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Irak: les communistes fêtent le 1er mai
en croyant à une victoire électorale (LaLibre/AFP)

 
 
 
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Drapeaux rouges ou posters de Karl Marx en mains, un millier de communistes irakiens ont défilé mardi à Bagdad pour le 1er mai, convaincus que la liste scellée avec le dirigeant chiite populiste Moqtada Sadr peut remporter le scrutin législatif du 12 mai.Dans un cortège plutôt joyeux, des manifestants brandissaient également les drapeaux bleus de leur liste électorale et scandaient des slogans comme « Ecoutez la volonté du peuple: la réforme et la fin de la corruption » ou « les ouvriers sont le fer de lance du pays ».Pour la première fois dans l’histoire de l’Irak, le turban noir des religieux chiites affirmant descendre du prophète Mahomet s’est allié à la faucille et au marteau des communistes dans le cadre d’une élection.

Cette alliance électorale, « La marche pour les réformes », compte six formations majoritairement laïques, dont le parti communiste irakien et Istiqama (droiture, en arabe), un parti de technocrates soutenu par Moqtada Sadr, [… Lire la suite de Irak: les communistes fêtent le 1er mai en croyant à une victoire électorale, publié le à Bagdad (AFP), LaLibre/be, 01/05/18 – Iraq communists march on May Day, confident ahead of polls, Al Arabiya]

Sénégal: un 1er-Mai très politique
à un an de la présidentielle

Défilé du 1er mai 2018 à Dakar, au Sénégal.
© RFI/Guillaume Thibault

Au Sénégal, près de 3 000 personnes ont participé au rassemblement du 1er mai à Dakar sur fond de situation sociale tendue. Un défilé très politique à moins d’un an de la présidentielle dont le premier tour est prévu pour la fin février 2019.

Balayés par les bourrasques de vent, on aperçoit les drapeaux des travailleurs des secteurs du pétrole, de l’hôtellerie, du secteur public ou encore de l‘industrie. En façade, l’unité syndicale est de mise. Mais et c’est bien la première fois que soutiens et opposants au pouvoir défilent ensemble.

Il y a donc, comme Mamadou Diawara, les fâchés : « Eux, ils ne veulent pas que les gens puissent avoir un syndicat pour pouvoir manifester et demander leurs droits. Ce qu’ils veulent, c’est opprimer les gens »

Deux rangs derrière, en boubous assortis, un collectif se présente comme un groupe de syndicalistes responsables. Noël Seck est donc venu féliciter le président Macky Sall : « Lui, il travaille sincèrement, sans parler. Le président parle pour faire désintéresser les personnes qui ne comprennent rien, les illettrés. Mais le président Macky Sall travaille vers l’émergence. Il travaille sans parler, sans communiquer. Mais c’est l’opposition qui ne vient pas ».

Dans le cortège, il y a aussi quelques anciens. Souvent fatigués par les années de travail, mais qui restent militant. Abdoulaye Seck a connu mai 68, mais 50 ans après, c’est un homme abattu qui continue néanmoins à militer : « Rien n’a changé. Rien. C’est devenu pire, même. On n’embauche plus. Maintenant, il n’y a plus d’embauche. C’est dur, très dur. On continue à se battre ».

La lutte continue donc pour les travailleurs du Sénégal. Une lutte qui sera sans aucun doute mêlée, perturbée par les éternelles promesses électorales de la campagne présidentielle.

Burkina Faso: trois personnes tuées par balles
à Niafo, dans le Soum

Le département du Soum, dans le nord du Burkina Faso, a été le théâtre d'attaques terroristes ces derniers mois.
© Wikimedia Commons

Au Burkina Faso, la région du Soum continue d'être la proie des hommes armés. Trois personnes dont un chef traditionnel ont été tuées le 24 avril au soir par balles dans le village de Niafo, dans le nord du pays près de la frontière avec le Mali.

Au Burkina Faso, des habitants du village de Niafo ont été la cible d'une attaque ce 24 avril. Le chef du village, son fils et un membre d'un groupe autodéfense ont été abattus au retour de la prière du soir.

Selon un fonctionnaire, il s'agit de la nouvelle tactique des assaillants. « Ils tuent tous ceux qu'ils considèrent comme des collaborateurs des forces de défense et de sécurité », explique-t-il.

Selon un habitant de la région, les incursions sont quasi-quotidiennes dans les villages. « Ces hommes armés mènent chaque jour une opération pour signaler leur présence », précise notre source.

« Ratissage » antiterroriste

La situation est très critique et certains habitants se demandent si le gouvernement en a pris la mesure. « Il faut que le gouvernement sorte de son inaction car les gens ont prêché dans tous les villages poches de Djibo », relate une autre source.

La plupart des fonctionnaires commencent à déserter la région malgré les assurances du gouvernement de renforcer le dispositif de sécurité. Revenus à Ouagadougou, certains enseignants affirment avoir quitté la province du Soum pour sauver leur peau.

Selon une source sécuritaire, des éléments du Groupement antiterroriste ont entrepris un « large ratissage » dans la commune d'Arbinda à laquelle est rattaché le village de Niafo. Mais faute d'équipements adéquats, les forces de sécurité ont du mal à freiner les attaques dans cette région du Sahel burkinabè et les habitants vivent toujours dans la peur.

Publications des confrères

(PE n° 1089 – 2018/03)

Jean Moriaud, Vraiment, Il était là! Une relecture de ma vie avec Dieu, Pau-Billère, 2017, 183p.

Callistus Baalaboore, L’engagement de l’Église dans le développement social et humain dans la paroisse de Zinder, Diocèse de Maradi, Rép. du Niger, Leuven (Diplôme d’études spécialisées en catéchèse et pastorale et Master of Theology and Religious Studies), Lumen Vitae: Centre International de Formation en Catéchèse et Pastorale, Leuven, 2013, 71p.

Andrew Anab, Raconter Jésus Christ aux catéchumènes adultes. Vers une catéchèse narrative en vue du baptême. Le cas de la paroisse de Meguet, (mémoire en vue du Diplôme d’études spécialisées en catéchèse et pastorale. DES), Lumen Vitae: Centre International de Formation en Catéchèse et Pastorale, Bruxelles, 2007, 132p.

Andrew Anab, Ecclesial Communion and the Challenge of Integration of Immigrants into Parishes in Brussels, (Research Paper for the Master of Advance Studies in Theology and Religion), Katholieke Universiteit Leuven, Faculty of Theology, 2013, 70p.

Michael L. Fitzgerald & Biju Michael (ed.), Christian-Muslim Dialogue. Festschrift in Honour of Prof. Pier Giorgio Gianazza, sdb, Jerusalem (STS Publications), 2017, 342p. His own contribution in that work, apart from the co-editorial introduction (pp.7-15): ch. 3- Islam in the world today (pp. 61-77), ch. 4- Dimensions of Shi’a Islam, (pp. 79-104), ch. 8- A Christian Approach to Qur’an (pp. 153-165).

Marcel Boivin, Sagesse des meurtris. Récits porteurs d’espoir où se croisent sages et sots, Québec (éditions GID), 2016, 119p.

Jean-Michel Laurent, Dégonfler des baudruches. Pensées pour inviter à penser, Bruxelles (Ed. Fidélité), 2017, 128p.

Compilé par Dominique Arnauld, Archiviste.

En finir avec le « péché originel »? Exploration théologique et pastorale –
Revue (PE n° 1089 – 2018/03)


En finir avec le « péché originel »? Exploration théologique et pastorale, collection Petits traités, ISBN 978-2-87356-665-4, Fidélité, Namur, août 2015, 282 pages, 19.95 euros

Plus d’un d’entre nous sent le malaise de parler encore aujourd’hui du péché originel. A ceux-là, et aux autres aussi, je conseille de lire ce livre, même s’il a l’apparence d’une « brique ». Il nous ramène à l’essentiel de notre foi chrétienne, notre salut en Jésus Christ.

Dans un premier chapitre, l’auteur explique que la doctrine du « péché originel » n’est pas un dogme, mais une opinion théologique, celle de saint Augustin (5ème siècle) devenue traditionnelle dans l’Eglise romaine parce que reprise par différents conciles locaux – celui de Cartage (418) et le deuxième concile d’Orange (529) – jusqu’à rentrer dans le catéchisme de Trente. Jamais les Eglises d’Orient ni les autres Eglises chrétiennes n’ont adopté cette opinion théologique… L’Eglise d’Occident a aussi refusé d’autres éléments de la réflexion théologique d’Augustin comme sa doctrine de la prédestination (double prédestination au salut et à la damnation), le petit nombre de sauvés et le grand nombre de damnés, l’enfer pour tous les non-baptisés, y compris les nouveau-nés, la propagation du péché d’Adam par l’union charnelle de l’homme et de la femme, la liberté humaine entièrement captive du péché, etc. (p. 49).

Le péché originel ne fait pas partie de la révélation : pas la moindre allusion dans les évangiles. Jésus n’en parle jamais… moi non plus (sauf quand on m’a posé la question lors d’une session de renouveau à Jérusalem).

Une bonne partie du livre, celle qui m’a le plus intéressé, est consacrée au « dossier biblique » (p. 81-175) : une analyse serrée du texte de la Genèse et de l’épître aux Romains, car c’est en se référant à ces deux textes principalement qu’Augustin a élaboré son explication. Il a d’ailleurs ajouté lui-même qu’on était libre de suivre son opinion ou non, ce que reprend aussi l’auteur pour son propre livre…

En forme de boutade, on pourrait dire que le texte de Genèse 2-3 ne parle pas du péché originel, d’abord parce qu’il n’y a pas « péché » (la première fois que le texte emploie le mot ‘péché’, c’est en Genèse 4, pour qualifier l’acte de Caïn), ensuite qu’il n’est pas « originel ».

Un autre élément essentiel souligné par l’auteur est que la théorie d’Augustin est basée sur une erreur de traduction en latin du texte de Romains 5,12 : au lieu du texte grec (« A cause de cela, de même que par un seul humain le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et de cette manière la mort a passé à tous les hommes étant donné (eph’hoi) que tous ont péché… », Augustin a repris le texte latin où la conjonction grecque eph’hoi était comprise comme un relatif désignant Adam, ce qui donnait « … dans lequel (= Adam) tous ont péché » (in quo omnes peccaverunt). Pour Augustin donc, en Adam tous les hommes ont péché. Comment ? Augustin n’a pas pu l’expliquer : « les voies de Dieu sont impénétrables, disait Augustin, quand il était en panne d’explication » (p. 151).

Dans ce dossier biblique, l’auteur approfondit le sens profond du texte de Paul et, ce que j’ai apprécié, c’est qu’il lit Romains 5 à la lumière de l’expérience de vie de Paul. Dans ce même chapitre, l’auteur souligne comment la théorie du péché des anges est aussi à supprimer de nos catéchèses, car il n’est pas dans la révélation, mais vient d’écrits apocryphes.

L’Eglise catholique a déjà officiellement écarté l’opinion théologique des « limbes » de son enseignement officiel (p. 14.191-192 : étude de la Commission théologique internationale publiée en 2007 sur « l’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême »).

Le livre se termine par un essai théologique : comment parler du problème du mal et présenter le salut et le baptême sans parler du péché originel (qui est en fait une mauvaise explication pour ce problème du mal). Très bonne conclusion du livre !

J’omets de parler d’autres parties du livre : les antécédents de l’explication d’Augustin, le lien entre son expérience personnelle et ses écrits (repris dans la tradition populaire qui a gardé le lien entre sexualité et péché originel), l’évolution ultérieure et récente de cette théorie : concile Vatican I, concile Vatican II (qui a refusé d’en parler, alors qu’un texte avait été préparé à ce sujet), Paul VI, Jean Paul II, Benoît XVI. Même la déclaration « Dominus Jesus » (2000) traite du mystère central de la foi chrétienne, l’unicité et l’universalité du salut dans le Christ, sans rien dire du péché originel. « Cela prouve en tout cas une chose, écrit l’auteur : l’annonce du salut n’a pas besoin d’un quelconque « revers », qui serait le « péché originel », pour s’exprimer pleinement sur le sujet » (p. 184).

Guy Theunis, M.Afr.