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Le PDCI rejette la candidature de Kouadio Konan Bertin à la présidentielle ivoirienne

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Kouadio Konan Bertin est un cadre du PDCI.

Le comité des candidatures du PDCI a annoncé le rejet de celle de Kouadio Konan Bertin pour la prochaine élection présidentielle. Celle d’Henri Konan Bédié a, en revanche, été validée.

Il n’y aura même pas match. Jeudi 2 juillet, quelques jours après avoir validé celle d’Henri Konan Bédié, le comité des candidatures du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) a annoncé qu’il rejetait la candidature de Kouadio Konan Bertin à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle d’octobre.

Dans leur communiqué, les membres du comité ont notamment estimé que l’ex-député de Port-Bouët avait versé à son dossier de candidature des informations inexactes et qu’il avait refusé de s’engager sur l’honneur à ne pas se présenter à la présidentielle et à ne pas démissionner du PDCI s’il n’était pas investi par le parti.

Nouveau défi à l’égard de Bédié

Kouadio Konan Bertin, dit KKB, avait déposé sa candidature à la fin de juin. Un nouveau geste de défi à l’égard d’Henri Konan Bédié, cinq ans après une première rupture avant la présidentielle de 2015. À l’époque, il s’était opposé à la décision du Sphinx de Daoukro de soutenir Alassane Ouattara et s’était présenté en indépendant à la magistrature suprême. Crédité de 3,9 % des voix, il avait ensuite fait amende honorable auprès de son mentor pour revenir dans les rangs du PDCI.

Dans une interview accordée à JA après le dépôt de son dossier, KKB, 51 ans, avait estimé « que le temps des candidatures uniques [était] révolu ». « Ma candidature a le mérite de nourrir le débat démocratique interne au PDCI-RDA, qui, pour moi, doit mériter le nom qu’il porte en donnant l’exemple », avait-il ajouté. Le rejet de son dossier n’aidera pas Henri Konan Bédié, de nouveau candidat à 86 ans, à faire taire les critiques de ses adversaires sur son hégémonie au sein du parti. 

Comment Dakar muscle Petrosen pour tirer parti de la manne pétro-gazière

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Image de synthèse de la future unité flottante de BP sur le champ gazéifère offshore de Grand Tortue-Ahmeyim.

Afin d’optimiser son entrée dans le club des producteurs africains d’hydrocarbures, l’État, qui nourrit aussi de grandes ambitions dans l’aval, a totalement réorganisé l’entreprise publique.

« Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie », récite Manar Sall, directeur général de la nouvelle branche aval de Petrosen, l’entreprise publique pétrolière. Introduit en 2016 dans la Constitution sénégalaise, l’article 25-1 sert de feuille de route au gouvernement au moment où le pays se prépare à un développement spectaculaire de sa production d’hydrocarbures.

Les champs gazéifères de Grand Tortue-Ahmeyim et de Yakaar, exploités par la major britannique BP, devraient entrer en production en 2023, tout comme le gisement pétrolifère de Sangomar, confié à la compagnie australienne Woodside. C’est Petrosen qui représente les intérêts de l’État dans ces deux projets.

Création de deux filiales

Au début de l’année, le gouvernement a totalement revu l’organisation de la société nationale en créant deux filiales placées sous la responsabilité de Mamadou Faye, directeur général de Petrosen depuis 2012. La première, chargée de l’exploration et de la production (E&P), a été confiée à Joseph Oufam Medou, jusque-là numéro deux de l’entreprise publique. La seconde, spécialisée dans les activités de distribution, Petrosen Trading & Services, est pilotée par Manar Sall, qui, il y a encore quelques mois, conseillait le ministre du Pétrole.

Dakar a bénéficié de l’appui financier de la Banque mondiale à hauteur de 29 millions de dollars

Petrosen E&P continuera à assurer la promotion du bassin sédimentaire. « Tout le travail mené depuis les premières découvertes, en 2014, est remarquable », souligne Manar Sall. Au cours du premier semestre, ses équipes se sont rendues au Cap, à Londres et à Houston pour présenter aux investisseurs douze blocs que le gouvernement souhaite vendre. Des gisements dont l’État pourra détenir jusqu’à 30 %, selon le code des hydrocarbures adopté l’an dernier.

Petrosen possède aujourd’hui 20 % de la partie sénégalaise de Grand Tortue-Ahmeyim et 18 % de Sangomar. Pour négocier les contrats avec les pétroliers, faire certifier les réserves et diligenter des études, Dakar a notamment bénéficié de l’appui financier de la Banque mondiale à hauteur de 29 millions de dollars (25,7 millions d’euros).

Repenser l’ensemble du secteur énergétique

Pour le Sénégal, devenir producteur de pétrole représente bien sûr l’opportunité de retirer d’importants bénéfices de son sous-sol, mais aussi de repenser l’ensemble de son secteur énergétique. Si les délestages sont devenus exceptionnels depuis quelques années, la facture payée par l’État pour la fourniture de l’électricité se révèle très élevée. Chaque année, il doit verser près de 100 milliards de F CFA (près de 152 millions d’euros) à la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), qui vend son énergie à perte malgré la récente augmentation des tarifs.

L’objectif est d’atteindre un taux d’électrification de 100 % d’ici à 2025

Cette situation devrait prendre fin avec l’entrée en production d’une future centrale de 250 MW, à laquelle il faut ajouter différents projets éoliens et solaires. Grâce à l’accès à un gaz bon marché, le gouvernement espère faire passer le coût de production du kWh de 110 F CFA à moins de 80 F CFA.

Cette baisse de la facture énergétique doit aussi permettre d’améliorer l’accès des populations à l’électricité. L’objectif est d’atteindre un taux d’électrification de 100 % d’ici à 2025 – celui-ci n’atteignait que 53 % en 2018. Pour cela, Petrosen Trading & Services jouera un rôle important en détenant 43 % du futur réseau de pipelines : 470 km de tuyaux permettant de transporter le gaz à travers le pays, notamment jusqu’à la future centrale de 250 MW.

L’entreprise chargée de sa gestion a été créée et le chantier pourra commencer quand les partenaires stratégiques et financiers, qui détiendront une part du capital, auront été sélectionnés. Aucune date n’est, pour le moment, communiquée. Comme sur tous ses projets, Petrosen a travaillé au ralenti depuis le début de l’épidémie de Covid-19 dans le pays.

Développer son réseau de stations-service

Détentrice de 46 % de la Société africaine de raffinage (SAR), la filiale aval de l’entreprise publique entend par ailleurs opérer une percée dans le secteur de la distribution de produits pétroliers. Une activité dont l’État sénégalais est aujourd’hui totalement absent. Ce marché, estimé à 1 100 milliards de F CFA, comprend la livraison de produits raffinés aux grands industriels, aux compagnies aériennes, aux armateurs, ainsi que la fourniture de carburant et de gaz domestique aux ménages.

Manar Sall, nouveau DG de Petrosen Trading & Services, a pour mission de dynamiser le marché

L’entreprise publique souhaite notamment développer son propre réseau de stations-service. Ce secteur est actuellement dominé par Total, Vivo, Ola Energy (ex-OiLibya) et Oryx, lesquels trustent 70 % des ventes. Même si le président Macky Sall ne lui a pas assigné d’objectif financier, Manar Sall, ancien cadre d’Exxon et d’OiLibya, a pour mission de dynamiser le marché.

« Tous les acteurs vendent leurs produits au prix plafond fixé par l’État – qui entend maintenant s’assurer qu’il y aura une saine concurrence », décrypte une source proche du dossier.

[Tribune] Sale temps pour l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest

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Économiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, le 29 octobre 2015.

La monnaie unique peut être une parade à la fragmentation de l’espace ouest-africain. Mais il faut aussi admettre que, faute d’un leadership suffisant pour porter l’eco, c’est le pire moment pour le lancer.

C’est par une série de tweets sur son compte officiel que Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, a relancé le débat sur l’avenir de l’eco, la future monnaie unique ouest-africaine. Elle devait être celle des 15 pays membres de la Cedeao et voir le jour cette année.

Mais le tweet du président nigérian confirme une paralysie du processus. « Cela me donne un sentiment de malaise que la zone UEMOA souhaite reprendre l’eco en remplacement de son Franc CFA avant les autres États membres de la Cedeao », écrit Buhari.

Cette sortie est le dernier épisode du long et déroutant feuilleton qui devait s’achever avec la mort du franc CFA, symbole des relations particulières instaurées avec la France après les indépendances. Porté depuis deux décennies par la Cedeao, le projet devait être une brique supplémentaire – et pas n’importe laquelle – dans la construction d’une communauté économique, politique et humaine pleinement intégrée.

La Cedeao est donc aujourd’hui à un tournant. Elle a certes a réussi à donner naissance à un vaste espace de circulation libre des citoyens de 15 pays, un espace doté d’un tarif extérieur commun, d’une commission basée à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, et d’une série d’agences spécialisées. Elle dispose aussi de protocoles ambitieux en matière de paix, de défense et de sécurité, de gouvernance démocratique, de justice et de respect des droits humains.

En outre, et même si les pays de l’Uemoa cultivent des liens économiques et politiques plus forts entre eux, c’est bien la Cedeao qui a incarné institutionnellement depuis des décennies le projet d’une Afrique de l’Ouest dont les peuples imaginent un avenir commun.

Des hauts et des bas

La Cedeao a connu des hauts et des bas, et a sans doute produit plus de résultats probants dans les domaines politiques et sécuritaires qu’économiques. Au vu des faiblesses structurelles, des errements politiques de la majorité de ses membres et des crises multiples, son bilan relève quasiment du miracle.

Mais elle est aujourd’hui dans un de ses grands moments de faiblesse. Le président nigérian a agité le spectre d’une dislocation de la communauté si les pays de l’Uemoa décidaient de lancer l’eco avant les autres pays de la Cedeao qui avaient collectivement choisi le nom de la monnaie unique, et sans consensus préalable sur la marche à suivre.

Le Nigeria avait estimé en février dernier que les conditions ne seraient pas réunies pour lancer l’eco en 2020 et recommandé un report de l’échéance. C’était avant la pandémie de la Covid-19, qui est venue plonger les pays de la région – à des degrés certes variés – dans une détresse économique et financière brutale. Le Nigeria, très dépendant de ses exportations d’hydrocarbures, est sévèrement touché.

Les analyses lues ou entendues ici et là n’évoquent dans leur grande majorité que la question du choix de régime de change, l’interrogation sur le bien-fondé de la monnaie unique dans une communauté qui ne constitue pas une zone monétaire optimale, le risque d’instabilité monétaire et financière en cas de naissance d’un eco sans préparation adéquate ou encore la dimension géopolitique régionale réduite à un jeu de dupes entre les chefs d’État des pays francophones et francophiles, emmenés par l’Ivoirien Alassane Ouattara, et leurs homologues anglophones, emmenés par Buhari.

La France, encore elle, serait à la manœuvre, avec l’intention de saboter le projet initial de la Cedeao pour maintenir son influence via un franc CFA rénové, déguisé en monnaie ouest-africaine souveraine.

Créer un maximum d’emplois

Ces questions et ces points de vue sont pertinents, mais ils sont aussi réducteurs. Sur le plan économique, j’entends très peu parler des possibilités pour l’unification monétaire d’impulser une transformation structurelle dans l’espace Cedeao avec, comme locomotive, l’économie nigériane souvent réduite à son secteur pétrolier et gazier alors que la taille de sa population (environ 214 millions d’habitants en 2020) est un facteur puissant de développement agricole, industriel et d’une grande variété de services par le jeu des économies d’échelle.

Or l’une des clés pour les perspectives économiques de l’Afrique de l’Ouest dans les prochaines décennies réside dans la capacité de la région à produire en son sein les biens et services qui seront nécessaires à sa population en forte croissance.

S’il y a bien une priorité vitale pour la région, c’est de créer un maximum d’emplois et d’opportunités de revenus aujourd’hui et demain pour ses dizaines de millions de jeunes. Nombre d’entreprises européennes, chinoises, américaines, turques ou indiennes l’ont compris depuis longtemps et ont l’œil rivé sur la croissance du marché nigérian et ouest-africain. Ils savent que même les plus pauvres consomment beaucoup, dès lors qu’ils sont très nombreux.

Il faut ajouter les classes moyennes urbaines aussi en forte croissance. L’enjeu économique de l’intégration régionale, c’est la possibilité d’en faire un moteur de dynamisation et de transformation des économies réelles au profit des populations ouest-africaines.

Sans impulsion nigériane, il n’y a simplement pas de perspective d’accélération du projet d’intégration.

Quant à l’enjeu politique de la monnaie unique, qui est à mon sens encore plus important, c’est l’approfondissement de la solidarité et, in fine, la construction d’un espace de paix et de sécurité en Afrique de l’Ouest. Plus on renforce des liens entre les États, plus on se dispute dans des réunions, plus on se fréquente, plus on se connaît, et moins on a envie de se faire la vraie guerre.

C’est en cela que le débat sur les critères de convergence à satisfaire par les États avant de lancer l’eco ou sur l’appréciation des coûts et bénéfices de la monnaie unique n’est pas le plus important.

Mauvais timing ?

La monnaie unique à elle seule ne résoudra aucun des problèmes cruciaux des économies réelles. Elle peut en revanche être un puissant accélérateur de l’intégration politique et une parade à la fragmentation institutionnelle de l’espace ouest-africain.

Le souci est que personne ne semble y croire. Le drame actuel réside dans l’absence de leadership au niveau régional. Il n’y a personne pour porter le projet de l’eco, et les chefs d’État les plus passionnément francophiles ne sont pas les seuls en cause.

Si la Cedeao s’est dramatiquement affaiblie depuis une quinzaine d’années, c’est d’abord parce que le Nigeria, sa seule vraie puissance, s’est affaiblie, engluée dans ses crises sécuritaires et politiques internes. Son président actuel, le général à la retraite Buhari, qui avait déjà dirigé la fédération sous régime militaire il y a 37 ans, n’est certainement pas le plus intéressé par un agenda régional.

Rappelons-le : le Nigeria représente 70% du PIB de la Cedeao et 52% de sa population. Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont loin. Sans impulsion nigériane, il n’y a simplement pas de perspective d’accélération du projet d’intégration.

Que la France ait quelque raison de se réjouir de la fragmentation institutionnelle et politique de la région est une chose. Qu’elle y contribue un peu, c’est probable. Que toutes les autres puissances moyennes ou grandes n’aient pas intérêt à ce que les blocs régionaux africains se renforcent au point de s’entendre sur les questions les plus stratégiques, c’est une évidence.

L’urgence est d’éviter une rupture totale de confiance au sein de la communauté.

Mais si on abandonne la Cedeao, si souvent donnée en exemple à l’échelle continentale, à un affrontement improductif entre francophones et anglophones, ce sont les personnalités politiques de la région qui en porteront la responsabilité, et personne d’autre.

Je continue à croire au projet de monnaie unique de la Cedeao comme à un formidable accélérateur d’intégration politique, humaine et économique. Mais il faut admettre que c’est le pire moment pour lancer l’eco. La majorité des pays de la région sont en crise sécuritaire ou politique avec des incertitudes majeures également sur le plan économique post-Covid 19.

L’urgence est d’éviter une rupture totale de confiance au sein de la communauté. Et d’attendre qu’émergent des hommes, ou mieux, des femmes, qui voient loin et croient réellement à la possibilité de faire quelque chose de beau, de digne, de fort, d’exemplaire, dans cette partie du monde.

Crise au Mali: les opposants au président Ibrahim Boubacar Keïta durcissent le ton

Manifestation de l'opposition à Bamako, au Mali, le 19 juin 2020. (Image d'illustration)
Manifestation de l'opposition à Bamako, au Mali, le 19 juin 2020. (Image d'illustration) RFI/Coralie Pierret

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, pour dénouer la crise politique qui secoue son pays, a rencontré ce dimanche à Bamako une délégation de l'opposition regroupée au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques. S'il s'est félicité de cette rencontre, ses hôtes ont tenu immédiatement après une réunion pour marquer leur déception et même durcir le ton

Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel

Après l'imam Mahmoud Dicko, samedi, le chef de l’État a reçu dimanche des représentants de la coalition du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques coalition, qui rassemble responsables religieux et personnalités de la société civile et du monde politique. Depuis juin, ce mouvement a fait descendre dans les rues de la capitale des dizaines de milliers de personnes opposées au pouvoir en place. Selon la présidence, ces concertations ont pour but de décrisper la situation politique.

Et pour le président malien, la rencontre en soi est une victoire pour le Mali. Le communiqué officiel diffusé à l’issue de la réunion poursuit qu’au cours de l’entrevue, le chef de l’État a réitéré à ses hôtes sa volonté de les voir représenter au sein du futur gouvernement d’union nationale. Quid du mémorandum, que le Mouvement du 5 juin lui a adressé ? Il a invité ses interlocuteurs à engager à ce sujet des échanges avec la majorité présidentielle.

Nouvelle manifestation ce vendredi

Du côté des opposants la lecture de la rencontre est tout autre. Ils estiment que le président IBK a ignoré leurs demandes contenues dans le mémorandum, notamment la nomination d’un Premier ministre de pleins pouvoirs issu de leurs rangs pour redresser le pays. L’opposition durcit même le ton en exigeant à nouveau la démission du chef de l’État alors que cette revendication ne figurait plus dans leurs revendications et n’était plus présente dans le mémorandum.

Et comme si les responsables du Mouvement du 5 juin voulaient à nouveau montrer leurs muscles, ils annoncent une nouvelle manifestation ce vendredi.

Nous lui avons indiqué que nous avons un mémorandum qui a été élaboré et qui a été transmis par le canal de l’autorité morale du mouvement, l’imam Mahmoud Dicko, donc nous étions venus répondre à son invitation pour voir les suites qu’il donne à ce mémorandum. Le président de la République nous a indiqué qu’il souhaite que nous discutions avec le parti qui soutient l’action gouvernementale, autrement dit le parti de la majorité présidentielle, et que donc ce qui serait convenu avec le parti de la majorité présidentielle et qui s’inscrit dans le cadre des lois et de la Constitution, il verra donner une suite favorable à cette discussion. Nous l’avons écouté courtoisement, nous avons compris qu’en réalité il n’y avait pas de discussion à faire et la conclusion que nous avons tirée c’est qu’en réalité le président a simplement réservé une fin de non-recevoir de nous recevoir au mémorandum qui lui a été transmis.

 

Choguel Maïga, un des représentants du M5

Au Niger, le général Salou Djibo candidat pour la prochaine présidentielle de fin 2020

Le général Salou Djibo, le 30 septembre 2010, à Niamey.
Le général Salou Djibo, le 30 septembre 2010, à Niamey. AFP PHOTO/ISSOUF SANOGO

Le général Salou Djibo vient d’être désigné candidat pour la future élection présidentielle qui doit se tenir à la fin de l’année 2020. Il a été intronisé, dimanche soir, par son parti Paix-Justice-Progrès.

C’est sous les couleurs de son parti le PJP que l’ex-chef de la junte militaire, qui a renversé Mamadou Tanja en 2010, a décidé d’être candidat à la future élection présidentielle. Dans un palais des sports rempli de militants, le candidat Salou Djibo, 55 ans, a déclaré après son investiture : « C’est conscient des enjeux auxquels le Niger fait face et que nous n’avons plus le choix que de nous battre pour réussir ou périr, que j’ai décidé d’être candidat aux élections présidentielles à venir ». Et le candidat Salou Djibo d’ajouter : « Je m’engage devant le peuple nigérien à faire de la politique autrement ».

Toujours sous les applaudissements des militants et à la faveur de sa première prise de parole publique devant la classe politique nigérienne, Salou Djibo s’est enfin engagé lors des futures campagnes électorales « à ne jamais insulter, diffamer ou salir injustement l’honneur de qui que ce soit ». Un vrai parcours du combattant pour le soldat Salou Djibo, devenu civil aujourd’hui, sur un terrain déjà occupé avec 143 partis politiques au Niger.

Pour l’instant, le PJP de Salou Djibo ne s’est positionné dans aucun camp politique, majorité ou opposition. Il compte sur ses propres militants pour se frayer un chemin vers le palais présidentiel.

 
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