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Les supporters de Laurent Gbagbo
suivent son procès avec attention

Les auditions sont suivies depuis la Côte d'Ivoire, le 1er octobre 2018.
© ISSOUF SANOGO / AFP

Qu’ils donnent de la voix à La Haye, devant la CPI, ou qu’ils se réunissent dans quelques lieux privés ou publics d’Abidjan, les partisans de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé suivent les audiences qui doivent décider du sort de leur champion.

Avec notre envoyé spécial à La Haye, Pierre Firtion

L’audience venait à peine d’être levée lorsqu’un partisan de l’ancien président ivoirien a crié depuis la galerie vitrée attenante à la salle d’audience : « Libérez Laurent Gbagbo, libérez Charles Blé Goudé ». S’en sont suivis cris et applaudissements.

Salut bruyant

Le rappel à l’ordre de responsables de la Cour n’y a pas changé grand-chose. La salle toute entière a alors salué bruyamment l’ancien homme fort d’Abidjan, qui, tout sourire, a répondu par un signe de la main.

Ses partisans étaient arrivés tôt le matin. Pour beaucoup, en provenance de France. Des soutiens, qui, avant l’audience, avaient manifesté devant la prison où il est détenu et ce, malgré la pluie et le froid. Pas un problème pour Audrey qui a maintenant l’habitude : « Même la neige, tout et tout. Depuis huit ans, ce n’est rien pour nous. Je viens depuis 2011 à La Haye. On est là. Moi je venais deux fois par semaine ». Des militants qui ont même appelé en chanson à la libération de l’ancien président ivoirien : « Il n’a rien fait, Gbagbo… ».

Certains voulaient même croire à une libération rapide : « Je crois qu’il va être libéré parce qu’il n’a rien fait ». Puis, « aucune preuve jusqu’ici n’a pu être démontrée. Donc la libération s’annonce imminente, je dirais ». Imminente, sans doute pas car même si les juges venaient à prononcer son acquittement dans quelques semaines, le procureur pourrait faire appel de la décision.

Dans le quartier de Cocody aussi

A Anono, quartier de Cocody, au siège d’EDS, l'une des plateformes de l'opposition, ils sont une cinquantaine à suivre, dans le calme, l’audience de la CPI, ce 1er octobre.

"Je suis sure et certaine. J’ai foi. J’ai une conviction déterminée. Il sera libéré. Parce que normalement il n’a rien fait."
L'audience de la CPI est retransmise au siège de l'EDS.

Les Abolitions de l’esclavage,
Marcel Dorigny, Puf, 2018, 128 p., 9 €


La France a aboli l’esclavage en 1794, pour le rétablir en 1802 et l’abolir à nouveau en 1848. Avant cela, il avait été supprimé à Saint-Domingue en 1793 suite à la révolte des esclaves.

L’Angleterre, quant à elle, l’a aboli en 1833, après avoir interdit la traite négrière en 1807.
Pour les États-Unis, il faut attendre 1865, et au Brésil 1888, année où l’esclavage lié à la traite transatlantique prend véritablement fin. Il a donc fallu environ un siècle de mouvements critiques pour mettre un terme à cette abomination.

Pour Marcel Dorigny, qui en rappelle ici les grandes étapes, cette émancipation procède de plusieurs facteurs.
Il y a bien sûr le développement des idéaux de justice au siècle des Lumières. Si l’esclavage avait été critiqué avant cette époque, son abolition avait très rarement été réclamée. Mais, à la fin du 18e siècle, l’idée qu’il peut et doit être aboli se répand dans les esprits éclairés.

Cette prise de conscience n’aurait toutefois pas été aussi forte sans les révoltes récurrentes des esclaves qui, par leur résistance, manifestaient l’injustice de leur sort. Ces rébellions eurent aussi pour effet d’entretenir un sentiment d’insécurité chez les propriétaires d’esclaves qui pouvaient dès lors réaliser la fragilité de ce système d’exploitation. Enfin, le développement du salariat dans les pays européens et la mutation du commerce international (l’Angleterre se tournait davantage vers l’Inde) autorisèrent à concevoir un monde sans esclavage. Le mouvement abolitionniste était toutefois tiraillé entre ceux qui réclamaient une interdiction immédiate et ceux qui pensaient qu’en procédant par étapes, la condition allait disparaître d’elle-même. Certes, le système esclavagiste n’a pas été aboli en un coup, mais, remarque l’auteur, les mesures intermédiaires (comme l’interdiction de la traite) ne l’ont nullement affaibli. Pour y mettre un terme, il a fallu la détermination des abolitionnistes radicaux et la persistance des révoltes. De là à faire de cette histoire une source d’inspiration pour de futures nobles causes… 

Thomas Lepeltier  Octobre 2018

73e Assemblée générale de l’ONU:
le pessimisme plane sur les dossiers africains

Aux Nations unies, à New York, le 8 juillet 2016.
© UN Photo/Evan Schneider

Les chefs d’Etat commencent à arriver ce lundi 24 septembre pour la 73e Assemblée générale des Nations Unies. Ils vont se succéder à la tribune à partir de mardi, avec l’ouverture du débat général. L’occasion pour eux de mener des séries de consultations bilatérales. La semaine commence ce lundi par « un sommet Nelson Mandela pour une paix globale ». Le président de la commission de l’Union africaine, le président sud-africain et même l’ex-femme du défunt prix Nobel, Graça Machel, devraient s’exprimer à l’ouverture. La déclaration finale, négociée depuis mai dernier, ne devrait se limiter qu'à une déclaration de bonne intention appelant les Etats membres « à redoubler d’efforts pour la paix ». Donc cette semaine, il sera question de la paix, des opérations de maintien de la paix et des crises qui secouent le continent. Mais en raison des divisions de vue entre les membres permanents du Conseil de sécurité, l’optimiste n’est pas de mise.

« Il n’y a plus de multilatéralisme, seulement des Etats qui ne voient que leurs intérêts immédiats », déplore un ambassadeur africain.

Le Mali, le G5 Sahel, avaient été poussés par Paris en haut de l’agenda de la précédente Assemblée générale. Mais depuis l’an dernier, très peu a avancé, une simple réunion au niveau ministériel est prévue ce mercredi : le G5 Sahel commence à peine à recevoir les fonds promis lors de la conférence des donateurs de Bruxelles et la perspective d’une pérennisation du financement de cette force via les Nations Unies s’éloigne, dit-on, en raison d’un refus des Etats-Unis. Peu chance aussi d’avoir un accord sur le renforcement du mandat de la Minusma au Mali.

Pour la Centrafrique et la Minusca, difficile aussi d’espérer lors du huis clos de jeudi un renforcement des capacités de cette mission pourtant très décriée, dit une source onusienne, tant les Français et les Russes sont à couteaux tirés. Du côté de Paris, on assure qu’une démarche commune sera dévoilée cette semaine.

La RDC refuse de participer à un évènement autour de la Monusco et de la crise dans son pays, prévu pour vendredi. Les Nations Unies pourraient tout simplement l’annuler.

Cher abonnés, j'ai commis une erreur dans ma lettre du 1er septembre, qui ne vous donnait pas accès vraiment à ce que je souhaitais vous faire parvenir : les fichiers des 5 semaines entre le 1er septembre et le 4 octobre.
Il s'agissait de 5 fichiers correspondant à 5 semaines de réflexion sur la création.
J'essaie de réparer cette erreur en vous envoyant en une seule fois les 5 fichiers corrrespondant aux cinq semaines

Du coup, ma lettre prévue initialement pour le 30 septembre vous est déjà envoyée dès aujourd'hui, 20 septembre

Bonne lecture et bonne découverte

première semaine

deuxième semaine

troisième semaine

quatrième semaine

cinquième semaine