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Réunion du G5 Sahel: 414 millions d’euros de financement dont 50 millions de l'UE

Le président du G5 Sahel et chef d'Etat nigérien Mahamadou Issoufou (2e à gauche), le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (centre) et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini (droite), à Bruxelles le 23 février 2018.
© REUTERS/ John Thys/Pool
 

Force conjointe cherche soutien politique et financier. C’est le nouvel appel lancé ce matin à la conférence des donateurs pour cette force antiterroriste du G5-Sahel. Les présidents des pays membres ; Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso ont fait le déplacement à Bruxelles, une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement européens aussi, pour marquer leur solidarité dans la lutte contre le jihadisme dans la zone sahélienne. La force du G5 avait déjà mobilisé 250 millions d’euros de budget. L’objectif était de dépasser les 300 millions. Mission accomplie.

Avec notre bureau à Bruxelles,

Objectif atteint, puisque la communauté internationale va soutenir la force conjointe du G5-Sahel à hauteur de 414 millions d’euros. L’Union européenne et ses Etats membres participeront pour près de la moitié à ce financement.

« La paix n’a pas de prix dans le Sahel », avait déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini à son arrivée à Bruxelles ce vendredi. L’Union européenne a donc débloqué cette enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros pour la force conjointe du G5 Sahel, censée devenir pleinement opérationnelle en milieu d’année et dont la mission est de lutter contre les groupes jihadistes dans la région du Sahel.

« Il s’agit de donner un avenir aux enfants du Sahel, a insisté le président actuel du G5 Sahel, Mahamadou Issoufou. Une jeunesse qui n’a que deux options à l’heure actuelle : mourir en mer ou répondre à l’appel de bandes criminelles, responsables du trafic d’armes ou du trafic de drogue. »

Il faut un financement pérenne, explique Mahamadou Issoufou

Mahamadou Issoufou a insisté sur la nécessité d'un financement pérenne. « La lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée va coûter chaque année quelque 115 millions d’euros et on ne sait pas combien de temps ce combat va durer », a-t-il précisé.

Pour le président nigérien, « la sécurité est un bien public mondial. Nous luttons contre le terrorisme pour les habitants du Sahel, mais aussi pour les habitants du reste du monde nous avons donc besoin de votre soutien ». Deux soldats français de l’opération Barkhane ont encore été tués dans la région mercredi 21 février.

« Un combat qui ne concerne pas que les pays du Sahel. Le terrorisme n’a pas de frontières », a également insisté le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. « Il faut donc une mobilisation aussi importante que pour l’Irak et pour la Syrie. C’est une course contre-la-montre , a-t-il poursuivi. Les terroristes de la région vont intensifier leurs attaques. Il faut donc que les financements débloqués arrivent le plus vite possible sur le terrain ».

Entre afro-optimisme et afro-pessimisme, où va réellement le continent ?

« Je sais que l'on parle beaucoup du potentiel de ce continent, mais franchement, je n'y croyais guère... » Entre afro-optimisme béat et afro-pessimisme, où placer le curseur ?

Paris, mi-février. Un dîner entre amis dans un restaurant à la mode. Autour de la table, des chefs d’entreprise, pour la plupart dans l’immobilier ou la finance, un avocat qui connaît assez bien l’Afrique et un homme politique français, aujourd’hui sénateur. Il est relativement jeune, promis à un bel avenir et… de droite. Après les amabilités d’usage, il me demande ce que je fais dans la vie.

Je lui explique par le menu détail les activités de Jeune Afrique Media Group. Il dit avoir vaguement entendu parler de l’hebdomadaire. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, d’ailleurs, quand on lui a envoyé l’éditorial consacré à Robert Bourgi, qu’il connaît pour l’avoir croisé avec François Fillon.

Arrive le tour de l’événementiel et du Africa CEO Forum, organisé cette année les 26 et 27 mars, à Abidjan. Je déroule le laïus de présentation. Incontournable rendez-­vous des principaux décideurs, acteurs économiques, industriels et financiers du secteur privé africain, plus d’un millier de participants, etc. Le sénateur manque d’avaler de travers. « Ah bon ? Je ne savais pas que l’Afrique était à ce niveau de développement ! »

Éternelle litanie d’épouvantails

Vous l’aurez compris, pour mon interlocuteur, qui connaît en revanche la Chine ou le Bhoutan sur le bout des doigts, l’Afrique est terra incognita.

Le débat sur la réalité du potentiel africain ne cesse de rebondir

« Je sais que l’on parle beaucoup du potentiel de ce continent, a-t-il cru bon de préciser, mais franchement, je n’y croyais guère. Il faut dire que quand on lit les journaux… » Et d’égrener l’éternelle litanie d’épouvantails généralement servis : immigration, islam radical, vieux despotes, guerres, maladies, économies balbutiantes, ethnicisme, etc.

À sa décharge, de sommets en conférences, de rapports d’institutions internationales en ouvrages d’« experts », le débat sur la réalité du potentiel africain ne cesse de rebondir. Après des décennies de clichés cantonnant le continent à une terre marginalisée en proie aux affres du désespoir vint, vers la fin des années 2000, le temps d’une autre Afrique, elle aussi fantasmatique, « nouvelle frontière du développement ».

Mais la chute des cours des matières premières et la croissance en berne de certains États, conjuguées à des situations politiques préoccupantes, notamment en Afrique centrale, ont douché les ardeurs de nombreux afro-­optimistes béats. Pas facile, dans ces conditions, de se faire un avis.

Dynamique réelle

Alors, où va réellement notre continent ? Le taux de croissance moyen a certes faibli, notamment à cause de la baisse des recettes pétrolières des pays producteurs d’hydrocarbures et de minerais.

Il ne s’agit ici ni de claironner en pensant que tout va bien. Mais de simplement constater que la dynamique est réelle

Mais ailleurs, en Éthiopie, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Rwanda, en Tanzanie, en Éthiopie ou au Kenya, pour ne citer qu’eux, le taux de croissance ferait pâlir d’envie la vieille Europe. Ses moteurs demeurent en tout cas intacts : démographie, développement des marchés et des services financiers, émergence de classes moyennes (et supérieures), urbanisation, amélioration du secteur agricole, de l’industrialisation ou de la transformation locale des matières premières.

Il ne s’agit ici ni de claironner en pensant que tout va bien dans le meilleur des mondes, ni de faire l’autruche. Mais de simplement constater que la dynamique est réelle.

Ajoutons à cela l’extraordinaire révolution numérique et tous les talents africains, dont personne ne parle jamais, qui l’exploitent à merveille en faisant preuve d’une créativité débordante, palliant une multitude de freins et d’écueils jadis insurmontables.

La seule question qui vaille

Pour en revenir au potentiel lui-même, il est loin d’être une vue de l’esprit. À la fin du siècle, l’Afrique représentera 40 % de la population de la planète, comme l’Asie (l’Europe, elle, 4 %…). Elle abrite 60 % des terres arables, encore largement sous-exploitées ! Et recèle le tiers des réserves minières et énergétiques. L’eau, ressource majeure s’il en est, y est disponible à profusion.

Les sociétés civiles sont de plus en plus exigeantes. Touchez-en un mot à Yahya Jammeh ou à Robert Mugabe

La seule question qui vaille, c’est de savoir si ce potentiel sera bien exploité ou non. On en revient à la gouvernance et à tout ce qui a trait à la démocratie, donc à notre responsabilité à tous : élections, contrôle des dirigeants et contre-pouvoirs, État de droit, défense de l’intérêt général, préservation de l’environnement… Là aussi, la dynamique est perceptible.

Les sociétés civiles, par exemple, sont de plus en plus exigeantes et acceptent de moins en moins les comportements d’hier. Touchez-en un mot à Yahya Jammeh ou à Robert Mugabe. Oui, l’Afrique peut être chic ! Cela ne dépend que de nous, et non de ce qu’on lui impose. D’ailleurs, notre sénateur compte s’y rendre très prochainement.

La Libye célèbre sans joie
les sept ans de la chute de Kadhafi

Benghazi fut la première ville à se soulever comme le «Guide» libyen, en février 2011. Sept ans plus tard, la paix n'est toujours pas revenue.
© AFP
 

Le 15 février 2011 en Libye, des manifestations commençaient à Benghazi dans l'est du pays, avant de s'amplifier deux jours plus tard. Elles ont conduit avec l'intervention de l'Otan à mettre fin au régime de 42 ans de Mouammar Kadhafi. A Tripoli, on se prépare à fêter le septième anniversaire de la révolution dite du 17 février, mais le cœur des Libyens n'est vraiment pas à la fête.

La capitale libyenne vit une activité intense : opérations de réparations et de grand nettoyage dans les rues de Tripoli. Les chemins qui mènent vers la place des Martyrs, l'ancienne place Verte, sont désormais fermés pour raison de sécurité.

Tout est prêt ou presque pour accueillir en fête le 17 février, jour symbolique du soulèvement libyen de 2011. Mais, plus que jamais, les Libyens, qui ont mis tout leur espoir dans cette révolution, sont au-delà de la déception et se sentent trahis.

« Il y a quelque chose de triste »

Malgré ces préparatifs, « il y a quelque chose de triste. Peut-être que Tripoli regrette comme nous », écrit un internaute.

En effet, l'insécurité est totale dans le pays, la lutte pour le pouvoir s'est intensifiée, la division s'approfondit, l'Etat est absent et les 3 000 milices règnent en maître avec entre les mains des dizaines de millions d'armes...

Quant à l'économie, elle reste très en deçà de son potentiel, alors que le pays constitue la première réserve pétrolière en Afrique. Le manque de liquidité oblige les citoyens à attendre pendant de longues heures dans des files sans fin pour obtenir une partie de leurs salaires.

L'Occident impuissant

Confrontés à ce chaos, les Libyens ne cachent plus leurs regrets. Le représentant spécial de l'ONU pour la Libye laisse entendre ses doutes quant à la tenue des élections générales prévues normalement cette année. L'Occident qui fait son mea culpa au vu des conséquences de son intervention en Libye, parait impuissant devant l'étendue du problème. La situation est plus que jamais dans l'impasse.

Libye: un parlementaire qualifie la révolution de 2011 de «catastrophe»


Au 1er Janvier 2018
+/-215 communautés dans le monde en 42 Pays
dont 22 Pays en Afrique

les Missionnaires d’Afrique sont au nombre de 1200
et de 36 nationalités
- Moyenne d'âge: 67,71

Les chiffres de droite dans les tableaux correspondent à l'année 2017

12 évêques 11
1066 prêtres 1141 de Serment Perpétuel
88 frères de Serment perpétuel 94
0 frère de Serment Temporaire
43 clercs de Serment perpétuel 16
1 associé 1

Total 1200 membres, 32 membres de moins qu’au 1er janvier 2017


Statistiques par Nationalité 1er Janvier 2018

Rappel 2017 1es Chiffres en noir

Algériens

1 - 1

Kenyans

15 - 11

Allemands

112 - 118

Luxembourgeois

3 - 3

Américains (USA)

16 - 16

Malawites

11 - 10

Australiens

0 - 0

Maliens

8 - 6

Belges

135 - 150

Mexicains

10 - 10

Brésiliens

3 - 3

Mozambicains

1 - 1

Britanniques

41 - 43

Néerlandais

63 - 72

Burkinabé

53 - 48

Nigérians

13 - 10

Burundais

12 - 10

Ougandais

24 - 24

Canadiens

121 - 129

Philippins

8 - 7

Congolais

82 - 73

Polonais

18 - 17

Espagnols

68 - 70

Rwandais

11 - 11

Ethiopien

7 - 6

Soudanais

2 - 2

Français

178 - 193

Sud-Africains

0 - 0

Ghanéens

33 - 31

Suisses

25 - 27

Indiens

16 - 14

Tanzaniens

29 - 28

Irlandais

22 - 22

Togolais

11 - 8

Italiens

32- 33

Trinidad

1 - 1

Ivoiriens

1 - 1

Zambiens

32 - 31



Nombre de M.Afr dans les pays 2018
Les chiffres de droite dans les tableaux correspondent à l'année 2017

Ces chiffres sont donnés en fonction des nominations

Maison Gé+Pisai

30 - 38

Kenya

29 - 21

Afrique du Sud

16 - 17

Liban

2 - 2

Algérie

18 - 17

Luxembourg

1 -1

Allemagne

95- 94

Malawi

23 - 21

Australie

0 - 0

Mali

28 - 25

Belgique

112 - 126

Mauritanie

3 - 3

Brésil

5 - 6

Mexique

6 - 8

Burkina Faso

39 - 42

Mozambique

11 - 11

Burundi

8 - 10

Pays-Bas

43 - 45

Canada

97 - 101

Niger

8 - 6

Congo RDC

76 - 70

Nigéria

10 - 10

Côte d'Ivoire

9 - 9

Ouganda

27 - 35

Egypte

0 - 0

Philippines

8 - 6

Espagne

48 - 50

Pologne

6 - 5

Ethiopie

11 - 11

Rwanda

8 - 9

France

160 - 166

Suisse

21 - 23

Ghana

33 - 36

Soudan

3 - 3

Grande Bretagne

31 - 29

Tanzanie

36 - 33

Inde

8 - 5

Togo

7 - 3

Irlande

13 - 14

Tunisie

12 - 12

Italie

24 - 24

U.S.A

16- 16

Jérusalem

11 -12

Zambie

43 - 50

Pour obtenir ces chriffres:
Les DIACRES ont été placés dans leur pays d'origine
Un ou l'autre confrère 'moins défini' a été placé dans le pays de dernière nomination.
Les Associés sont aussi comptés

CONFRERES EN PROVINCES le 1er Janvier 2018
en comptant les Associés (1 le 1/1/2017 et 1 le 1/1/2018)

Provinces ..............1er Janvier 2017 ....1er Janvier 2018
Groupe MG ..........................38* .......................30*
Section/Section EPO .............25 .........................25

Provinces en Afrique
Afr.Centr. (PAC) ......................91 ......................94
Afr. de l’Ouest (PAO) ............. 88.. ................... ..95
Afr.Australe (SAP) .................100 ....................... 94
Ghana-Nigeria ..........................46 ........................46
Maghreb ................................. 29 ............ ........... 31
Afr. de l 'Est (EAP)................. .97 .........................97
SOA* ....................................................................16


Province Amérique (AMS) ........131 ....................125
Province Europe (PEP) ............ 577 ...... .............557
Total ......................................1263 ..................1232

*Le Groupe MG : Maison Généralice, Pisai,
* SOA : Inde, Philippines,

L’Europe par pays : (L’équipe provinciale d’Europe : 3)
................................1er Janvier 2017 ....1er Janvier 2018
Belgique ..................................124 ......................112
Allemagne+Luxembourg ...........97 ........................97
Espagne ..................................50 ..................... ...48
France ...................................166 ................ . ....160
Grande Bretagne ......................29 ........................31
Irelande ...................................14................ ... ....13
Italie ........................................24 ........................24
Pays Bas ..................... ...........45 ................. ......43
Pologne ............................... .....5 .................... .....6
Suisse .....................................23 .........................21

TOTAL.................................577........................557


  1. B. STATISTIQUES EN FRANCE
    au 1er Janvier 2018


    Le nombre total des confrères Français est de 178
    Il y a 150 confrères Français et 12 non Français en France
    Il y a 28 confrères Français hors de France
    Le nombre total de confrères (Français ou non et associé) dans la Province est de: 163




C . Jeunes en formation : nombre et lieux.

Année Académique 2017-2018
507 (2016-2017 = 484) Etudiants originaires

Septembre 2017
A droite : l'an passé

Pays :

1°Etape
Philo

2°Etape
A.spir.

3°Etape
Stage

4°Etape
Théo

Total

Afr. du Sud

-

-

-

-

-

Allemagne

0

0

-

0

0

Canada + USA

0

-

-

0

0

Belgique

-

-

-

-

-

Burkina

17- 20

6- 5

21- 19

16- 20

60- 64

Burundi

11- 6

2- 5

3- 4

9- 10

25- 25

Congo

52- 58

10- 16

23- 17

24- 32

109- 123

Côte d'Ivoire

3- 4

0- 1

3- 3

4- 4

10- 12

EPO - Ethiopie

3- 1

0- 1

1- 0

5- 5

9- 7

Espagne

-

-

-

0

0

France

-

-

-

-

0

G.B.

-

-

-

-

-

Ghana

18- 13

3- 6

1- 4

10- 8

32- 31

AMS : Brésil

0

0

-

-

0

MG : India

7- 8

3- 1

3- 4

9- 10

21- 23

AMS : Mexique

0

0

1- 0

2- 2

3- 2

MG : Philippines

2- 2

2- 0

0- 2

2- 1

6- 5

Pologne

2- 2

0- 1

1- 0

1- 1

4- 4

Irlande

-

-

-

-

-

Italia

-

-

-

-

-

Kenya

11- 9

2- 6

6- 5

8- 9

27- 29

Malawi

10- 14

2- 2

2- 3

7- 6

21- 25

Mali

2- 4

0- 0

2- 1

3- 4

7- 9

Moçambique

6- 5

0- 1

3- 1

3- 1

12- 8

Nederland

-

-

-

-

-

Nigeria

18- 14

5- 5

7- 6

5- 7

35- 32

Rwanda

8- 5

3- 0

3- 4

8- 9

22- 18

Suisse

-

-

-

-

-

Soudan Sud

-

-

-

-

0

Tanzanie

3- 7

2- 1

0- 2

6- 3

11- 13

Tchad

0- 0

0- 0

0- 0

1- 1

1- 1

Togo

7- 9

0- 2

1- 1

7- 6

15- 18

Ouganda

15- 17

5- 2

6- 8

4- 6

30- 33

Zambie

11- 12

1- 3

4- 4

7- 6

23- 25

TOTAL

206-210

46-58

91-88

141-151

484-507

Différence avec

l'année dernière

+4

+12

-3

+10

+23

se préparent à devenir Missionnaires d’Afrique

Nombre de candidats par année depuis 1990

Texte Pris sur le site AGENCE Zenit

Carême 2018 : message du Pape François

Carême : pour que l’amour ne se refroidisse pas (texte complet)


La prière, l’aumône et le jeûne, remèdes efficaces

«À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» : ce verset de l’évangile de saint Matthieu (24, 12) est le thème du message du pape François pour le carême 2018.

Le pape lance un appel aussi « au-delà » des frontières visibles de l’Eglise : « Si vous constatez la diminution du sens d’humanité commune, unissez-vous à nous pour qu’ensemble nous invoquions Dieu, pour qu’ensemble nous jeûnions et qu’avec nous vous donniez ce que vous pouvez pour aider nos frères! »

Le pape invite en effet à vivre le carême, « temps de grâce », à la fois « dans la joie et en vérité » et en pratiquant les remèdes efficaces que l’Eglise propose: la prière qui donne le « discernement », l’aumône qui « libère », et le jeûne qui « désarme ».

Le pape conclut sur le « feu » de Pâques qui embrase le cœur de charité.

Voici le texte officiel en français du message du pape François, en date de la Toussaint et présence ce mardi 6 février au Vatican par le cardinal Peter Turkson.

AB

Message du pape François

«À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» (Mt 24, 12)

Chers Frères et Sœurs,

La Pâque du Seigneur vient une fois encore jusqu’à nous! Chaque année, pour nous y préparer, la Providence de Dieu nous offre le temps du Carême. Il est le «signe sacramentel de notre conversion»[1], qui annonce et nous offre la possibilité de revenir au Seigneur de tout notre cœur et par toute notre vie.

Cette année encore, à travers ce message, je souhaite inviter l’Eglise entière à vivre ce temps de grâce dans la joie et en vérité; et je le fais en me laissant inspirer par une expression de Jésus dans l’Évangile de Matthieu: «À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» (24, 12). Cette phrase fait partie du discours sur la fin des temps prononcé à Jérusalem, au Mont des Oliviers, précisément là où commencera la Passion du Seigneur. Jésus, dans sa réponse à l’un de ses disciples, annonce une grande tribulation et il décrit la situation dans laquelle la communauté des croyants pourrait se retrouver: face à des évènements douloureux, certains faux prophètes tromperont beaucoup de personnes, presqu’au point d’éteindre dans les cœurs la charité qui est le centre de tout l’Évangile.

Les faux prophètes

Mettons-nous à l’écoute de ce passage et demandons-nous: sous quels traits ces faux prophètes se présentent-ils?

Ils sont comme des «charmeurs de serpents», c’est-à-dire qu’ils utilisent les émotions humaines pour réduire les personnes en esclavage et les mener à leur gré. Que d’enfants de Dieu se laissent séduire par l’attraction des plaisirs fugaces confondus avec le bonheur! Combien d’hommes et de femmes vivent comme charmés par l’illusion de l’argent, qui en réalité les rend esclaves du profit ou d’intérêts mesquins! Que de personnes vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude!

D’autres faux prophètes sont ces «charlatans» qui offrent des solutions simples et immédiates aux souffrances, des remèdes qui se révèlent cependant totalement inefficaces: à combien de jeunes a-t-on proposé le faux remède de la drogue, des relations« use et jette», des gains faciles mais malhonnêtes! Combien d’autres encore se sont immergés dans une vie complètement virtuelle où les relations semblent plus faciles et plus rapides pour se révéler ensuite tragiquement privées de sens! Ces escrocs, qui offrent des choses sans valeur, privent par contre de ce qui est le plus précieux: la dignité, la liberté et la capacité d’aimer. C’est la duperie de la vanité, qui nous conduit à faire le paon… pour finir dans le ridicule; et du ridicule, on ne se relève pas. Ce n’est pas étonnant: depuis toujours le démon, qui est «menteur et père du mensonge» (Jn 8, 44), présente le mal comme bien, et le faux comme vrai, afin de troubler le cœur de l’homme. C’est pourquoi chacun de nous est appelé à discerner en son cœur et à examiner s’il est menacé par les mensonges de ces faux prophètes. Il faut apprendre à ne pas en rester à l’immédiat, à la superficialité, mais à reconnaître ce qui laisse en nous une trace bonne et plus durable, parce que venant de Dieu et servant vraiment à notre bien.

Un cœur froid

Dans sa description de l’enfer, Dante Alighieri imagine le diable assis sur un trône de glace[2]; il habite dans la froidure de l’amour étouffé. Demandons-nous donc: comment la charité se refroidit-elle en nous? Quels sont les signes qui nous avertissent que l’amour risque de s’éteindre en nous?

Ce qui éteint la charité, c’est avant tout l’avidité de l’argent, « la racine de tous les maux» (1Tm 6, 10); elle est suivie du refus de Dieu, et donc du refus de trouver en lui notre consolation, préférant notre désolation au réconfort de sa Parole et de ses Sacrements.[3] Tout cela se transforme en violence à l’encontre de ceux qui sont considérés comme une menace à nos propres «certitudes»: l’enfant à naître, la personne âgée malade, l’hôte de passage, l’étranger, mais aussi le prochain qui ne correspond pas à nos attentes.

La création, elle aussi, devient un témoin silencieux de ce refroidissement de la charité: la terre est empoisonnée par les déchets jetés par négligence et par intérêt; les mers, elles aussi polluées, doivent malheureusement engloutir les restes de nombreux naufragés des migrations forcées ; les cieux – qui dans le dessein de Dieu chantent sa gloire – sont sillonnés par des machines qui font pleuvoir des instruments de mort.

L’amour se refroidit également dans nos communautés. Dans l’Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, j’ai tenté de donner une description des signes les plus évidents de ce manque d’amour. Les voici: l’acédie égoïste, le pessimisme stérile, la tentation de l’isolement et de l’engagement dans des guerres fratricides sans fin, la mentalité mondaine qui conduit à ne rechercher que les apparences, réduisant ainsi l’ardeur missionnaire.[4]

Que faire?

Si nous constatons en nous-mêmes ou autour de nous les signes que nous venons de décrire, c’est que l’Eglise, notre mère et notre éducatrice, nous offre pendant ce temps du Carême, avec le remède parfois amer de la vérité, le doux remède de la prière, de l’aumône et du jeûne.

En consacrant plus de temps à la prière, nous permettons à notre cœur de découvrir les mensonges secrets par lesquels nous nous trompons nous-mêmes[5], afin de rechercher enfin la consolation en Dieu. Il est notre Père et il veut nous donner la vie.

La pratique de l’aumône libère de l’avidité et aide à découvrir que l’autre est mon frère: ce que je possède n’est jamais seulement mien. Comme je voudrais que l’aumône puisse devenir pour tous un style de vie authentique! Comme je voudrais que nous suivions comme chrétiens l’exemple des Apôtres, et reconnaissions dans la possibilité du partage de nos biens avec les autres un témoignage concret de la communion que nous vivons dans l’Eglise. A cet égard, je fais mienne l’exhortation de Saint Paul quand il s’adressait aux Corinthiens pour la collecte en faveur de la communauté de Jérusalem: «C’est ce qui vous est utile, à vous» (2 Co 8, 10). Ceci vaut spécialement pour le temps de carême, au cours duquel de nombreux organismes font des collectes en faveur des Eglises et des populations en difficulté. Mais comme j’aimerais que dans nos relations quotidiennes aussi, devant tout frère qui nous demande une aide, nous découvrions qu’il y a là un appel de la Providence divine: chaque aumône est une occasion pour collaborer avec la Providence de Dieu envers ses enfants ; s’il se sert de moi aujourd’hui pour venir en aide à un frère, comment demain ne pourvoirait-il pas également à mes nécessités, lui qui ne se laisse pas vaincre en générosité? [6]

Le jeûne enfin réduit la force de notre violence, il nous désarme et devient une grande occasion de croissance. D’une part, il nous permet d’expérimenter ce qu’éprouvent tous ceux qui manquent même du strict nécessaire et connaissent les affres quotidiennes de la faim; d’autre part, il représente la condition de notre âme, affamée de bonté et assoiffée de la vie de Dieu. Le jeûne nous réveille, nous rend plus attentifs à Dieu et au prochain, il réveille la volonté d’obéir à Dieu, qui seul rassasie notre faim.

Je voudrais que ma voix parvienne au-delà des confins de l’Eglise catholique, et vous rejoigne tous, hommes et femmes de bonne volonté, ouverts à l’écoute de Dieu. Si vous êtes, comme nous, affligés par la propagation de l’iniquité dans le monde, si vous êtes préoccupés par le froid qui paralyse les cœurs et les actions, si vous constatez la diminution du sens d’humanité commune, unissez-vous à nous pour qu’ensemble nous invoquions Dieu, pour qu’ensemble nous jeûnions et qu’avec nous vous donniez ce que vous pouvez pour aider nos frères!

Le feu de Pâques

J’invite tout particulièrement les membres de l’Eglise à entreprendre avec zèle ce chemin du carême, soutenus par l’aumône, le jeûne et la prière. S’il nous semble parfois que la charité s’éteint dans de nombreux cœurs, cela ne peut arriver dans le cœur de Dieu! Il nous offre toujours de nouvelles occasions pour que nous puissions recommencer à aimer.

L’initiative des «24 heures pour le Seigneur», qui nous invite à célébrer le sacrement de Réconciliation pendant l’adoration eucharistique, sera également cette année encore une occasion propice. En 2018, elle se déroulera les vendredi 9 et samedi 10 mars, s’inspirant des paroles du Psaume 130:«Près de toi se trouve le pardon» (Ps 130, 4). Dans tous les diocèses, il y aura au moins une église ouverte pendant 24 heures qui offrira la possibilité de l’adoration eucharistique et de la confession sacramentelle.

Au cours de la nuit de Pâques, nous vivrons à nouveau le rite suggestif du cierge pascal: irradiant du «feu nouveau», la lumière chassera peu à peu les ténèbres et illuminera l’assemblée liturgique. «Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit»[7] afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs: écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique permettra à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.

Je vous bénis de tout cœur et je prie pour vous. N’oubliez pas de prier pour moi.

Du Vatican, le 1er novembre 2017
Solennité de la Toussaint

FRANÇOIS