Actualités

Nigeria: enlèvement de quatre Occidentaux dans l'Etat de Kaduna

Une rue de Kaduna, dans le nord du Nigeria.
© AFP/Nicole Sobecki
 

Ils ont été enlevés mardi soir dans le nord du pays, a confirmé la police de l’Etat de Kaduna, où a eu lieu l’enlèvement. Les quatre expatriés étaient en route vers la capitale Abuja quand leurs véhicules ont été interceptés en début de soirée.

On ne connait pas encore l’identité des quatre hommes. Juste qu’il s’agit de deux Américains et de deux Canadiens. Ils voyageaient ensemble lorsque leurs véhicules ont été pris pour cible, à environ 3h de route au nord-est d’Abuja.

Selon Moukhtar Aliyu, porte-parole de la police de l’Etat de Kaduna, les véhicules sont tombés dans une embuscade. « Les expatriés étaient escortés de deux policiers. Il y a eu d'intenses échanges de tirs entre les assaillants et deux policiers qui ont malheureusement perdu la vie. Et on soupçonne que les hommes armés non identifiés ont enlevé les quatre expatriés. A l’heure où je vous parle, la police fait tout son possible pour les retrouver vivants. »

 

Les enlèvements contre rançon sont fréquents au Nigeria, miné par l’insécurité.
Pas plus tard qu’en octobre, quatre Britanniques ont été enlevés près de Warri dans l’Etat du Delta, au sud-est du pays.

 

France: mobilisation pour une montée en puissance de la force du G5 Sahel

Les ministres de la Défense des pays du G5 Sahel réunis ce lundi 15 janvier à Paris, autour de la ministre française des Armées, Florence Parly, pour accélérer la mise en oeuvre de la Force militaire conjointe des pays membres.
© Olivier Fourt / RFI
 

La ministre française des Armées Florence Parly a réuni ce lundi à Paris ses homologues de la force militaire conjointe des pays du G5 Sahel - Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie - dans l'espoir d'accélérer sa mise en oeuvre.

Lors de la conférence de presse qui a clôturé la réunion, Florence Parly a annoncé le lancement de la deuxième opération de la Force conjointe, une annonce confirmée par Tiéna Coulibaly, ministre malien de la Défense. Ce sera une opération 100 % force conjointe ou menée en collaboration avec Barkhane. Impossible à dire car les intervenants se sont voulus extrêmement discrets sur le sujet. On ne sait donc pas où cette opération a lieu ni quelles sont les armées qui interviennent.

Ensuite, comme attendu, Florence Parly a annoncé qu’une feuille de route commune venait d’être signée. Cette dernière est destinée à accélérer « l’opérationnalisation » de la force et « le rythme des opérations », selon les mots de la ministre, avec notamment une clarification des différents niveaux de commandement.

 

La ministre française des Armées a par ailleurs confirmé que les efforts seront concentrés, dans un premier temps, sur la zone centre, un choix particulièrement pertinent, à ses yeux, vu les dernières attaques qui se sont déroulées dans la zone.  Florence Parly s’est voulue optimiste.

« Nous savons où nous allons. Dans la bonne direction », a-t-elle déclaré.

Après la partie opérationnelle, ce lundi après-midi, place, ce lundi soir, à la réunion avec les donateurs, un dîner préparatoire à la conférence des donateurs du 23 février prochain, à Bruxelles.

Opération Pagnali

Selon nos informations, cette deuxième opération de la Force conjointe a été baptisée Pagnali, ce qui signifie « tonnerre », en peul. Ce lundi soir, les ministres de la Défense des pays du G5, réunis autour de Florence Parly, se sont refusés à donner des informations concernant la localisation et les effectifs engagés dans cette opération. Cela dit, on sait qu'un certain nombre d'unités étaient déjà positionnées.

Au début du mois, en effet, le commandant de la Force indiquait que des unités étaient en place, à Dori, au Burkina Faso, à Bankilaré, au Niger et probablement aussi à Boulikessi, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Ce sont très certainement ces unités qui ont été mises en mouvement par la route, pour rejoindre la zone d'opération de Pagnali. C'est le principe même d'un contrôle transfrontalier permanent, à partir d'une zone d'implantation.

Selon nos informations, il n y’aurait pas, à l’heure actuelle, de troupes tchadiennes engagées sur le terrain dans cette opération mais plutôt des Maliens et des Nigériens qui ont déjà l’habitude de travailler ensemble. D’après nos évaluations, il y aurait quelques centaines d’hommes.

La ministre française des Armées a également confirmé que la priorité de la force conjointe était de « renforcer » le fuseau centre. Théoriquement, cette zone s'étend sur 50 km, de part et d'autre, le long de la frontière sud du Mali. Cependant, le point chaud, actuellement, c'est le secteur des trois frontières  Mali, Niger et Burkina Faso. Barkhane opère, en ce moment, non loin de là. Rappelons qu'elle a été visée par une attaque suicide, la semaine dernière, sur l'axe Menaka, In-Délimane.

Une source militaire, contactée par RFI, assure toutefois que la Force conjointe du G 5 Sahel et Barkhane mènent actuellement deux opérations distinctes. Cela dit, les effets peuvent  se combiner. Parfois, faire pression, d’un côté, permet parfois d’obtenir des résultats, de l’autre.

  1. Le Dauphiné
    Très gravement brûlée, elle s'est éteinte pendant son transport à l'hôpital.

    2. Le Parisien
    Des trous dans sa culotte laissaient entrevoir une famille pauvre.

    3. Ouest France
    La conférence sur la constipation sera suivie d'un pot amical.

    4. La République du centre
    Il abusait de la puissance de son sexe pour frapper son ex-épouse.

    5. Courrier picard
    Il y aura un appareil de réanimation dernier cri.

6. Dernières Nouvelles d'Alsace
En raison de la chaleur, les musiciens ne porteront que la casquette de l'uniforme.
 
7. Nice matin
L'individu n'était pas à prendre avec du pain sec.
 
8. Lavoixdunord.fr
M. Jean C... remercie chaleureusement les personnes qui ont pris part au décès de son épouse.
 
9. L'Est Républicain
Ses dernières paroles furent un silence farouche.

10. MidiLibre.com
L'église étant en travaux, ses obsèques ont été célébrées à la salle des fêtes.

11. La Dépêche du midi
Tous portaient une crêpe à la boutonnière.
 
12. Le Parisien
Comme il s'agissait d'un sourd, la police dut pour l'interroger avoir recours à l'alphabet braille.
 
13. Nord éclair
Ayant débuté comme simple fossoyeur, il a, depuis, fait son trou.

  1. L'Alsace
    Détail navrant, cette personne avait déjà été victime l'an dernier d'un accident mortel.
  2. Le Républicain Lorrain
    Quand vous doublez un cycliste, laissez lui toujours la place de tomber.

    16. Le dauphiné
    Les mosquées sont très nombreuses car les musulmans sont très chrétiens.

    17. L'Aisne nouvelle
    Il remue la queue en cadence comme un soldat à la parade.
     
    18. Sud Ouest
    Tombola de la société Bayonnaise des Amis des Oiseaux : le numéro 5963 gagne un fusil de chasse.
     
    19. Lamballe.net
    A aucun moment le Christ n'a baissé les bras.
     
    20. Presse Océan
    Les kinés se sont massés devant la grille de la préfecture.
     
    21. Le Journal du Dimanche
    Visiblement, la victime a été étranglée à coups de couteau.
     
    22. Le Rouge Choletais
    A Montaigu, la fête du 1er mai aura lieu le 1er mai.
     
    23. Var matin
    Journée du Sang : s'inscrire à la boucherie.
     
    24. La Vie Corrézienne
    C'est la foire des veaux et des porcs : venez nombreux !
  1. Nord éclair
    Le rapport de la gendarmerie révèle que Alain P... se serait suicidé lui-même.

    26. Le Progrès
    Quand Honoré Gall s'est-il suicidé ? S'est-il donné la mort avant de se jeter à l'eau

    27. Paris Jour
    Horriblement mutilée, la voiture succombe quelques minutes après l'accident.
     
    28. Libération.fr
    Son cadavre a été ramené sur la plage où il a récupéré rapidement.
     
    29. Le Républicain Lorrain
    Cette morgue se situera à gauche de l'église, dans l'ancien cimetière, d'où l'on a une vue magnifique de la localité.

30. Ouest France
La situation ne pouvait plus désormais s'améliorer que dans le sens d'une amélioration.

  1. Télé 7 Jours
    Richard Virenque : J'aime me défoncer sur un vélo.

    32. Le Nouvel Observateur.com
    Un type qui tue sa femme n'est pas vraiment un assassin.

    33. Var matin
    Bref, le Var est redevenu le Var avec son cortège de touristes venus des huit coins de l'hexagone.
     
    34. Var matin
    Deux conducteurs étaient interpellés par les gendarmes en état d'ivresse.
     
    35. MidiLibre.com
    Mise au point [...] aux Etats-Unis d'une méthode qui permet de déterminer avec 100% d'exactitude le sexe d'un bébé dès le dixième mois de grossesse.
     
    36. Le Progrès
    Un défilé aura lieu  le 1er novembre. Rassemblement à 10h45 à l'Hotel des Postes pour se rendre au cimetière. Le rire sera de rigueur.
     
    37. Le Provençal
    Un trou de balle a été relevé à la base du dos.

Trois dessins de Plantu :

«Pays de merde»: des dirigeants africains
s'élèvent contre les propos de Trump

Les propos rapportés par la presse du président Trump passent très mal sur le continent.
© REUTERS/Carlo Allegri
 

Donald Trump a taxé jeudi les pays africains et Haïti de « pays de merde » et depuis, les réactions se multiplient au plus haut niveau : le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé des propos racistes choquants et honteux. Et en Afrique, les uns après les autres, les gouvernements dénoncent à leur manière des mots outrageants.

La colère des pays africains s'illustre sur les réseaux sociaux, et par des gestes diplomatiques.

Au Sénégal le président Macky Sall en personne a réagi sur Twitter. Il se dit choqué et condamne vigoureusement les propos de Donald Trump  : « L'Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous... », écrit-il, un désaveux que le Sénégal a signifié à l'ambassadeur américain à Dakar également.

 
 

 → A (RE)LIRE : Après les propos de Trump, le Sénégal convoque l’ambassadeur américain à Dakar

Le Botswana a aussi convoqué l'ambassadeur américain pour protester contre des propos « irresponsables », « et répréhensibles ». Gaborone va plus loin et demande à Washington de clarifier sa position et de dire si le Botswana est perçu comme un « pays de merde ».

En Afrique du sud, c'est l'ANC, le parti au pouvoir qui s'est prononcé en qualifiant les propos du patron de la Maison Blanche « d'offensants ».

D'une seule voix à l'ONU

A l'ONU, les ambassadeurs du groupe africain ont exigé vendredi, dans un communiqué au langage très fort, « rétractation » et « excuses » au président américain Donald Trump, condamnant ses « racistes ».

«

Martha Ama Akyaa Pobee
13-01-2018 - Par Marie Bourreau
 
 
 

 Le groupe des ambassadeurs africains à l’ONU est extrêmement choqué et condamne fermement les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes du président des Etats-Unis telles que rapportées par les médias, a déclaré au micro de RFI la représentante du Ghana. [Le groupe] exige rétractation et excuses [et] est inquiet de la tendance continue et grandissante de l'administration américaine vis-à-vis de l'Afrique et des personnes d'origine africaine, à dénigrer le continent et les gens de couleur. »

Au Soudan du Sud, le gouvernement parle de « déclaration scandaleuse » alors que l'Union africaine déplore des remarques « blessantes et dérangeantes ».

 → A (RE)LIRE : Donald Trump insulte plusieurs pays, les réactions sont surprenantes

Quant au Togo, pays africain à avoir soutenu la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale, c'est l'opposition qui s'insurge. Sur Twitter, elle se saisit de la formule choc de Donald Trump pour dénoncer la mauvaise gestion du président Faure Gnassingbé.

 

En ce 14 janvier 2018, il est bon de relire le message du pape à ce propos

 

 

« Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les réfugiés »

Chers frères et sœurs,
« L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19, 34).

Durant les premières années de mon pontificat, j’ai exprimé à maintes reprises une préoccupation spéciale concernant la triste situation de nombreux migrants et réfugiés qui fuient les guerres, les persécutions, les catastrophes naturelles et la pauvreté. Il s’agit sans doute d’un ‘‘signe des temps’’ que j’ai essayé de lire, en invoquant la lumière de l’Esprit Saint depuis ma visite à Lampedusa le 8 juillet 2013. En créant le nouveau Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, j’ai voulu qu’une section spéciale, placée ad tempus sous mon autorité directe, exprime la sollicitude de l’Église envers les migrants, les personnes déplacées, les réfugiés et les victimes de la traite.

Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque accueilli ou rejeté (cf. Mt 25, 35.43). Le Seigneur confie à l’amour maternel de l’Église tout être humain contraint à quitter sa propre patrie à la recherche d’un avenir meilleur (Cf. Pie XII, Constitution apostolique Exsul Familia, Titulus Primus, I, 1er août 1952). Cette sollicitude doit s’exprimer concrètement à chaque étape de l’expérience migratoire :
depuis le départ jusqu’au voyage, depuis l’arrivée jusqu’au retour. C’est une grande responsabilité que l’Église entend partager avec tous les croyants ainsi qu’avec tous les hommes et femmes de

bonne volonté, qui sont appelés à répondre aux nombreux défis posés par les migrations contemporaines, avec générosité, rapidité, sagesse et clairvoyance, chacun selon ses propres possibilités.

À ce sujet, nous souhaitons réaffirmer que « notre réponse commune pourrait s’articuler autour de quatre verbes fondés sur les principes de la doctrine de l’Église : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer» (Discours aux participants au Forum International ‘‘Migrations et paix’’, 21 février 2017).

En considérant la situation actuelle,
accueillir signifie avant tout offrir aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d’entrée sûre et légale dans les pays de destination. En ce sens, un engagement concret est souhaitable afin que soit étendu et simplifié l’octroi de visas humanitaires et pour le regroupement familial. En même temps, je souhaite qu’un plus grand nombre de pays adoptent des programmes de patronage privé et communautaire et ouvrent des corridors humanitaires pour les réfugiés les plus vulnérables. En outre, il serait opportun de prévoir des visas temporaires spéciaux pour les personnes qui fuient les conflits dans les pays voisins. Les expulsions collectives et arbitraires de migrants et de réfugiés ne constituent pas une solution adéquate, surtout lorsqu’elles sont exécutées vers des pays qui ne peuvent pas garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux (Cf. Intervention du Représentant permanent du Saint-Siège à la 103ème Session du Conseil de l’OIM, 26 novembre 2013). J’en viens encore à souligner l’importance d’offrir aux migrants et aux réfugiés un premier accueil approprié et digne. «Les programmes d’accueil diffus, déjà lancés dans différentes localités, semblent au contraire faciliter la rencontre personnelle, permettre une meilleure qualité des services et offrir de plus grandes garanties de succès » (Discours aux participants au Forum International ‘‘Migrations et paix’’, 21 février 2017). Le principe de la centralité de la personne humaine, fermement affirmé par mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI (Cf. Lettre encyclique Caritas in veritate, 47), nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale. Par conséquent, il est nécessaire de former adéquatement le personnel préposé aux contrôles de frontière. Les conditions des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, postulent que leur soient garantis la sécurité personnelle et l’accès aux services élémentaires. Au nom de la dignité fondamentale de chaque personne, il faut s’efforcer de préférer des solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire national sans autorisation (Cf.Intervention du Représentant permanent du Saint-Siège à la 20ème Session du Conseil des droits humains, 22 juin 2012).

Le deuxième verbe,
protéger, se décline en toute une série d’actions pour la défense des droits et de la dignité des migrants ainsi que des réfugiés, indépendamment de leur statut migratoire (Cf. Benoît XVI, Lettre encyclique Caritas in veritate, 62). Cette protection commence dans le pays d’origine et consiste dans la mise à disposition d’informations sûres et certifiées avant le départ et dans la prévention contre les pratiques de recrutement illégal (Cf. Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Itinérants, Instruction Erga migrantes caritas Christi, n. 6). Elle devrait se poursuivre, dans la mesure du possible, dans le pays d’immigration, en assurant aux migrants une assistance consulaire adéquate, le droit de garder toujours avec soi les documents d’identité personnels, un accès équitable à la justice, la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires personnels et la garantie d’une subsistance minimum vitale. Si elles sont reconnues et valorisées de manière appropriée, les capacités et les compétences des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, représentent une vraie ressource pour les communautés qui les accueillent (Cf. Benoît XVI, Discours aux participants au 6ème Congrès mondial pour la pastorale des migrants et des réfugiés , 9 novembre 2009). C’est pourquoi, je souhaite que, dans le respect de leur dignité, leur soient accordés la liberté de mouvement dans le pays d’accueil, la possibilité de travailler et l’accès aux moyens de télécommunication. Pour ceux qui décident de retourner dans leur pays, je souligne l’opportunité de développer des programmes de réintégration professionnelle et sociale.
La Convention internationale sur les droits de l’enfant offre une base juridique universelle pour la protection des mineurs migrants. Il faut leur éviter toute forme de détention en raison de leur status migratoire, tandis qu’on doit leur assurer l’accès régulier à l’instruction primaire et secondaire. De même, quand ils atteignent l’âge de la majorité il est nécessaire de leur garantir une permanence régulière et la possibilité de continuer des études. Pour les mineurs non accompagnés ou séparés de leur famille, il est important de prévoir des programmes de garde temporaire ou de placement (Cf. Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, 2010, et S. Tomasi, Intervention du Représentant permanent du Saint-Siège à la 26ème Session ordinaire du Conseil pour les Droits de l’Homme sur les droits humains des migrants,13 juin 2014). Dans le respect du droit universel à une nationalité, celle-ci doit être reconnue et opportunément assurée à tous les enfants à la naissance. L’apatridie dans laquelle se trouvent parfois des migrants et des réfugiés peut être facilement évitée à travers « une législation sur la citoyenneté conforme aux principes fondamentaux du droit international » (Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Itinérants et Conseil Pontifical Cor Unum, Accueillir le Christ dans les réfugiés et dans les personnes déracinées de force , 2013, n. 70). Le status migratoire ne devrait pas limiter l’accès à l’assistance sanitaire nationale et aux systèmes de pension, ni le transfert de leurs contributions en cas de rapatriement.

Promouvoir veut dire essentiellement œuvrer afin que tous les migrants et les réfugiés ainsi que les communautés qui les accueillent soient mis en condition de se réaliser en tant que personnes dans toutes les dimensions qui composent l’humanité voulue par le Créateur (Cf. Paul VI, Lettre encyclique Populorum progressio , n. 14). Parmi ces dimensions, il faut reconnaître à la dimension religieuse sa juste valeur, en garantissant à tous les étrangers présents sur le territoire la liberté

de profession et de pratique religieuse. Beaucoup de migrants et de réfugiés ont des compétences qui doivent être adéquatement certifiées et valorisées. Puisque « le travail humain est par nature destiné à unir les peuples » (Jean-Paul II, Lettre encyclique Centesimus annus, n.27), j’encourage à œuvrer afin que soit promue l’insertion socio-professionnelle des migrants et des réfugiés, garantissant à tous – y compris aux demandeurs d’asile – la possibilité de travailler, des parcours de formation linguistique et de citoyenneté active ainsi qu’une information appropriée dans leurs langues d’origine. Dans le cas des mineurs migrants, leur implication dans des activités productives doit être règlementée de manière à prévenir des abus et des menaces à leur croissance normale. En 2006, Benoît XVI soulignait comment, dans le contexte de migration, la famille est « lieu et ressource de la culture de la vie et facteur d’intégration des valeurs » (Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, 2007). Son intégrité doit être toujours promue, en favorisant le regroupement familial – y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des petits-enfants – sans jamais le soumettre à des capacités économiques.

Une plus grande attention et un plus grand soutien doivent être portés aux migrants, aux demandeurs d’asile et aux réfugiés en situation de handicap. Tout en considérant louables les efforts déployés jusqu’ici par de nombreux pays en termes de coopération internationale et d’assistance humanitaire, je souhaite que dans la distribution de ces aides, soient pris en compte les besoins (par exemple l’assistance médicale et sociale ainsi que l’éducation) des pays en développement qui reçoivent d’importants flux de réfugiés et de migrants et, également, qu’on inclue parmi les destinataires les communautés locales en situation de pénurie matérielle et de
vulnérabilité (Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Itinérants et Conseil Pontifical
Cor Unum, Accueillir le Christ dans les réfugiés et dans les personnes déracinées de force, 2013, nn. 30-31).

Le dernier verbe,
intégrer, se place sur le plan des opportunités d’enrichissement interculturel général du fait de la présence de migrants et de réfugiés. L’intégration n’est pas « une assimilation, qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle. Le contact avec l’autre amène plutôt à en découvrir le ‘‘secret’’, à s’ouvrir à lui pour en accueillir les aspects valables et contribuer ainsi à une plus grande connaissance de chacun. Il s’agit d’un processus de longue haleine qui vise à former des sociétés et des cultures, en les rendant toujours davantage un reflet des dons multiformes de Dieu aux hommes » (Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié (2005), 24 novembre 2004). Ce processus peut être accéléré à travers l’offre de citoyenneté dissociée des capacités économiques et linguistiques et l’offre de parcours de régularisation extraordinaire pour des migrants qui peuvent faire valoir une longue présence dans le pays. J’insiste encore sur la nécessité de favoriser, dans tous les cas, la culture de la rencontre, en multipliant les opportunités d’échange interculturel, en documentant et en diffusant les ‘‘bonnes pratiques’’ d’intégration et en développant des programmes visant à préparer les communautés locales aux processus d’intégration. Je dois souligner le cas spécial des étrangers forcés à quitter le pays d’immigration à cause de crises humanitaires. Ces personnes demandent que leur soient assurés une assistance adéquate pour le rapatriement et des programmes de réintégration professionnelle dans leur pays d’origine.

En conformité avec sa tradition pastorale, l’Église est disponible pour s’engager en première ligne en vue de réaliser toutes les initiatives proposées plus haut ; mais pour obtenir les résultats espérés, la contribution de la communauté politique et de la société civile, chacun selon ses responsabilités propres, est indispensable.

Durant le Sommet des Nations Unies, célébré à New York le 19 septembre 2016, les dirigeants du monde ont clairement exprimé leur volonté d’œuvrer en faveur des migrants et des réfugiés pour sauver leurs vies et protéger leurs droits, en partageant ces responsabilités au niveau global. À cet effet, les États se sont engagés à rédiger et à approuver avant la fin de l’année 2018 deux accords globaux (Global Compacts), l’un consacré aux réfugiés et l’autre concernant les migrants.
Chers frères et sœurs, à la lumière de ces processus engagés, les prochains mois représentent une opportunité privilégiée pour présenter et soumettre les actions concrètes dans lesquelles j’ai voulu décliner les quatre verbes. Je vous invite, donc, à profiter de chaque occasion pour partager ce message avec tous les acteurs politiques et sociaux qui sont impliqués – ou intéressés à participer – au processus qui conduira à l’approbation des deux accords globaux.

Aujourd’hui, 15 août, nous célébrons la solennité de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie au Ciel. La Mère de Dieu a fait elle-même l’expérience de la dureté de l’exil (cf. Mt 2, 13-15) ; elle a suivi avec amour l’itinéraire de son Fils jusqu’au Calvaire et maintenant elle partage éternellement sa gloire. Confions à sa maternelle intercession les espérances de tous les migrants et réfugiés du monde et les aspirations des communautés qui les accueillent, afin que, selon le plus grand commandement de Dieu, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous-mêmes.

Vatican, le 15 août 2017
Solennité de l’Assomption de la B.V. Marie
FRANÇOIS
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