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Burkina Faso: la success-story du pagne «Kôkô donda» de Bobo-Dioulasso

le «Kôkô donda», un pagne qui coûtait presque rien, mais que personne n’avait envie de porter il y a encore à peine deux ans, fait fureur au Burkina Faso.
© RFI/Carine Frenk

La Semaine nationale de la culture bat son plein à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso. Au programme ce vendredi soir,  de la mode avec un défilé. A l’honneur notamment le styliste « Bazem'Sé » qui a valorisé sa nouvelle collection « Kôkô donda ». C’était un pagne qui coûtait presque rien, mais que personne n’avait envie de porter il y a encore à peine deux ans. Aujourd’hui, il fait fureur dans tout le pays et même au-delà des frontières du Burkina.

Dans le quartier Bindougousso, Aïchatou Cissé prépare ses teintures : « L’eau est très chaude. Là, c’est la teinture verte. Avant on faisait du violet et du vert seulement. Depuis, on a ajouté de l’orange, du marron, rose. Nous-mêmes on mélange les teintures pour créer des couleurs ».

Quand l’arrière-grand-mère d’Aïchatou Cissé s’est lancée dans la teinture, le « Kôkô donda », c’était le pagne du pauvre, celui que les paysans pouvaient porter au champ ou offrir à leur femme. Une simple cotonnade au prix modique appréciée pour sa résistance, mais que personne n’avait envie de porter.

Le styliste Bazem’Sé a changé le cours de l’histoire : « Le pagne quand j’ai commencé à créer dans mon atelier, c’était en 2015, je voyais des gens qui venaient me trouver pour me dire : attends, tu es tombé autant que ça pour utiliser ce pagne. Mais moi, ça me faisait rire. Le ton avec lequel on me parlait, j’avais l’impression que ça les dépassait que j’utilise un pagne qu’aucune personne de la ville ne pouvait porter. Aujourd’hui, c’est le pagne de tout le monde parce que si j’arrive à le faire porter à un chef de l’Etat, à la première dame, à la princesse de Monaco, cela veut dire que ce pagne peut être porté par tout le monde, qu’on soit pauvre ou riche ».

Pour les teinturières de Bobo-Dioulasso, la vie a changé. Le prix du pagne s’est envolé. Aïchatou Cissé : « Là, on vend beaucoup plus. Auparavant, on employait deux à trois personnes. Là maintenant on peut employer jusqu’à dix personnes. Donc ça a totalement changé. Et nous on en profite très bien ».

La derniière édition du bulletin de la Province d'Afrique de l'Ouest, Baobab echos n°29, vient de paraître, et est disponible sur ce site (lire la suite)

Sénégal: utiliser des foulards le dimanche
des Rameaux

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Dans le but de protéger la nature, Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, a demandé aux catholiques de son diocèse d’utiliser des foulards au lieu des rameaux pour la procession du dimanche des Rameaux et de la passion du Seigneur.

 

Dans certaines paroisses, l’utilisation de foulards à la place des rameaux est déjà vieille de près d’une dizaine d’années.

Mais dans pratiquement toutes les autres paroisses de Dakar, le message de l’archevêque n’est pas bien passé.

 

« Les gens qui cherchent les rameaux s’étaient déjà engagés à le faire », commente Pierre Bassène un autre catholique. Selon lui, les directives de l’archevêque de Dakar seront mieux suivies l’année prochaine.

« Comme il l’a dit, l’environnement souffre de cette coupe des rameaux tous les ans. Le plus grave au Sénégal, c’est qu’il n’y a pas la culture du reboisement. »

Extraits de « Au Sénégal, l’archevêque de Dakar suggère d’utiliser des foulards à la place des rameaux » par Charles Senghor, La Croix-Africa, 26/03/18.

Estelle Essoh : « Ce sont les femmes qui rendent l’Église vivante à travers les ministères qu’elles y exercent »

Quelle est la place des femmes dans la Bible et plus généralement dans l’Église catholique ? Comment les femmes peuvent-elles avoir un impact positif dans leur milieu de vie ?

Estelle Esso, conférencière catholique ivoirienne et responsable d’un groupe de prière réservé aux femmes a répondu brièvement à ces deux questions:

  • Quel est le rôle des femmes dans la Bible ?
  • Quelle place pourrait-on attribuer aux femmes dans l’Église d’aujourd’hui ?

À lire: Estelle Essoh : « Ce sont les femmes qui rendent l’Église vivante à travers les ministères qu’elles y exercent », Recueilli par Marie-Valérie Zinsou (à Cotonou), La Croix-Africa, 22/03/18

UA: 44 pays signent un accord
pour une Zone de libre-échange continental

Quarante-quatre pays ont signé l'accord pour une Zone de libre-échange continentale en Afrique à Kigali ce 31 mars 2018.
© STR / AFP

Quarante-quatre pays africains ont signé ce mercredi matin dans la capitale rwandaise, Kigali, l'accord établissant la Zone de libre-échange continentale. 40 chefs d'Etat ont lancé l'un de projets les plus ambitieux de l'agenda 2063 de l'Afrique, celui qui vise à créer un marché commun d'1,2 milliard d'habitants. Un projet en négociation depuis 2015 et qui ne fait pas encore l'unanimité puisque certains poids lourds comme le Nigeria ont besoin de consultations approfondies. Mais cette signature va indéniablement créer une dynamique.

C'est l'aboutissement de deux années de travail sous l'égide du Nigérien Mahamadou Issoufou. La Zlec vise à créer un marché commun sans barrières tarifaires ou autres, pour les biens et les services. Ce qui ferait à terme de l'Afrique la plus grande zone de libre-échange au monde.

Mais on peut dire que le plus dur ne fait que commencer. Les signataires doivent désormais faire ratifier l'accord par leurs Parlements nationaux. Pour qu'il entre en vigueur, il faudra au moins 22 ratifications. L'idée étant d'arriver à une ouverture effective en janvier 2019.

84 000 kilomètres de frontières, c’est trop. Abattre, c’est mieux. Se rassembler sous le même drapeau, chanter un seul hymne, c’est répondre aux aspirations des peuples africains à la prospérité pour que la Zone de libre-échange continentale ait un sens. Il faut que les pays africains aient des marchandises, des services à échanger entre eux. Cela suppose qu’on mette un terme au statut actuel d’une Afrique, réservoir de matières premières et consommatrice de produits finis fabriqués ailleurs que sur le continent. Cela suppose le développement industriel des pays africains, que l’Afrique soit capable de produire son alimentation, que soit réalisées les infrastructures énergétiques, routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires et des télécommunications, indispensables au développement des échanges.
Mahamadou Issoufou, président du Niger
21-03-2018 - Par RFI
 

D'ici là il faudra aussi convaincre les réticents dont le Nigeria. La décision dimanche 18 mars du président Buhari de ne pas signer la Zlec avait jeté un froid et fait craindre un effet boule de neige. Les pays ont encore du chemin à faire pour à la fois adapter leurs législations, trouver des solutions pour pallier la baisse des recettes douanières qui représentent souvent une part conséquente des recettes publiques et pour convaincre les syndicats et les entreprises que le libre-échange ne se traduira pas par des destructions d'activité.

Quid aussi des rapports entre les grandes zones comme l'Union européenne qui ont déjà des accords avec certains membres de l'UA comme le Maroc. Certains redoutent que le loup entre dans la bergerie. Beaucoup de question restent en suspens et beaucoup de travail est encore à accomplir, mais incontestablement, les dirigeants africains veulent envoyer au monde l'image de leur volontarisme.