour la première fois au Liban par l’intermédiaire de Seklaoui.

Ramzi Omais

Le discret patron franco-ivoirien de Sotici, leader de la fabrication de tuyaux en PVC et polyéthylène en Afrique de l’Ouest, fait lui aussi partie du cercle d’A’Salfo. Les deux hommes se respectent et se voient régulièrement. Ramzi Omais, qui est aussi directeur de l’hôtel Tiama, un cinq étoiles d’Abidjan, est un généreux contributeur de Magic System. Il n’hésite d’ailleurs pas à accompagner son ami dans certains projets. Même s’il ne joue pas le même rôle que son compatriote Nasser Seklaoui, il facilite lui aussi certaines relations avec les milieux d’affaires libanais.