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Pour ses 20 ans, la CPI face à la pire crise
de son histoire

Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.
© Wikipedia

La Cour pénale internationale a fêté son anniversaire avec une cérémonie, mardi 17 juillet, au siège de La Haye aux Pays-Bas. En 20 ans d’existence, la CPI a compté 26 affaires à son actif, la plupart en phase de procès. Elle a émis 32 mandats d'arrêt pour 15 exécutés et 6 prisonniers en détention.

Ce mardi, Muhammadu Buhari a pris la parole à La Haye pour défendre la CPI. Ce n'est pas innocent, Sonia, que ce soit un président africain qui ait été choisi pour s'exprimer. « L’ensemble des accusés, ceux qui sont poursuivis devant la CPI, sont des Africains. Et ça, cela porte atteinte à son universalité », estime ainsi Nicolas Tiangaye, ex-avocat auprès la justice internationale et ancien Premier ministre centrafricain.

Même s’il reconnait « que ce sont les Etats africains qui ont saisi la CPI », il juge tout de même « que ce caractère sélectif, cette sélection africaine constitue un point faible de la Cour pénale internationale ». Et les chiffres sont là pour le prouver. Sur les 32 mandats d'arrêt émis par la CPI, tous concernent des personnalités du continent. Toutes les affaires en cours ou terminées portent sur des crimes commis en Afrique.

Certes, des enquêtes sont ouvertes dans d'autres régions du monde, mais elles avancent très lentement. Si on regarde par exemple celle sur la Colombie, elle est ouverte depuis 2004.

L’Afrique, la plus active à la CPI

Alors, comme l'évoquait Nicolas Tiangaye, il y a des raisons à ça. L'Afrique est le continent le mieux représenté, celui qui a le plus adhéré au statut de Rome. 34 Etats du continent l’ont signé, contre 28 pour les Caraïbes et l'Amérique latine.

C'est aussi en Afrique que les gouvernements ont le plus fait appel à la Cour pour juger les crimes les plus graves. On pense à la Centrafrique, le Mali ou même la Côte d'Ivoire. Mais quand la cour s'est attaquée à des chefs d'Etat en poste, comme Omar El Béchir au Soudan ou Uhuru Kenyatta au Kenya, l'Union africaine est montée au créneau. Elle est allée jusqu'à appeler ses Etats membres à sortir du traité de Rome, en 2017.

Ces dernières années, on a vu le Burundi dénoncer le traité en raison de l’enquête qui vise ce pays, qui a peur de voir ses dirigeants traduits à La Haye. Les opposants, les activistes sur le continent ne sont pas moins critiques envers la Cour. Ils lui reprochent sa lenteur, le choix de ses cibles aussi, quand des opposants comme Laurent Gbagbo ou Jean-Pierre Bemba sont accusés, mais aucun officier d'une armée régulière.

La Haye traverse une crise multiforme

La CPI n'est pas aussi soutenue qu'elle le devrait, comme le soulignent tant Muhammadu Buhari, que les deux principales organisations des droits de l'homme, Amnesty et Human Right Watch. Seuls 123 pays sur 197 ont ratifié le traité de Rome et la moitié des mandats de la Cour ne sont pas appliquée. Le président soudanais Omar El Béchir voyage sans entraves. Certains pays de poids ont longtemps fait campagne contre l’institution, comme les Etats-Unis ou Israël.

Si les enquêtes n'avancent pas, c'est aussi parce que cette Cour manque de moyens et qu'il existe une certaine hypocrisie à son encontre. Depuis « déjà quelques années, la France fait partie d’un petit nombre d’Etats », avec notamment le Canada, l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni, « qui tous veulent faire des économies et ont soumis la Cour à ce qu’on appelle une croissance zéro », dénonce le directeur de plaidoyer de Human Rights Watch, Bruno Stagno Ugarte.

Une attitude « en ouverte contradiction, par exemple, avec des décisions prises notamment par la France et le Royaume-Uni – membres permanents du Conseil de sécurité – quand ils ont décidé de saisir la Cour sur le dossier libyen ».

Mais cette crise est aussi interne. L'ex-procureur Luis Moreno Ocampo a été accusé de mauvaise gestion, tandis que Fatou Bensouda a manifesté sa colère après l'acquittement de Jean-Pierre Bemba. La procureure de la CPI n'a pas hésité à ouvertement critiquer ce jugement, avant d’être rappelée à l'ordre.

Les juges de la chambre d'appel cassent aussi très régulièrement les jugements de leurs collègues de première instance. Des différences d'approches, de jurisprudence, pour une cour qui emploie quelque 800 personnes issues d'une centaine de pays.

 

Une visite fraternelle (PE n°1092 – 2018/06)

Le vendredi 25 mai en fin d’après-midi, la Maison généralice des Missionnaires d’Afrique a eu l’honneur d’accueillir la conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger en séjour à Rome pour leur visite Ad limina et des entretiens avec le saint-père.

Ils étaient une vingtaine, Archevêques, évêques, prêtres, et ils ont tenu à rendre visite aux Missionnaires d’Afrique qui ont des missions dans les deux pays.

Après un entretien avec le Conseil général et un repas fraternel avec toute la communauté, ils ont visité la chapelle des martyrs de l’Ouganda avant de se recueillir sur la Tombe de notre fondateur, le cardinal Charles Lavigerie. Ce fut l’occasion de prier pour l’Eglise famille du Burkina et du Niger et pour ces deux pays qui font face aux défis du terrorisme et de l’insécurité.

Ce fut visiblement un moment de joie pour tous ; au moment de partir les adieux s’éternisaient, signe du plaisir des retrouvailles.

Voyons le reste en images.

Freddy Kyombo

 
Photo de famille
 
Repas partagé avec la communauté
 
 Les évêques bénissent la communauté
 
Au moment des adieux…

La France championne du monde:
la finale vue de six pays africains

Les supporters français ont suivi le match au centre culturel franco-guinéen de Conakry.
© Carole Valade/RFI

Au terme d'un mois de comptétition, la France a décroché en Russie la deuxième étoile de son maillot de champion du monde. En battant la Croatie (4-2), elle touche de nouveau le toit du monde, vingt ans tout juste après son premier sacre. Une finale largement suivie dans les pays d'origine de plusieurs joueurs de l'équipe de France : au Mali, au Sénégal, en Centrafrique, en Guinée, en RDC et au Cameroun.

■ Au Mali, les supporteurs de l'équipe de France étaient au rendez-vous. Dans la capitale, les Bamakois ont suivi le match dans les quartiers, regroupés en petits groupes devant les téléviseurs ou en écoutant la radio. Certains s'étaient réunis devant un écran géant près du grand marché de Bamako. Une centaine de fans venus soutenir la France mais aussi les trois joueurs d'origine malienne : Ousmane Dembélé, Djibril Sidibé et le très apprécié N'Golo Kanté.
J'en profite  → RELIRE : Mondial-2018: Kanté, Ballon d'Or de l'unanimité

Qui était l'homme du match? Les avis divergent
La finale vue de Bamako
15-07-2018 - Par Coralie Pierret
 

■ Au Sénégal, la victoire a été encouragée, vécue puis célébrée par la communauté française à Dakar et aussi par tous ces Sénégalais qui soutenaient le Onze tricolore. RFI a suivi cette finale à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

■ En République centrafricaine, au stade des 20 000 places de Bangui, les supporteurs croates sont déçus mais la majorité de supporteurs français font la fête.

Je suis très content ! Quand la France gagne, c'est l'Afrique qui gagne !
La finale vue de Bangui
15-07-2018 - Par Charlotte Cosset
 

■ Au Cameroun, terre natale de Kylian Mbappé et de Samuel Umtiti, notre correspondant a suivi le match dans une famille de Yaoundé où tous sont proches des deux joueurs. La finale a été vécue là-bas aussi avec une grande ferveur.

→ RELIRE : Mondial-2018: Kylian Mbappé, grandeur mature

Kylian est un neveu. Il fallait vraiment que cette Coupe du monde soit couronnée par ce but-là [celui de Mbappé]. On est très contents que Kylian ait livré un match de cette envergure. A 19 ans, il faut le faire
La finale vue de Yaoundé
16-07-2018 - Par Polycarpe Essombo
 

■ La Guinée a vibré dimanche soir pour la France, et en particulier pour son milieu de terrain, Paul Pogba, né de parents guinéens et auteur du troisième but français à la 59e minute.

Conakry s'enflamme à la 59' !
La finale vue de Conakry
16-07-2018 - Par Carol Valade
 

■ Enfin, en RDC, toute la ville de Kinshasa était mobilisée. Beaucoup de personnes expatriées ou kinoises ont préféré suivre ce match en dehors de leur maison.

28e minute, Modric, exécute un coup franc et délivre un excellent ballon vers le second poteau. Vida parvient à trouver Perisic en retrait qui élimine Kanté et décoche une frappe croisée terrible qui ne laisse aucune chance à Lloris ! La Croatie est de retour ! 1 but partout. Le Complexe GB est en ébullition.
La finale vue de Kinshasa
16-07-2018 - Par Patient Ligodi
 

La Chine inaugure son ambassade au Burkina
et ouvre des perspectives économiques

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (d) et son homologue burkinabè Alpha Barry lors de la cérémonie de rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, à Pékin, le 26 mai 2018.
© THOMAS PETER / POOL / AFP

Au Burkina Faso, la République populaire de Chine a procédé à l'inauguration de son ambassade jeudi 12 juillet à Ouagadougou, un peu plus d'un mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Une ère nouvelle s'ouvre, veulent croire les dirigeants des deux pays.

Plusieurs spécialistes chinois évoluant dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de la formation professionnelle, de l'énergie et des infrastructures sont déjà sur place à Ouagadougou. Le pays attend encore beaucoup plus de cette coopération dans le cadre de la mise en oeuvre de la feuille de route du gouvernement jusqu'en 2020.

Même si la République populaire de Chine a pris à son compte de nombreux projets entamés par Taïwan, les autorités burkinabè attendent encore beaucoup de cette reprise des relations diplomatiques et de coopération. Des attentes dans plusieurs domaines, comme contenu dans le plan national pour le développement économique et social, la feuille de route du gouvernement jusqu'en 2020 : « Dynamiser le secteur porteur pour l'économie nationale en brisant au préalable toutes les contraintes majeures au développement de notre économie nationale qui se retrouve au niveau des insuffisances dans le domaine de l'énergie, des infrastructures et des technologies de l'information et de la communication. C'est dire donc que de nombreux chantiers sont en cours de réalisation, et je me réjouis des énormes opportunités qui s'ouvrent à notre pays », développe Paul Kaba Thieba, Premier ministre burkinabè.

Le chef du gouvernement burkinabè souhaite que le rétablissement de cette relation diplomatique offre encore plus d'opportunités d'affaires. « L'ouverture ce jour de l'ambassade populaire de Chine et celle très prochainement du Burkina Faso en Chine permettront au plan économique et commercial de prospecter toutes les opportunités économiques pour une coopération fructueuse », a poursuivi le chef du gouvernement burkinabè.

Côté chinois, le vice-Premier ministre promet l'engagement de son pays à accompagner le Burkina Faso et à offrir plus d'opportunités pour le développement.

Fin mai, le président Roch Marc Christian Kaboré annonçait la fin des relations diplomatiques avec Taïwan. Jusque-là, le Burkina faisait partie des deux derniers pays d'Afrique, avec le Swaziland, à reconnaître Taïpeï aux dépens de la Chine continentale. Cette décision marque le début d'une relation économique approfondie avec Pékin, plus intéressante pour le Burkina Faso, comme l'explique Pierre Jacquemot, chercheur associé à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

"Ce rétablissement des liens obéit d'abord à des objectifs économiques : Pékin promet des dépenses importantes en matière de santé - on parle d'un grand hôpital à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays - dans le domaine de l'éducation. Cela devenait indispensable pour certains investissements régionaux. Je pense au chemin de fer. La Chine se refusait d'envisager d'intervenir dans ce secteur puisque le chemin de fer concernait l'un des pays qui ne reconnaissait pas encore Pékin. Ces raisons sont très prosaïques, mais la diplomatie est parfois un peu cynique et obéit à des intérêts stratégiques et économiques avant d'autres considérations."

Décès du cardinal français Jean-Louis Tauran –
Pape et Vatican – Église – famillechretienne.fr

Cardinal Jean-Louis Tauran

Cardinal Jean-Louis Tauran

©Max Rossi Reuters

Le cardinal Jean-Louis Tauran est mort le 5 juillet à l’âge de 75 ans. Gravement atteint de la maladie de la Parkinson, le cardinal français, camerlingue de l’Eglise et président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avait été hospitalisé aux Etats-Unis.

Président de dicastère, Le cardinal Tauran était l’un des Français les plus hauts placés au sein de la Curie romaine. Il avait été nommé le 20 décembre 2014 par le pape François pour être camerlingue de la Sainte Eglise romaine. Un titre important surtout en cas de conclave, ce que le cardinal Tauran n’a donc pas connu. Le camerlingue est en effet chargé de l’administration des biens temporels du Saint-Siège en cas de vacance apostolique.

Le cardinal Tauran a toutefois eu un rôle de premier plan dans l’élection du pape argentin : alors cardinal protodiacre, c’est lui qui a été chargé d’annoncer au monde le nom du nouveau Souverain pontife lors de l’Habemus papam, le 13 mars 2013.

Le prélat français avait reçu sa barrette de cardinal en 2003 des mains de Jean Paul II. Elle venait alors consacrer sa nomination comme bibliothécaire et archiviste de l’Eglise. Déjà une charge prestigieuse au sein de l’administration du Saint-Siège.

Mais le 1er septembre 2007, c’est lui que le pape Benoît XVI avait choisi pour être président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Une décision pour laquelle le pape allemand s’était laissé le temps de la réflexion après la polémique sur son discours à Ratisbonne (Allemagne) du 12 septembre 2006. Le précédent président de ce dicastère était parti le 15 février 2006. Dans l’attente, le pontife avait préféré confier ce dicastère au cardinal Paul Poupard ­– un autre français, président du Conseil pontifical de la culture.

Un dialogue ouvert et sans concession

En choisissant celui qui était alors surnommé le ‘Kissinger du pape’, Benoît XVI avait nommé un diplomate du Saint-Siège qui affirmait alors que « la liberté politique ne suffit pas, ce qui sert c’est la liberté intérieure ». En d’autres termes un prélat ouvert au dialogue, mais ferme sur l’essentiel. « Nous sommes condamnés au dialogue », avait ainsi considéré le président de dicastère en novembre 2016 à l’hebdomadaire français Famille Chrétienne. Avant d’expliquer sa pensée : « Ou c’est le dialogue, ou c’est la guerre ».

Une attitude qui s’est dernièrement retrouvée dans le dialogue avec l’islam et en particulier lors du voyage historique du cardinal Tauran en Arabie Saoudite en avril 2018. Rencontrant les plus hautes autorités du pays ­– dont le roi Salmane – le haut prélat avait plaidé sans concession pour la liberté religieuse. Tout en demandant une condamnation des actes terroristes islamistes. Ceux-ci « profanent » le nom de Dieu, estimait-il déjà en 2016.

Le haut prélat français avait aussi été à l’œuvre pour le voyage du pape François en Egypte, en avril 2017. A cette occasion, le pontife s’était notamment rendu à l’université Al-Azhar, plus haute autorité sunnite. Une visite qui avait ainsi marqué le plein rétablissement des relations entre le Saint-Siège et cette institution, après plusieurs années de brouille.

Quatre cardinaux électeurs français

Polyglotte, Jean-Louis Tauran a passé la majeure partie de sa vie au service du Saint-Siège : ordonné en 1969 pour le diocèse de Bordeaux, il est appelé à l’Académie pontificale ecclésiastique dès le début des années 1970. Après un passage en nonciatures ­– notamment au Liban – il est nommé sous-secrétaire pour les relations avec les Etats en 1989.

Le pape Jean Paul II l’ordonne lui-même évêque en 1991, en marque de confiance envers le prélat français qui choisit alors comme devise « Vérité et charité ». Sous-chef de la diplomatie vaticane, le Français aura notamment connu la chute de l’URSS et de la Yougoslavie, le génocide rwandais, le 11 septembre 2001 et les deux guerres du Golfe. En 2003, peu avant de le nommer cardinal, Jean Paul le mobilise d’ailleurs sur la question irakienne, afin d’éviter l’invasion américaine ­– qui aura tout de même lieu.

Avec le décès du cardinal Tauran, le Collège cardinalice ne compte plus que quatre cardinaux français électeurs. Le Français le plus haut placé au sein de la Curie est désormais le cardinal Dominique Mamberti, 66 ans, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique. En cas de conclave, ce sont désormais 124 cardinaux qui seront appelés à voter. AH, XLN

I.Media

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Source : Décès du cardinal français Jean-Louis Tauran – Pape et Vatican – Église – famillechretienne.fr, 06/07/18