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Burkina Faso: une stèle en hommage à Thomas Sankara

Le chef d'Etat du Burkina Faso, Thomas Sankara, le 31 octobre 1984, dans sa capitale Ouagadougou.
© © AFP PHOTO

La première pierre a été symboliquement déposée lundi 15 octobre, à l'occasion du 31e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution burkinabè. La cérémonie s'est déroulée sur le lieu même où le capitaine Thomas Sankara et douze de ses compagnons ont été tués.

Selon Abdoul Karim Sango, le ministre burkinabè de la Culture, des arts et du tourisme, la pose de la première de la stèle est la preuve que Thomas Sankara, le grand panafricaniste n'est pas mort. Il considère comme un devoir d’œuvrer « constamment à entretenir l’idéal défendu par le président, et pour lequel il a sacrifié sa vie ».

Il affirme que la pose de cette première pierre « ne doit pas ressembler à ces nombreux projets sans lendemain qui pullulent sur le continent. Sa réalisation exige un engagement de tous ».

Les statues en bronze de Thomas Sankara et ses compagnons seront réalisées  par un groupe d'artisans burkinabè. Sur le plan judiciaire, le dossier « évolue énormément de façon positive », explique maitre Benewende Sankara, l'un des avocats de la famille. « Même la France a accepté de lever le secret-Défense pour que la justice burkinabè puisse avoir accès aux archives », souligne-t-il.

Dans un message, le président Roch Marc Christian Kaboré à réitéré son engagement à œuvrer pour l'aboutissement de la justice dans le dossier sur l'assassinat de Thomas Sankara

[Analyse] Donald Trump, Christine Lagarde et les conséquences africaines du relèvement des taux d’intérêt américains

 

Par

Alain Faujas est spécialisé en macro-économie (mondiale et tous pays) ainsi qu'en politique intérieure française.

En augmentant une nouvelle fois ses taux d'intérêt, la Banque centrale américaine, la Federal Reserve (Fed), est-elle « tombée sur la tête », comme l'a déclaré Donald Trump, catastrophé par la chute de Wall Street qui en a résulté, le 11 octobre dans l'émission matinale Fox & Friends, sur Fox News ?

Ou bien était-ce « inévitable » comme le lui a répondu, le 10 octobre, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), qui a reconnu que cela met les pays émergents et en développement en difficulté ?

Effectivement, l’augmentation des taux américains était inévitable et va se poursuivre. La FED ne peut pas faire autrement, car l’inflation menace une économie américaine en surchauffe où le chômage a disparu, où la hausse du dollar nuit à la compétitivité des produits américains et où le protectionnisme présidentiel annonce des hausses fortes des prix des produits importés. La Banque centrale européenne fera de même l’an prochain.

Il faut relativiser le rôle de la hausse des taux américains dans la fragilisation des monnaies africaines

Il est aussi exact que cette hausse pose un problème aux pays émergents et en développement, en particulier en Afrique. En effet, elle rend leurs remboursements d’emprunts plus coûteux, leurs monnaies plus fragiles et contribue à la fuite des capitaux vers les États-Unis dont le dollar est au plus haut.

En ce qui concerne le surcoût des emprunts, voilà des mois que les pays africains qui ont trouvé avantageux d’emprunter à très bas coût et en dollars ont été prévenus que cela n’allait pas durer et qu’ils risquaient d’être pris à la gorge. Beaucoup ont vu dans ces cris d’alarme une manœuvre occidentale pour ralentir le rouleau compresseur chinois en Afrique. Les récents défauts des remboursements de l’Éthiopie à la Chine prouvent que le danger n’est pas fantasmatique. Les efforts de la Communauté des États d’Afrique centrale pour limiter leurs emprunts vont dans le bon sens.

En ce qui concerne la fragilisation des monnaies par la hausse des taux américains, il faut relativiser. Des problèmes domestiques (guerre civile, récession, mauvaise gouvernance, recul des cours des matières premières d’exportation) sont à l’origine de la chute des monnaies du Soudan (- 61 %), de l’Angola (- 43 %), de la Zambie (- 18 %) ou de l’Afrique du Sud (- 12 %) par rapport au dollar entre le 1er janvier et le 28 septembre 2018.

Les attaques du président américain contre la Chine et contre l’Iran sont potentiellement encore plus catastrophiques

Quant à la fuite des capitaux vers les États-Unis où ils sont mieux rémunérés avec la hausse des taux, le phénomène affecte plus les émergents que les pays en développement. En Afrique, c’est essentiellement l’Afrique du Sud qui est touchée, bien que le projet du président Ramaphosa de redistribuer les terres dont les Blancs sont propriétaires n’ait pas peu contribué à la fuite des investisseurs.

Il est possible de retourner à Trump sa critique à l’égard de la FED accusée « d’être tombée sur la tête ». Si la hausse des taux américains obligent les acteurs du monde entier à réviser leurs stratégies, les attaques du président américain contre la Chine et contre l’Iran sont potentiellement plus catastrophiques. La surtaxation des exportations chinoises vers les États-Unis ralentiront la croissance de la Chine, donc ses achats de matières premières minérales ou agricoles et, étant donné son poids formidable dans ces deux domaines, la croissance de ses fournisseurs africains.

Les pays importateurs de pétrole peuvent se faire du souci pour leur équilibre budgétaire

Avec l’Iran, le bouleversement est plus complexe. En décrétant un embargo sur le pétrole iranien, il a déclenché une hausse du prix du baril (alors qu’il voulait une baisse pour des raisons électorales !) qui avantage tous les pays producteurs aujourd’hui en difficulté notamment l’Algérie, le Nigeria, l’Angola, Congo, la Guinée équatoriale et le Tchad. En revanche, les pays importateurs de pétrole peuvent se faire du souci pour leur équilibre budgétaire, leur balance commerciale, leurs réserves de devises, leur inflation et le remboursement de leurs prêts, comme le Maroc, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Rwanda, le Zimbabwe, etc.

À la différence de ces périls créés par Trump, le risque de la hausse des taux d’intérêts semble d’autant moins difficile à gérer qu’il était prévisible, lui.

Nous venons de recevoir la dernier version du bulletin trimestriel de la Province d'Afrique de l'Ouest, Baobab Echos n° 30.
Merci au père Alain Fontaine, secrétaire de la province, qui en est le rédacteur.

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Message du Pape François
pour la Journée Mondiale des Missions 2018
92ème Journée - 21 Octobre 2018

« Avec les jeunes, portons l’Evangile à tous »

« Personne n’est si pauvre au point de ne pas pouvoir donner ce qu’il a, mais avant tout ce qu’il est », affirme le pape François dans son message pour la 92e Journée missionnaire mondiale qui sera célébrée le 21 octobre 2018. Il invite les jeunes à se demander « en toute circonstance : Que ferait le Christ à ma place ? »

En vue de cette journée qui aura lieu durant le Synode des évêques sur les jeunes, le pape s’adresse particulièrement à eux car, explique-t-il, « la foi chrétienne reste toujours jeune ». Sur un ton très personnel, il leur lance : « Je vous le dis par expérience : grâce à la foi, j’ai trouvé le fondement de mes rêves et la force de les réaliser. J’ai vu beaucoup de souffrance, beaucoup de pauvreté défigurer les visages de tant de frères et sœurs. Pourtant, pour celui qui vit avec Jésus, le mal est une provocation à aimer toujours plus. »

 

« Chaque homme et chaque femme est une mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre…. Le fait de ne pas nous trouver en ce monde par notre décision, nous laisse entrevoir qu’il y a une initiative qui nous précède et nous donne d’exister », souligne-t-il. Et le pape d’assurer : « Ne pense jamais que tu n’as rien à apporter, ou que tu ne manques à personne. Beaucoup de gens ont besoin de toi ; sache-le. »

« La périphérie la plus désolée de l’humanité qui a besoin du Christ est l’indifférence envers la foi ou encore la haine contre la plénitude divine de la vie, estime-t-il. Chaque pauvreté matérielle et spirituelle, chaque discrimination de frères et de sœurs est toujours une conséquence du refus de Dieu et de son amour. »

Aux jeunes très impliqués dans « les réseaux sociaux qui nous envahissent et nous traversent, diluent les confins, effacent les marges et les distances, réduisent les différences », le pape François fait observer que si « tout semble à portée de main », cependant « sans l’engagement du don de nos vies, nous pourrons avoir des myriades de contacts mais nous ne serons jamais plongés dans une véritable communion de vie ».
En effet la mission « exige le don de soi-même ».

AK

Message du pape François Texte intégral


Avec les jeunes, portons l’Evangile à tous


Chers jeunes, avec vous je désire réfléchir sur la mission que Jésus nous a confiée. En m’adressant à vous, j’entends inclure tous les chrétiens, qui vivent dans l’Eglise l’aventure de leur existence comme enfants de Dieu. Ce qui me pousse à parler à tous, en dialoguant avec vous, c’est la certitude que la foi chrétienne reste toujours jeune quand on s’ouvre à la mission que le Christ nous confie. « La mission renforce la foi » (Lett. Enc. Redemptoris missio, n. 2), a écrit saint Jean-Paul II, un Pape qui a beaucoup aimé les jeunes et leur a manifesté un grand dévouement.

L’occasion du Synode que nous célébrerons à Rome au mois d’octobre prochain, mois missionnaire, nous offre l’opportunité de mieux comprendre, à la lumière de la foi, ce que le Seigneur Jésus veut vous dire à vous les jeunes et, à travers vous, aux communautés chrétiennes.


La vie est une mission

Chaque homme et chaque femme est une mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre. Etre attirés et être envoyés sont les deux mouvements que notre cœur, surtout quand on est jeune, sent comme des forces intérieures de l’amour qui promettent un avenir et poussent notre existence en avant. Personne autant que les jeunes ne sent combien la vie fait irruption et attire. Vivre avec joie sa propre responsabilité pour le monde est un grand défi. Je connais bien les lumières et les ombres propres au fait d’être jeunes, et si je pense à ma jeunesse et à ma famille, je me rappelle l’intensité de l’espérance pour un avenir meilleur. Le fait de ne pas nous trouver en ce monde par notre décision, nous laisse entrevoir qu’il y a une initiative qui nous précède et nous donne d’exister.

Chacun de nous est appelé à réfléchir sur cette réalité : « Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde » (Exh. ap. Evangelii gaudium, n. 273).


Nous vous annonçons Jésus Christ

L’Eglise, en annonçant ce qu’elle a gratuitement reçu (cf. Mt 10, 8 ; Ac 3, 6), peut partager avec vous les jeunes le chemin et la vérité qui conduisent à donner sens au fait de vivre sur cette terre. Jésus Christ, mort et ressuscité pour nous, s’offre à notre liberté et la provoque à chercher, à découvrir et à annoncer ce sens véritable et plénier. Chers jeunes, n’ayez pas peur du Christ et de son Eglise ! En eux se trouve le trésor qui remplit la vie de joie. Je vous le dis par expérience : grâce à la foi, j’ai trouvé le fondement de mes rêves et la force de les réaliser. J’ai vu beaucoup de souffrance, beaucoup de pauvreté défigurer les visages de tant de frères et sœurs. Pourtant, pour celui qui vit avec Jésus, le mal est une provocation à aimer toujours plus. Beaucoup d’hommes et de femmes, beaucoup de jeunes se sont généreusement donnés eux-mêmes, parfois jusqu’au martyre, par amour de l’Evangile, au service de leurs frères. De la croix de Jésus, découvrons la logique divine de l’offrande de nous-mêmes (cf. 1 Co 1, 17-25) comme annonce de l’Evangile pour la vie du monde (cf. Jn 3, 16). Etre enflammés de l’amour du Christ consume celui qui brûle et fait grandir, illumine et réchauffe celui qu’on aime (cf. 2 Co 5, 14). A l’école des saints, qui nous ouvrent aux vastes horizons de Dieu, je vous invite à vous demander en toute circonstance : « Que ferait le Christ à ma place ? ».

Transmettre la foi jusqu’aux extrêmes confins de la terre

Vous aussi, les jeunes, par le Baptême vous êtes des membres vivants de l’Eglise, et ensemble nous avons la mission de porter l’Evangile à tous. Vous êtes en train de vous ouvrir à la vie. Grandir dans la grâce de la foi qui nous a été transmise par les Sacrements de l’Eglise nous associe à un grand nombre de générations de témoins, où la sagesse de celui qui a l’expérience devient un témoignage et un encouragement pour celui qui s’ouvre à l’avenir. Et la nouveauté des jeunes devient, à son tour, soutien et espérance pour celui qui est proche du but de son chemin. Dans la cohabitation des divers âges de la vie, la mission de l’Eglise construit des ponts entre les générations, grâce auxquels la foi en Dieu et l’amour pour le prochain constituent des facteurs d’unité profonde.

Cette transmission de la foi, cœur de la mission de l’Eglise, arrive donc par la “contagion” de l’amour, où la joie et l’enthousiasme expriment le sens retrouvé et plénier de la vie. La propagation de la foi par attraction exige des cœurs ouverts, dilatés par l’amour. À l’amour il n’est pas possible de mettre des limites : l’amour est fort comme la mort (cf. Ct 8, 6). Et une telle expansion suscite la rencontre, le témoignage, l’annonce ; elle suscite le partage dans la charité avec tous ceux qui, loin de la foi, se montrent indifférents à elle, parfois hostiles et opposés. Des milieux humains, culturels et religieux encore étrangers à l’Evangile de Jésus et à la présence sacramentelle de l’Eglise représentent les périphéries extrêmes, les “extrêmes confins de la terre”, vers lesquels, depuis la Pâque de Jésus, ses disciples missionnaires sont envoyés, dans la certitude d’avoir toujours leur Seigneur avec eux (cf. Mt 28, 20 ; Ac 1, 8). En cela consiste ce que nous appelons la missio ad gentes.

La périphérie la plus désolée de l’humanité qui a besoin du Christ est l’indifférence envers la foi ou encore la haine contre la plénitude divine de la vie. Chaque pauvreté matérielle et spirituelle, chaque discrimination de frères et de sœurs est toujours une conséquence du refus de Dieu et de son amour.

Les extrêmes confins de la terre, chers jeunes, sont pour vous aujourd’hui très relatifs et toujours facilement “navigables”. Le monde digital, les réseaux sociaux qui nous envahissent et nous traversent, diluent les confins, effacent les marges et les distances, réduisent les différences. Tout semble à portée de main, tout semble si proche et immédiat. Pourtant sans l’engagement du don de nos vies, nous pourrons avoir des myriades de contacts mais nous ne serons jamais plongés dans une véritable communion de vie. La mission jusqu’aux extrêmes confins de la terre exige le don de soi-même dans la vocation qui nous a été confiée par Celui qui nous a placés sur cette terre (cf. Lc 9, 23-25). J’oserais dire que, pour un jeune qui veut suivre le Christ, l’essentiel est la recherche et l’adhésion à sa propre vocation.

Témoigner de l’amour

Je rends grâce pour toutes les réalités ecclésiales qui vous permettent de rencontrer personnellement le Christ vivant dans son Eglise : les paroisses, les associations, les mouvements, les communautés religieuses, les différentes expressions de service missionnaire. Beaucoup de jeunes trouvent dans le volontariat missionnaire, une forme pour servir les “plus petits” (cf. Mt 25, 40), promouvant la dignité humaine et témoignant de la joie d’aimer et d’être chrétiens. Ces expériences ecclésiales font en sorte que la formation de chacun ne soit pas seulement une préparation pour son propre succès professionnel, mais développe et prenne soin d’un don du Seigneur pour mieux servir les autres. Ces formes louables de service missionnaire temporaire sont un début fécond et, dans le discernement vocationnel, peuvent vous aider à vous décider pour un don total de vous-mêmes comme missionnaires.

De cœurs jeunes sont nées les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour soutenir l’annonce de l’Evangile à tous les peuples, contribuant à la croissance humaine et culturelle de tant de populations assoiffées de Vérité. Les prières et les aides matérielles, qui sont généreusement données et distribuées à travers les OPM, aident le Saint-Siège à faire en sorte que ceux qui les reçoivent pour leurs propres besoins puissent à leur tour, être capables de porter témoignage dans leur milieu.

Personne n’est si pauvre au point de ne pas pouvoir donner ce qu’il a, mais avant tout ce qu’il est. J’aime répéter l’exhortation que j’ai adressée aux jeunes chiliens : « Ne pense jamais que tu n’as rien à apporter, ou que tu ne manques à personne.
Beaucoup de gens ont besoin de toi ; sache-le. Que chacun de vous le sache dans son cœur : beaucoup de gens ont besoin de moi » (Rencontre avec les jeunes, Sanctuaire de Maipu, 17 janvier 2018).

Chers jeunes, le prochain mois d’octobre missionnaire, au cours duquel se déroulera le Synode qui vous est dédié, sera une autre occasion pour nous donner d’être des disciples-missionnaires toujours plus passionnés pour Jésus et sa mission, jusqu’aux extrêmes confins de la terre. A Marie Reine des Apôtres, aux saints François Xavier et Thérèse de l’Enfant-Jésus, au bienheureux Paolo Manna, je demande d’intercéder pour nous tous et de nous accompagner toujours.

 

FRANCISCUS

17e sommet de la Francophonie:
revivez l'ouverture du sommet d'Erevan

media Le discours du président français Emmanuel Macron, de loin le plus long de la cérémonie d'ouverture du sommet d'Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. REUTERS/Melik Baghdasaryan/Photolure

La Francophonie est réunie à Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. L'Arménie accueille jusqu'à vendredi le 17e sommet de l'OIF, le plus grand évènement international jamais organisé sur son sol. Plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, dont MM. Macron, Trudeau et Michel, sont sur place. Les 54 membres de plein droit devrait désigner la Rwandaise Louise Mushikiwabo secrétaire générale de l'organisation pour les quatre prochaines années. Ci-dessous, retrouvez les temps forts de la cérémonie d'ouverture, qui s'est achevé par un puissant discours de la secrétaire générale sortante, Michaëlle Jean.

Informations données en heure française (TU+2 heures)

12h20 : La cérémonie d'ouverture s'achève en chants.

12h15 : « Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde », déclare Michaëlle Jean, dans une attaque à peine voilée. Applaudissements polis. Le discours de Michaëlle Jean s'achève sur l'air d'« Emmenez-moi », de Charles Aznavour, couplé à quelques citations du grand homme.

 
Edition spéciale : ouverture du 17e sommet de la francophonie à Erevan 11/10/2018 Écouter

12h10 : Le bilan de mon mandat est aussi votre bilan, lâche Michaëlle Jean. La suite de son propos est critique, sur le thème du non respect de la démocratie et de la gouvernance, de la montée des replis nationalistes et des inégalités. Sommes-nous prêts à affronter les grands enjeux, interroge-t-elle. De quel côté de l'histoire voulons-nous être ? Un propos sibyllin, suivi d'une dure critique de la real politik et des « petits arrangements entre Etats ».

12h05 : Mme Jean évoque les prémice de la Francophonie sur les ruines de la colonisation. Elle évoque le passage d'une langue de domination à une langue de partage. Et d'insister sur la dignité des peuples. « Nous sommes chaque jour debout et à pied d'oeuvre, tout sauf fatigués. » Avant de citer Léopold Sédar Senghor, père fondateur de l'OIF.

12h : Mme Michaëlle Jean prend la parole. Ses premiers mots sont adressés aux victime du génocide arménien et à la diaspora, qui a donné à l'Arménie la « la dimension du monde ». « Aujourd'hui, c'est le monde qui vient à vous », lance-t-elle, au nom des peuples de la Francophonie.

11h55 : Il ne reste plus qu'un discours, et ce n'est pas le moins attendu de la matinée. Après la prise de parole de la Française Audrey Azoulet, directrice générale de l'Unesco qui représentait l'ONU à Erevan, la Canadienne Michaëlle Jean va prendre la parole. Probablement son discours d'adieux à l'organisation francophone, qu'elle a dirigé quatre ans. Louise Mushikiwabo est en effet pressentie pour prendre sa place à l'occasion de ce sommet en Arménie.

11h40 : M. Touadéra a terminé son discours. Il a parlé de la situation de son pays, saluant les 14 groupes armés qui ont rejoint l'initiative menée par l'Union africaine en République centrafricaine.

11h35 : le président centrifricain Faustin-Archange Touadéra est appelé à la tribune. Il salue le travail effectué par la secrétaire générale Michaëlle Jean. Il assure ses pairs de l'adhésion total de son peuple aux valeurs universelles de démocratie et d'Etat de droit.

11h25 : En attendant le numéro un centrafricain, la représentante de l'Unesco et le discours de Michaëlle Jean, c'est désormais le président de la Confédération suisse Alain Berset qui parle. Le représentant d'un pays plurilingue.

11h15 : Depuis cinq minutes, des femmes francophones du monde entier s'expriment tour à tour sur scène pour évoquer un combat chère à la secrétaire générale sortante Michaëlle Jean : l'égalité des genres et le droit des femmes.

11h : Michel Aoun, président du Liban, prend la parole. Il partage avec l'assistance la situation politique et communautaire particulière de son pays, avec un pouvoir partagé entre chrétiens, sunnites et chiites. Et d'inviter les génération à protéger la richesse linguistique du monde à l'heure des réseaux sociaux.

10h40 : Les interventions se succèdent avec désormais le prince Albert de Monaco. En conclusion, il rend notamment hommage à deux pays membres de l'OIF : le Vietnam, qui a perdu son président, et Haïti, dont la population est sinistrée. Puis c'est au tour du Premier ministre de Vanuatu : Charlot Salwai.

10h30 : Le chef de l'Etat nigérien s'arrête longuement sur l'environnement. Nous devons gérer notre planète avec responsabilité, plaide-t-il, insistant sur le respect nécessaire des accords de Paris sur le climat. Un plaidoyer vibrant. M. Issoufou laisse la place à la mise en scène d'une jeune fille en guise d'interlude.

10h25 : Mahamadou Issoufou remercie la France pour son rôle actif joué au Sahel. Puis il évoque les crises migratoires, l'un des grands défis à ses yeux, avec également la démographie. Enfin, il évoque l'impératif d'éducation, et mentionne notamment les jeunes filles, pour mettre fin aux phénomènes de mariages et de grossesses précoces.

→ Écouter sur RFI : La Francophonie, un potentiel économique encore sous-exploité

10h20 : Le président Issoufou enchaine. Contrairement au président Macron, dont c'était la première et qui a explosé les compteurs avec un discours de plus de 40 minutes, Justin Trudeau ne se sera exprimé qu'à peine dix minutes.

10h20 : Après avoir évoqué l'engagement du Canada au côté de ses partenaires africains, et notamment le Mali, par exemple en faveur des droits des femmes, M. Trudeau rend un hommage fort à Michaëlle Jean, son amie dit-il, pour son travail remarquable, et notamment sa défense ardente de la cause des femmes. Merci Michaëlle pour tout ce que tu fais, a-t-il conclu.

10h15 : Ses hommages à Charles Aznavour effectués, le Premier ministre canadien utilise des mots-clés très vite dans son discours : si les Francophones ne sont pas d'accord sur tout, dit-il, ils ont développé dans leur espace dédié la culture du consensus. Une référence au débat de ces derniers temps autour de la désignation de la secrétaire générale de l'organisation. Il enchaîne sur le développement des économies francophones.

10h10 : Fin du discours d'Emmanuel Macron. Vive la Francophonie, conclut le chef de l'Etat. Justin Trudeau monte à la tribune.

Discours d'Emmanuel Macron à Erevan, ce jeudi 11 octobre pour l'ouverture du 17e sommet de la Francophonie. LUDOVIC MARIN / AFP

10h05 : Le Rwanda sur la parité, l'Arménie sur le numérique. Le président français estime que chaque membre a quelque chose à apporter aux autres. Il propose de lancer un chantier pour une révision de la Charte de l'OIF  pour l'adapter aux nouveaux enjeux du monde actuel.

9h55 : Emmanuel Macron en vient au plurilinguisme, qui selon lui n'a jamais cessé d'enrichir le français. Il plaide pour une langue de l'universel, de traductions, d'échanges. Il rappelle l'engagement de la France pour de nouveaux dictionnaires, par exemple entre le français et le wolof. Et de saluer les combats menées par Michaëlle Jean, notamment le féminisme. Mais aussi le président tunisien pour la même raison.

9h50 : Pour le numéro un français, le français doit être une langue de combat, contre l'obscurantisme et pour le destin commun des Francophones. Il rappelle que si l'anglais est une langue d'usage, de consommation, le français a un petit quelque chose de plus. Il s'agit selon lui d'une langue de création, ce sont ses termes. Il plaide pour la création d'un congrès des écrivains français, rappelant que cela n'a jamais existé en 50 ans.

9h35 : Emmanuel Macron évoque les libertés fondamentales, la dignité humaine, l'égalité hommes-femmes bousculés partout de nos jours. Il appelle le français à être une langue de reconquête, sans faire de leçon à qui que ce soit. L'assistance l'applaudit. S'il rappelle que la langue française a porté ces valeurs, ce sont des Africains qui ont créé la Francophonie institutionnelle sur ce socle.

9h30 : Emmanuel Macron prend la parole. Il se lance dans un hommage à la communauté arménienne de France. A Paris, Marseille, Lyon ou ailleurs, « prononcer le nom Arménie, c'est faire vibrer une corde de la sensibilité nationale », explique le président français. Puis il rend à son tour hommage à Charkes Aznavour, rappelant son engagement pour son pays d'origine.

9h25 : Le président de la République française Emmanuel Macron va prendre la parole. En attendant son passage à la tribune, une comédienne propose une interlude tirée de Molière à l'assistance. S'ensuit une chorégraphie sur un remix de la chanson « Mistral gagnant », de Renaud.

Discours du Premier ministre arménien Nikol Pachinian devant le sommet de l'OIF, ce jeudi 11 octobre 2018 à Erevan. ludovic MARIN / AFP

9h20 : Le Malgache Honoré Rakotomanana conclut son propos par un plaidoyer pour la démocratie, alors que son pays, organisateur du dernier sommet de l'OIF, va bientôt vivre des élections qui se veulent libres, transparentes et acceptées par tous, explique-t-il. Le président malgache par intérim demande à ses partenaires de l'organisation francophone leur aide dans ce processus.

9h : M. Pachinian conclut son discours en s'adressant à la jeunesse de l'espace francophone. Il invite les jeunes à porter haut les valeurs de l'OIF et de ce sommet, « vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité, source de paix et de prospérité ». Honoré Rakotomanana, président du Sénat malgache, président de la République par intérim de la Grande Île, prend la relève.

8h55 : Le chef du gouvernement arménien prend la parole. Nikol Pachinian s'exprime en français et fait part de son émotion. Il rend hommage à Charles Aznavour, lien éternel entre la France et l'Arménie. M. Pachinian fait applaudir le géant du music-hall, qui a aidé l'Arménie à se faire connaître dans le monde, explique-t-il.

8h45 : Ouverture du 17e sommet de la Francophonie à Erevan. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'OIF s'installent en séance plénière pour la cérémonie solennelle. A noter la présence de la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, qui représente le numéro un de l'ONU António Guterres.

8h35 : Alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie s'adonnent à la traditionnelle séance des photos officielles, la probable future secrétaire générale de l'organisation s'exprime dans les colonnes du site internet du quotidien Le Monde. Dans cet entretien, Louise Mushikiwabo livre sa vision pour les années à venir. A lire ici chez nos confrères.

Photo officielle des chefs d'Etat et de gouvernement participant au 17e sommet de la Francophonie à Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. ludovic MARIN / AFP

8h20 : RFI est en édition spéciale. Notre envoyé spécial Christophe Boisbouvier rappelle sur nos antennes que si le Canada a lâché sa candidate pour se rallier au choix de la France, de la Belgique et des Africains, c'est peut-être parce qu'Ottawa a obtenu des garanties. Paris aurait promis de plaider à l'ONU la cause du Canada, qui souhaiterait un poste au Conseil de sécurité en 2020 ou 2022. Mais la France a peut-être également convaincu l'Arabie saoudite de suspendre sa demande d'adhésion à l'OIF. Une demande d'adhésion qui irritait Ottawa. Ecouter le direct.

8h10 : Le président Béji Caïd Essebsi est arrivé. Alors que la présidence de l'OIF va passer lors de ce sommet entre les mains de l'Arménie, ce sera ensuite au tour de la Tunisie de prendre le relais lors du prochain sommet prévu dans deux ans à Tunis. Dans son sillage : son homologue français Emmanuel Macron, accompagné de sa compagne.

8h05 : Après Mahamadou Issoufou, pour le Niger, l'homme vers qui tous les regards se portent ces jours-ci entre dans le centre de conférence. A savoir le président rwandais Paul Kagame, suivi de Macky Sall pour le Mali.

8H : C'est au tour du président malien de faire son entrée. Ibrahim Boubacar Keïta pose avec la secrétaire générale de l'OIF Michaëlle Jean et le chef du gouvernement arménien. Nikol Pachinian Avant lui, entre autres, on a notamment aperçu son homologue congolais Denis Sassou Nguesso.

7h30 : Les délégations arrivent au compte-gouttes. Les chefs d'Etat se succèdent sur le tapis rouge un à un. La secrétaire générale Michaëlle Jean est également sur place au centre de conférence, où elle se charge d'accueillir les participants et compagnie du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et de leur conjoints respectifs.


Le contexte

Selon le secrétaire général de la diplomatie arménienne, Vahagn Melikian, 3 500 invités de plus de 40 pays participent au sommet d'Erevan, dont de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement. « C'est un évènement sans précédent pour l'Arménie », explique-t-il. D'autant que le rendez-vous survient dans un contexte politique lui-même inédit dans l'histoire de ce pays. Notre reportage six mois après la « révolution de velours ».

Le président français arrive à Erevan victorieux. Il est parvenu à rallier le Canada à sa cause, à savoir la désignation de la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie à l'occasion de ce sommet. Avant cette semaine, Ottawa soutenait sa ressortissante, la sortante Michaëlle Jean. Entretien avec le porte-parole de la candidate sortante.

La désignation probable, vendredi par consensus, de la candidate rwandaise à la tête de l'organisation est une satisfaction pour les Africains, qui avaient vu ce poste leur échapper il y a quatre ans, alors que les deux prédécesseurs de Mme Jean étaient issus du continent. Mme Mushikiwabo, d'abord adoubée par Paris, a reçu en juin dernier le soutien de l'Union africaine, présidée cette année par le Rwanda. Notre article à la suite de la décision du Canada.

Le président Macron est accompagné de son épouse, du chef de la diplomatie et de la ministre de la Culture. Etaient également annoncés Leila Slimani, sa représentante pour la Francophonie, l'écrivain Erik Orsenna, le compositeur André Manoukian, le producteur Alain Terzian, l'ex-footballeur Youri Djorkaeff et l'ex-maire de Lyon Georges Kepenekian. Le chef de l'Etat participe à l'ouverture, prononcera en principe un discours jeudi en fin de matinée, avant ses rencontres bilatérales. Nos émissions et reportages l'Arménie et le français.

En incluant les observateurs, l'OIF rassemble 84 Etats et gouvernements. L'Arménie est un bon exemple de cette diversité, puisque ce pays de 3 millions d'habitants abriterait entre 20 000 et 40 000 Francophones seulement. C'est sa francophilie qui justifie sa participation. Ainsi que sa diaspora, estimée en France à environ 500 000 personnes selon plusieurs organisations les représentants. Mais Erevan se sent aussi lié par les valeurs véhiculées par la langue française, explique le chef de la diplomatie arménienne. Lire l'interview.

S'il ne nous avait pas quitté le 1er octobre, Charles Aznavour, parfois surnommé le « fils du peuple arménien », aurait été le symbole vivant de se sommet. Le chanteur français d'origine arménienne devait faire le déplacement à Erevan. Hommage lui sera rendu jeudi soir au cours d'un concert. Un centre culturel sera également inauguré en son mémoire par Emmanuel Macron. Les célèbres chansons de ce géant du music-hall tourne en boucle ces jours-ci dans la capitale arménienne. Consulter la page de l'artiste sur RFI Musique.

La candidature Mushikiwabo pourrait faire l'objet d'un consensus, mais elle ne fait pas l'uninamité. Le rapport complexe du Rwanda avec la Francophonie fait notamment débat. En 2008, Kigali a remplacé le français par l'anglais en tant que langue obligatoire à l'école, puis a rejoint le Commonwealth. « Y a-t-il au monde un pays moins bien placé que le Rwanda pour prétendre présider aux destinées de la francophonie linguistique ? Sans doute pas », écrivaient mi-septembre dans une tribune quatre anciens ministres français. La voici.

Si le président Macron considère que la défense du multilinguisme et sa vision inclusive de la défense du français justifient son soutien, l'aspect linguistique n'est pas le seul reproche adressé à l'initiative de Paul Kagame. La candidature Mushikiwabo est perçue par certains comme contraire à la charte de l'OIF, en raison des entorses du Rwanda aux droits de l'homme dénoncées par les ONG Reporters sans frontières et Amnesty international.