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Synode et cultures

Synode sur les jeunes: malgré des débats parfois intéressants, les participants ont du mal à aboutir à des propositions concrètes.

Voilà deux semaines et demie que les participants du Synode sur les jeunes sont au travail. Ces derniers jours, ils ont plus particulièrement axé leur réflexion sur la troisième partie du document de travail consacré aux propositions pastorales en direction des jeunes. Mais à la lecture des rapports des quatorze groupes linguistiques, publiés samedi, il semble que le Synode a du mal à entrer dans le concret.[…]

Fortes différences culturelles

« Les propositions concrètes ne sont pas dans les rapports des groupes de travail », tempère Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication et porte-parole du Synode. « Elles devraient apparaître dans le débat qui suivra la présentation, mardi, du document final à l’assemblée. Les pères synodaux pourront alors faire des propositions concrètes. »

« Les différences culturelles sont si fortes qu’il est difficile de parler concrètement, constate Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire de Genève. Les jeunes sont très différents : on ne peut pas appliquer un même modèle partout. »

Ce qui interroge sur le modèle même du Synode. En coulisses, certains plaident même pour des synodes continentaux, à l’image de ce qui se fera l’an prochain pour l’Amazonie.[…]

Lire l’article:  Un Synode en panne de propositions – La Croix Africa, Nicolas Senèze, 22/10/18.

Algérie : qui est Mouad Bouchareb, le nouveau
président élu de l’Assemblée populaire nationale ?

| Par - à Alger

En l’absence de l'ensemble des représentants de l’opposition, les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont élu, mercredi 24 octobre en fin de matinée, le remplaçant du président Saïd Bouhadja, destitué après plusieurs semaines d'imbroglio politique.

Mouad Bouchareb, député du Front de libération nationale (FLN) de 47 ans, a été choisi d’abord pour son jeune âge, affirment les députés de son parti. « Nous œuvrons pour le rajeunissement de l’élite politique », explique ainsi Saïd Lakhdari. « Nous avons pris en compte aussi son expérience parlementaire. Il en est à son troisième mandat », poursuit-il.

Le successeur de Saïd Bouhadja – 80 ans, destitué par un coup de force de la majorité parlementaire (FLN, RND du Premier ministre Ahmed Ouyahia, MPA de l’ancien ministre de l’Industrie Amara Benyounes, et TAJ de l’ancien ministre des Travaux publics Amar Ghoul) – est élu à la Chambre basse depuis 2007. Licencié en littérature arabe, il était employé au ministère des Moudjahidine, avant de remporter les élections législatives dans la circonscription électorale de Sétif (est du pays).


>>> À LIRE – Algérie : la fronde de Saïd Bouhadja à l’Assemblée populaire nationale


Un parlementaire peu connu

À l’Assemblée, Bouchareb a été nommé rapporteur d’une commission permanente, puis désigné vice-président par ses pairs. En juin dernier, il est également devenu le chef du groupe parlementaire de sa formation.

Discret et pondéré, Bouchareb n’avait pas vraiment émergé comme figure de proue de l’institution

Discret et pondéré, Bouchareb n’avait pas vraiment émergé comme figure de proue de l’institution dont il est membre depuis presque onze ans. Aujourd’hui, il est propulsé sous le feu des projecteurs, accédant au statut de troisième personnage de l’État, à la faveur d’un concours de circonstances qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Candidat unique

Mercredi, 320 députés sur 462 l’ont plébiscité à cette haute fonction. Avant l’entame de l’opération de vote, les présidents des groupes de la majorité parlementaire ont pris la parole, à tour de rôle, pour soutenir l’unique candidature au perchoir de la première chambre du Parlement.

Tous les élus de l’opposition (RCD, FFS, MSP, Parti des travailleurs, Front al-Moustakbal et l’alliance islamiste Nahda-Adala-Bina) ont boycotté les deux séances plénières, consacrées à la constatation de la vacance de la présidence de l’APN, puis à l’élection d’un nouveau président. Ils ne voulaient pas cautionner de leur présence ce qu’ils qualifient de dérive.

Cette position politique n’a pas gêné outre mesure leurs collègues de la majorité parlementaire. « Nous respectons la décision de l’opposition, mais son absence n’influe nullement sur le cours de la procédure », souligne Cheikh Berbara, élu MPA.

« Toutes les options sont envisageables »

Saïd Lakhdari pronostique un retour au fonctionnement normal de l’institution dans les jours à venir. Rien n’indique toutefois que l’opposition se pliera devant le fait accompli. « Nous nous concertons en vue d’adopter une position commune. Toutes les options sont envisageables, du gel de nos activités à la démission collective », prévient Lakhdar Benkhellaf, chef du groupe parlementaire de l’Alliance Nahda-Adala-Bina.

Nous attendons la réaction du président, seul compétent pour redonner au Parlement sa crédibilité

« Nous attendons la réaction du président de la République, seul compétent pour redonner au Parlement sa crédibilité par la dissolution de l’Assemblée nationale », ajoute-t-il. Peine perdue, selon les députés FLN, qui assurent que le chef de l’État, en sa qualité de président du parti, a été consulté sur le choix du successeur de Saïd Bouhadja, approuvant de fait sa destitution et la candidature de Mouad Bouchareb.

Ce dernier a d’ailleurs entamé son premier discours dans le costume de président de l’APN par des remerciements appuyés au président Bouteflika, « pour la confiance qu’il a placé en [lui] en donnant un avis favorable à [son] élection à ce poste ».

Burkina Faso: au lendemain d'une attaque,
la ville de Djibo reprend son souffle

La ville de Djibo est le chef-lieu du Soum au nord du Burkina Faso.
© Google Maps

Au Burkina Faso, au lendemain de l'attaque contre la brigade de gendarmerie de la ville de Djibo, dans la province du Soum, les commerces ont fermé leurs portes plus tôt que d'habitude. Les habitants vivent encore dans la peur. Les assaillants qui ont attaqué la gendarmerie ont tiré en l'air dans certains quartiers de la ville et même s'ils ont été repoussés par les forces de sécurité, les populations redoutent une autre attaque.

Au Burkina Faso, les habitants de la ville de Djibo, dans la province du Soum, sont découragés par l'attaque de leur brigade de gendarmerie ce 18 octobre. « Nous essayons de vivre », confie un habitant. Un fonctionnaire explique que seuls les plus courageux sont sortis de leur quartier car les tirs de la veille ont surpris beaucoup de personnes dehors.

Selon plusieurs habitants, les rumeurs persistantes faisaient cas d'un assaut contre une cible dans la ville la veille de l'attaque. « On a vécu d'abord l'attaque d'un poste avancé de la police à l'entrée de la ville un jour avant celle contre la gendarmerie », relate un commerçant.

Attaques nocturnes à moto

Les populations vivent désormais avec la peur et sont de plus inquiètes sur la situation à Djibo. Les écoles sont restées fermée et les élèves invités à rester chez eux jusqu'au lundi 22 octobre. Certains parents d'élèves réfléchissent déjà aux conditions de reprises des cours.

Avec la recrudescence des attaques, le gouverneur de la région avait interdit les déplacements à motos entre 19h et 5h le matin. Mais selon les habitants, cette mesure semble ne plus être respectée. Et les hommes armés qui mènent toutes les attaques se déplacent à moto pendant la nuit.

En fichier joint la lettre adressée par le Responsable du secteur France
et son Assistant à l'occasion du 150ème anniversaire de la fondation des Missionnaires d'Afrique.

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95 % de la classe moyenne africaine vit dans 20 pays

| Par

Sur la base d'une méthodologie innovante, l'entreprise technologique Fraym estime la classe moyenne du continent à 330 millions de personnes. Avec 5,5 millions de « consommateurs », Kinshasa se hisse au 4e rang des marchés urbains africains, derrière Le Caire, Lagos et Johannesburg.

Selon la start-up Fraym, 330 millions d’Africains, soit le quart de la population du continent, font partie de la « classe moyenne », celle dont la consommation ne se résume pas seulement à des denrées de première nécessité, mais aussi à des produits « premium ». Une catégorie de population dont l’évaluation a fait l’objet d’âpres débats au sein des institutions internationales et des centres de recherches.

La BAD estime par exemple que pour appartenir à la classe moyenne en Afrique, il faut disposer d’une revenu annuel supérieur à 3 900 dollars (3 969 euros) par an. Sur la base de cette définition, elle compte 326 millions de personnes.


>>> À LIRE : La classe moyenne, entre mythe et réalité


Un chiffre très proche de celui avancé, le 9 octobre, par la jeune société de conseil et de data-analyse Fraym, qui met en avant son approche innovante : plutôt que se baser sur le revenu des consommateurs, sensible aux aléas économiques, elle prend en compte le patrimoine et le niveau d’éducation des ménages, étudiés au travers d’images satellitaires et de sondages.

Hyper-concentration

L’usage de ces nouvelles technologies lui a permis de déterminer que 95 % de la classe des consommateurs africains est concentrée dans seulement 20 pays. Les 50 plus grands marchés urbains représentent à eux seuls plus de 110 millions de consommateurs.

(pour voir le tableau correspondant, cliquer sur le lien ci-dessous)

« Les cinq plus grands marchés – l’Égypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Algérie – comptent une classe de consommateurs combinée de 219 millions de personnes », souligne Fraym. Cela représente les deux tiers des classes moyennes du continent.

Chacun de ces pays compte au moins 20 millions de consommateurs. L’Égypte est le plus grand marché africain avec une classe de consommateurs de 78 millions de personnes, suivie du Nigeria avec 52 millions.

(pour voir le tableau correspondant, cliquer sur le lien ci-dessous)

16 millions de consommateurs au Caire

Les 15 marchés suivants abritent 30 % des « consommateurs » du continent, tels que comptabilisés par Fraym, soit 94 millions de personnes. L’Éthiopie est le plus grand marché de cet ensemble de 15 pays, avec plus de 10 millions de consommateurs.

L’Angola, le Kenya, le Ghana, la Tanzanie, le Soudan, la Tunisie et la République démocratique du Congo (RDC) suivent avec au moins 8 millions de consommateurs chacun. Le reste du continent n’abrite que 17 millions de consommateurs. Dans 11 pays, la « classe des consommateurs » compte pour moins d’un million de personnes.

Si les classes moyennes apparaissent particulièrement concentrées dans certains pays, le constat est le même à l’échelle des villes : ainsi, les 50 plus grandes villes africaines rassemblent 80 % des classes moyennes urbaines du continent. Le Caire est de loin la ville qui abrite la plus grande classe de consommateurs, avec 16 millions de personnes. Suivent ensuite Lagos, avec 9 millions de classes moyennes, et Johannesburg, avec 8,5 millions. « La mégalopole de Lagos à elle seule a une classe de consommateurs plus importante que celle de tous les pays africains sauf six » notent les analystes de Fraym.

10 des 20 premiers marchés urbains africains au Nigeria

Si l’étude souligne le manque de statistiques disponibles sur la RDC, Fraym a cependant trouvé 5,5 millions de ce qu’elle définit comme « consommateurs » à Kinshasa, ce qui place la ville au quatrième rang du continent.

L’étude de Fraym montre qu’il y a également une population importante de consommateurs dans les capitales régionales, comme Alexandrie (Égypte), Durban (Afrique du Sud), Port Harcourt (Nigeria), Ibadan (Nigeria), et Douala (Cameroun). Le Nigeria à lui seul compte 10 villes parmi les 50 premiers marchés urbains de consommation en Afrique.

Fraym se définit comme « la plateforme la plus puissante pour comprendre les habitants du continent africain », mobilisant des techniques de cloud computing, d’imagerie satellitaire, et de géolocalisation.

Soutenue par les fonds TPG et Kupanda Capital, l’entreprise compte parmi ses fondateurs des anciens de la Maison blanche, de la BAD, du Centre pour le développement global et de la campagne ONE.